Pierre Le Vigan vient de publier aux éditions de La barque d'or, Ecrire contre la modernité, un essai consacré à quelques auteurs antimodernes, de Montaigne à Jean-Claude Michéa. Collaborateur des revues Eléments, Krisis et Le Spectacle du monde, il a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007) et La banlieue contre la ville (La barque d'or, 2011).
Le livre peut être commandé à l'adresse suivante, pour la somme de 18 euros 50, port compris :
Editions La Barque d'Or
35 avenue Ferdinand Buisson
75016 Paris
"Les philosophes des Lumières n'ont pas inventé la modernité mais ils l'ont ramenée à une religion du progrès. De ce point de vue, Rousseau se distingue de ceux qui croyaient au progrès comme règlement du problème de l'homme. Les philosophes des Lumières, contrairement à Rousseau, ont amené l'idée que l'homme améliore sa nature même - et pas seulement ses outils - en s'accomplissant dans la « liberté» entendue en un sens nouveau : la désinsertion de l'individu par rapport aux héritages culturels et à l'idée même de transmission. Ils ne croient pas seulement dans des progrès et des libertés mais dans Le Progrès et La Liberté, ce qui est tout autre chose et constitue un bouleversement. C'est pourquoi le début de cet ouvrage présente une étude sur la philosophie des Lumières.
En contrepoint s'imposait le portrait de quelques penseurs guéris des illusions du progrès. Rebelles à la modernité ou en tout cas réactifs à celle-ci, les auteurs que nous évoquons - à l'exception notable de Pascal - affirment que l'essentiel reste de penser la limite de l'homme, la finitude de son histoire, et le tragique du monde. Loin de se laisser intimider par l'injonction d'être moderne, ils voient au-delà."