Les éditions Tallandier viennent de rééditer Le manifeste du camp n°1, un extraordinaire récit de Jean Pouget consacré aux méthodes de "rééducation" qui furent utilisées par les communistes vietnamiens pour briser moralement et physiquement les officiers français faits prisonniers au cours du conflit indochinois et les amener à signer un manifeste dénonçant le colonialisme français.
Officier saint-cyrien, Jean Pouget a fait partie des derniers volontaires à être parachutés sur le camp retranché de Dien Bien Phu en 1954 et est resté plusieurs mois prisonnier dans un camp du Viet Minh. Ce personnage charismatique et hors norme, auquel le journaliste Yves Courrière a consacré quelques pages étonnantes de son histoire de la guerre d'Algérie, a quitté l'armée en 1960 et a poursuivi une carrière de grand reporter dans la presse.
"À travers les témoignages des survivants, l'auteur a reconstitué la genèse de ce manifeste.
Au moins autant que le Zéro et l'infini de Koestler, il montre comment, en certaines conditions, toutes les croyances les plus fermes peuvent s'effondrer. Avec un pouvoir d'évocation très rare, qui s'allie à une connaissance exceptionnelle du sujet, l'auteur a su faire revivre les personnages les plus variés, tous les types d'officiers, de milieu et de recrutement différents, qui se trouvent réunis au Camp n°1.
Il a aussi su dépeindre leurs protagonistes vietnamiens et montrer par maints détails les problèmes qui se posaient aux soldats de Ho Chi Minh. S'il sait recréer avec une véracité qui s'impose la foi du moine soldat qui était celle de l'armée du Viet Minh, il montre aussi l'endoctrinement constant auquel à tout moment étaient soumis les hommes et les officiers de l'armée populaire. Rien dans ce récit n'est faux sinon les noms des personnages.
Les officiers français qui connurent l'expérience du camp n°1 n'ont, pour la plupart, pas survécu."
Commentaires
Lu dans les années 80,ce livre m'a marqué profondément.
Encore aujourd'hui je mesure l'inhumanité avec laquelle les communistes ont traité les soldats français.
La méthode des commissaires politiques communistes dépasse
les limites de l'horreur et font trembler nos convictions quant à l'être humain.
Même cruauté dans les Goulags de Sibérie, les communistes obligeaient des femmes innocentes à couper du bois dans la toundra dans une température de - 40.
Lire: Le ciel de la Kolima d'Euguenia Guinsbourg.