Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

trahison

  • Traîtres !...

    Les éditions Passés composés viennent de publier un ouvrage dirigé par Vincent Haegele et Franck Favier et intitulé Traîtres - Nouvelle histoire de l'infamie.

    Agrégé et docteur en histoire, Franck Favier a notamment publié une biographie du maréchal Bernadotte et une autre du maréchal Berthier. Archiviste paléographe et docteur en histoire, également spécialiste de l'Empire, Vincent Haegele est l'auteur d'une biographie du maréchal Murat.

     

    Haegele-Favier_Traîtres.jpg

    " L’histoire regorge d’exemples plus ou moins édifiants, qu’ils soient individuels ou d’ordre collectif, d’actes de trahison. Plus d’un événement marquant a en effet pu être occasionné par la décision d’un personnage ou de son entourage de changer de camp, ou de refuser d’obéir. Parfois la trahison est devenue, avec le recul du temps, un acte de bravoure… Toujours elle éclaire un caractère, met en valeur une faiblesse très humaine ou exprime un sentiment blessé. En bousculant l’ordre social, la trahison est un geste fort et, d’une certaine manière, un sacrifice personnel qui demeure complexe à comprendre.

    Pour tenter, justement, de saisir les enjeux que soulève la question de la trahison, les auteurs de ce livre original sur un sujet d’ordinaire abordé de manière caricaturale font le portrait d’une quinzaine de grands « traîtres » du XVe au XXe siècle. Ils dessinent ainsi une nouvelle histoire de l’infamie à travers les vies de ces hommes et femmes hauts-en-couleur dont les aventures parfois rocambolesques trouvent une conclusion souvent tragique. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (237)

    Korean war.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Breizh-Info, Julien Dir revient sur l'émoi médiatique autour du joueur de football Idrissa Gueye...

    Propagande politique dans le sport. Je soutiens Idrissa Gueye !

    Idrissa Gueye.jpg

    - sur son blog personnel, Maxime Tandonnet dézingue la « droite républicaine » et ses trahisons...

    Politique : entre la trahison et le déshonneur

    Droite républicaine_Traîtres.jpg

     

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Les élites ont trahi !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la trahison de notre pays par ses élites...

     

    Moscovici Davos.jpg

    Pierre Moscovici en pèlerinage au Forum économique mondial de Davos

     

    Les élites ont trahi

    Il est toujours difficile de porter un jugement sur les réalités sociologiques du moment. On risque de procéder par généralisations abusives à partir de l’observation superficielle d’un groupe restreint, sans prendre garde aux concepts qu’on utilise. Quant aux élites, l’approche doit être d’autant plus prudente que le milieu dirigeant provoque plus que tout autre les ressentiments et les fantasmes. Cela se comprend : les éminentes personnalités exposées à tous les regards vivent à l’abri de barrières infranchissables. Il est facile d’imaginer de noirs complots alors que les sociologues et les témoins expliquent à qui veut les entendre une réalité toute simple : les élites pensent et agissent selon des convictions et des intérêts qu’ils proclament à certaines époques et qu’ils taisent à d’autres moments de l’histoire.

    A tort ou à raison, les nobles et les bourgeois des siècles passés proclamaient la haute idée qu’ils se faisaient de leurs fonctions sociales… Tel n’est plus le cas. Les élites mentent sciemment au peuple pour masquer leur comportement et leurs véritables projets. Apologie des Valeurs et enrichissements frauduleux, discours patriotique et alignement européiste, diatribes contre la finance et soumission aux banques… nous avons pu constater a posteriori la fréquence et l’ampleur des mensonges proférés par les diverses fractions de l’oligarchie. Restait à comprendre la cause première de ces attitudes. Nous avons dénoncé une relation de plus en plus distendue entre les élites françaises et la France, nous avons pu affirmer sur le mode polémique qu’il y avait rupture mais nous ne pouvions pas fournir les preuves suffisantes.

    En voici, qui sont décisives. Elles sont données par une personnalité qui est au cœur de l’Etat. Agrégée de philosophie, directrice de l’ENA de 2000 à 2002, membre du Conseil d’Etat et aujourd’hui député, Marie-Françoise Bechtel a livré au cours de deux entretiens (1) les conclusions d’une longue observation participante : « la spécificité française tient surtout à la détestation des élites envers la nation » ; « les élites françaises ont honte de la France ». Le constat vaut pour les dirigeants politiques de droite et de gauche, pour les grands patrons qui s’arrangent pour ne pas payer leurs impôts en France, pour les hauts fonctionnaires de la direction du Trésor, qui « pensent en anglais », pour la direction du Budget qui est « gangrenée par l’idéologie allemande » de l’équilibre budgétaire, pour les patrons des grands médias. Cette mentalité se solidifie dans l’idéologie dominante qui proclame que les nations, responsables des guerres, doivent se fondre dans « l’Europe ». Un exemple ? « Pierre  Moscovici, toute son action le démontre, qui est persuadé que la nation française a disparu, que nous sommes devenus une région de la grande nébuleuse libérale et atlantisée ». Marie-Françoise Bechtel explique que la trahison des élites remonte à l’étrange défaite de 1940 et aux compromissions de l’Occupation. Faute de pouvoir reprendre ici ces points d’histoire (2), j’invite à réfléchir sur les conséquences de cette trahison :

    Les élites françaises ne remplissent plus aucune des conditions de la légitimité : elles sont sorties de l’histoire de France, elles ont renoncé à servir l’indépendance nationale et la justice, elles obtiennent les suffrages populaires par manœuvres et mensonges.

    Cette crise de légitimité nous conduit à la guerre sociale – à l’insurrection populaire contre les élites en vue de leur remplacement.

    Cette insurrection n’a pas éclaté mais la société française ne cesse d’accumuler de la violence en raison des injustices subies et des humiliations ressenties. Cette insurrection peut dégénérer en guerre civile si le désir de rupture est capté par le nationalisme xénophobe – mais il n’y a pas de fatalité. Les élites s’ingénient à nous distraire de l’essentiel et à nous persuader de notre impuissance en laissant jouer les émotions et pulsions qui ne les dérangent pas. Ne laissons pas faire ceux qui ont trahi.

    Bertrand Renouvin (Le blog de Bertrand Renouvin, 28 janvier 2014)

     

    Notes :

    (1)    L’Expansion, décembre 2013 – janvier 2014, débat avec Nicolas Baverez ; entretien accordé à Marianne, 19 janvier 2014.

    (2)    Cf. l’étude publiée par Pascal Beaucher : http://www.bertrand-renouvin.fr/billet-invite-pascal-beaucher-une-breve-histoire-des-elites-francaises/

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La trahison des chefs ?...

    Les éditions Fayard publient cette semaine La trahison des chefs, un essai de Guillaume Bigot consacré à la "culture" du management. Ancien journaliste, économiste et historien, Guillaume Bigot est l'auteur de plusieurs essais intéressants et orientés vers la prospective, comme Sept scénarios de l'apocalypse (Flammarion, 2000), Le Zombie et le fanatique (Flammarion, 2002), ou Le Jour où la France tremblera (Ramsay, 2005).

     

    Trahison des chefs.jpg

    " Où sont passés les chefs ? Dans les salles de classe, au bureau mais aussi dans l’arène politique, le commandement se délite, disparaît, quand il ne dégénère pas en tyrannie ou en anarchie. L’entreprise semble être le dernier lieu régi par un principe hiérarchique, celui où une autorité s’exerce encore sur un collectif. Hélas, le capitalisme anglo-saxon a noyé l’art du bon gouvernement dans les eaux saumâtres du management.
    Désormais, on laisse faire ses collaborateurs, on les abreuve de mots, on feint de les écouter, on les réunit et on les évalue sans cesse, on peut même les pousser au suicide : voilà quelques-unes des manifestations les plus courantes ou les plus spectaculaires de cet anti-machiavélisme de base, naïf et méchant, que l’on nomme le management. Imitant les patrons de multinationales, vos supérieurs hiérarchiques et vos élus politiques tentent d’appliquer à leur niveau les mêmes méthodes.
    La Trahison des chefs explique brillamment pourquoi « manager », c’est préférer la précarité des salariés, le recrutement de clones et in fine le chômage. Et comment cette logique mène nos sociétés droit dans le mur."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le parti socialiste et l'illusion comique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue décapant de Claude Bourrinet , cueilli sur Voxnr et consacré à la politique menée par le gouvernement socialiste. Sans commentaire...

     

     

     


    Le parti socialiste et l'Illusion comique

    C’est dommage que le système libéral, encouragé par la bêtise utilitariste (gage, soi disant, d’efficacité économique) et le délire nihiliste des pédagogues, détruise avec une ténacité de barbare la culture littéraire de notre pays. Et pour cause : elle est une mine d’or. Prenez par exemple le chef d’œuvre baroque de notre bon vieux Corneille, L’Illusion comique. Notez que « comique » signifie, ici, « théâtrale ». Eh bien, n’y trouvons-nous pas tous les ressorts de l’enfumage politicien contemporain ? Résumons : un pauvre père, Pridamant, un peu trop exigeant avec son fils, Clindor, (ce peut être, au fond, le peuple vis-à-vis de ses représentants légitimes), souffrant de sa fugue (les années mitterrandiennes, peut-être), court à sa recherche, et consulte un devin, Alcandre (nous en sommes tous là, à tirer les cartes !). Par un sortilège, celui-ci, dans sa grotte (sans doute est-on là en plein dans la société du spectacle), fait défiler la vie du rejeton ingrat, qui, après des tours picaresques – et immoraux – s’attache à tromper son monde – en l’occurrence un matamore et des demoiselles. Le temps s’accélérant (nous sommes tous, dans la postmodernité, prisonniers de Chronos), un épisode particulièrement tragique, hautement théâtral, de vengeance et de jalousie, entraîne la mort violente de Clindor. Mais, ô miracle de l’illusion dévoilée ! ce n’était là que jeu : les comédiens, finalement, se partagent la recette. C’est le tableau de clôture, accompagné d’un éloge enthousiaste de la fausseté vraie de la comédie, anticipation de l’art étatique de tromper pompeusement, que Richelieu inaugure alors, que Louis le Grand illustrera, et que nos nains actuels déconsidèrent, comme des cuisiniers de cantine humilient la maestria des Grands chefs de notre gastronomie. 

    Cet apologue vaut une analyse. La gauche, désormais introuvable, se révèle ce qu’elle fut toujours : une gestionnaire de l’épicerie libérale, un histrion hâbleur et impudent, un escroc sans scrupule. 

    Il fallut bien un peu plus d’un siècle pour que le roi fût nu. Il faut lire Le Complexe d’Orphée, de Jean-Claude Michéa, pour suivre les linéaments d’une trahison programmée, depuis que le socialisme populaire devint la « gauche », cette aile occupant une place dans l’éventail politique de la république bourgeoise, embourgeoisée, une place assise, évidemment. L’affaire Dreyfus ne fut pas perdue pour tout le monde…

    Et maintenant ?

    Maintenant, à part quelques blagues sans conviction, comme l’affirmation par Ayrault que les mesures prises sont bien de gauche, premier ministre au demeurant véritable Gaston la Gaffe de la république, on ne se donne même plus la peine d’enfumer le poisson qu’on a pris dans les filets. Pourquoi perdre du temps à ressusciter les mânes de Jaurès et de Blum (sans parler de Marx !) ? Les réformes libérales s’enchaînent au pas de charge ! 

    Ainsi du vote du Traité de stabilité européenne, avec sa fameuse « règle d’or » de 0,5% de déficit du budget, visant à asseoir et à conforter une politique monétaire favorable aux banques. Seuls 20 députés socialistes, sur 264 pour, ont voté contre. Ce qui donne la mesure de l’engagement à « gauche » d’un mouvement qui a l’outrecuidance de se dire encore « socialiste ». De Gaulle disait déjà, en son temps, qu’il n’aimait pas les socialistes, « parce qu’ils n’étaient pas socialistes ». Voilà qui est dit. Du reste, il n’est qu’à observer quelques secondes les Fabius, les Moscovici, les Ayrault, les Hollande et consort pour voir tout de suite que ces gens-là sont plus acoquinés avec les bobos friqués des centres-villes, amateurs de mariages gay, de placements rentables, de trafics d’œuvres d’art, d’appartements au Qatar, de nomadisme doré, quitte à octroyer le droit de vote à des « étrangers » avec lesquels ils n’ont de commerce, épisodiquement, que devant les caméras, qu’avec les huit millions de pauvres que compte notre pays, sans compter les chômeurs qui s’accumulent comme les cadavres d’une guerre économique mondiale que les peuples n’ont pas voulue…

    Plus grave, ou plus cocasse : à l’arrogance des riches, ils ajoutent le mépris pour leur propre parole. Il est vrai qu’il s’agissait d’élections, et tout le monde sait que cette foire d’empoigne n’est qu’un piège à gogos. Hélas ! le peuple est bien naïf ! Que n’est-il plus méchant ! Bref, que disaient donc les porte-paroles de la gauche avant les présidentielles et les législatives ? Que ce traité appelé plaisamment « Traité Merkozy », dénoncé à juste raison comme étant antipopulaire, et gravant dans le marbre la pérennité d’une politique ultralibérale, sans marge d’autonomie politique et économique, devait être condamné sans rémission. Or, qu’advient-il ? On le vote en catimini, juste d’ailleurs au moment où le matamore Valls agite sa police contre un prétendu danger terroriste, histoire d’accaparer une attention publique médusée. Bien sûr, jamais il n’est question, au sujet de cette décision qui engage le destin de la nation, comme d’ailleurs celles du grotesque « mariage pour tous » ou du droit de vote aux étrangers, d’un appel au peuple, d’un référendum. Pensez-donc ! Ces abrutis pourraient bien voter contre le progrès ! Il est pathétique de voir ces personnages ravalés aux rangs de commis de la Phynance sauter comme des cabris quand il s’agit de « sujets de société », cheval de bataille de la « gauche californienne » et du groupe de réflexion, aussi nocif que traître, Terra nova. Il faut dire que la gauche, comme le montre bien Jean-Claude Michéa, c’est le mouvement. Il faut que ça bouge, et les déhanchements font oublier palinodies et capitulations. Partout où il y a obstacle, il y a archaïsme, réflexes réactionnaires. On fonce tête baissée dans le grand océan sans limite du fric et du n’importe quoi. Et on fait ses petites affaires...

    Du n’importe quoi ? Pas tout à fait. En tout cas pas pour tout le monde. Le rapport Gallois est encore une preuve que l’on peut détruire la société, assommer le peuple, mais se montrer « responsable ». Quelles sont les mesures adoptées ? En gros, sous le prétexte rigolo de rendre plus « lisibles » les taux de TVA, on augmente cette dernière, et on décrète un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros au profit des entreprises, avec basculement du financement sur les ménages, qui vont subir une baisse de pouvoir d’achat. Ce crédit va être en effet alimenté pour un tiers par la hausse de la TVA (notons que 10% des plus pauvres consacrent 8% de leurs revenus au paiement de la TVA, contre 3% pour les 10% les plus riches, ce qui a toujours été considéré par la gauche comme une injustice sociale), le reste par une hausse de la CSG, par une hausse de l’impôt sur le revenu (à cause du gel du barème d’ajustement par rapport à l’inflation, ce qui va toucher, contrairement à ce qui a été dit, la moitié des contribuables), et une réduction drastique des dépenses publiques (avec, en sus, des mesures inspirées du rapport Attali, comme la réforme du marché du travail, une série de déréglementations, la flexibilité de l’emploi etc., comme si cette organisation de l’économie avait empêché la crise aux USA et en Grande Bretagne, pays radicaux en la matière !). Soit, clairement, une politique de droite. Ce qu’ont fait comprendre le MEDEF, l’UMP et l’UDI, au grand dam d’un Mélanchon qui ne sait que s’indigner et réclamer que les riches rendent gorge. Rien de plus cruel que de rappeler les déclarations d’avant élection ! Nicole Briq, par exemple, ministre actuelle du commerce extérieur, s’insurgeait contre la « TVA sociale », parce que les « entreprises pourr[aient] même profiter de la diminution du coût du travail pour reconstituer leurs marges ou les consolider » (autrement dit, engraisser les actionnaires, ce qui ne manquera pas d’arriver). Elle ironisait aussi en attaquant l’idée, émise par Valérie Pècresse, que cette TVA sociale créerait 100 000 emplois : « On ne sait pas d’où ils sortent ».Maintenant, ce ne sont pas « 100 000 emplois qui sont promis, mais « des centaines de milliers d’emplois » (dixit Moscovici). Et pourquoi pas des millions ? Plus c’est gros, plus ça passe !

    Mélenchon a donc raison sur ce point : « On a gardé la politique de Sarkozy ». « Imaginez, ajoute-t-il, la tête qu’on fait maintenant quand on découvre qu’on s’est débarrassé de l’homme mais qu’on a gardé la politique ! ». Peut-être aurait-il fallu y penser avant. Et sans doute aussi faudrait-il faire un effort supplémentaire de réflexion, pour être républicain, et se demander s’il suffirait de ponctionner les riches. Jamais, et pour cause !, l’idée ne germerait, chez ce crypto-trotskiste, que le mal vient de la mondialisation , du libre-échange absolu, de la concurrence déloyale de la part de pays qui pratiquent le dumping social et écologique, de la masse incontrôlé d’immigrés qui tirent les salaires vers le bas, et de l’abandon de notre indépendance. La notion de relocalisation, chez un Montebourg, a fait aussi son temps, manifestement. Il faut bien vivre ! Du moins au gouvernement… Et Gilles Carrez, Président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, d’enfoncer le clou (qui crucifie) : les socialistes se sont « ralliés à l’idée de la TVA anti-délocalisation ».

    « Anti-délocalisation » ? a voir ! Parce que les autres pays vont aussi prendre des mesures ultralibérales drastiques, il n’est pas dit que celles concoctées par le gouvernement « français » soient efficaces. Et comment faire concurrence à des pays où le salaire moyen est de 200 euros ? Pourquoi ne pas se demander s'il n’est pas absurde que notre balance commerciale soit aussi déficitaire, du fait des importations massives et à bas prix organisée par… nos propres entreprises délocalisées dans les pays dits « émergents » ? Comment mener une politique économique efficiente avec un euro aussi fort, que nous ne maîtrisons pas ? Comment sortir du piège tendu par les marchés financiers qui jouent impunément avec le sort de populations entières, via leurs officines de notation ? Tant que nos gouvernements accepteront ces diktats, nous resterons dans une impasse.

    Et s’il n’y avait que l’économie ! Comment un militant de base socialiste, s’il en reste (car les partis de gouvernement ne sont guère peuplés que de notables, de gens qui ont intérêt à rester près du bol de soupe), comment donc un hypothétique Candide de « gauche » peut-il souffrir que notre armée soit sous commandement américain, que notre diplomatie s’aligne sans barguigner sur celle de l’empire yankee, que nous ayons mené une guerre indigne contre la Libye indépendante, provoquant 160 000 morts, des civils, des femmes, des enfants, des destructions innombrables, que nous soutenions et financions des djihadistes, des terroristes islamistes, contre un Etat laïc et légitime en Syrie, que la rhétorique déclamatoire, hypocrite, mensongère, soit la même que sous Sarkozy, que nous nous en prenions à des pays indépendants, comme l’Iran, qui a le droit de se doter de l’énergie nucléaire, comme nous l’avons fait sous le Général de Gaulle, ou comme la Russie, nation proche de notre cœur, qui a sacrifié 20 000 000 de ses fils contre l’ogre nazi… ? Comment un esprit généreux peut-il tolérer que notre pays, avec les gouvernements européens, soutienne un Etat manifestement racialiste (cette « grande démocratie »), se réclamant de la judéité (comme si nous nous revendiquions de l’aryanisme !), pratiquant l’apartheid, agressif, intolérant, préparant ouvertement une guerre « préventive », menaçant, avec ses dizaines d’ogives nucléaires, la paix mondiale ? Comment, après avoir hurlé contre l’entrée, en 2000, de Jörg Haider dans le gouvernement autrichien, et avoir boycotté ce pays européen, rester coi devant l’accord entre le Likoud et le parti Israel-Beiteinou, entre le leader de la droite dure Netanyahu et l’extrémiste Lieberman, tous deux se réjouissant ouvertement des assassinats ciblés commis contre des Palestiniens, et encourageant une politique de colonisation des terres occupées, injustice pourtant criante.

    Drôles de socialistes !

    Claude Bourrinet (Voxnr, 7 novembre 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • La trahison est un sport de combat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la conception médiocre de la politique qu'ont nos "élites" politiques du moment...

     

    hollande-sarkozy-sport.jpg

     

    La trahison est un sport de combat

    Dans un entretien accordé le vendredi 27 avril au quotidien sportif L’Equipe, Nicolas Sarkozy évoquait, à mots pratiquement découverts, que ses jours de président étaient comptés.

    Tant mieux.

    Cependant, le parallèle qu’il a tracé entre la politique et le sport vaut sans doute toutes les analyses sur la nature exacte des individus qui occupent les postes de commandes du pays. Car, comme le savaient nos anciens, les images dévoilent autant, et sans doute mieux, la réalité que tous les discours.

    Evoquant donc l’athlète américain Bob Beamon, recordman du monde du saut en longueur de 1986 à 1991, le locataire agité de l’Elysée a eu cette pensée profonde : "Je pense que les records sont faits pour être battus. Et donc, par conséquent, on ne peut pas être triste que quelqu'un d'autre prenne votre place parce que de toute manière, c'est la règle". "C'est la règle pour le sport, c'est la règle pour la politique, c'est la règle pour la vie, a-t-il ajouté : à un moment donné, chacun doit considérer qu'il a eu la chance de faire ce qu'il a à faire". Et il a conclu sa démonstration : "Alors, il faut gagner, Beamon avait gagné, Beamon a été remplacé. Je crois qu'il l'a accepté »

    Son concurrent lui a donné raison, avec fairplay : "C'est la loi de l'alternance. C'est un vieux principe que de reconnaître qu'une course peut être gagnée une fois et pas forcément la deuxième fois, et que ce n'est pas toujours le même qui porte les couleurs de la France ».

    Bref, il serait question de matchs. Récemment, l’actualité a été occupée par des clubs de football, à un très haut niveau, et par les victoires des uns, les défaites des autres, un entraîneur limogé, bref, par les péripéties naturelles autour d’un amusement de masse. La politique serait-elle de cet ordre ?

    Il est vrai que les luttes des temps passés se déroulaient de façon formidable : quand on ne se démolissait pas le portrait, on s’envoyait à l’ombre, ou bien, mieux, car cela nous rappelle les feux d’artifices des grands événements sportifs, des jeux olympiques, des championnats du monde, on érigeait des barricades, on fusillait, la mitraille et la guillotine donnaient aux soubresauts populaires ce petit frisson d’enthousiasme semblable à celui qui saisit la foule lorsqu’une action brillamment conduite aboutit à la pénétration vigoureuse du ballon dans la cage qu’un malheureux gardien n’avait pas réussi à préserver. Que l’on ne fût pas toujours gentlemen, cela se comprend : il était question d’enjeux foutrement sérieux : la survie physique, le niveau de vie, les libertés fondamentales, l’indépendance de la patrie, l’orgueil du citoyen. Cela méritait bien que l’on mourût ou que l’on tuât.

    L’évocation du sport n’est certes pas anodine. On sait que celui-ci prit son essor lorsque la guerre ne fut plus la préoccupation principale de l’aristocratie. La noblesse anglaise, désormais vouée à un ennui prestigieux, et délaissant les armes pour le commerce, fut la première à se donner à cette pratique de brute civilisée, le sport. On sentait encore, du reste, jusqu’à ce qu’à la fin ce monde des athlètes et des recordmen devînt un repaire de friqués dopés, ce souffle glorieux, ce flirt avec l’immortalité, qui rendait jadis le champ de bataille intéressant. Mais le sport, nonobstant le spectacle qui aliène et le fric qui pourrit, est maintenant, pour les cadres, les traders, les financiers, les managers et les jeunes loups aux dents qui rayent les parterres de bouges à fric, le surplus de dynamisme corporel, comme on disait que les droits de l’homme étaient le surcroît d’âme d’une bourgeoisie qui ne croyaient plus en Dieu. On y cherche le défoulement, la santé, la force, la niaque, la maîtrise, le fight spirit, la volonté de se faire mal et de faire mal aux autres. Au fond, pourquoi pas ? Si ce n’était pour Mammon … Tout ce qui reste de l’éthique guerrière demeure dans la performance économique. Et même le Hagakuré est invoqué, le comportement samouraï et le vide qui l’accompagne.

    A vrai dire, le vide sied bien à Sarko. Il y est comme dans son élément, lui qui pédale allègrement, entouré de barbouzes moulinant des gambettes comme des crapauds à cheval sur des boîtes d’allumettes, ou bien suant toute son arrogance dans des « joggings » immortalisés par une horde de caméras, maculant ainsi son maillot de corps tout neuf arborant le sidérant sigle, connu des ménagères de toutes génération, le prodigieux NYP, New York Police.

    Car cela ne surprendra personne que la référence sportive de notre french yankee soit un américain. Les athlètes français manqueraient-ils donc sur la liste ? Tout un programme.
    Que Hollande abonde dans le sens de ces propos en dit long sur la vision que notre élite politique, petites mains de l’oligarchie mondialiste, entretient en son sein. La politique n’est donc que ça, une sorte de jeu, et l’alternance consiste à se remplacer régulièrement. Et, in fine, rien ne change, hormis les heurs et malheurs (relatifs) de cette engeance qui change parfois de job, ou perd quelque subside, en espérant se rattraper plus tard. On sait comment se forge une carrière. A l’ENA, le choix du « camp » est affaire d’opportunité et de flair : quelles sont les chances d’obtenir une place intéressante à terme ? Les convictions ? Regardons attentivement l’origine, l’imprégnation culturelle et politique de tel ou tel, son itinéraire, ses bifurcations, ses accointances, voire ses mariages… On s’apercevra que les convictions ne concernent qu’une rhétorique obligée, un exercice oratoire, un rituel par lequel on s’oblige à passer, de moins en moins d’ailleurs. Mais pour le fond, on est d’accord : le marché, le cosmopolitisme, le métissage, la dérégulation de la société, l’oubli ou le rejet du patrimoine national, l’adoption de mœurs « libérées », qu’on tire aux forceps, le mépris pour le peuple d’en bas, ces racistes, ces « beaufs », ces ploucs, tous ces dogmes, ces comportements, ces connivences, ces collusions, ces complicités font un monde, le « Monde », comme on disait du temps de Proust, celui des gens biens, de ceux qui ont les moyens de regarder le pays de haut, de très haut.

    Alors, que l’on échange quelques balles, et que les uns perdent après avoir gagné, c’est aussi anodin que les destins de Roland Garros.

    En même temps, en prime, on a l’illusion. A vrai dire, là aussi, le truc ne marche plus très bien. A remplace B, avant que B ne prenne sa revanche. La tournante. Cela ne convainc plus grand monde, et la célèbre devise du Guépard, de Giuseppe de Lampedusa : « Il faut que tout bouge pour que tout reste identique », certes, peut servir à révéler le secret de la démocratie actuelle, ce jeu de dupes, mais devient néanmoins inopérant, car, en guise de déplacements, on a affaire à du surplace, les uns restant en fait dans la pièce jouée, une tragi-comédie à l’usage des enfants, comme dans ces opéras, le personnage qui fait mine d’abattre de la distance en sautillant sur une surface dérisoire.

    Aussi sont-ce toujours les mêmes têtes qui surgissent dans ce castelet risible qu’est la télévision.

    N’oublions donc jamais que nous sommes au théâtre, et qu’une « sortie » n’est jamais qu’une entrée provisoire dans la coulisse.

    Puisqu’il est question d’histrion, d’acteur, on peut bien revenir à notre Sarkozy. En commedia dell’arte, il existe un personnage hautement désopilant, dont l’origine remonte aux Romains, mais qui a été actualisé par la parodie vacharde qu’on faisait des soldats espagnols, qui ne le méritaient pas. Il s’agit du Capitan, du Matamore, du spadassin qui se vante de tous les exploits du monde, tout en n’en ayant pas les moyens. Ce capitaine est un Pantalon qui a perdu son pouvoir. Il rêvasse après sa maîtrise abolie, et croit encore impressionner par l’usage de logorrhées interminables et hyperboliques, se leurrant en substituant à la réalité le monde plus vaporeux de la parole. Tel est notre Nicolas.

    Les records ? Lesquels ? S’il s’agit de l’effondrement économique de la France, de la vassalisation de notre glorieux pays à une puissance étrangère, de la servilité de nombreuses fois réitérées à l’égard de la diplomatie américaine ou israélienne, des crimes cyniques commis au nom de mensonges bienpensants, que l’on a manipulés en direction des masses, s’il s’agit de promesses non tenues, et souvent retournées comme des gants, de l’écarbouillement consciencieux, programmé, méthodique de notre culture, de notre histoire, de notre langue, s’il s’agit de toutes les trahisons qui ont humilié le peuple français, et de cette régression sociale qui le transforme peu à peu, et même à vitesse de plus en plus précipitée, en agglomérat de pauvres hères réduits à la mendicité, à la misère et, peut-être, espérons-le, à la révolte, eh bien oui ! il est bien question de records !

    Claude Bourrinet (Voxnr, 27 avril 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!