Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

t. e. lawrence

  • La pitié, arme de destruction massive...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Delcroix, cueilli sur Polémia et consacré à l'invasion migratoire.

    Juriste et ancien avocat, Eric Delcroix a publié notamment Le Théâtre de Satan- Décadence du droit, partialité des juges (L'Æncre, 2002), Manifeste libertin - Essai révolutionnaire contre l'ordre moral antiraciste (L'Æncre, 2005) et Droit, conscience et sentiments (Akribeia, 2020).

    Pitié dangereuse.jpg

    Immigration. La pitié, arme de destruction massive

    L’invasion de l’Europe par les masses venues du tiers-monde n’est possible que parce que les immigrants indésirables arrivent chez nous armés de notre propre pitié – laquelle, d’ailleurs, ne provoque chez eux que mépris et arrogance. De mémoire, dans Les Sept piliers de la sagesse, T. E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, écrivait : « J’eus pitié d’Ali et ce sentiment nous dégrada tous deux ». L’état de déliquescence des Occidentaux est tel qu’ils sont bien incapables, comme l’avait pressenti Jean Raspail, dans le Camp des saints (1973), de s’opposer à un envahisseur venu de pays en pleine explosion démographique. En Occident, sous l’empire des droits de l’homme et de l’antiracisme, les gueux exotiques sont sacrés et suscitent une mauvaise conscience apitoyée. Le cas typique de l’Ocean Viking, au mois de novembre, est à cet égard saisissant. Voilà que le gouvernement français reproche au gouvernement italien de ne pas se comporter comme il conviendrait à un ordre de sœurs de charité… Des organisations puissantes, réputées non gouvernementales (ONG), arment (!) des navires qui vont chercher des immigrants en phase avec les passeurs dont ils sont les complices objectifs. Il s’agit bien d’une politique de destruction de l’homogénéité du tissus civilisationnel et ethnique européen ; il s’agit bien d’une politique de grand remplacement de nos peuples millénaires psychologiquement désarmés par des décennies d’ordre moral anti-discriminatoire.

    État souverain et contrôle des frontières

    Le député RN Grégoire de Fournas a été sanctionné pour s’être exclamé dans l’hémicycle, au sujet des passagers importuns de l’Ocean Viking : « Qu’ils retournent en Afrique. » Pour ce propos d’un bon sens élémentaire, il a été sanctionné par ses pairs, non pas certes pour la substance dudit propos, mais hypocritement pour avoir provoqué le chahut… de ses collègues gauchistes. ! Après les affaires de Jean-Marie Le Pen devant le parlement européen, cette péripétie disciplinaire en dit long sur la décomposition de l’inviolabilité parlementaire.

    Un État qui n’a pas la maîtrise de ses frontières, fût-ce en collaboration avec d’autres, n’est plus souverain.

    Bien sûr, il y a des solutions, énoncées ci-après, pour tarir cette immigration inopportune, mais aucune n’est suffisamment humanitaire pour les droits de l’homme (les solutions 2, 3 et 4 étant en réalité subsidiaires, tant la mesure n° 1 paraît pouvoir éliminer les parasites qui sont légion).

    1. Refus de toute aide publique ou sociale ;
    2. Restauration d’un délit de séjour illégal sur le territoire national pour les expulsés, avec interdiction à vie de solliciter la résidence ou la naturalisation ;
    3. Internement administratif illimité pour ceux qui ne justifient pas de leur pays d’origine ou n’obtiennent pas de passe consulaire de ce pays (nonobstant des mesures de rétorsions contre ledit pays) ;
    4. Refus de tout asile politique pour qui ne justifie pas de façon sûre de son identité (même privés de leurs papiers Assange et Snowden peuvent justifier de qui ils sont).

    Si nous ne sommes plus capables de cela, alors la question se pose de savoir s’il est raisonnable de conserver une armée, incongrue dans un État qui a pour objet principal les droits de l’homme et le droit d’asile universel et illimité (convention de Genève de 1951, dévoyée car caduque), donc la charité universelle.

    Volonté et instruments juridiques

    Depuis 1945, sous influence américaine, les États européens n’ont cessé de s’emberlificoter de liens moraux qui les désarment. Pour ne pas s’enliser dans la multitude de conventions ou traités, nous n’en mentionnerons ici que les trois plus saillants.

    1. La Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et son protocole additif donnant compétence à la cour européenne des droits de l’homme de condamner les États, au profit de n’importe quel individu. La Cour se donne les apparences de dire le droit, mais elle juge en réalité en équité, ce qui lui donne toute licence de faire purement et simplement de la morale (pitié), en rupture avec notre tradition juridique.
    2. La Convention de Genève de 1951 sur le droit d’asile, qui avait un sens à l’époque, savoir garantir à ceux qui fuyaient l’Europe communiste le non refoulement et le droit corrélatif de vivre dans le monde libre. Aujourd’hui la convention de 1951 rend potentiellement éligibles tous ceux qui vivent dans des pays non démocratiques et sûrs, c’est à dire, à la louche, quelques sept milliards d’êtres humains… L’asile politique, comme en bénéficia Victor Hugo aux Îles anglo-normandes, doit rester un privilège rare. Julian Assange ou Edward Snowden auraient dû en bénéficier, mais en aucun cas des quidams improbables. Bien sûr, aucune allocation ne doit être versée à un quémandeur d’asile.
    3. Le Conseil constitutionnel doit être remis à sa place initiale, celle d’avant sa jurisprudence de 1971 et la réforme Sarkozy qui l’a ouvert aux recours individuels (2008) à la manière américaine, ce qui n’avait jamais existé en France.

    Dissolution de la volonté régalienne

    Cela dit, en attendant et bout du compte, face aux bateaux des ONG qui prétendent faire du sauvetage en mer, tels l’Ocean Viking, y-a-il des solutions ?

    Ces bâtiments richement subventionnés (notamment par nos collectivités locales de gauche !) sollicitent objectivement les passeurs et recueillent les passagers volontaires d’embarcations dont 99/100 ne sont pas en naufrage, puis ils refusent de les conduire dans les ports les plus proches. Ces ports, tels Sfax (Tunisie) ne seraient pas sûrs, proposition fausse et raciste (un port de pays musulman serait-il par nature non-sûr?).

    Pour les empêcher de venir exclusivement dans les ports européens, nous avons certes une marine militaire. Mais que vaut-elle en l’état de décomposition apitoyée de notre société et, qui plus est, sous le surveillance menaçante des juges ?

    Dans le Camp des Saints, Jean Raspail imaginait une exercice test, effectué par un commandant dans l’ignorance de l’équipage à la demande du Ministère : approcher un bateau chargé d’envahisseurs désarmés, hommes, femmes et enfants, et faire se préparer les hommes au tir pour l’arrêter. Raspail imagine alors une mutinerie des marins de « l’escorteur 322 » : « Ici la tourelle. Commandant ! Commandant ! Nous ne tirerons pas ! Nous ne pouvons pas !… Ici la mitrailleuse avant. Ce n’est pas possible, Commandant ! Ne donnez pas cet ordre ! Nous refusons d’obéir ! » (chapitre XXVII).

    Sommes-nous capables de résister ? Notre armée a-t-elle encore une justification ? L’empire de la pitié promet à toute nation une déliquescence rapide, impitoyable et honteuse.

    Éric Delcroix (Polémia, 18 novembre 2022)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Une génération perdue ?...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Maurizio Serra intitulé Une génération perdue - Les poètes-guerriers dans l'Europe des années 1930. Écrivain et diplomate, Maurizio Serra est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages comme Les Frères séparés. Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire (La Table ronde, 2011) ou Malaparte, vies et légendes (Grasset, 2011).

     

     

    Génération perdue.jpg

    " Fascinés par le mythe et par l’action, ils étaient les enfants de D’Annunzio, de Barrès, de Jünger et de T. E. Lawrence. Ils avaient le goût de l’utopie, le culte de la jeunesse et celui de la belle mort. Ils se nommaient René Crevel, Klaus Mann, W. H. Auden, Stephen Spender ou Lauro de Bosis. Trop jeunes pour avoir connu l’épreuve des tranchées et hantés par le sentiment d’avoir manqué la grande occasion de leur vie, ils ont espéré rendre leur existence « inimitable ».

    À ces esthètes armés, poètes guerriers en mal d’héroïsme, l’ère des totalitarismes montants a offert une chance inespérée de se faire entendre. La guerre d’Espagne a été leur moment. Ils ont succombé à la tentation marxiste ou fasciste, ils sont tombés les armes à la main, aux commandes d’un avion ou d’une balle dans la tempe, ils ont parfois glissé vers l’autodestruction : nulle cohérence idéologique n’unifie leur groupe, mais la rupture avec le monde des pères, la révolte des sens, la tentation de l’absolu.

    C’est tout l’esprit de cette jeunesse que fait revivre ici Maurizio Serra, et la richesse de ses paradoxes. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!