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mariage pour tous

  • Conversation avec Alain de Benoist... (4)

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque le mariage homosexuel et la contestation à laquelle il a donné naissance...

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    Frigide Barjot a fait avorter le mouvement !

    Si on ne vous a guère entendu sur la question du Mariage pour tous, votre revue, Éléments, a publié un copieux dossier qui réduisait à néant les théories du genre. Faut-il découpler ces deux questions ou sont-elles consubstantielles ?

    Le Mariage pour tous est réclamé par une minorité de minorité, qui représente au total moins de 1 % de la population. En Espagne, où le mariage gay a été légalisé en 2005, le mariage entre individus de même sexe ne représente que 0,6 % de l’ensemble des mariages. L’idéologie du genre (« gender »), elle, concerne tout le monde. Dans la mesure où elle prétend que les enfants sont à la naissance « neutres » du point de vue sexuel, où elle affirme que le sexe biologique ne potentialise en rien les préférences sexuelles de la majorité des individus, et que le sexe (il n’y en a que deux) doit être remplacé par le « genre » (il y en aurait une multitude, constituant autant de « normes » que les pouvoirs publics auraient le devoir d’institutionnaliser), elle aboutit en fait à nier l’altérité sexuelle, ce qui témoigne d’un confusionnisme total. L’idéologie du genre s’inscrit dans un fantasme de liberté inconditionnée, de création de soi-même à partir de rien. Avec elle, il ne s’agit plus de libérer le sexe, mais de se libérer du sexe. N’y voir, comme on le fait au Vatican, qu’un moyen détourné de « légitimer l’homosexualité » est pour le moins réducteur.

    J’ajoute que, dans un pays où deux enfants sur trois naissent désormais hors mariage, on ne peut pas dire que les hétérosexuels apparaissent aujourd’hui comme de très crédibles champions du « mariage traditionnel » (qui n’est en fait rien d’autre que le mariage républicain). Aujourd’hui, d’ailleurs, il n’y a plus guère que les prêtres et les homos (ce sont parfois les mêmes) pour vouloir se marier. Quant à ma position personnelle, elle se résume en une formule : je suis pour le mariage homosexuel et contre le mariage des homosexuels. En clair, je pense que le mariage classique, dans la mesure où il est une institution fondée en vue d’une présomption de procréation, ainsi que le montre son étymologie (du latin matrimonium, dérivé de mater, « mère »), doit être réservé aux couples hétérosexuels, mais je ne suis nullement hostile à un contrat d’union civile permettant à des personnes de même sexe de pérenniser leur union. Je suis favorable, par ailleurs, à l’adoption pour tous, mais hostile à l’adoption plénière dans le cas des couples homosexuels. En fait, concernant le mariage, tout est affaire de définition : soit on y voit un contrat entre deux individus, soit on y voit une alliance entre deux lignées. Ce n’est pas la même chose.

    Que vous a inspiré la mobilisation des trois manifestations organisées par Frigide Barjot, à laquelle certains ont reproché la dimension « attrape-tout », quand ils ne la traitaient tout simplement pas de « conne », tel un hebdomadaire d’extrême droite bien connu ?

    Frigide Barjot a eu parfaitement raison de ne pas donner une coloration confessionnelle ou homophobe à ces manifestations. Mais je voudrais quand même faire une remarque. Les adversaires du Mariage pour tous n’ont pas hésité à présenter le mariage gay comme un « bouleversement anthropologique » ou un « changement de civilisation » (ce qui est un peu exagéré). Question : quand on allègue un enjeu aussi apocalyptique, est-il raisonnable de se rassembler autour de quelqu’un dont le nom est synonyme de dérision ? C’est un peu comme si l’on lançait un mouvement pour le respect des victimes d’un génocide sous le nom de Prosper yop la boum !

    Ce que je reprocherai à Frigide Barjot, c’est d’avoir fait preuve de légalisme excessif et de n’avoir pas compris qu’une manifestation a d’autant moins à respecter la légalité qu’elle entend lui opposer une légitimité. N’ayons pas peur des mots : une manifestation est un acte de guerre politique. On y est appelé à prendre et à donner des coups. En bref, c’est une épreuve de force. Vouloir éviter cette épreuve de force est une faute grave. Avec des défilés familiaux bon enfant, rose bonbon Bisounours, on montre qu’on existe, mais rien de plus. On n’est pas en position d’exiger quoi que ce soit. La plus grande erreur a été d’obtempérer à l’interdiction de défiler sur les Champs-Élysées. Il fallait, au contraire, maintenir le mot d’ordre, surtout quand on se flatte de mobiliser plus d’un million de personnes. Aucune force de police ne peut barrer l’accès d’une artère quelconque à un million de manifestants ! En désavouant ceux de ses partisans qui tentaient de déborder les forces de l’ordre, Frigide Barjot a fait avorter le mouvement qu’elle avait elle-même déclenché, alors que celui-ci était en train de se transformer en vague de fond contre le régime.

    Vous faites allusion à l’extrême droite. Laissez-moi vous dire que vous avez tort de lui prêter attention. Cela fait un siècle au moins qu’elle n’a plus rien à dire. Aujourd’hui, elle en est encore à croire que la France est dirigée par des socialistes, ce qui montre qu’elle n’a vraiment pas les yeux en face des trous (et subsidiairement, qu’elle n’a pas la moindre idée de ce qu’est le socialisme).

    D’autres encore prétendent que les actuels enjeux politiques et sociaux seraient prioritaires vis-à-vis de leurs actuels homologues sociétaux. Ont-ils raison ?

    Tous les sondages montrent que la situation économique et sociale constitue le principal sujet de préoccupation des Français. Par comparaison, les réformes « sociétales » apparaissent comme autant de procédés de diversion, alors que les plans de licenciement se multiplient et que l’emprise du capital se resserre un peu plus tous les jours. Il faut être conscient, cependant, que le libéralisme forme un tout. Le libéralisme sociétal de la gauche et le libéralisme économique de la droite reposent sur les mêmes postulats fondamentaux, à savoir la primauté du droit naturel des individus à « s’autodéterminer » comme seule instance normative de la vie en société. L’un et l’autre relèvent d’une même libéralisation de l’économie générale des échanges humains. Il est évident que c’est en régime capitaliste que l’individualisme hédoniste trouve le mieux à s’épanouir : ni morale, ni frontières. C’est ce qui explique le ralliement de tant de « repentis» de Mai 68 au modèle du marché.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 13 avril 2013)
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  • Du mariage gay au cyborg asexué...

    Nous reprenons ci-dessous un article de Laurent Cantamessi, cueilli sur Causeur et consacré aux théories transhumanistes qui vont encore bien plus loin que celles du genre...

    Laurent Cantamessi est un des animateurs de l'excellent site Idiocratie.

     

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    Du mariage gay au cyborg asexué

    Un certain nombre de thèmes essentiels apparaissent en marge du débat autour du « mariage pour tous ». La question de l’adoption d’enfants par les couples homosexuels oppose ainsi d’un côté l’argument de la filiation biologique à la défense d’une filiation dématérialisée, nouvelle forme d’abstraction rationaliste assumée par les Etats et sécularisé par un acte administratif. En réclamant à toute force que soit reconnue comme un « droit » l’adoption d’un enfant par un couple homosexuel, les lobbies LGBT rouvrent la boîte de Pandore du principe de disponibilité du corps humain : disponibilité de l’enfant soumis aux désirs et aux revendications des individus et disponibilité des corps soumis aux exigences d’un désir (re)fondateur d’identité. En arrière-plan des arguments déployés par les partisans du « mariage pour tous » se profile le serpent de mer des théories du genre qui ré-émerge de façon récurrente à la faveur de tous les débats « sociétaux » , comme la réécriture des manuels de sciences naturelles ou la lutte contre la discrimination sexuelle à la maternelle (le nouveau combat psychédélique de Najat Vallaud-Belkacem).

    Une des déclarations fondatrices de la « panzerdialektik » des gender studies a été formulée par Judith Butler qui a déclaré, dans son ouvrage Trouble dans le genre, que l’on était désormais libre de choisir son identité sexuelle comme on sélectionne un vêtement dans sa penderie. Ce type d’assertions, qui forme le soubassement idéologique des théories du genre, à savoir que l’état, que nous croyons naturel, d’homme ou de femme, est une construction sociale, a été reformulé par un certain nombre de penseurs très proches de l’école gender mais qui ont poussé ses conclusions beaucoup plus loin. C’est ainsi le cas de Donna Haraway, biologiste et féministe américaine, qui a employé, dans son essai The Cyborg Manifesto, la métaphore du cyborg pour expliquer que des éléments qui nous semblent avoir une réalité biologique, comme le corps humain, sont seulement construits par nos idées sur eux. La métaphore du cyborg subvertit l’idée de naturalité et l’artificialité car le cyborg est un être hybride qui n’est ni une réplique complètement artificielle d’un original créé ni tout à fait un être humain puisque certains de ses organes ont été remplacés. En un sens, le cyborg constitue, de la même manière que le bateau de Thésée, un casse-tête philosophique. Tout comme le navire des Argonautes dont l’équipage remplace en cours de route tous les éléments à mesure de leur usure, le cyborg a remplacé progressivement tous ses organes par un certain nombre de prothèses identiques et la question se pose finalement de savoir s’il est toujours un être humain sans que l’on puisse vraiment le savoir. Sous la plume d’Haraway, le cyborg devient le modèle métaphorique d’une humanité débarrassée de la question même du genre. Plus d’hommes, plus de femmes, juste des hybrides.

    De façon allégorique et ironique, le cyborg d’Haraway représente le modèle social et culturel d’une société atomisée par la multiplication des désirs et des innombrables processus de micro-reconnaissance qu’ils suscitent. Le texte d’Haraway a d’ailleurs servi de modèle à une vaste contre-culture1. Le cyborg symbolise, comme elle l’écrit, « l’apocalypse finale de l’escalade de l’individuation abstraite, le moi par excellence, enfin dégagé de toute dépendance, un homme dans l’espace. »2“>là.] Cette évolution mène, pour Haraway, a une véritable mutation anthropologique. « C’est la fin de l’homme, au sens “ occidental ” du terme, écrit-elle, qui est en jeu. Nous sommes en train de vivre le passage d’une société industrielle et organique à un système d’information polymorphe – du tout travail au tout loisir, un jeu mortel. »

    Ce postulat repose sur la foi scientiste dans la capacité des machines à conférer à l’être humain de nouvelles fonctions qui doivent remplacer celles qui étaient auparavant dictées par un rapport à la nature et à l’autre désormais totalement obsolète. Dans le même temps, la distinction homme-machine, induite par la robotisation des tâches et la rationalisation extrême des rapports sociaux nous rapproche de la machine alors même que la complexification des processus et techniques mécaniques ou génétiques efface peu à peu la distinction entre nature et artificiel. « Nos machines sont étrangement vivantes, et nous, nous sommes épouvantablement inertes », conclut Donna Haraway. De fait l’avenir que dessine le Manifeste Cyborg dans ce monde transformé par la technologie est glaçant. La conception même de la valeur et de l’identité humaine est soumise à réévaluation. « N’importe quel objet, n’importe quelle personne peut être raisonnablement pensé en termes de démantèlement et de ré-assemblage. » C’est l’apogée effroyable de la théorie de la déconstruction que nous dépeint le féminisme gender et high tech de Donna Haraway, qui trouve notamment son aboutissement au sein du courant transhumaniste américain3, s’inspirant largement de ses thèses.

    Pour Donna Haraway, la mutation technologique et anthropologique qui s’annonce fournit l’occasion « de replacer le féminisme socialiste au centre d’une véritable politique progressiste » en libérant la femme de l’esclavage imposée par la société patriarcale traditionnelle. Elle permettra peut-être aussi de transformer complètement l’humanité en un modèle achevé de division des tâches et en une simple subdivision de segments de production et de consommation. Que cette atomisation et cette déréalisation servent les objectifs d’un certain nombre d’acteurs économiques pour lesquels le maintien d’une partie des cadres traditionnels représente un obstacle à la création de nouveaux marchés est peut-être un problème qui dépasse de loin la simple question du mariage homosexuel.

    Mais il faut rappeler à l’instar de Pierre Gripari, défunt auteur des Contes de la rue Broca, lui-même homosexuel, la réalité suivante : “La culture gay est une fiction qu’ont utilisée certains homos pour se faire reconnaître une place dans l’organisation socio-économique actuelle, qui tend à sectoriser les besoins de consommation pour optimiser les bénéfices qu’on peut tirer de chaque catégorie de population.”4 L’homosexualité, telle que la défendent et la mettent en scène les lobbies LGBT, n’est pas une identité, mais un segment de marché. Quant aux théories du genre, il faut avoir conscience que « l’utopie cyborg » de Donna Haraway, jusqu’aux délires transhumanistes, constituent leur soubassement idéologique déconstructeur au même titre que Simone de Beauvoir ou Jacques Derrida. Le débat autour du mariage gay devrait servir à rappeler quelles sont les armes des courants de pensée qui font, sous couvert de défense des droits de l’individu, la promotion d’une idéologie dont les aboutissements sont beaucoup moins rassurants que ce que les manuels de SVT, qui la relaient désormais, ou le discours intellectuel et médiatique souvent complaisants, laissent entendre.

    Laurent Cantamessi (Causeur, 8 décembre)

     

    Notes

    [1] Le manga Ghost in the shell : Innocence met d’ailleurs superbement en scène les visions futuristes et inquiétantes d’Haraway.
    [2] On trouvera sur internet de larges extraits voir des versions complètes du Manifeste Cyborg qui a été amplement relayé et commenté. http://www.cyberfeminisme.org/txt/cyborgmanifesto.htm et http://www.egs.edu/faculty/donna-haraway/articles/donna-haraway-a-cyborg-manifesto/
    [3] Le transhumanisme est un courant de pensée qui s’est développé aux Etats-Unis à partir des années 1980 et dont les thèses sont relayées en France par l’Association Française Transhumaniste. Mouvement matérialiste et ultraprogressiste, il postule que l’essor des technologies permettra de parvenir à un stade d’humanité améliorée qui aura banni le handicap, la laideur, la mort et la souffrance et aura largement relativisé les distinctions traditionnelles telles que le sexe en faisant des organismes de véritables outils modelables à volonté.

    [4] Pierre Gripari, interviewé par la revue Krisis (Sexualité ?, n°17) en 1995 et repris dans le dernier numéro de la revue Eléments (n°145, octobre - décembre 2012)
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  • Le désir et l'ordre...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue cueilli sur Idiocratie et consacré à la question du mariage des homosexuels et de ses conséquences, vue sous l'angle du droit.

     

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    Le désir et l'ordre

    Le mariage homosexuel provoque davantage de remous que ne l’escomptaient le président Hollande et son Premier ministre Ayrault. Ne s’agissait-il pas d’envelopper le tournant néo-libéral de la gauche dans une réforme sociétale en phase avec les progrès de l’histoire ? Et de montrer une fois de plus, s’il n’était besoin, que le diagnostic de Jean-Claude Michéa est entièrement vérifié : l’ouverture culturelle (libertaire) comme alibi et complément de l’ouverture économique (libéral), le tout se résolvant dans une marchandisation de tous les segments de la société et de l’être. 

    La réforme dite du mariage homosexuel appartient, bien sûr, à ce logiciel libéral-libertaire : promouvoir l’égalité de tous – comprendre l’arasement de tout ce qui dépasse de l’homo consumans – au nom d’une marchandisation généralisée de la société. Mais nous voudrions mettre l’accent sur un autre aspect de cette réforme : l’aspect strictement juridique. L’on sait que le Droit, depuis une dizaine d’années, a quasiment remplacé la Loi, puisqu’il vient souffler au législateur – faut-il rappeler que celui-ci est l’émanation du Peuple – les normes dont il doit se saisir. Et ce, en raison, des poussées sociétales qui contraignent l’organisation sociale et qui finissent par bousculer l’ordre étatique. L’Etat n’est plus ce « gros animal » ou ce « monstre froid », autrefois décrié par les philosophes, mais une machinerie informe dont les rouages s’étendent partout, sans âme directrice. 

    Revenons-en aux faits : quelle est la situation, aujourd’hui, en France ? Il existe déjà plusieurs couples homosexuels qui ont pratiqué des inséminations artificielles pour les femmes et des gestations pour autrui pour les hommes à l’étranger. Ils donneront, donc, naissance à un enfant ou le ramèneront en France pour l’adopter. Autrement dit, ces couples se mettent sciemment dans l’illégalité et produisent une situation de droit intenable : avoir un « enfant douteux » dont on ne sait pas si la filiation peut être prouvée ou non[1]. De deux choses l’une : ou l’Etat sanctionne une situation manifestement délictueuse et se voit dans l’obligation de retirer l’enfant aux dits couples en infraction, ou bien il modifie sa législation afin de mettre en conformité le droit avec la réalité sociale. Le problème est que la loi sur le mariage homosexuel ne règle rien : elle accorde un nouveau droit-créance à une catégorie de la population sans prévoir les conséquences de ce droit – situation inepte.           

    On l’aura compris, l’enjeu d’importance n’est pas le mariage, mais la modification du droit de la famille pour ce qui concerne la filiation : doit-elle rester attachée au couple biologique (avec l’exception consentie à l’adoption) ou doit-elle devenir l’effet d’une volonté ? Le débat pourra peut-être avoir lieu, mais sa conclusion semble déjà écrite : comment imaginer, en effet, que l’Etat retire aux couples homosexuels des enfants illégalement conçus ? Et si tel était le cas, la Cour européenne des droits de l’homme mettrait en demeure les autorités concernées de mettre fin à ce qui serait perçu comme une intolérable atteinte au bonheur personnel.  Ce qui entraîne deux séries de conséquences. D’un point de vue juridique, il sera désormais permis à des individus de contrevenir aux règles sociales (bien commun) pour satisfaire leurs désirs personnels, justifiés ou non. Autrement dit, le droit aura pour mission de consacrer, avec l’appui du législateur, des situations de fait. D’un point de vue politique, cela signifie que la chère volonté générale n’est plus de mise dans nos sociétés démocratiques sectorisées. Il n’appartient plus, en effet, aux représentants du peuple de dessiner les contours de l’organisation sociale à travers l’adoption de lois. C’est au contraire les multiples segments de la société, plus ou moins organisés en groupes d’intérêt, qui imposent à l’Etat son calendrier politique. Cela s’appelle tout simplement du management : le gouvernement répond à la loi de l’offre et de la demande en optimisant, au maximum, son retour sur investissement politique. Mais de démocratie, « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », il n’en est plus question. Mariage homosexuel ou pas. 

    Les idiots (Idiocratie, 26 novembre 2012)

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