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  • La grande rupture...

    Les éditions Tallandier viennent de publier un essai de Georges-Henri Soutou intitulé La grande rupture (1989-2024) - De la chute du mur à la guerre d'Ukraine.

    Professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Sorbonne et membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Georges-Henri Soutou est l'un des meilleurs connaisseurs européens de l'histoire des relations internationales. Il a notamment été l'auteur, avec Martin Motte, d'un ouvrage consacré aux vues de Charles Maurras sur la politique extérieure de la France, Entre la vieille Europe et la seule France : Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale (Economica, 2009), et a aussi été l'un des contributeurs du traité de stratégie de l’École de guerre, La mesure de la force (Tallandier, 2018). Plus récemment, on lui doit une étude passionnante intitulée Europa ! - Les projets européens de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste (Tallandier, 2021).

     

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    " À partir de 1989, la chute du mur de Berlin, puis la fin de l’URSS et du communisme suscitèrent un grand optimisme en Occident. Aujourd’hui, à l’heure de la guerre en Ukraine, on en est loin. La Russie, qui paraissait prête à s’inscrire dans le nouvel ordre mondial libéral, s’en est progressivement éloignée, jusqu’à le provoquer ouvertement.

    Les innombrables ouvrages publiés le plus souvent à la hâte depuis deux ans et demi sur la guerre en Ukraine négligent la nécessaire profondeur historique qu’il faut observer pour bien comprendre la genèse du conflit. Or Georges-Henri Soutou, historien spécialiste des relations internationales, est probablement le mieux placé pour expliquer cette histoire sur le temps long : les questions de nationalités en Europe orientale et dans les Balkans, la brutalité de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, la transition démocratique manquée de la Russie après 1991, l’échec des tentatives pour mettre les relations entre l’Occident et la Russie sur un nouveau pied après 1991. La gestion calamiteuse des relations internationales depuis 1989-1990 a fait le lit de la guerre actuelle.

    Dans ce désastre, les responsabilités sont partagées. La Russie a été de plus en plus agressive mais l’Occident a été souvent provocateur et toujours trop sûr de lui.

    L’issue du conflit est encore incertaine mais, de toute façon, le retour de la guerre sur notre continent est une catastrophe. Le troisième suicide de l’Europe depuis 1914… "

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  • Tour d'horizon... (217)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Fenêtre sur le monde, émission de la revue Conflits, présentée par Hadrien Desuin et Jean-Baptiste Noé, Georges-Henri Soutou évoque comment l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste ont pensé leur politique européenne et ont cherché à la mettre en place...

    Les projets européens de l’Allemagne nazie

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    - sur iPhilo, Thierry Formet défend l'idée que, face aux mesures sanitaires qui dessinent les contours d’un état d’exception, le premier droit de l’homme est bien la liberté, audacieuse et risquée, insécurisante et peu sûre.

    Au-delà du Covid : fracture profonde

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  • Europa !...

    Les éditions Tallandier viennent de publier une étude de Georges-Henri Soutou intitulé Europa ! - Les projets européens de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Sorbonne et membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Georges-Henri Soutou est l'un des meilleurs connaisseurs européens de l'histoire des relations internationales. Il est notamment l'auteur, avec Martin Motte, d'un ouvrage consacré aux vues de Charles Maurras sur la politique extérieure de la France, Entre la vieille Europe et la seule France : Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale (Economica, 2009), et a aussi été l'un des contributeurs du traité de stratégie de l’École de guerre, La mesure de la force (Tallandier, 2018).

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    " Rejetant les traités conclus à la fin de la Première Guerre mondiale, et travaillées par des idéologies mortifères – racisme biologique et hypernationalisme –, les puissances européennes de l’Axe ont occupé la quasi-totalité du continent (hormis les pays neutres et la Grande-Bretagne) et ont initié de nombreux projets pour le réorganiser et le dominer.

    On sait que certains territoires avaient vocation à être purement et simplement annexés. D’autres, à devenir des colonies de peuplement, comme une partie de la Pologne et la Russie, dont trente millions d’habitants devaient être expulsés. Enfin, les pays de l’Europe occidentale et des Balkans seraient durablement vassalisés, avec des régimes alignés.

    Mais on sait moins que Rome et Berlin préparaient un « ordre nouveau en Europe », totalitaire et autarcique, certes dirigé de Berlin et dans une moindre mesure de Rome, mais avec une union géopolitique et économique du continent, et un projet culturel et social « corporatiste » original. Les divisions internes à Rome et à Berlin, les désaccords entre les deux capitales et, à partir de 1943, les défaites, firent échouer tout cela, même si le projet d’une organisation de l’Europe survécut à 1945.

    Remontant en amont, en particulier aux idées politiques de l’entre-deux-guerres et prolongeant ses observations sur l’après-guerre et les premières réorganisations du continent, Georges-Henri Soutou aborde ce sujet capital sous ses multiples aspects : intellectuel, politique, militaire, diplomatique et économique. Fort d’une documentation recueillie aux quatre coins de l’Europe, il en vient à renouveler entièrement l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. "

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  • Les Germaniques...

    Les éditions Lemme Edit viennent de publier un roman de Julien Monange intitulé Les Germaniques, avec une préface de Georges-Henri Soutou.  Officier d'active, Julien Monange est déjà l"auteur de plusieurs études historiques sur la guerre de 14-18. Nous reproduisons ci-dessous une critique du roman par Cyril-Hervé Farret d’Astiès, cueillie sur le site de la revue Conflits.

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    Les Germaniques : l’Allemagne en guerre et en prose

    Au sein de la masse de publications destinées à accompagner un été et un automne placés dans la mémoire de la Campagne de France, – l’armée organise en septembre aux Invalides une manifestation baptisée « Comme en 40 » -, Les Germaniques, de Julien Monange, prennent place un peu à l’écart.

    Pas sur un surplomb, plutôt sur une corniche latérale, un chemin de chevrier comme les aimaient Gaston Rebuffat et comme commence à nous y habituer Julien Monange, déjà auteur d’un étonnant recueil de poèmes dédiés à la Grande-Guerre.

    À la fin de la « Drôle de guerre », alors que se déclenche l’attaque allemande, un vieillard se retrouve enfermé dans Lille, sa ville natale. Persuadé que cela sera « intéressant », le narrateur, qui se pique de littérature, se met à écrire son « journal de guerre ». Il y décrit la panique générale qui s’empare de Lille, les membres de sa famille rassemblés autour de lui, leurs moyens de subsistance, ainsi que ses réflexions personnelles, face à une situation tactique se dégradant à toute vitesse.

    Le flegme initial et apparent de cette écriture diariste dissimule néanmoins une fêlure : le fils de la famille, homme mûr, professeur d’allemand à Lille, est mobilisé dans un fort du secteur « Thiérache », et les lettres reçues ne laissent plus de doute : comme « un grand faune en approche », l’ennemi arrive et s’apprête à dicter sa loi de fer et de feu.

    L’histoire pourrait évoquer, jusque-là, des tableaux déjà brossés, dans la littérature de guerre, sur « l’existence sylvestre » des forts. Ce n’est d’ailleurs pas la moindre des influences gracquiennes des Germaniques, que cet appel assumé aux exils intérieurs, à la recherche de l’impressionnisme dans la vie militaire. Mais la composition picturale change totalement de contraste lorsque le fils officier, par lettre du front adressée à sa femme et à son père, leur fait d’étranges confessions sur sa germanophilie. Outre l’enseignement de la langue de Goethe au lycée Faidherbe, ce lieutenant a en effet servi en Rhénanie vingt ans auparavant comme jeune soldat, et en a rapporté un « amour de l’Allemagne » qui étincelle dans ses lettres et ses poèmes. Une étincelle qui souvent devient flamme haute, aux crépitements exaltés et lugubres, comme celui d’un incendie dans un château wagnérien.

    L’intérêt du livre est bien sûr dans la confrontation, d’une part, entre les sentiments du fils pour l’Allemagne romantique, fut-elle défigurée par le nazisme (ce dont il a cependant conscience et tristesse), et la haine traditionnelle du père pour le Boche, éternel envahisseur barbare. Mais aussi entre les affinités d’élection, esthétiques, en l’occurrence germaniques, et la mission reçue, sacrée, qui impose de combattre ces ennemis en lesquels le lieutenant, idéaliste, voit jusqu’au bout des frères de « l’autre côté de la frontière ».

    Très fouillé historiquement, écrit dans une langue recherchée, parfois précieuse, ce roman dérangeant tient à la fois du récit de guerre et du poème des armes et de la mort. Le champ de vision du lecteur est séparé, à chaque page, entre la netteté du détail authentique et le brouillard du symbolisme le plus exalté, presque hypnotique. Une sorte de bunker sur des falaises de marbre.

    Cyril-Hervé Farret d’Astiès (Conflits, 29 août 2020)

     

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  • Tour d'horizon... (165)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Comes Communication, Bruno Racouchot revient sur dix ans de réflexion consacré à l'influence...

    Dix ans de réflexion sur l'influence

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    - sur le site de la Maison Heinrich Heine, on peut découvrir un débat entre Gilbert Merlio, Fabian Mauch, chercheur à l’Université de Stuttgart, Daniel Meyer, professeur à l’Université Paris-Est Créteil et Georges-Henri Soutou, historien, membre de l'Institut de France, modéré par Olivier Agard, professeur en études germaniques à la Faculté des lettres de la Sorbonne...

    Le début de la fin ? Penser la décadence avec Oswald Spengler

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    - sur Theatrum Belli, Emile Fornaris et Marc Aubert s'intéressent au légionnaire romain sous un angle sportif et médical...

    Le légionnaire romain, cet athlète méconnu

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  • La mesure de la force...

    Les éditions Tallandier viennent de publier sous le titre La mesure de la force, le traité de stratégie de l’École de guerre rédigé par Martin Motte, Georges-Henri Soutou, Jérôme de Lespinois et Olivier Zajec. On doit notamment à Martin Motte et Georges-Henri Soutou un ouvrage consacré aux vues de Charles Maurras sur la politique extérieure de la France, Entre la vieille Europe et la seule France : Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale (Economica, 2009). Olivier Zajec est l'auteur, en particulier, de Nicholas John Spykman - L'invention de la géopolitique américaine (PUPS, 2016).

     

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    " La pensée stratégique occidentale peine à définir une ligne d’action crédible face aux « nouvelles conflictualités » : elle est écartelée entre la tentation du tout-technologique et la fascination pour les approches venues de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, etc. Or, la technique n’est qu’un facteur de l’équation stratégique et les sciences sociales, certes indispensables, ne sauraient se substituer aux connaissances militaires fondamentales. Ces connaissances sont au cœur du présent ouvrage. La guerre reste le « caméléon » dont parlait Clausewitz : sous des apparences toujours évolutives, son essence ne change pas. La compréhension des conflits actuels suppose de savoir décrypter les formes guerrières d’aujourd’hui d’après les principes stratégiques de toujours. Les auteurs de ce livre prolongent ici leur enseignement à l’École de guerre. Leur contact permanent avec les armées les fait bénéficier d’une information inégalée sur les évolutions stratégiques en cours – « guerres hybrides », « stratégie du flou », concurrence pour la haute mer, robotisation, militarisation de l’espace extra-atmosphérique, cyberattaques, retour du nucléaire… Leur formation d’historiens de la stratégie et des relations internationales leur permet de replacer ces évolutions dans la longue durée d’une réflexion jalonnée par les écrits de Sun Tzu, Thucydide, Xénophon, Machiavel, Napoléon, Clausewitz, Jomini, Mahan, Corbett, Foch, Douhet, Fuller, Castex, Lawrence, Liddell Hart, De Gaulle, et bien d’autres encore. "

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