Les éditions Via Romana viennent de publier une monographie d'Alain de Benoist intitulée Martin Buber, théoricien de la réciprocité.
Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019), La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020), La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021), L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021), L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022) et, dernièrement, Nous et les autres - L'identité sans fantasme (Rocher, 2023).
" Produit typique de la symbiose judéo-allemande, Martin Buber (1878-1965) est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands penseurs juifs du XXe siècle. L'originalité de son parcours, qui fait l'objet de ce livre, n'en est pas moins souvent méconnue. Influencé dans sa jeunesse par la pensée de Nietzsche et la philosophie romantique de la vie, auteur d'une thèse de doctorat sur la mystique rhénane, il adhéra dès 1898 au mouvement sioniste parce qu'il y voyait une occasion pour le peuple juif de se régénérer en développant une « nouvelle culture de la beauté », vision « culturelle » qui le mit vite en opposition avec Theodor Herzl. Très proche de l'anarchiste Gustav Landauer, mais aussi de plusieurs représentants de la Révolution Conservatrice allemande, il se fit ensuite connaître par ses travaux sur le hassidisme, mouvement mystique juif antimoderne dans lequel il voyait l'exemple même d'une « tradition vivante ». Mais c'est surtout dans son livre le plus célèbre, Le Je et le Tu (1923), que Buber s'est définitivement affirmé comme le théoricien d'une identité communautaire fondée sur la réciprocité : « Au commencement est la relation, qui est une catégorie de l’Être ». Les deux termes essentiels qui fondent la dialectique de la relation (que ce soit avec les autres hommes, la nature ou le cosmos tout entier) sont le Je-Tu, qui seul permet un véritable dialogue, et le Je-Cela, attitude réductrice et égotiste qui transforme les personnes en simples objets. Une œuvre à découvrir. "