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ottoman

  • La France...

    Le numéro de décembre 2010 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à la France avec une collection de textes que des auteurs classiques ou contemporains ont consacré à notre pays.

    Hors dossier, on pourra aussi lire une excellente analyse de la nouvelle politique ottomane de la turquie,  un bel article de François Bousquet consacré à Pierre Gripari ainsi qu'un entretien avec Pierre Manent, et on retrouvera les chroniques habituelles de Patrice de Plunkett et d'Eric Zemmour.

     

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    Au sommaire :
    Actualité

    Images et évènements du mois
    Nous y voilà, le bloc-notes de Patrice de Plunkett

    Deux France et un attentat, la chronique d’Eric Zemmour
    « Chap », le dandysme contre la mondialisation, la chronique de Bertrand de Saint Vincent
    Turquie, le retour des Ottomans, par Annaëlle Sloane
    Entretien avec Pierre Manent : « Je suis très surpris de la léthargie des Européens », propos recueillis par François-Laurent Balssa

    Dossier : Ils ont tant aimé la France

    Les ancres dans le ciel, par Raymond Bourgine
    En regardant vers le païs de France…, par Charles d’Orléans
    France, mère des arts, des armes et des lois, par Joachim du Bellay
    Maturité de la langue, maturité de la nation, par Antoine de Rivarol
    Prise de la Bastille, par François René de Chateaubriand
    Après Napoléon, par Alfred de Musset
    A la France, par Victor Hugo
    Quand les rêves passent , par Auguste de Villiers de l’Isle-Adam
    Qu’est-ce qu’une nation ?, par Ernest Renan
    Les fées de France, par Alphonse Daudet
    Schisme ou révolution ? , par Jean Jaurès
    La France, les barbares, les héros et les saints , par Charles Péguy
    Un morceau du pays, par Pierre Drieu la Rochelle
    « Serrer les dents », par Georges Bernanos
    Le Conscrit des cent villages, par Louis Aragon
    Grandeur de la France, petitesse de l’amour , par Sacha Guitry
    Heurs et malheurs de l’unité, par Charles de Gaulle
    La France charnelle, par François Mitterrand
    Dédoublement de personnalité, par Jean Cau
    La première martyre de la France, par André Malraux
    Le génocide vendéen, matrice du totalitarisme, par Alexandre Soljenitsyne
    Eloge de la province, par Denis Tillinac
    Héroïsme ordinaire, par Frédéric Beigbeder

    Culture

    Pierre Gripari, un Martien si fraternel, par François Bousquet
    Eddy Mitchell, l’élégance du rocker, par Pierre-Alexandre Bouclay
    Brook, Chéreau, les lauriers sont fanés, par Jacques Nerson
    Guide livres, par la rédaction
    Guide cinéma, par la rédaction

    Art

    Néoclassicisme, l’Antique réinvité, par Henri Soldani
    Guide expositions, par Marie-Laure Castelnau
    L’Adoration des Mages, de Botticelli, aux portes de l’éternité, par Noëlle Joly
    L’art en folie, nouvelles valeurs, par Noëlle Joly et Laure Colineau
    Ventes-galeries, par Noëlle Joly et Laure Colineau

    Art de vivre

    Stockholm, le Lutetia, la rose

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  • Turquie, le rêve néo-ottoman ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une bonne analyse de Christian Bouchet, publié sur Voxnr, concernant la nouvelle orientation de la politique étrangère turque. La Turquie semble avoir enfin compris qu'elle se fourvoyait en voulant intégrer l'Union européenne. C'est une bonne chose pour l'Europe comme pour le monde multipolaire en train de naître.


     

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    Bye-bye l'Europe ! ou le rêve néo-ottoman de la Turquie

    Quatre vingt-dix ans après avoir perdu son empire quatre fois centenaire, il semble que la Turquie ait aujourd’hui renoué avec ses rêves ottomans, et qu’après avoir orienté ses choix géopolitiques vers le pantouranisme (1) puis vers l’Union européenne, elle ait maintenant décidé de construire un bloc régional de nature à peser fortement dans le futur. Cette « vision d’avenir » est l’œuvre d’Ahmet Davutoglu, un professeur de relations internationales à l’université d’Istanbul devenu ministre des Affaires étrangères de son pays, que certains médias présentent comme le « Kyssinger turc ».

    « L’Europe, c’est fini pour nous ! », telle semble bien être l’avis majoritaire sur les bords du Bosphore où, selon un récent sondage, les Turcs ne sont plus que 38 % à désirer rejoindre l’Union européenne alors qu'ils étaient 74 % à le souhaiter en 2004. Ce désintérêt de l’opinion publique, que le gouvernement ne fait pas le moindre geste pour contrer, explique que les diplomates chargés des négociations avec Bruxelles ne fassent rien pour faciliter leur aboutissement. La question chypriote est toujours pendante et sur les trente-cinq chapitres thématiques de négociation, seul un a été bouclé positivement. Quant aux autres, on y discute sans grand espoir de solution à court ou moyen terme.

    A défaut de progresser dans ses rapports avec l’Union européenne, Ankara a décidé de s’inspirer de son fonctionnement pour constituer une union économique et politique au Proche-Orient où elle promeut un Schengen régional et un nouveau pacte de Bagdad (2).

    Ainsi, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé, le 25 novembre dernier, aux pays arabes de créer une zone analogue à celle qui a été formée au sein de l'Union européenne par les États Schengen. Après avoir rappelé qu'Ankara avait déjà aboli les visas avec la Syrie, le Liban, la Libye et la Jordanie, le chef du gouvernement turc, alors en visite à Beyrouth, a déclaré : « L'Union européenne se félicite d'avoir instauré la zone Schengen. Pourquoi ne pas faire la même chose entre nous ? » Dans le même discours, Erdogan a également fait part du projet prévoyant la création d'un conseil de coopération entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie, en résumant sa pensée d’une phrase : « Peut-il y avoir quelque chose de plus naturel ? ».

    Le 21 novembre, sur le site internet du Figaro, Georges Malbrunot a, quant à lui, longuement analysé « la reconstitution du pacte de Bagdad » qui s’effectue, trente ans après la volatilisation de ce bloc anti-soviétique, mais aujourd’hui sans les Etats-Unis et le Pakistan. Et d’expliquer comment la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran « dessinent à vive allure la matrice de leurs institutions communes, à l’instar, il y a cinquante ans, de l’Europe des Six » : les visas entre ces quatre pays sont désormais supprimés, un consortium vient d’être créé pour rendre compatibles les réseaux des oléoducs et des gazoducs existants et à venir, les ressources d’eau y sont administrées de concert, etc. Ce futur bloc territorial de 250 millions d’habitants - qui contrôle à lui seul le Bosphore, le détroit d’Ormuz et la plus grande part des routes du gaz et du pétrole - possède 35% des réserves d’hydrocarbures de la planète. A terme, c’est, aux yeux de Georges Malbrunot, une hyper puissance qui émergera.

    Cela étant, la Syrie et l’Iran, sont en même temps des alliés de la Turquie mais aussi des rivaux dans la lutte pour le leadership du Proche-Orient et l’Iran joue sa propre partition tout particulièrement au Liban et à Gaza, par ses rapports privilégiés avec le Hezbollah et le Hamas, mais aussi sur sa frontière septentrionale.

    Ainsi, Téhéran entretient les meilleures relations avec l’Arménie qui est historiquement « en délicatesse » avec la Turquie, même si le gouvernement Erdogan tente de rapprocher les deux pays au grand déplaisir du très droitiste Parti nationaliste turc. Fait nouveau, l’Iran vient de signer des accords de coopération très importants avec deux de ses voisins du Nord : le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui vont permettre à ces deux pays enclavés, soucieux l’un et l’autre de ne pas dépendre de la seule Russie pour l’acheminement de leur commerce extérieur, d’utiliser le territoire iranien pour accéder à l’Océan Indien. Pour le Turkménistan en particulier, pays très peu peuplé mais qui dispose de réserves de gaz naturel parmi les plus importantes du monde, cette ouverture vers le Sud est un moyen d’échapper aux contraintes léonines que pouvait lui imposer Gazprom pour exporter son gaz. L’Iran, le Turkménistan et l’Ouzbékistan partagent de surcroît un souci commun de sécurité : celui de combattre la déstabilisation et les multiples influences souterraines qu’engendre l’immense trafic d’héroïne d’origine afghane. Par ailleurs, les diplomates iraniens viennent de connaître un autre succès en signant; en août dernier, un accord de coopération militaire avec le sultanat d’Oman. A eux deux, Oman et Iran contrôlent maintenant les deux rives du détroit d’Ormuz, l’un des détroits les plus stratégiques et les plus surveillés du monde en raison du flux pétrolier intense qui l’emprunte.

    Renonçant à ses illusions européennes pour l’une et affirmant sa fermeté à la face de tous pour l’autre, la Turquie et l’Iran, même si le "grand jeux" continue, sont en voie d’organiser un voisinage régional confiant et coopératif appelé à devenir un nouveau pôle du monde multipolaire en gestation sous nos yeux. Nous ne pouvons que nous en réjouir et dans le même temps nous en inquiéter. En effet, par les prises de position hystériques de Nicolas Sarkozy en matière de politique étrangère notre pays est sans influence dans cette région alors que, paradoxalement, comme le remarque Georges Malbrunot les yankees, moins naïfs, sont déjà à la manoeuvre pour prendre leur part du futur consortium pétrolier régional (3).

    Christian Bouchet (Voxnr, 9 décembre 2010)

    1 – Désir d’unir les peuples turcs dispersés de la Chine à la Roumanie.
    2 - Le Traité d'organisation du Moyen-Orient, plus communément appelé pacte de Bagdad, a été signé le 24 février 1955 par l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran, les États-Unis et le Royaume-Uni. C’était le pendant régional de l’OTAN.
    3 - Cela malgré les manoeuvres des néo-cons qui désignent la Turquie comme un ennemi potentiel des USA encore plus dangereux que l'Iran (voir D. Pipes http://fr.danielpipes.org/9134/turquie-islamiste-iran-laique)

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