Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

contrôle social

  • Les snipers de la semaine... (242)

    lautner_Luger.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog, Maxime Tandonnet rafale les politiques dont le seul souci n'est plus que de faire du "buzz"...

    Quand la politique française atteint les sommets du minable

    Minable.jpg

    - sur Hashtable, H16 calibre le gouvernement qui se prépare à mettre en place un nouveau plan de contrôle social en s'appuyant cette fois-ci sur la crise énergétique...

    Un plan sans accroc et des coupures électriques bien préparées

    Coupures_Electricité.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (239)

    Caine_Funérailles à Berlin.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur A moy que chault !, Xavier Eman dénonce la mise en place d'un nouvel instrument de contrôle social...

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Le port du masque et la domestication des masses par l’oligarchie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Maffesoli, cueilli sur Le Courrier des Stratèges et consacré à la stratégie de mise sous contrôle de la société civile déployée par l'oigarchie. Penseur de la post-modernité, Michel Maffesoli a publié récemment  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019) ou, dernièrement, La faillite des élites (Lexio, 2019).

     

    Masques_France.jpg

    Maffesoli : le port du masque et la domestication des masses par l’oligarchie

    Un monde entièrement stérilisé, promouvoir une vie sans microbe, ce qui, bien entendu, induit la nécessité de se laver les mains le plus souvent possible, de développer les gestes barrière et la distanciation sociale, le tout selon l’injonction connue : « pour votre protection » voilà bien l’objectif de l’oligarchie au pouvoir !

    Répétées sur un ton macabre et ad nauseam, de telles recommandations et autres impératifs catégoriques de la même eau, soulignent bien ce qu’est, en vérité, la société de contrôle qui risque de s’imposer à tous et à tout un chacun. Qui risque, car à l’encontre de ce que croient les esprits chagrins, le pire n’est pas certain.

    Vers une société de contrôle

    Le danger cependant est bien réel. Les protagonistes de la domination médiatique s’emploient, de par le pouvoir qu’ils détiennent, à convaincre que les règles, préparant une telle aseptie de l’existence, généralisée, soient acceptées, voire intériorisées, ce qui rend bien difficile la rébellion contre le totalitarisme en train d’émerger.

    Ces tenants du pouvoir médiatique, perroquets de l’oligarchie politique, déversent, sans aucune vergogne un Niagara de vérités approximatives et divers lieux communs afin de justifier le port du masque, le confinement et autres préconisations vaines, qui semblables aux agents pathogènes d’une authentique pandémie tendent à contaminer, de proche en proche, une multiplicité de gogos trouvant dans la mascarade généralisée une manière de donner du sens à une vie en étant de plus en plus dépourvue.

    Songeons à cet égard à ce que Max Scheler (« Nature et formes de la sympathie ») nommait, fort simplement, les processus de la « contamination affective ». Plus proche de nous, Jean Baudrillard a longuement développé les puissants et inéluctables mécanismes de la « viralité ».

    Ces contaminations, cette viralité sont utilisées pour maintenir voire consolider la dictature de l’argent, réduisant l’homme « animal politique » à l’animal économique. C’est cela que le système s’emploie à générer. Et ce pour durer encore un moment. Pour survivre. Et cela le pousse à mettre en place une réglementation de plus en plus minutieuse, de plus en plus stricte. Au nom toujours de la protection des populations. Big Brother, le Grand Frère, veille sur la santé de tous !

    Domestication de masses

    Le déterminisme économique de l’oligarchie au pouvoir la conduisant, paradoxalement, à susciter une crise économique de grande ampleur. Mais le paradoxe n’est qu’apparent, car l’objectif d’une telle crise, est, en réalité, de susciter une domestication stricte des masses. On en donnera pour exemple le sort cruel et peu médiatisé réservé à tous les métiers de « l’anormalité » : prostitution, travail au noir, échange de services voire mendicité : ceux-là ne mourront peut-être pas du virus, mais de faim et de misère. Car aucune des mesures prises par un État soudain très généreux ne leur est destinée. Seuls les participants au « contrat social » bénéficient de la protection sociale, fondée sur les réflexes de peur et de repli.

    Cette stratégie de la peur est on ne peut plus perverse. Perverse, car en son sens étymologique, per via  (par voie détournée) : par la crainte du chômage, de l’appauvrissement, des traites en cours à payer, le système poursuit inexorablement son objectif essentiel : mettre au pas un peuple toujours prompt à se rebeller. Assujettissement urgent, car on voit, un peu partout de par le monde, la « révolte des masses » (Ortega y Gasset) revenir à l’ordre du jour.

    La voix de l’instinct populaire devient de plus en plus tonitruante quand l’on pressent, plus ou moins confusément, que le fondement de toute démocratie authentique, à savoir la puissance du peuple, puissance instituante, n’est plus prise en compte par le pouvoir institué, c’est-à-dire par le pouvoir d’une élite en perdition.

    Comment l’oligarchie contre la rébellion des masses

    C’est pour contrer une telle rébellion instinctuelle que l’oligarchie utilise les habituels outils de la politique : tactique et stratégie. Tactique à court terme : mascarade généralisée, mise à distance de l’autre, imposition des précautions de divers ordres, interdiction des rassemblements et manifestations de rue. Stratégie sur le long terme : isolement de chaque individu, uniformisation galopante, infantilisation de plus en plus importante. Et ce, afin de conforter un pouvoir on ne peut plus abstrait. C’est toujours ainsi que celui-ci a procédé : diviser pour mieux régner.

    Abstraction du pouvoir, car ainsi que le savent les plus lucides observateurs sociaux, c’est le primum relationis, la relation essentielle qui constitue le vrai réel de l’humaine nature. Ainsi que l’indique Hannah Arendt, « c’est la présence des autres, voyant ce que nous voyons, entendant ce que nous entendons, qui nous assure de la réalité du monde », qui conforte notre propre réalité.

    Comment peut-on vivre une telle « réalité » en avançant masqué, en maintenant une barrière entre l’autre et moi, en refusant les câlins propres à cet « Ordo amoris » qu’est toute vie sociale ? Mais cette tactique et cette stratégie du pouvoir oligarchique s’emploient dans un monde apparemment non totalitaire à préparer à une réelle domination totalitaire. Et c’est bien un tel totalitarisme qui est l’objectif ultime et intime d’un État de plus en plus obèse.

    Puis-je rappeler ici la lucide analyse de Guy Debord dans ses « Commentaires sur la société du spectacle ». Il montrait que les deux formes du spectaculaire : concentrée (nazisme, stalinisme) et diffuse (libéralisme) aboutissaient immanquablement à un « spectaculaire intégré ». Celui du pouvoir médiatique, celui de la technocratie et des divers experts leur servant la soupe. Le tout, bien sûr, s’appuyant sur une Science tout à fait désincarnée, science n’étant plus qu’une industrie soit-disant scientifique. Ce qui donne une nouvelle Caste, celle des scientistes qui sont avant tout ce que l’on peut appeler « des savants de commerce » ou représentants de commerce, légitimant l’oligarchie en lui fournissant en bons commerciaux les arguments, les éléments de langage et divers poncifs servant à endormir le bon peuple.

    Politiques, journalistes, experts, toujours entre-soi et constituant, pour reprendre une prémonitoire remarque de Guy de Maupassant, « une société délicate, une société d’élite, une société fine et maniérée qui, d’ordinaire, a des nausées devant le peuple qui peine et sent la fatigue » (La Vie errante). Nausée devant un peuple sentant mauvais et qu’il faut donc, de ce fait, tenir à distance. C’est bien cela l’essence du totalitarisme en train de s’élaborer. Non seulement maintenir la distance entre l’élite et le peuple, mais également imposer une distanciation entre les membres de ce dernier.

    Le totalitarisme doux du Big Brother étatiste

    Distanciation sociale, gestes barrière aidant, ayant pour seul objectif d’assurer la main mise sur un peuple toujours potentiellement dangereux. Il y a en effet, une étroite relation entre la violence totalitaire, celle de la technocratie et l’idéologie du service public, la bureaucratie. Celle-ci ne sert nullement le peuple, mais met le peuple à son service. Analysant le rapport tétanique existant entre technocratie et bureaucratie j’avais en son temps parlé d’un « totalitarisme doux » (La Violence totalitaire, 1979). J’aurais pu également dire « totalitarisme intégré ».

    Intégré par tous ces « imbéciles » hantant tels des zombies masqués les rues de nos villes. Imbéciles, stricto sensu, ceux qui marchent sans bâton (bacillus), ces bâtons que sont le discernement et le bon sens. Comment, étant masqué peut-on connaître ou reconnaître l’autre, c’est-à-dire, en son sens fort, naître avec (cum nascere) ou connaître (cum nocere) avec cet autre, ce qui est le b.a.-ba de tout être ensemble.

    La mascarade généralisée, la distanciation clamée à temps et à contretemps, voilà les armes principales du Big Brother étatiste, qui en aseptisant à outrance suscite un climat irrespirable, où à court terme, il ne sera plus possible de vivre. De vivre, tout simplement en syntonie avec la parentèle, les amis, les voisins, les proches et les lointains déterminant l’habitus, ces principes pratiques, qui selon St Thomas d’Aquin fondent toute vie sociale.

    Le totalitarisme si doux soit-il, au travers des injonctions dont il vient d’être question a la prétention (l’ambition ?) de dénier le mal, le dysfonctionnement ou même transhumanisme aidant l’idée de finitude et de mort.

    Mascarade et danse macabre

    Les principes pratiques de l’habitus, bien au contraire s’emploient à dénier la mort, mais à s’ajuster, à s’accommoder, tant bien que mal avec elle. Et pourquoi cela ? Tout simplement parce que cette accommodation, qui est une aptitude à s’adapter à ce qui est, est le fondement même de l’expérience ordinaire et du savoir incorporé qui en est issu. En bref la sagesse populaire, que les élites arrogantes nomment populisme, sait que la tâche de l’espèce humaine est d’apprendre à mourir. Tâche qui concerne tout à la fois l’être individuel et l’être collectif. Tâche qui fait la grandeur de l’humaine nature et qui, sur la longue durée, a été au fondement de toute création digne de ce nom.

    En écho à cette sagesse populaire, il convient de se souvenir que selon le philosophe, natalité et mortalité sont bien les conditions ultimes caractérisant l’existence humaine. Et c’est en déniant cette dernière que l’on atrophie singulièrement, « l’élan vital » qu’induit la première. Les grands moments culturels, ceux où la vie était célébrée intensément, se sont toujours élaborés « sub specie mortis ». C’est en sachant regarder en face cette mort inévitable qu’on est capable de vivre avec intensité la vie commune. Car, on ne le redira jamais assez, l’essence du Zoon politicon est la communicabilité.

    C’est bien ce caractère relationnel que s’emploient à nier, à dénier les divers gestes barrières que l’oligarchie tente d’imposer. Ces injonctions de la bienpensance sont de véritables machines de guerre contre le peuple. Très précisément parce qu’elles induisent des manières de penser et d’agir totalement aseptisées conduisant immanquablement au délitement du lien social miné par l’hystérie et les fantasmes cause et effet d’une supposée pandémie.

    J’ai dit l’imbécillité de ceux qui avancent masqués. En se pliant à la mascarade généralisée, ceux qui trouvent leur place dans ce bal masqué ne font que rejouer la danse macabre d’antique mémoire. Dansez musette !

    Michel Maffesoli (Le Courrier des Stratèges, 7 juin 2020)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • L'utopie déchue...

    Les éditions Fayard ont publié récemment un essai de Félix Tréguer intitulé L'utopie déchue - Une contre-histoire d'Internet. Chercheur associé au CNRS, Félix Tréguer est également membre fondateur de La Quadrature du Net, une association dédiée à la défense des libertés à l'ère numérique.

     

    Tréguer_L'utopie déchue.jpg

    " Ce livre est écrit comme un droit d’inventaire.
    Alors qu’Internet a été à ses débuts perçu comme une technologie qui pourrait servir au développement de pratiques émancipatrices, il semble aujourd’hui être devenu un redoutable instrument des pouvoirs étatiques et économiques. Pour comprendre pourquoi le projet émancipateur longtemps associé à cette technologie a été tenu en échec, il faut replacer cette séquence dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés.
    Depuis la naissance de l’imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer ce qui semblait les contester. Menacé par l’apparition d’Internet et ses appropriations subversives, l’État a su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d’alliances avec les seigneurs du capitalisme numérique tandis que les usages militants d’Internet faisaient l’objet d’une violente répression.
    Après dix années d’engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l’État à façonner la technologie dans un but de contrôle social.
    Au-delà d’Internet, cet ouvrage peut se lire comme une méditation sur l’utopie, les raisons de nos échecs passés et les conditions de l’invention de pratiques subversives. Il interpelle ainsi l’ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Votre royaume est une prison...

    Nous vous signalons la parution de la revue Rébellion (n°66, septembre-octobre 2014). Vous pourrez notamment lire dans ce numéro des articles de David L'Epée et de Lucien Cerise ainsi qu'un entretien avec Alain de Benoist et un article consacré à Lautréamont.

    Le numéro est disponible contre 4 euros à l'adresse suivante :

    Rébellion C/o RSE BP 62124 31202 TOULOUSE cedex 02 - France

     

    Rébellion 66.jpg

    Au sommaire du numéro 66 de la revue Rébellion :

    Edito : Lou Mistrau mi fa cantar.

    Entretien avec Alain de Benoist sur le Traité Transatlantique

     

    Dossier : Contrôle Social et Sociale Ingénierie

    Ingénierie sociale et conflits identitaires par Lucien Cerise

    L'effondrement contrôlé des sociétés complexes par Lucien Cerise

     

    Chronique : la société de l'Indécence.

    L'économie, un objet  philosophique par David l'Epée. 

    Culture : Regard sur l'oeuvre de Lautréamont par Diaphane Polaris

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • L'intégrisme moral et émotionnel des sociétés post-modernes...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Didier Bourjon, cueilli sur le site d'Enquête&débat et consacré au totalitarisme sournois des sociétés post-modernes...

     

    Vivre ensemble.jpg

    Intègre totalitarisme post-moderne

    En société “post-moderne” qui se veut désormais hors du champ de l’Histoire, puisqu’elle se prend pour le Monde, l’intégrisme moral et émotionnel qui tient lieu de ciment “sociétal” apparent, en fait uniquement spectaculaire, est le principal moyen d’escamotage de la dimension native de tout “vivre ensemble”, selon le slogan rabâché, qui est la dimension politique.

    Cet intégrisme, puisqu’il vise toujours un unanimisme incontestable — seulement menacé, fantastiquement et pour faire croire encore à une lutte, par les horreurs d’un passé dont on ignore de plus en plus à peu près tout hors de la doxa, cette dernière étant soutenue par l’enseignement de l’oubli et le dressage des élèves dès leur plus jeune âge —, cet intégrisme est un prétexte à toutes les manipulations, mélangeant habilement causes justifiées et autres, pratiquant sans cesse le mélange des genres et des plans, profitant de la déculturation générale et l’accentuant dans le même temps.

    C’est une moraline désarmante et une entreprise scélérate en provenance d’une histoire et d’une seule parmi celles des populations qui se partagent désormais notre territoire, et surtout qui s’adressent, judiciairement s’il le faut, à la seule population accueillante, sommée de faire toute sa place à “l’autre”, autant dire lui laisser toute la place, à n’importe quel autre, au seul gré de ce dernier quant à venir peupler un territoire donné en raison des “avantages acquis” qu’on y trouve et de la désolation ou du retard matériel de son pays d’origine, des impasses politiques et civilisationnelles qui y sévissent, de l’échec collectif de sa société d’origine, que soulignent le triomphe de la modernité technique et le mirage de la consommation effrénée qu’on trouve dans les pays dits “développés”.

    Sous couvert de “bien public”, et de “Bien” tout court, on en arrive à cultiver la soumission de masse, à renforcer le fatalisme de tous, à renvoyer chacun à l’impuissance politique de son isolement hyper-communicant saturé d’objets pauvres et sans cesse relancé, harcelé, par un présent factice qui se veut perpétuel, à faire prendre enfin les vessies pour des lanternes en masquant habilement les vrais enjeux, qui sont idéologiques : en vérité, le contrôle social par l’éducation à la soumission, l’imposition de faux choix, par l’aveuglement organisé, avec la destruction méthodique de toute capacité critique et un endoctrinement dès la classe maternelle, ne sont que les moyens de la domination sans partage de l’idéologie nécessaire aux choix d’une oligarchie mondialiste qui attend d’être mondiale.

    Demi-vérités érigées en dogmes irréfutables, tabous plus aveugles que jamais alors qu’on prétend les pourchasser tous, sophismes jouant avec des évidences préalablement lourdement imposées, sensiblerie affligeante mais désarmante, bonté obscène, émasculation systématique, démagogie permanente et promotion de la vulgarité qui s’emballe d’elle-même (il n’y a pas qu’à l’école que “le niveau monte”…), manipulations de foules atomisées car virtuelles, toute la palette des moyens les plus vils ou les plus dangereux est mise à contribution, massivement, sans vergogne. Les ombres de la Caverne ne sont pas que fantomatiques, elles sont hélas fermement orientées, elles ont un sens, et il est totalitaire sous prétexte de totalisation, de “globalisation” selon le néologisme convenu.

    Les totalitarismes passés veillaient à ce que la propagande non pas mente mais vide de sa substance le langage en vidant certains mots de leur sens, comme l’a montré Hannah Arendt, ou encore l’étonnant Armand Robin dans son étude des radios soviétiques. La propagande de la modernité nouvelle issue de la défaite des totalitarismes “classiques”, visait à subvertir la totalité du langage en renversant le sens de tous les mots, en les “relativisant”, en les “jouant” (le jeu de mots comme vérité du journalisme), jusqu’à produire ce qui advient aujourd’hui où elle vise – et parvient extraordinairement – à faire cohabiter tous les sens, et de préférence les plus contraires, au sein des mêmes mots.

    Efficacité technique et bonté réalisée, maternage et déresponsabilisation, infantilisme et bonheur simple d’être “soi-même”, autant dire une pure disponibilité pour tout le factice prêt-à-consommer sur tous les plans que les modes recyclent en permanence, sentimentalisme écœurant et terminal avec son pendant : la transparence permanente, le refus de toute intériorité, de tout temps personnel, de toute profondeur de champ, du Temps en un mot, voilà quelques unes des étranges caractéristiques de ce qui entraîne les peuples des pays dits développés, particulièrement d’Europe, dans une spirale mortifère alors que d’autres peuples, d’autres continents, s’engagent enfin, eux, dans l’histoire, en conquérants qui ignorent néanmoins encore assez largement le piège subtil où nous les entrainons.

    Didier Bourjon (Enquête&débat, 11 juillet 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 2 commentaires Pin it!