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bruno chauvière

  • Céline et la frénésie du "Soyez vicieuses" !

    A propos des Lettres de Louis-Ferdinand Céline, publiées dans la bibliothèque de la Pléiade, Bruno Chauvière nous envoie en commentaire ce petit texte qui mérite l'attention des visiteurs.

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    Elisabeth Craig

     

     

    La frénésie du "Soyez vicieuses"!

    Lettre de vœux du 31 décembre 1959, à Roger Nimier: « A vous deux biens chers amis tous nos plus fervents vœux de frénésie jeune ardente imprévoyante de sérénité vieillante follement riche égoïste bien vache. Une santé du tonnerre bien sûr pour cent ans… » ( page 1560)

    La correspondance de Céline n’est pas un fleuve à débit régulier, mais un torrent bouillonnant. L’homme est épris de mouvement. Dans son univers, tout bouge, comme les danseuses qu’il a tant aimées. Il souhaite pas seulement: bonne santé, mais « une santé du tonnerre » ; il n’en finit jamais , ni avec les images, ni avec la violence des mots.

    « Soyez vicieuses », conseille-t-il aux femmes qu’il a séduites à travers le monde.

    Il termine ses lettres par : « Je t’aime, je t’aime, je t’aime »

    Belles lettres d’amour adressées à sa danseuse américaine Elisabeth Craig ou à son amie autrichienne Cillie Ambor.
    Les femmes aiment cet aventurier, amateur, comme Georges Orwell des «  gens de peu » rencontrés dans les bas-fonds londoniens ou bien comme trafiquant d’ivoire au Cameroun. Tout ça exprimé avec virilité: « La destinée est une putain qui se tait quand on l’enfile »

    Et Céline de donner des conseils à ces dames, pour faire suite à des exercices pratiques, à renouveler avec leurs partenaires du moment. Il prodigue ses leçons avec un art poétique craquant. Ne conseille-t-il pas de « faire danser les alligators sur une flûte de paon » ? A Elisabeth Craig en 1927, celle qu‘il appelle,Dear little écureuil, il susurre: « Apporte un peu d’excitation à ton vieux copain- pas forcément au lit- mais juste des trucs, après tout c’est bien plus amusant, je suis prêt à entendre toutes sortes de combinaisons bizarres. »

    Dans chaque lettre, il y a quelque chose de Célinien pour exprimer le désabusement, la provocation, la réflexion, mais c’est toujours avec l’accent de Bardamu. Un cordon ombilical relie lettres et romans.

    Bruno Chauvière

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