Les éditions Guy Tredaniel ont récemment publié un livre d'Hervé Dumont intitulé Les Chevaliers de la Table ronde à l'écran - Un mythe à l'épreuve du temps. Ancien responsable de la Cinémathèque suisse à Lausanne, Hervé Dumont est notamment l'auteur de Napoléon - L'Epopée en 1000 films (Ides et Calendes, 2015).
" Depuis plus de mille ans, la saga pré-médiévale de la Table Ronde avec tous ses héros, le roi Arthur et son épouse Guenièvre, Merlin, Lancelot, Gauvain, Perceval et Galaad partis à la quête du Graal, Tristan et Iseut, hantent l'imaginaire occidental. Il s'agit là du plus colossal ensemble mythique de la littérature européenne. Arthur est le modèle incontesté d'un idéal chevaleresque dont les valeurs essentielles restent profondément ancrées dans notre subconscient collectif. Si cette matière dite "de Bretagne" a été amplement disséquée et documentée sur les plans littéraire, musical (Wagner) et philologique, on s'était en revanche moins intéressé à étudier l'intégralité de sa transposition imagée à l'écran, telle qu'elle se dessine à partir du XXe siècle. Ce livre se consacre à la présentation de quelque 210 films de cinéma et de télévision illustrant l'univers de Camelot et d'Excalibur. Des produits tous publics comme des films d'auteur où apparaissent Robert Taylor, Ava Gardner, Richard Harris, Vanessa Redgrave, Sean Connery, Fabrice Luchini et les Monty Python... Il ravivera certes des souvenirs hauts en couleur de péripéties enchantées, de frissons, de coups de coeur et d'épée. Mais la reconstitution du passé n'est jamais innocente. L'ouvrage invite donc aussi, et surtout, à des questionnements qui dépassent le plan strictement cinématographique pour aborder des enjeux civilisationnels et métaphysiques peut-être plus fondamentaux qu'il n'y paraît. Il y va de la nature des mythes et de notre rapport à eux, de leur travestissement (ou "tolkienisation"), de leur instrumentalisation et marchandisation, enfin de leur métamorphose en un miroir sociétal singulièrement éloquent de notre époque. Et son reflet n'est pas toujours flatteur. "