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israël - Page 10

  • Israël et les patriotes français...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'attaque de la bande de Gaza par l'armée israëlienne...

     

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    Israël et les patriotes français

    Encore une fois, « l'Etat hébreux », comme disent avec gourmandise les journalistes, agressent, à l'heure où ces lignes sont écrites, le petit territoire de Gaza, d'une largeur de six à douze kilomètres, d'une superficie de 360 km2, où s'entassent, comme dans un camp de concentration, 1,6 millions de réfugiés.


    Cette offensive musclée rappelle celle perpétrée fin 2008 – début 2009, nommée par les Israéliens « Opération Plomb fondu », qui fit, d'après un bilan dressé le 19 janvier, 1 315 morts parmi les Palestiniens, dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et 5 285 blessés, tandis que, du côté des assaillants, on comptait 3 civils et 10 soldats tués, ainsi que 113 soldats et 84 civils blessés. C'est dire la disproportion manifeste entre les forces en présence.


    Israël invoque toujours la « légitime  défense" pour justifier ses actions meurtrières, que ce soit pour des « assassinats ciblés », des destructions méthodiques, des opérations de plus vaste envergure, argument repris en boucle par les médias occidentaux, qui mettent en avant, de façon quasi mécanique, comme s'ils obéissaient à une consigne, le refrain des « milliers de roquettes » tirées de la bande de Gaza. Ces mêmes « commentateurs" ne rappellent jamais que ces tirs sont la plupart des fois inopérants, qu'ils n'occasionnent presque jamais de mort ni même de dégâts matériels conséquents, tandis que les missiles lancés par avions, hélicoptères, ou du sol, ruinent complètement les infrastructures palestiniennes, et tuent de nombreuses personnes, combattants ou civils. De même, ces spécialistes de la « communication » ont l'art de tourner une situation pourtant claire (un gros écrase sans pitié un petit) en faveur des agresseurs, en reprenant la vision israélienne, et en donnant largement la parole à ses représentants. Or, ce qu'on avance comme étant des actes « terroristes » ne sont pas des « provocations » auxquelles il serait justifié de répondre, mais des actions de résistance à une situation d'oppression et de colonisation dont l'exemple devrait passer pour passablement suranné de nos jours, puisque manifestement, un peuple a résolu de s'emparer par la force des terres d'un autre peuple. L'emploi d'un lexique connoté est une clé majeure de la manipulation des esprits, comme le terme « terroriste » l'indique suffisamment. J'écoutais tout à l'heure un présentateur de France inter évoquer la lutte d'Israël contre les « groupes armés », ce qui, finalement, revient à placer l'entreprise belliqueuse de l'Etat sioniste sur le même plan (intérieur) que la traque, par des services de polices, de noyaux particulièrement dangereux d'activistes politiques, sans compter le mépris affiché pour la violence qui n'est pas étatique, laquelle, étrangement, paraît beaucoup plus « propre » et admise. Ce qui donne une idée de l'engagement idéologique de ceux qui sont censés nous informer, et de l'intégrité éthique de ces personnages.


    Ce déni de justice, pourtant ne suscite pas la révolte de gouvernements, qui, pourtant, n'ont pas de mots assez outranciers pour condamner un Etat légitime comme celui de la Syrie, accusé de tous les crimes contre l'humanité. Or, Israël n'a rien à envier aux régimes les plus durs, lui qui, non seulement se réclame d'une appartenance confessionnelle, voire ethnique, ce qui est pour le moins singulier en regard des normes contemporaines des convenances internationales , mais présente à sa tête un gouvernement qui, sur le spectre politique, serait situé franchement à l'extrême droite, ce qui ne semble pas déranger outre mesure nos « champions de la liberté ». Les derniers sondages organisés sans la population israélienne, et certains pogroms xénophobes, n'indiquent-ils pas des tendances racistes ?


    Au contraire : on voit les ministres de cet Etat scélérat parader avec tout ce que l'Europe et l'Amérique comptent d'officiels, on prend acte que ses structures participent aux instances d'une Europe qui, nonobstant, ne cesse de faire la leçon au monde entier, et on apprend même que Tsahal s'entraîne sur le sol de notre continent, notamment en Roumanie. Ce n'est d'ailleurs guère un secret qu'Israël jouit de nombreux soutiens au sein des sphères dirigeants des nations européennes, et au cœur même de l'Union. On s'explique mieux que des facilités commerciales, des relations culturelles, des cadeaux diplomatiques, militaires et politiques lui soient offerts de plus en plus ouvertement, sans soulever de protestations. Aucun autre pays, si l'on prenait n'importe quelle mesure politique disqualifiante, ne se conduirait ainsi sans essuyer l’opprobre universelle. La pauvre Serbie a fait bien moins, et a cependant payé le prix fort de la terreur atlantiste. Et pourtant Israël agit comme il veut, quand il veut, où il veut. Les exemples ne manquent pas de connivence, ni de complicités au plus haut niveau, et de façon militante, comme l'a montré, sous Sarkozy, la véritable épuration dont a fait l'objet le personnel des Affaires étrangères, et, sous Hollande, les louanges hyperboliques qui couvrent cette « grande démocratie que le monde entier envie », et qui suscite tant de « jalousie ».

    Quelle attitude à avoir face à une situation qui dure depuis plus de soixante ans et pourrit les relations internationales, au point qu'une troisième guerre mondiale est ouvertement envisagée, avec l'usage de l'arme nucléaire, qu'Israël possède sans que des remous se fussent manifestés dans la conscience des puissants du Nouvel Ordre mondial ?

    D'aucuns, parmi les nationaux, avancent que le conflit proche-oriental ne concerne pas la France. Ce n'est certes pas l'avis de ceux qui la gouvernent, puisqu'ils se donnent corps et âme à l'un des belligérants. Du reste, le reproche fait aux pro-palestiniens d'importer les querelles des bords du Jourdain sur les rives de la Seine relève de la plus pure hypocrisie, car le crif, la LDJ, le Bétar et les « amis d'Israël » ne manquent jamais une occasion d'intervenir en faveur de leur champion. D'autres soutiennent carrément l'entité sioniste, en raison du danger islamiste qui minerait la France et ses banlieues.

    Or, ces arguments sont incohérents et inefficients de notre point de vue. Non qu'il faille absolument s'attacher, en matière de politique et de guerre, à la morale. Comme nous le montrent les dirigeants occidentaux, la morale ne vaut que comme rhétorique. Pour le reste, c'est-à-dire l'action, on se comporte comme n'importe quel barbouze. Admettons qu'Israël ait le droit d'user de tous les moyens. Encore s'agit-il tout de même de préciser que, même jadis, où l'on était moins regardant, l'utilisation de la force sans entrave n'était, à la longue, pas très bien considérée. Comme le faisait remarquer Machiavel : « Il y a deux manières de combattre, l'une avec les lois, l'autre avec la force. La première est propre aux hommes, l'autre nous est commune avec les bêtes. » Or, il semble évident qu'Israël se fout de la loi internationale, et a fait de la force brute sa philosophie dans ses relations avec ses voisins (hormis quand il les achète).

    D'un point de vue « égoïste », c'est-à-dire qui concerne les Français, et, plus largement, les Européens, nous avons tout à perdre dans une politique internationale qui appuierait le sionisme. Le problème palestinien n'est pas seulement un problème "arabe", mais il est - surtout- un problème "national", identitaire, et singulièrement celui d'un peuple qui, qu'on le veuille ou non, tente de résister à l'empire (dont Israël est le fer de lance dans la région). A ce titre, nous, Français patriotes, "identitaires" etc., nous nous devons d'être solidaires avec lui, car nous avons les mêmes ennemis qui tentent de nous déraciner.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 15 novembre 2012)

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  • Nicolas Sarkozy, agent d'Israël ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yves-Marie Laulan, cueilli sur son blog personnel et consacré aux postions étrangement favorables à Israël de Nicolas Sarkozy...

    Economiste et démographe, auteur de nombreux essais, Yves-Marie Laulan a longtemps été membre de la direction du RPR.

     

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    Nicolas Sarkozy est-il un agent d'Israël ?

    L’idée parait absurde a priori. Pourtant il est permis de se demander si, comme acteur direct ou à titre de supplétif des Etats-Unis, Nicolas Sarkozy n’a pas eu tendance à privilégier systématiquement les intérêts d’Israël au détriment de ceux de la France.
    Il est quand même surprenant, en effet, de constater que sa première déclaration publique, peu de temps après son échec aux présidentielles, a été pour « tacler » comme on dit aujourd’hui le président Hollande sur sa faiblesse supposée envers la Syrie. Curieux hasard.
    On notera, au passage, qu’il n’est guère dans la tradition républicaine qu’un président fraîchement battu prenne la parole en public pour critiquer sans tarder son heureux successeur, surtout sur des questions de politique étrangère. Il est vrai que Nicolas Sarkozy ne s’est jamais beaucoup soucié de la bienséance et des convenances républicaines. On ne se refait pas.
    Mais pourquoi cette ardeur renouvelée envers la Syrie ? On avait pu croire, un instant, que sur l’affaire libyenne, Sarkozy, alors président, s’était laissé convaincre par le trop fameux Bernard Henri Levy porté par un amour immodéré pour les Libyens en grand danger de mort sous la férule tyrannique de l’infâme Kadhafi (reçu quand même en grande pompe à l’Elysée quelques années auparavant).
    Mais, avec le recul, il apparaît clairement qu’avec ou sans BHL, c’est Sarkozy lui-même qui était bel et bien à l’origine de cette généreuse croisade en faveur des Libyens épris de liberté. Ces derniers ont donné sans tarder la preuve de leur attachement aux vertus démocratique en rétablissant la Charia pour améliorer la condition féminine puis, tout récemment, selon diverses sources, en sodomisant, torturant et assassinant le malheureux ambassadeur Christopher Stevens, pourtant leur ami de toujours .
    Alors pourquoi cet enthousiasme pour une intervention française en Syrie ? C’est là qu’il faut procéder, comme le disent les Anglo-saxons, à un petit exercice de « connecting dots », consistant à tirer des traits entre des points apparemment sans lien.
    Avant la Libye, il y avait eu le retour en fanfare à l’OTAN qui a entraîné la mort en Afghanistan d’une centaine de nos soldats avant de se traduire, dans les mois à venir, par un retrait précipité sous la pression des Talibans, décidément bien coriaces. Mais pourquoi l’envoi d’un contingent de 4000 hommes, là où Chirac, pour une fois fort sage, s’était contenté d’envoyer une petite poignée de « conseillers » ? La réponse est claire. Il s’agissait de renouer des liens forts avec la puissance américaine quelque froissée après le refus français d’aller se balader en Irak. Jusqu’ici rien à dire, sauf que cette expédition aux antipodes, sans objet et sans succès, aura un peu plus épuisé nos forces et nos hommes dans un conflit sans issue. Nos soldats sont-ils morts pour rien ?
    Mais là où le tableau se précise c’est quand on se rappelle que la France de Sarkozy a cru bon d’installer le 26 mai 2009 une base militaire de 500 hommes face à l’Iran (à 150 miles très exactement) , à proximité du Detroit d’Ormuz, un magnifique Dien Bien Phu en perspective en cas de conflit sérieux. Cela rappelle évidemment certains souvenirs.
    En termes de sécurité de nos approvisionnements pétroliers, une base française dans le Golfe persique n’a évidemment aucune portée opérationnelle. Quant à se lancer militairement à l’assaut de Téhéran à partir de là, on demande à voir. Pure bravade ou un geste de portée symbolique, ou diplomatique si l’on préfère, à l’adresse de l’Iran, pour faire plaisir aux Emirats ? Mais croit-on vraiment intimider l’Iran de la sorte ? Et, peut-on se demander, à l’instigation de qui cette décision, qui pourrait se révéler lourde de conséquences, a-t-elle été prise , et au profit de qui, les USA ou Israël ?
    Là dessus intervient l’écrasement de la petite Libye , avec le concours en sous-main de la puissante Amérique qui détruit subrepticement les défenses anti aériennes de ce pays ainsi que les centres de communications (sans compter la fourniture de carburant et de munitions aux vaillants alliés européens à court de tout). Pourquoi cette démonstration de force purement gratuite ? Sans doute pour intimider les pays du Moyen-Orient qui douteraient de la détermination de la France de Sarkozy à entrer avec conflit avec l’Iran aux côtés d’Israël.
    L’occasion n’a pas tardé à s’en présenter avec l’affaire de Syrie. Une fois de plus la France se porte aux avants postes, BHL en tête, pour sonner la charge contre la communauté alaouite, branche chiite, regroupée autour du président Bashar al-Assad sous le voile pieux d’une nouvelle croisade à caractère humanitaire, bien sûr. On a déjà vu le film. En fait, il s’agissait tout bonnement d’abattre Bashar Al Assad, soutenu par l’Iran chiite et de préparer son remplacement par un homme de paille sunni quelconque supposé favorable à un accommodement avec Israël et, bien entendu, les Etats-Unis ainsi qu’avec l’Arabie Saoudite, place forte des Sunnis mais surtout, grand pourvoyeur de pétrole à l’Amérique perpétuellement assoiffée. Cherchez l’erreur.
    Car, patatras, le beau château de cartes s’effondre. En effet : a) Al Assad se défend comme un beau diable avec l’énergie du désespoir, sachant bien qu’en cas de défaite, son sort serait, au mieux, celui de Kadhafi b) La Chine et la Russie, déjà bernés avec la résolution de l’ONU 1973 par Juppé, notre va-t’en guerre de Dax (département des Landes), n’ont aucune envie de se laisser rouler dans la farine une fois de plus c) Les USA en pleine campagne électorale n’ont aucune intention de se laisser entraîner derechef dans une nouvelle guerre forcément impopulaire et plus qu’incertaine au Moyen-Orient d) et, surtout, la Syrie n’est pas la Libye.
    Une intervention intempestive de la France se traduirait par des pertes bien plus sévères pour nos armes. Sans compter qu’une fois Al Assad abattu, tout porte à croire que ce serait une coalition d’ islamistes fanatiques, déjà venus de tous les coins du monde, Afghanistan compris, qui viendraient s’emparer du pouvoir pour se lancer à partir de cette base aimablement offerte par l’occident, toujours prêt à jouer les apprentis sorciers , dans des attaques terroristes tous azimuts. A cet égard l’assassinat atroce de l’ambassadeur américain en Libye a, sans aucun doute, refroidi les ardeurs de l’Amérique et montré clairement les dangers d’un humanitarisme interventionniste excessivement naïf .
    Mais qu’importe, pour notre Sarko national, rien ne serait trop coûteux pour affaiblir l’Iran, que ce soit directement ou indirectement, et se substituer, s’il le faut, à l’ami américain défaillant pour soutenir Israël.

    Yves-Marie Laulan (Blog d'Yves-Marie Laulan, 23 septembre 2012)

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  • Comment la terre d'Israël fut inventée...

    Les éditions Flammarion viennent de publier Comment la terre d'Israël fut inventée, le dernier ouvrage de l'historien israëlien Shlomo Sand. Déjà auteur d'un excellent Le XXe siècle à l'écran (Seuil, 2004), Shlomo Sand a suscité une violente polémique en Israël et dans les milieux sionistes avec son livre précédent Comment le peuple juif fut inventé (Flammarion, 2008), disponible en collection de poche.

     

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    "Les mots « terre d’Israël » renferment une part de mystère. Par quelle alchimie la Terre sainte de la Bible a-t-elle pu devenir le territoire d’une patrie moderne, dotée d’institutions politiques, de citoyens, de frontières et d’une armée pour les défendre ? Historien engagé et volontiers polémiste, Shlomo Sand a dénoncé à grand bruit le mythe de l’existence éternelle du peuple juif. Poursuivant ici son œuvre de déconstruction des légendes qui étouffent l’État d’Israël, il s’intéresse au territoire mystérieux et sacré que celui-ci prétend occuper : la « terre promise » sur laquelle le « peuple élu » aurait un droit de propriété inaliénable. Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les juifs et la « terre d’Israël » ? Le concept de patrie se trouve-t-il déjà dans la Bible et le Talmud ? Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils de tout temps aspiré à émigrer au Moyen-Orient ? Comment expliquer que leurs descendants, en majorité, ne souhaitent pas y vivre aujourd’hui ? Et qu’en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils – ou non – le droit d’y vivre ?"

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  • Nos ancêtres les Germains ?...

    Les éditions Tallandier publient cette semaine une étude historique de Laurent Olivier, intitulée Nos ancêtres les Germains - Les archéologues au service des nazis. Archéologue lui-même et conservateur au musée de Saint-Germain-en-Laye, l'auteur, au travers de ce livre souligne le caractère éminement politique de cette science qui fait parler les ruines et les traces... Pour d'autres exemple, plus contemporains, d'Israël aux Etats-Unis en passant par l'Inde, de cette politisation de l'archéologie, nous ne pouvons que renvoyer les lecteurs intéressés vers l'essai de Jean-Pierre Payet,  La guerre des ruines (Choiseul, 2010). 

     

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    "« Le métier d’archéologue n’est pas une pratique innocente. Il interroge les origines à partir desquelles nous envisageons notre identité collective.

    De quelles cultures du passé nous pensons-nous les héritiers, de quels peuples anciens nous considérons-nous les plus proches ? […]

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, cette profession cache le rôle qu’a joué la recherche allemande au service du nazisme. Plus que toute autre organisation professionnelle, les archéologues allemands ont soutenu massivement l’idéologie du régime. Après la conquête des territoires à l’Ouest du Reich, ils se sont engagés dans une entreprise dirigée par les plus hautes instances du parti nazi ou de la SS. Ce projet visait à démontrer que, depuis la Préhistoire, les pays conquis étaient des terres de colonisation germanique. En France occupée, les chercheurs envoyés par les autorités nazies ont bénéficié de la coopération des archéologues français. Pour la plupart, ceux-ci leur ont apporté leur aide. Certains sont allés très loin, appelant, au nom de ces prétendues racines germaniques préhistoriques, à l’annexion d’une partie de la France au territoire de l’Allemagne nazie. »

    Des recherches sur le mégalithisme breton, en particulier à Carnac, à l’effacement des pertes territoriales dues au Traité de Versailles (démontrer que le mur d’enceinte du Mont Sainte-Odile avait été édifié par les germains vers 200 av. JC pour protéger l’Alsace contre les incursions des Gaulois), la « science historique » nazie tentait de montrer que, depuis les origines de l’humanité, les grandes civilisations étaient d’origine biologique « aryenne ».

    Wilhelm Reusch, directeur du Landesamt de Metz dira, à propos du programme de fouille de la nécropole mérovingienne d’Ennery (rebaptisé Hochschloss), que l’objectif est de « lever le voile d’ombre qui recouvre l’ancienne histoire germanique de notre pays ».

    En 1941, la tapisserie de Bayeux est même présentée comme un « élément inestimable pour la connaissance de la Préhistoire germanique » !

    Cette « nouvelle archéologie » allemande fut servie avec enthousiasme par une génération de jeunes chercheurs qui poursuivirent brillamment leur carrière après 1945. Cette continuité a directement contribué à entretenir une véritable omerta sur le passé nazi de la discipline archéologique.

    Ces dernières années, l’étude des archives européennes révèle l’étendue de cette entreprise d’instrumentalisation au profit de l’idéologie nazie et souligne l’importance de cet encombrant héritage dans l’archéologie européenne actuelle."

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  • Un homme à abattre ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article consacré à la crise syrienne, traduit par les soins du site Euro-synergies et publié à l'origine par la revue autrichienne de tendance nationale-libérale Zur Zeit.

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    Les Américains veulent absolument imposer un “changement de régime” en Syrie. Leurs principales motivations? Des intérêts économiques et un soutien à Israël!

    Le sol devient de plus en plus brûlant sous les pieds du leader syrien Bachar El-Assad. Fin mars, un sénateur américain très influent, John McCain, a demandé que les Etats-Unis et l’Europe soutiennent militairement les rebelles syriens: “Ils méritent notre soutien et le soutien de la communauté internationale pour pouvoir riposter aux attaques du régime”, a affirmé le candidat républicain à la présidence lors des élections de 2008.

    Le gouvernement d’Obama songe aussi à intervenir militairement. Jusqu’à présent, on mise encore et toujours sur la pression diplomatique et politique à exercer contre Damas. Mais, comme l’a laissé entendre le ministre américain de la défense, Leon Panetta, lors d’une audience au Sénat, “on songe à de possibles démarches complémentaires (...), y compris d’éventuelles interventions militaires, si nécessaire”. C’est clair: les Américains refusent, en ultime instance, de tenir compte de la déclaration du conseil de sécurité de l’ONU, appuyée par la Russie et par la Chine. Cette déclaration demande au gouvernement syrien et aux rebelles de réaliser sans délais le plan de paix de l’envoyé spécial Kofi Annan. Ce plan de paix prévoit un armistice, l’envoi d’aide humanitaire et l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les adversaires du régime.

    Washington, en revanche, ne veut pas abandonner l’objectif que les Etats-Unis se sont fixé une fois pour toutes; ils veulent tout bonnement un “changement de régime” à Damas, comme le confirme par ailleurs les nombreuses opérations spéciales que mènent depuis des mois les services spéciaux occidentaux. “Le MI6 et la CIA ont infiltré la Syrie pour connaître la vérité”, expliquait en date du 1 janvier le quotidien “Daily Star”, en  se référant à une source non citée mais considérée comme “bien informée”. Ensuite, les contacts sont étroits entre les rebelles libyens et l’”armée syrienne libre”, comme le signalait le 27 novembre 2011 le journal britannique “The Telegraph”. D’après cette information, Abdulhakim Belhadj, chef du conseil militaire de Tripoli et ancien commandant du “Groupe de Combat Libyen-Islamique”, aurait rencontré à Istanbul et le long de la frontière turco-syrienne des chefs de l’”armée syrienne libre”, pour que celle-ci soit entraînée par des “combattants libyens”. Toujours selon le “Telegraph”, Belhadj aurait été envoyé en Turquie par Moustafa Abdoul Djalil, qui n’est rien moins que le président de transition en Libye.

    Or il est tout de même peu vraisemblable que les Libyens aient agi de leur propre chef. Il est plus plausible de dire qu’ils ont reçu cette mission de Washington, pour camoufler l’immixtion américaine. On peut clairement émettre cette hypothèse si on analyse les déclarations du ministre américain de la défense, Panetta: “le soutien aux réformes politiques et économiques, lesquelles correspondent aux aspirations légitimes des citoyens de la région”, relève des mêmes principes fondamentaux qui ont défini les réponses que nous avons apportées aux événements de Tunisie, d’Egypte, de Libye et, dorénavant, de la Syrie”.

    En déclarant cela, Panetta nous révèle clairement que les Etats-Unis n’entendent pas seulement apporter à la Syrie les bienfaits de la démocratie de facture occidentale mais veulent également imposer à ce pays du Levant le système économique esquissé à Wall Street et qui doit s’étendre à la planète entière par l’effet de la globalisation. Ensuite, d’après un livre récemment publié par la CIA, avant que n’éclatent les troubles en Syrie, il y a environ un an, il n’y aurait eu que de “timides réformes”, tant et si bien que l’économie, y “est encore largement régulée par les milieux gouvernementaux”. Dans l’Egypte de Moubarak et dans la Libye de Kadhafi aussi l’économie, surtout les secteurs clés, était sous le contrôle des gouvernements, ce qui rendait l’accès aux marchés locaux difficile pour les entreprises occidentales.

    Quant à l’imposition, partout dans le monde, de réformes libérales, visant à instaurer en tous points du globe l’économie de marché, Michel Chossudovsky, critique canadien du processus de globalisation, pointe du doigt un aspect important, tu en Occident. On dit et on écrit généralement que les causes premières de ces protestations de masse en Syrie sont l’augmentation du chômage et la détérioration du niveau de vie; or ceux-ci découlent tout bonnement de l’adoption d’un programme de réformes exigé par le FMI et que les autorités syriennes ont tenté d’appliquer à partir de 2006. Les mesures réclamées par le FMI comprenaient des privatisations, des dérégulations dans le système financier et un gel des salaires.

    Au-delà de ces réformes exigées par le FMI, la “libération” de la Syrie, assortie de la disparition du régime d’El-Assad, va bien entendu dans le sens des intérêts stratégiques des Etats-Unis en tant que puissance hégémonique globale, comme s’est plu à le souligner Panetta lors d’une audience au Sénat: “La Syrie constitue un pays-clef pour l’Iran. La Syrie est le seul pays allié à l’Iran dans la région et elle représente un facteur décisif dans tous les efforts qu’entreprend l’Iran pour soutenir les militants de la région qui mettent en danger Israël et la stabilité régionale. Les désordres en Syrie ont donc contribué à affaiblir considérablement l’Iran et il est clair que, plus El-Assad est affaibli, plus l’Iran sera perdant”.

    Israël espère ardemment que se construira bientôt une Syrie post-Assad. Car, alors, d’une part, la milice libanaise du Hizbollah, soutenue par Damas et par Teheran, sera affaiblie; d’autre part, l’Etat sioniste espère aussi que se constituera, sur son flanc nord-est, un Etat-tampon, qui servira pour toutes éventuelles opérations contre l’Iran. Un tel Etat-tampon pourrait s’avérer fort utile en cas d’attaque israélienne contre l’Iran car il y a peu de chances que des pays comme la Jordanie ou l’Arabie Saoudite ouvrent leurs espaces aériens aux appareils de Tsahal. Avec une Syrie neutralisée, l’aviation israélienne pourrait se servir du territoire syrien et de l’Irak, dépendant des Etats-Unis, pour aller frapper des cibles en Iran. Il faut voir, toutefois, si ce calcul et ces espérances se concrétiseront vraiment. L’expérience libyenne récente, où une nouvelle guerre civile menace après la fin de l’union sacrée des contestataires contre Kadhafi, et les événements d’Egypte, où les islamistes sont désormais la principale force politique du pays, semblent indiquer que le pari sur les “révolutions arabes” n’a pas été le bon. En plus, il faut savoir que l’armée syrienne libre, qui lutte contre Bachar El-Assad, parce qu’il est alaouite, est soutenue par l’Arabie Saoudite, finalement plus anti-chiite ou anti-alaouite qu’anti-sioniste. L’Arabie Saoudite, d’inspiration wahhabite, vise à diffuser un islam particulièrement rétrograde dans le monde arabe. Un islam rétrograde, wahhabite ou salafiste, qui reçoit de grosses quantités d’armes, souvent achetées en Occident, de la pétro-monarchie saoudienne.

    Bernhard TOMASCHITZ (Zur Zeit, n°13/2012)

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  • Quand Günter Grass dit ce qui doit être dit...

    Günter Grass fait à nouveau scandale en Allemagne ! Après le débat sucité par son roman publié en 2002 et intitulé Im Krebsgang - en français En crabe (Seuil, 2002) - qui évoquait la tragédie du Wilhelm Gustlolff, paquebot allemand coulé par un sous-marin russe en 1945 dans la mer Baltique alors qu'il était chargé de plusieurs milliers de réfugiés de Prusse orientale, après la violente polémique provoquée par ses révélations sur son passé de jeune engagé de la Waffen SS, Günter Grass fait à nouveau la une de l'actualité à cause d'un poème publié dans le Süddeutsche Zeitung et dans lequel il prend à parti la politique belligène d'Israël...

    Nous reproduisons ci-dessous la traduction française du poème, cueillie sur le site du quotidien Le Monde, ainsi que la version originale allemande.

    Günter Grass.jpg

    "Ce qui doit être dit"

    Pourquoi me
    taire, pourquoi taire trop longtemps
    Ce qui est manifeste, ce à quoi l'on s'est exercé
    dans des jeux de stratégie au terme desquels
    nous autres survivants sommes tout au plus
    des notes de pas de pages

    C'est le droit affirmé à la première frappe
    susceptible d'effacer un peuple iranien
    soumis au joug d'une grande gueule
    qui le guide vers la liesse organisée,
    sous prétexte qu'on le soupçonne, dans sa zone de pouvoir,
    de construire une bombe atomique.

    Mais pourquoi est-ce que je m'interdis
    De désigner par son nom cet autre pays
    Dans lequel depuis des années, même si c'est en secret,
    On dispose d'un potentiel nucléaire en expansion
    Mais sans contrôle, parce qu'inaccessible
    À toute vérification?

    Le silence général sur cet état de fait
    silence auquel s'est soumis mon propre silence,
    pèse sur moi comme un mensonge
    une contrainte qui s'exerce sous peine de sanction
    en cas de transgression ;
    le verdict d'"antisémitisme" est courant.

    Mais à présent, parce que de mon pays,
    régulièrement rattrapé par des crimes
    qui lui sont propres, sans pareils,
    et pour lesquels on lui demande des comptes,
    de ce pays-là, une fois de plus, selon la pure règle des affaires,
    quoiqu'en le présentant habilement comme une réparation,
    de ce pays, disais-je, Israël

    attend la livraison d'un autre sous-marin
    dont la spécialité est de pouvoir orienter des têtes explosives
    capables de tout réduire à néant
    en direction d'un lieu où l'on n'a pu prouver l'existence
    ne fût-ce que d'une seule bombe atomique,
    mais où la seule crainte veut avoir force de preuve,
    je dis ce qui doit être dit.

    Mais pourquoi me suis-je tu jusqu'ici ?
    parce que je pensais que mon origine,
    entachée d'une tare à tout jamais ineffaçable,
    m'interdit de suspecter de ce fait, comme d'une vérité avérée,
    le pays d'Israël, auquel je suis lié
    et veux rester lié.

    Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,
    vieilli, et de ma dernière encre :
    La puissance atomique d'Israël menace
    une paix du monde déjà fragile ?
    parce qu'il faut dire,
    ce qui, dit demain, pourrait déjà l'être trop tard :
    et aussi parce que nous - Allemands,
    qui en avons bien assez comme cela sur la conscience -
    pourrions fournir l'arme d'un crime prévisible,
    raison pour laquelle aucun
    des subterfuges habituels
    n'effacerait notre complicité.

    Et admettons-le : je ne me tais plus,
    parce que je suis las
    de l'hypocrisie de l'Occident ; il faut en outre espérer
    que beaucoup puissent se libérer du silence,
    et inviter aussi celui qui fait peser cette menace flagrante
    à renoncer à la violence
    qu'ils réclament pareillement
    un contrôle
    permanent et sans entraves
    du potentiel nucléaire israélien
    et des installations nucléaires iraniennes
    exercé par une instance internationale
    et accepté par les gouvernements des deux pays.

    C'est la seule manière dont nous puissions les aider
    tous, Israéliens, Palestiniens
    plus encore, tous ceux qui, dans cette
    région occupée par le délire
    vivent côte à côte en ennemis
    Et puis aussi, au bout du compte, nous aider nous-mêmes.

    Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

    Günter Grass, Prix Nobel de littérature allemand

     

    Et pour les germanistes :

     

    Was gesagt werden muss

    Warum schweige ich, verschweige zu lange,
    was offensichtlich ist und in Planspielen
    geübt wurde, an deren Ende als Überlebende
    wir allenfalls Fußnoten sind.

    Es ist das behauptete Recht auf den Erstschlag,
    der das von einem Maulhelden unterjochte
    und zum organisierten Jubel gelenkte
    iranische Volk auslöschen könnte,
    weil in dessen Machtbereich der Bau
    einer Atombombe vermutet wird.

    Doch warum untersage ich mir,
    jenes andere Land beim Namen zu nennen,
    in dem seit Jahren - wenn auch geheimgehalten -
    ein wachsend nukleares Potential verfügbar
    aber außer Kontrolle, weil keiner Prüfung
    zugänglich ist?

    Das allgemeine Verschweigen dieses Tatbestandes,
    dem sich mein Schweigen untergeordnet hat,
    empfinde ich als belastende Lüge
    und Zwang, der Strafe in Aussicht stellt,
    sobald er mißachtet wird;
    das Verdikt "Antisemitismus" ist geläufig.

    Jetzt aber, weil aus meinem Land,
    das von ureigenen Verbrechen,
    die ohne Vergleich sind,
    Mal um Mal eingeholt und zur Rede gestellt wird,
    wiederum und rein geschäftsmäßig, wenn auch
    mit flinker Lippe als Wiedergutmachung deklariert,
    ein weiteres U-Boot nach Israel
    geliefert werden soll, dessen Spezialität
    darin besteht, allesvernichtende Sprengköpfe
    dorthin lenken zu können, wo die Existenz
    einer einzigen Atombombe unbewiesen ist,
    doch als Befürchtung von Beweiskraft sein will,
    sage ich, was gesagt werden muß.

    Warum aber schwieg ich bislang?
    Weil ich meinte, meine Herkunft,
    die von nie zu tilgendem Makel behaftet ist,
    verbiete, diese Tatsache als ausgesprochene Wahrheit
    dem Land Israel, dem ich verbunden bin
    und bleiben will, zuzumuten.

    Warum sage ich jetzt erst,
    gealtert und mit letzter Tinte:
    Die Atommacht Israel gefährdet
    den ohnehin brüchigen Weltfrieden?
    Weil gesagt werden muß,
    was schon morgen zu spät sein könnte;
    auch weil wir - als Deutsche belastet genug -
    Zulieferer eines Verbrechens werden könnten,
    das voraussehbar ist, weshalb unsere Mitschuld
    durch keine der üblichen Ausreden
    zu tilgen wäre.

    Und zugegeben: ich schweige nicht mehr,
    weil ich der Heuchelei des Westens
    überdrüssig bin; zudem ist zu hoffen,
    es mögen sich viele vom Schweigen befreien,
    den Verursacher der erkennbaren Gefahr
    zum Verzicht auf Gewalt auffordern und
    gleichfalls darauf bestehen,
    daß eine unbehinderte und permanente Kontrolle
    des israelischen atomaren Potentials
    und der iranischen Atomanlagen
    durch eine internationale Instanz
    von den Regierungen beider Länder zugelassen wird.

    Nur so ist allen, den Israelis und Palästinensern,
    mehr noch, allen Menschen, die in dieser
    vom Wahn okkupierten Region
    dicht bei dicht verfeindet leben
    und letztlich auch uns zu helfen.

    Günter Grass (Süddeutsche Zeitung, 04. April 2012)

     

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