Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poltiquement correct

  • Au diable la dédiabolisation !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gabriel Robin, cueilli sur le site de Politic Région et consacré à l'injonction de dédiabolisation, piège "diabolique" tendu par le système !...

    Gabriel Robin est secrétaire général du Collectif Culture, Libertés et Création.

     

    Diabolisation 2.jpg

    Nul besoin de se « dédiaboliser » pour complaire au diable !

    À en croire les médias et la classe politique, les personnalités proches des idées patriotiques, ou refusant la doxa imposée par le catéchisme de la bien-pensance, essaieraient de se « dédiaboliser ».  Jadis, le patriote était un homme bon, considéré par la société. Aujourd’hui, il serait démoniaque et ne devrait plus l’être ouvertement pour être toléré au sein du cercle fermé des tenants de la raison. Il s’agit bien évidemment d’une subversion totale, d’une inversion complète des valeurs. Sans tomber dans le piège terrible de l’anachronisme, que je réserve à mes adversaires, que dirait-on, de nos jours, si nos grands hommes faisaient connaître leurs idées pour la première fois ? Voltaire, Diderot, Maupassant, Balzac, Baudelaire, Chateaubriand, Napoléon Bonaparte, Philippe Le Bel et tant d’autres devraient-ils obtenir un brevet de « dédiabolisation » de la gauchosphère pour prouver leur appartenance au genre humain ? Interrogé lors de l’émission Zemmour et Naulleau diffusée sur Paris Première, le philosophe Régis Debray a déclaré : « Je suis plus que jamais de gauche. Vous savez pourquoi ? Parce que la nature est de droite, et qu’être de gauche c’est dompter la nature. » Pour partiellement exacte que soit cette affirmation, tant les catégories modernes de « droite » et de « gauche » ne sauraient à elles-seules recouvrir entièrement les rapports entre la nature et les réalisations de l’homme, lesquelles sont par ailleurs interdépendantes, elle révèle une opposition fondamentale.
     
    Les personnalités de gauche croyant, en effet, être ontologiquement du côté du progrès quand tous ceux qui refuseraient d’adopter leur vision de l’humanisme seraient immanquablement de droite, donc réactionnaires. Le piège est classique mais très efficace : si vous n’êtes pas avec la gauchosphère, ou si vous n’êtes pas un adversaire disposé à se soumettre à ses tabous essentiels, vous avez le devoir de montrer patte blanche en vous « dédiabolisant », c’est-à-dire en expurgeant de l’ensemble de vos convictions celles qui vous sont les plus essentielles. En nous caricaturant, nos adversaires nous empêchent de développer nos idées car nous perdons du temps à prouver que nous ne sommes pas « diaboliques ». Pourtant, et plus que jamais, la réalité nous donne raison et rien ne devrait nous obliger à nous « dédiaboliser » car nous ne sommes pas coupables des crimes imaginaires dont on nous accuse. Favorables à la primauté des valeurs de tout ce qui n’est pas national, les membres du camp du bien sont les ultramontains de notre époque. Je crois, au contraire, qu’à l’image de Philippe Le Bel qui estimait que le Roi était Empereur en son royaume, les Français sont souverains en République. Le temps est venu de diaboliser ces gens qui exigent de nous une démarche de contrition qu’ils devraient s’appliquer à eux-mêmes. En effet, la situation présente, calamiteuse à bien des égards, leur est entièrement imputable. Quelques exemples de l’histoire contemporaine suffiront à le démontrer. Livrons-nous donc à un petit exercice de démonologie politique qui pourra, peut-être, permettre d’exorciser les élites du clergé de l’oligarchie.
     

    La préférence étrangère divinisée

    Premier et principal tabou : la préférence « nationale », comprise au sens juridique comme philosophique. Est « diabolisant » le fait de privilégier sa nation et ses concitoyens face à l’étranger. Trop souvent, les mots sont malmenés, falsifiés, truqués par la novlangue. Il en va ainsi du terme « République » ; ce mot issu du latin « res publica », soit la « chose publique », désigne un régime politique où les fonctions du chef de l’État ne sont pas héréditaires mais découlent d’une élection. En outre, un tel régime a pour objectifs l’intérêt général et le « bien commun » des citoyens de la nation dont les institutions sont républicaines. Les nationaux bénéficient donc des droits attachés à la citoyenneté et doivent se soumettre aux lois de l’État. Par essence, une nation républicaine pratique donc la « préférence nationale ». C’est d’ailleurs bien de la sorte que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 fut rédigée, contrairement aux abusives interprétations récentes du Conseil constitutionnel. L’esprit du texte consiste en l’affirmation de l’État de droit et de la souveraineté de la nation. Des droits universels sont attribués aux hommes, mais ils ne sauraient être confondus avec les avantages spécifiques que peut procurer la nationalité. Rien ne justifie, dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, que des étrangers puissent, par exemple, bénéficier du minimum vieillesse, après 10 ans sur le territoire, de la même façon que des Français. Le principe d’égalité ne vaut pas pour les aides financières ou les avantages octroyés par la citoyenneté, mais pour l’application des lois (par exemple, un étranger doit bénéficier d’un procès pénal équitable en conformité avec le droit français). De fait, la distribution d’aides aux étrangers, comme l’aide médicale d’État, le minimum vieillesse ou l’aide temporaire à l’attente, n’est pas consubstantiellement liée aux textes fondateurs de notre Constitution, mais bien à une idéologie mondialiste qui brade injustement la qualité de Français. Les juges du Conseil constitutionnel avalisent donc, à rebours, une préférence étrangère. Ces aides ne bénéficient pas à des citoyens français, lesquels sont défavorisés par cette distribution illégitime d’argent – perdu pour eux et leurs familles – à des étrangers. Nous ne devons surtout pas confondre les droits de l’homme avec les droits particuliers du citoyen. Les aides, équivalentes à celles des nationaux, versées aux étrangers (surtout dans un pays en crise) peuvent s’apparenter de facto à une préférence étrangère. Dans l’optique de la préservation de la nature même du pacte républicain de notre nation, il est indispensable de réaffirmer la préférence nationale. Il en va de la survie du peuple français, de son État et de ses institutions. À l’avenir, les aides et avantages financiers devront être prioritairement distribués aux citoyens français.
     
    Le dire n’est pas diabolisant car c’est la préférence étrangère qui est « diabolique », antinaturelle et inadaptée aux besoins de la nation. Le responsable politique qui privilégie l’étranger au national, les intérêts étrangers aux intérêts nationaux et qui place sur un pied d’égalité des valeurs de civilisation opposées aux nôtres à notre culture historique n’est pas loyal. Parlons notamment de notre nouveau ministre de l’Intérieur, le très sectaire Bruno Leroux, aussi outrancier que peu à l’aise avec le débat d’idées. Ce dernier déclarait en octobre 2015 qu’il n’était pas choqué par l’évacuation de « migrants » en jet privé… Un tel homme ne sera pas non plus choqué du fait que l’Etat parvienne à loger tous les « migrants », le plus souvent de faux réfugiés, alors que l’on nous répète depuis des décennies que nous ne pourrions pas abriter les personnes sans domicile fixe l’hiver. Imaginez que certains immigrés récents trouvent de superbes habitations à loyers modérés en plein cœur de notre capitale quand les classes moyennes se voient obligés de fuir Paris, inaccessible financièrement. A-t-on jamais connu pareille abjection ? Dans un autre registre, citons notre nouveau secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, Jean-Marie Le Guen, accusé dans le livre « Nos très chers Emirs » de s’être livré à un véritable trafic d’influence avec la monarchie islamique du Qatar, en échange de postes grassement rémunérés pour ses proches. Ce même Qatar que de nombreux experts internationaux estiment proche des mouvements islamistes de combat qui menacent la France. Plutôt que de le démettre dans l’attente que ces graves soupçons soient levés, Bernard Cazeneuve l’a placé à un poste stratégique, où son immoralité pourrait lui servir à accorder la préférence à des intérêts étrangers. Nicolas Bays, député socialiste du Pas-de-Calais, s’est fait fort d’insulter quotidiennement les défenseurs de notre identité sur les réseaux sociaux. Champion de la « diversitude » comme d’autres le furent de la « bravitude », cet ami du Qatar aurait mendié quelques pièces à ses puissants amis. Peu étonnant qu’il se fasse aujourd’hui le chantre de l’islam dit « de France » … Notons que les bisounours l’ont à nouveau investi pour les élections législatives… Idem à droite où François Fillon s’appuie sur Henri de Castries, président de l’Institut Montaigne qui publiait une brochure destinée à assurer la promotion, encore, d’un islam de France qui soit « inclus » dans la nation. Grand patron, et proche du groupe Bilderberg, monsieur de Castries est favorable à l’immigration massive, à l’image de l’essayiste Nicolas Baverez, lui aussi membre actif du susnommé Institut Montaigne qui déclarait : « L’immigration est indispensable pour un continent vieillissant. » Il ajoutait en conclusion : « La crise des migrants constitue un test décisif pour l’Europe comme pour les valeurs et les institutions des nations qui la composent. Une course de vitesse à haut risque est engagée entre la démocratie d’une part, les populismes, les démocratures et l’islamisme d’autre part, qui utilisent les migrations comme une arme. » Dans l’esprit des mondialistes obsessionnels, les « populistes » seraient aussi dangereux que les assassins musulmans qui tuent nos concitoyens. Emmanuel Macron n’en disait pas moins récemment. Je crois que cela se passe de commentaires supplémentaires. Ces quelques exemples ont été choisis au hasard, parmi des dizaines d’autres qu’il me sera impossible de tous rapporter ici. Qui sont donc les diables ?
     

    Une économie devenue folle

    Autre dogme intouchable : l’économie. Pour tous les spécialistes, il est évident que les partisans d’une refonte de l’Union européenne, ou d’une sortie, sont des fous dangereux qui veulent conduire la France à la ruine. L’euro serait le ciment d’une pax romana contemporaine de laquelle nous ne pourrions nous affranchir sans rouvrir les sept plaies d’Egypte. J’exagère à peine.
    À l’évidence, il serait même inutile d’en parler, d’ouvrir un débat qui n’aurait pas lieu d’être dans une démocratie aussi accomplie que la nôtre. Pourtant, l’économie n’est pas une science exacte. Les multiples crises des dernières années nous en ont fait la cinglante démonstration. Prix Nobel d’économie et professeur à Columbia, Joseph Stiglitz pense que l’euro est un échec, en grande partie parce qu’il a été très mal pensé. L’euro a été créé pour entrainer l’avènement d’une Europe politique et produit l’effet inverse en recréant les conditions propices à de nouvelles guerres serviles, forcément fratricides… Chaque jour l’Europe politique, de civilisation, s’éloigne par la faute de cette machine monétaire à bloquer la croissance et à créer des inégalités irréversibles entre pays liés par des intérêts géostratégiques évidents. Monsieur Stiglitz l’explique parfaitement : « Le principe d'une monnaie, c'est de permettre d'ajuster l'économie en cas de choc. Vous avez une monnaie unique, utilisée par 19 pays différents, très différents, et le test survient quand on est confronté à un choc. Et quand la crise est arrivée, l'euro a échoué à ce test. Parce que la capacité des pays européens à répondre à ce choc était restreinte. (…) l'Europe s'est lié les mains : vous ne pouvez pas utiliser les taux de change, les outils de politique monétaire, la fiscalité... parce que vous devez limiter les déficits à 3 % du PIB. Tous les instruments d'ajustement ont été enlevés. Et, ce qui est pire, les institutions nécessaires n'ont pas été mises en place. » Avec la complicité de la finance casino, les dirigeants européens ont truqué les comptes de la Grèce et d’autres « petits » pays européens pour lesquels l’euro ne pouvait être qu’un boulet attaché à des économies aux besoins différents. La France en prend le chemin et tous nos dirigeants pouvaient l’anticiper. Ils continuent néanmoins à présenter cette monnaie comme étant notre planche de salut. Oui, la France pourrait, pourquoi pas, conserver l’euro au prix d’immenses sacrifices et d’une austérité renforcée, c’est-à-dire le programme économique de François Fillon. Elle pourrait aussi s’en débarrasser, non sans efforts toutefois. Mais, il faut être particulièrement malhonnête pour faire croire aux Français qu’il sera aisé de sortir de la crise en l’état, avec une Allemagne prédatrice et une Banque centrale européenne stérile, si nous restons dans la monnaie unique. En outre, les résultats du référendum constitutionnel italien pourraient porter un parti eurosceptique au pouvoir, ou une coalition eurosceptique, avec l’appui des industriels du Nord qui ne peuvent que constater l’ampleur du marasme qui afflige la botte. En France comme en Italie, la jeunesse est durablement précarisée … jusqu’à 50 ans. Les responsables peuvent-ils demander à ceux qui les dénoncent de se « dédiaboliser », peuvent-ils accuser leurs adversaires de manquer de crédibilité ? Ils se sont soumis à la vision économique de l’Allemagne de la même manière qu’ils se soumettront, demain, aux demandes communautaristes des musulmans radicaux et aux projets délirants du marxisme culturel qu’ils appellent de leurs vœux. Hier, ils soutenaient les banques qui jouaient sur les prêts immobiliers à taux variables, créant un système d’une perversion inouïe basé sur l’argent virtuel. Prochainement, la bulle spéculative des assurances-vie explosera comme le subprimes hier. Tout est prévisible, tout est écrit d’avance. Mais, seuls les réalistes ont tort. Cassandre est le diable, il faut l’exécuter. Le docteur Michael Burry fut l’un des premiers à voir la catastrophe arriver en 2007. Que dit-il dix ans plus tard ? Pense-t-il que les leçons des échecs ont été tirées ? Pas du tout. Les banques obèses le sont encore plus, la politique de taux zéro a rendu des millions d’individus plus pauvres faute de rendement et les organismes non élus ont laissé crever les petites et moyennes entreprises pour sauver les responsables qu’étaient les banques, entités qui ne se soumettent plus à aucune autorité verticale.
     

    Ce que vous voyez n’existe pas

    Si vous osez dire que l’école est en faillite, que les élèves sont médiocres parce que le laxisme généralisé leur a fait perdre l’envie d’apprendre et que l’égalitarisme nivelle par le bas, on vous traitera d’affreux « réac », de facho. Et si par malheur, vous répliquez en expliquant que les classements internationaux, dont le fameux test PISA ou l’enquête TIMSS, prouvent que les petits français ne sont même plus dans la moyenne des pays occidentaux, largement dépassés par les Européens du Nord et les Asiatiques, on vous dira que cela ne signifie rien. Ce que vous voyez n’existe pas. Montrer la réalité ferait le jeu de ces gens qui doivent d’abord se décontaminer, subir des procès lyssenkistes et s’effacer face aux « experts » qui ont tout cassé. Dans un article du 2 décembre, La Dépêche du Midi, peu suspecte d’appartenir au quatrième cercle de l’enfer politique auquel je suis pour l’instant condamné, publiait un article posant la question suivante : « L'amélioration de la mixité sociale dans les collèges toulousains entrainera-t-elle la fin des classes à horaires aménagés (HA) d'enseignement de la musique et de la danse ? » Projet millénariste de la gauche Terra Nova, la mixité sociale est une vertu socialiste devenue folle, pour paraphraser G.K Chesterton. Totalitaire, la mixité sociale est le terme de novlangue pour qualifier la mixité ethnoculturelle, la cohabitation forcée. Des collèges sont fermés, des élèves envoyés loin de leur domicile. Le tout au nom de la sacro sainte « mixité ». Vous pensez que ce n’est pas une chance pour vos enfants, que le procédé ne peut conduire qu’à un échec ? Vous vous trompez sûrement. Dédiabolisez-vous ! Ce ne sont là que les étapes les plus aimables car la suite est effrayante : viols de masse en Allemagne, meurtre d’une étudiante en médecine par un « migrant » mineur isolé, insécurité chronique qui transforme l’Europe en Brésil pour bobos expatriés du réel, séparation entre les hommes et les femmes dans les quartiers « populaires » où la charia a préséance sur le Code civil, démographie qui explose dans le Sud du monde, rapport de l’ONU préconisant l’interdiction des fêtes de Saint-Nicolas en raison de leur caractère supposément « raciste »… J’en passe. Les migrations de remplacement sont l’objectif avoué de l’ONU et de l’Union européenne qui poursuivront prochainement en justice tous ceux qui auront osé le dire. Complotistes, dingues, personnages anachroniques, quand ça n’est pas pire. Les médias n’en parlent pas, la classe politique ne l’avoue pas. Vous êtes le diable car vous regardez avec vos yeux ce qui se passe présentement. Les opinions publiques refusent l’immigration de masse ? Rééduquons-les. Les 24 et 25 novembre derniers, avaient lieu à Vienne des séminaires réservés aux attachés de presse de la société civile destinés à leur apprendre à « communiquer au sujet de la migration ».
     
     L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique rapporte ainsi que le programme du séminaire pose que « Les messages relatifs à la migratoire ont été diffusés par des journalistes, des décideurs politiques, des dirigeants, des personnes actives sur les réseaux sociaux, voire par la population – et parfois avec beaucoup d’inexactitudes », « Le Brexit n’est qu’un exemple d’un débat fondamental qui a été influencé par l’opinion publique en ce qui concerne la question migratoire et ce, à un point tel que nous pourrions nous poser la question suivante : le résultat du référendum sur le Brexit aurait-il été le même ? » sansIl s’avère, comme l’a rapporté l’avocat Gilles-William Goldnadel, que la première chaîne de télévision allemande n’a pas parlé de l’assassinat barbare de Maria, cette jeune étudiante violée par un Afghan qui n’avait rien à faire en Allemagne. Un effet direct des préconisations du CESE, sur commande de l’Union européenne et de ses diverses institutions ? En 2010, La France comptait 40 mosquées « salafistes », elles sont 120 en 2016. Quelle agitation en 6 ans… Pourquoi ne veulent-ils pas voir la réalité ? Hypocrisie ? Mensonges ? Projet politique ? Savez-vous que les Organisations non gouvernementales sont les complices actives des passeurs qui s’enrichissent sur la misère humaine, aidant les bateaux chargés de clandestins à pénétrer en Italie ? Qui doit se « dédiaboliser » ? Ceux qui dénoncent le danger réel ou ceux qui contribuent illégalement à l’importer ? la migration ? »
     

    La faillite des institutions

    Les démocrates autoproclamés exècrent le peuple. Il suffit qu’il vote mal pour qu’on songe à l’empêcher de voter, à l’infantiliser, voire, en dernier recours, à le remplacer. Après le Brexit, l’élection de Donald Trump ou le référendum constitutionnel italien, les clercs commencent à avoir des sueurs froides dans le dos. En outre, les sondages ne sont pas de nature à les rassurer. Une enquête réalisée par l’institut YouGov pour I-Télé et Le HuffPost montrait que 39 % des personnes interrogées espéraient la victoire d’un candidat alternatif, Marine Le Pen en tête. Interrogé par Télérama, l’historien David Van Reybrouck a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : « Tout le monde pense que démocratie et élections sont synonymes, mais elles ne le sont pas ». Il n’a pas tort, une démocratie pourrait n’être que directe, sans représentants. Mais monsieur Van Reybrouck voit beaucoup plus loin, qualifiant le référendum de procédure « primitive », ajoutant : « (…) quand on y songe : avec les élections, il s'agit de cocher une case à côté d'un nom ; avec le référendum, à côté d'une question (à laquelle on répond oui ou non) » Ces opinions n’ont pour ciment que la haine des « diables » empêchant l’avènement d’un monde globalisé, multiculturel, irénique. Bientôt, songeront-t-ils peut-être à créer un délit d’entrave aux valeurs du camp du bien, comme le Parlement français l’a fait pour l’Interruption volontaire de grossesse, sujet qu’il ne faudra pas débattre sur internet dans les années à venir sous peine de prison et d’une amende. Quand Donald Trump a gagné les élections en novembre dernier, les jeunes manifestants californiens demandaient l’indépendance de leur Etat, refusant les règles électorales fédérales qui prévalent depuis plus d’un siècle. Des protestataires, alliés aux racistes anti blancs de Black Lives Matters, ont provoqué des émeutes. Personne n’y a trouvé à redire dans les médias ou dans la classe politique. A contrario, les partisans de Norbert Hofer, battu après des mois d’incertitude et une précédente élection annulée pour irrégularités, ont accepté sans broncher le verdict des urnes, prouvant qu’ils étaient de vrais démocrates et non des agitateurs professionnels. Pourtant, on demande encore et toujours au FPÖ de se « dédiaboliser ». Victime d’une intense propagande en sa défaveur, Norbert Hofer a échoué pour deux raisons en apparence antagonistes qui se sont complétées. D’abord, le système politico-médiatique autrichien, et mondial, a pratiqué un odieux chantage mémoriel, assimilant la formation souverainiste au parti nazi en diffusant la vidéo d’une rescapée des camps, alors que le FPÖ a toujours été très clair sur ces questions, étant parfois même accusé de « sionisme » par des partis de droite ou de gauche en Europe. Ensuite, tétanisés par cette campagne de calomnie, les cadors du FPÖ ont diminué l’intensité de leur campagne, laissant leur adversaire jouer sur le thème de l’identité quand eux-mêmes tentaient de lisser leur image… En France, la situation est encore plus grave. Notre système électoral empêche 30 % de la population d’être correctement représentée au Parlement. Pas de proportionnelle, pas de scrutins à un tour qui pourraient favoriser des candidatures alternatives. Nous vivons dans le régime des petits arrangements entre amis. La République exemplaire est corrompue. Personnalités interchangeables pratiquant des politiques similaires, les élus « Républicains » et socialistes s’arrangent pour maintenir sous respiration artificielle un clivage « droite – gauche » que la réalité a enterré depuis longtemps, tant sur les deux sujets majeurs que sont l’identité et la souveraineté, ces deux formations ont trahi. Au pouvoir, ils nomment leurs amis au plus haut poste de l’administration ou des médias publics, détruisant la méritocratie au profit du népotisme oligarchique. François Hollande et Nicolas Sarkozy ont pratiqué cela dans des proportions dramatiques. Qui peut croire que leurs premiers ministres, Valls et Fillon, ne feront pas de même ? Et ces gens-là nous demanderaient de nous « dédiaboliser », de donner la preuve que nous ne gouvernerions pas de manière autoritaire une fois parvenus au pouvoir quant tout indique que nous voulons protéger les libertés publiques ? Ils se moquent des Français.
     

    Conclusion :

    « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie » disait Platon au IVème siècle avant notre ère. Héritiers de l’idéal antique, nous défendons la raison contre les utopies mortifères de ce siècle. Najat Vallaud-Belkacem déclarait à Béziers, provocatrice que « la droite c’est l’endoctrinement et que la gauche c’est le développement de l’esprit critique ». Une critique qui se limite aux défenseurs des nations historiques, diabolisés, conspués, traités en parias, excommuniés et sommés de s’excuser d’exister. Nous sommes chez nous. Nous voulons le bien pour les nôtres. Je n’ai donc pas à tenter de me « dédiaboliser ». Que l’âne à la tête du « parti des animaux » (sic) continue à dire que le Front National est l’équivalent français de l’Etat islamique dans les colonnes de Ouest-France, journal local vivant des subventions de l’Etat que nos impôts financent, les Français ne sont plus dupes.
     
    Ils ont contribué à faire de la France une nation effondrée de l’intérieur et gouvernée de l’extérieur. Mémoricides, ils détruisent en conscience l’héritage légué à eux par nos ancêtres. Ils doivent donc être « diabolisés » à leur tour. Et le plus vite possible, avant qu’il ne soit trop tard.
     
    Gabriel Robin (Politic Région, 8 décembre 2016)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Être ou ne pas être (réac) ?...

    Le nouveau numéro d'Eléments est en kiosque. il est aussi disponible sur le site de la revue.  Vous pouvez lire ci-dessous l'éditorial de Robert de Herte, alias Alain de Benoist, consacré à la polémique sur les "nouveaux réacs".

     

    Eléments 144.jpg

    Être ou ne pas être (réac) ?

    On parlait autrefois de" terrorisme intellectuel ". On a parlé ensuite de" pensée unique ", et aussi de " police de la pensée ". C'est un fait que depuis trente ans, il n'y a plus en France de véritable débat d'idées. Les lobbies, les ligues de vertu, les médias au service de la bienpensance s'efforcent de décourager toute pensée critique. Depuis quelques années, cependant, des fissures semblent se faire jour dans la chape de plomb. Un certain nombre d'esprits libres, dont l'influence ne se limite plus à quelques cercles confidentiels, se rebellent contre la discipline imposée. D'où les anathèmes lancés contre eux par ceux qui veulent avant tout défendre leurs positions acquises et entretenir leurs fonds de commerce. Pour stigmatiser les impertinents et les rebelles, on dit désormais qu'ils sont « réacs ». En clair: qu'ils représentent les" nouveaux réactionnaires ».

    Convoqués à comparaître devant le tribunal médiatique, les" nouveaux réactionnaires » font en permanence l'objet d'un grotesque procès au sein du grand club socialo-libéral-libertaire, le " club des conformistes heureux » (Pierre-André Taguieff). On leur reproche d'avoir le front de ne pas penser comme il faut, de préférer le débat contradictoire au débat entre gens du même avis. Et surtout de mettre en cause, avec plus ou moins d'audace, les grandes idoles de notre temps: la croyance au " progrès », l'idéologie du " genre", 1'" antiracisme » de convenance, l'impératif de " métissage », le culture de masse ou bien encore 1'" art contemporain ". Spécialistes en cordons sanitaires et dénonciations édifiantes, les défenseurs du monothéisme du marché, les nouveaux curés des droits de l'homme qui dispensent leurs sermons moralisateurs, se veulent les défenseurs du Bien contre une hydre toujours renaissante, jamais plus vivante que depuis qu'elle a été vaincue. Ils remplissent ainsi leur rôle de chiens de garde du système en place.

    Notre société célèbre la " transgression", mais passe son temps à traquer les pensées non conformes, faisait observer Élisabeth Lévy, qui ajoutait qu'il est" paradoxal de célébrer la diversité en toute chose, sauf dans le domaine des idées ». Dans les anciens régimes communistes, déjà, les dissidents étaient régulièrement dénoncés comme des" réactionnaires ». Le terme, aujourd'hui, continue d'être employé sans aucune rigueur, comme une formule polémique susceptible de recevoir n'importe quel contenu. Hier encore, par exemple, être réactionnaire, c'était en tenir pour l'élitisme et les vieilles hiérarchies. Aujourd'hui, le réactionnaire est devenu" populiste ». Condamner le foulard islamique serait réactionnaire, mais le défendre le serait tout autant. Il peut aussi y avoir des réactionnaires de gauche: dans ses Réflexions sur la violence, Georges Sorel ne classait-il pas parmi les réactionnaires" les amis de Jaurès, les cléricaux et les démocrates ». L'ennemi peut donc avoir tous les visages. Mais que faut-il entendre par ce terme?

    Dans l'histoire des idées, le courant réactionnaire se confond plus ou moins avec le courant légimiste et contre-révolutionnaire. Les grands auteurs n'y manquent pas, de Joseph de Maistre et Donoso Cortés jusqu'à Nicolas Gomez Davila. Les écrivains y sont tout spécialement bien représentés, depuis Chateaubriand, Villiers de l'Isle-Adam ou Barbey d'Aurevilly, mais aussi Morand et Giono, Montherlant, Jacques Perret, Marcel Aymé et tant d'autres. Les grands réactionnaires sont des conservateurs restaurationnistes. Ils veulent retourner à un état de choses jugé meilleur, mais qui n'existe plus.

    C'est une première limite. Face aux adeptes de la table rase, le passé est la grande affaire du réactionnaire, qui s'arc-boute sur une mémoire souvent fictive. Les réactionnaires sont des nostalgiques d'un passé réel ou fantasmé. Ils s'y rattachent d'une façon souvent pathétique, ou simplement puérile. Puisque" c'était mieux avant », ils proposent toujours d'en revenir à quelque chose, sans comprendre que l'histoire ne repasse pas les plats. Comme le disait Marx, ils cherchent à " faire tourner à l'envers la roue de l'histoire ". C'est ce qui explique leur inintelligence politique. Un brave réactionnaire, interviewé récemment dans le journal de l'Action française, à la question" Pourquoi selon vous faut-il un roi à la France? », répondait tout simplement: " Parce que c'est joli! », et aussi parce que la France « a été vouée à la Sainte Vierge, nous reliant ainsi au Golgotha ». On voit le niveau. Mais de ce point de vue, ceux qui critiquent les « nouveaux réacs » pourraient tout aussi bien être considérés comme des réactionnaires, puisque qu'ils se refusent à voir le monde comme il est et cherchent par tous les moyens à escamoter ce qui crève les yeux. Le réactionnaire est aussi le contraire du révolutionnaire. Se réfugiant dans le passé par refus du présent, le réactionnaire rechigne aux solutions radicales. Il préfère le pire des" ordres" en place à l'idée même de révolution. Réactionnaire est celui qui croit pouvoir faire face à la crise financière mondiale en prônant un retour au bon vieux" capitalisme rhénan". Réactionnaire encore celui qui, lors de la dernière élection présidentielle, choisissait de voter pour un président sortant qu'il n'avait cessé de critiquer pendant cinq ans au motif qu'il représentait le " moindre mal" - sans réaliser que c'est en fait ainsi qu'il pratiquait la politique du pire. A cela s'ajoutent les préjugés et les intérêts de classe. Dans l'éternel affrontement entre les Versaillais et les Communards, les réactionnaires sont évidemment du côté de Monsieur Thiers et de la bourgeoisie. Le réactionnaire est du côté de l'" union sacrée", du" sursaut national ", de l'" union des patriotes" et autres calembredaines qui, depuis cent cinquante ans au moins, l'ont fait constamment voler de défaite en défaite.

    Comme son nom l'indique, le réactionnaire a certes le mérite de réagir. Il vaut mieux réagir que rester passif et subir en silence -l'avion à réaction, c'est bien connu, va généralement plus vite que les autres. Mais la réaction s'oppose aussi à la réflexion. La droite réactionnaire est réactive, et non pas réflexive. Elle marche à l'indignation à l'enthousiasme, au sentiment. Ce n'est pas toujours une faute, mais cela en devient une dès que l'émotion interdit l'analyse des situations, rendant du même coup aveugle à l'exacte nature du moment historique que l'on vit. De ce point de vue, le mouvement des" indignés" est lui aussi" réactionnaire ". L'indignation, n'est pas une politique.

    Une droite antilibérale et non réactionnaire serait tout naturellement faite pour s'entendre avec une gauche purgée de l'idéologie de progrès. C'est sans doute aussi cette conjonction que veulent interdire ceux qui s'affairent à rafistoler la digue, à remettre une couche sur la chape de plomb. Mais jusqu'à quand?

    Robert de Herte (Éléments n°144, juillet - septembre 20112)

     

    Lien permanent Catégories : Points de vue, Revues et journaux 1 commentaire Pin it!
  • Chérie, j'ai rétrécie le peuple !...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Christophe Guilluy publiée sur le site Les influences. Christophe Guilluy est l'auteur d'un essai intitulé Fractures françaises (Bourin, 2010), qui a bousculé quelques dogmes de la bien-pensance.

     

    Christophe Guilluy.jpg

     

    Chérie, j'ai rétrécie le peuple

    Dans l’espace médiatique et politique, certains think tanks pèsent plus que d’autres. C’est le cas, dans la période récente, de la fondation progressiste Terra nova et de l’Institut Montaigne. Si l’un est classé à gauche et l’autre plutôt à droite, les deux sont libéraux et donc en phase avec les choix économiques de la classe dirigeante ce qui n’est pas vraiment surprenant puisque, de gauche ou de droite, ces laboratoires d’idées sont financés par les mêmes donateurs, pour l’essentiel, on retrouve des entreprises du CAC 40.

    Le problème est que ces cercles de réflexions ne se contentent pas de faire la promotion du libre-échangisme. Ils produisent aussi de « la représentation sociale ». Et, force est de constater, que, en la matière, ils ont été plutôt efficaces. Les analyses sociales de la fondation Terra Nova ont ainsi très largement été adoptées par le parti socialiste. L’idée que la gauche devrait se concentrer sur un nouvel électorat constitué par des couches supérieures et les minorités, en abandonnant au passage la classe ouvrière, imprègne déjà le PS d’en haut. De la même manière, l’institut Montaigne contribue à imposer l’idée que l’avenir des classes populaires et de la jeunesse se joue désormais en banlieue. L’ennui est que l’essentiel des classes populaires et de la jeunesse populaire ne vit pas sur ces territoires. De gauche à droite, les think tanks libéraux diffusent ainsi une vision très restrictive des classes populaires. Le problème est que cette représentation est désormais adoptée par une majorité des classes dirigeantes.

    L’invisibilité des classes populaires majoritaires à l’écart des grandes métropoles

    Il faut dire que l’idée d’une société divisée entre des classes supérieures et moyennes et des catégories populaires issues de l’immigration a un grand mérite : elle permet de mettre en avant des catégories sociales en phase avec la mondialisation. Cette sociologie est d’ailleurs précisément celle des grandes métropoles c’est-à-dire des territoires qui ont le plus bénéficié de la mondialisation. Dans cette représentation, les catégories populaires, pourtant majoritaire, et qui vivent à l’écart des métropoles dans des espaces périurbains, ruraux et industriels, disparaissent, avec elles, la question sociale. Cette dernière laisse alors la place à une question sociétale, celle de la place des minorités ; soit une thématique bien peu subversive pour les tenants du libre-échange mondialisé.

    Exit la question sociale, exit aussi la recomposition sociale sans précédent à laquelle on assiste avec l‘implosion de la classe moyenne et l’émergence d’une nouvelle classe populaire. S’il n’existe pas de conscience de classe, l’employé du lotissement pavillonnaire, l’ouvrier rural, l’indépendant, le chômeur du bassin minier mais aussi le petit paysan se reconnaissent dans une perception commune de la mondialisation et de ses effets. Cet ensemble forme désormais un ensemble socio-culturel cohérent et définit les contours d’une nouvelle « classe populaire ». Une classe populaire qui s’abstient beaucoup pour les élections, à l’exception notable des Présidentielles.

    Christophe Guilluy (Les infuences, 22 octobre 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 2 commentaires Pin it!