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Entretiens - Page 14

  • Jacques Hogard : « Macron et l'OTAN ont "des muscles en papier" »

    Pour son émission sur TV Libertés, Chocs  du monde, Edouard Chanot reçoit Jacques Hogard pour évoquer avec lui les échecs du soutien occidental à l'Ukraine.

    Ancien officier de Légion, au prestigieux 2ème REP, Jacques Hogard a servi au Kosovo, au sein du Commandement des opérations spéciales (COS), et est désormais expert en intelligence stratégique. Il vient de publier La guerre en Ukraine - Regard critique sur les causes d’une tragédie (Hugo Doc, 2024).

     

                                             

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  • Connaissez-vous vraiment l’"extrême-droite" ?...

    Sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, Corentin Perrigny et François Bousquet s’entretiennent avec le politologue Frédéric Saint Clair, qui vient de publier L’extrême-droite expliquée à Marie-Chantal (Nouvelle Librairie, 2024), pour analyser l’aveuglement satisfait de la bourgeoisie macroniste, « successful » et cosmopolite, au travers d’un dialogue évoquant les grands thèmes habituellement rattachés à cette terrifique « extrême-droite », du coup d’état à la remigration en passant par la discrimination.

     

                                           

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  • Russie / Ukraine : La propagande des va-t-en guerre

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le samedi politique de TV Libertés, diffusé le 9 mars 2024 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Pierre Conesa pour évoquer la propagande des va-t-en-guerre de plateaux TV, ces membres du complexe militaro-intellectuel, qui poussent au crime depuis leurs postes bien protégés...

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont, notamment, Dr. Saoud et Mr. Djihad - La diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite (Robert Laffont, 2016), Hollywar - Hollywood, arme de propagande massive (Robert Laffont, 2018), Le lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable (Denoël, 2021), Vendre la guerre - Le complexe militaro-intellectuel (L'aube, 2022) et État des lieux du salafisme en France (L'aube, 2023).

     

                                              

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  • De l'Illiade à Marioupol : l'Europe, champ de bataille...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'émission Passé présent de TV Libertés, diffusée le 13 février 2023 dans laquelle Guillaume Fiquet reçoit Laurent Schang pour évoquer la place de la bataille, des batailles dans l’histoire de l'Europe et répondre aux questions : Qu’appelle-t-on une bataille ? Pourquoi l’histoire la retient-elle ? Vaut-elle par son nombre de morts, son importance historique ou par ses traces dans la mémoire collective ?

    Écrivain, chroniqueur et éditeur militaire, Laurent Schang a à son actif plusieurs récits et recueils de nouvelles, comme Le constat d'Occident (Alexipharmaque, 2007), Kriegspiel 2014 (Le Mort-qui-Trompe, 2009) ou Le bras droit du monde libre (Alexipharmaque, 2019), et des biographies, telles Maître Morihei Ueshiba (Pygmalion, 2004) ou Von Rundstedt - Le maréchal oublié (Perrin, 2020).

     

                                           

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  • Comment contrôler les frontières européennes ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex, l’agence européenne de contrôles de nos frontières, à Livre noir, pour évoquer les turpitudes de l'Union européenne en matière de lutte contre l'immigration illégale.

     

                                              

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  • Yves Christen : « Konrad Lorenz reste un personnage iconique »...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Yves Christen au site de la revue Éléments et consacré au grand biologiste et éthologue Konrad Lorenz.

    Biologiste, ancien chercheur dans le domaine de l'immunologie, Yves Christen, qui est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les animaux, dont Le peuple léopard (Michalon, 2000) et L'animal est-il une personne ? (Flammarion, 2009), a récemment publié un court essai intitulé Konrad Lorenz - Un biologiste au chevet de la civilisation (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    Yves Christen : « Konrad Lorenz reste un personnage iconique »

    Éléments : Quel héritage représentent les travaux scientifiques de Lorenz dans la biologie contemporaine ?

    Yves Christen. Konrad Lorenz reste un personnage iconique. Par l’importance de son apport à la recherche mais aussi à cause de ses réflexions sur l’homme, sur la civilisation et sur la société. Son look, son sens de l’anecdote, plus généralement sa personnalité donnaient à la richesse de son enseignement un style et une force remarquables. Il est clair que, de ce point de vue, comparé à son alter ego avec qui il a partagé le Prix Nobel, Niko Tinbergen, il laisse une trace beaucoup plus forte.

    Lorenz reste, aux yeux de tous, comme le fondateur de l’éthologie bien que lui-même n’ait pas revendiqué ce titre, mettant au contraire en avant ses propres précurseurs. Plus important selon moi : il a posé les bases d’une réflexion sur l’instinct chez l’animal et l’homme, sur l’importance des comportements innés mettant à mal la représentation d’un humain compris comme une page blanche sur laquelle l’environnement inscrirait sa marque. Cette vision des choses a démontré son efficacité en psychologie dans la mesure où aucun spécialiste ne peut aujourd’hui se représenter les facultés cognitives sans tenir compte du fait qu’elles reposent sur une forme de prédisposition elle-même matériellement constituée dans le cerveau qui n’a rien de la boîte noire imaginée par les behavioristes, mais qui produit un esprit selon une détermination neuronale précise. Lorenz a aussi eu le mérite de donner à l’évolution des comportements une interprétation darwinienne qui est aujourd’hui celle de la psychologie évolutionniste.

    Il est vrai que l’émergence et le développement de la sociobiologie ont désormais braqué les projecteurs sur la recherche anglo-saxonne. Ce mouvement a aussi conduit à préciser la vision darwinienne du monde, en particulier à travers le concept de gène égoïste, plus conforme à la science actuelle, mais sans éclipser le rôle de Konrad Lorenz.

    Éléments : Y voyez-vous autant d’outils face au déconstructivisme triomphant de l’époque postmoderne dont les déclinaisons sont entre autres la théorie du genre ?

    Yves Christen. Sans beaucoup s’avancer, on peut tenir pour acquis que Lorenz aurait dénoncé ce genre de dinguerie. Il est d’ailleurs affligeant que, des décennies après son enseignement et après tant de travaux de recherche en génétique, en éthologie, en physiologie, etc., puisse fleurir une idéologie à ce point contraire à la réalité, qui plus est dans un cadre universitaire. Une fois encore, Lorenz est le champion de la critique de la page blanche. C’est la raison de son opposition frontale au behaviorisme et il n’y a pas de doute qu’il a remporté la guerre avec cette école de pensée. Ironiquement, à cette dernière qui reposait sur des éléments scientifiques (certes fautivement interprétés), s’est substituée une forme de délire pur et simple dont l’arme principale est la dénonciation de ceux qui n’y adhèrent pas.

    Éléments : Vous êtes l’auteur de L’Animal est-il une personne ? Comment Konrad Lorenz aurait-il réagi face à un autre chapitre de la déconstruction : l’anti-spécisme ?

    Yves Christen. Difficile de faire parler les morts. Je me garderais bien de me prononcer sur la façon selon laquelle Lorenz aurait accueilli mes réflexions, y compris les critiques relatives à certains de ses propos, ce dont je ne fais pas mystère dans le petit ouvrage au sujet duquel vous m’interrogez. J’ose espérer qu’il les aurait considérées avec bienveillance. Concernant mes réflexions sur l’animal, notamment dans l’ouvrage que vous mentionnez (mais aussi dans L’animal est-il un philosophe ?, paru chez Odile Jacob), elles s’écartent de son discours au moins sur un point : Lorenz considère l’homme comme un animal mais pas seulement comme un animal, alors que je le vois comme un animal et strictement rien d’autre. Je ne comprends d’ailleurs même pas ce que, concrètement, pourrait être un animal qui ne soit pas seulement un animal (un robot ? un extra-terrestre ? un ectoplasme ?). J’effectue ce détour afin de mieux cerner ce que l’on entend par anti-spécisme. Il est clair que les sociétés humaines ont souvent (mais pas toujours) une fâcheuse tendance à mépriser les autres espèces et à leur nuire. C’est une pratique tout à fait semblable au racisme. Il n’en reste pas moins vrai que, dans une perspective darwinienne, l’univers du vivant est par nature compétitif et que l’on ne saurait faire du bien et uniquement du bien à tout le monde. Pour ma part, je pense que les sociétés ont le droit (mais est-ce le bon mot ?) de défendre leurs intérêts, y compris en nuisant à d’autres. Mais je ne vois aucun absolu dans un droit de l’homme à se rendre maître des autres animaux. Disons que je ne suis pas humaniste et même, pour reprendre votre terminologie, que, au risque de vous paraître trop proche de Derrida, je souhaite déconstruire l’interprétation humaniste consistant à placer notre espèce sur un piédestal d’autant plus qu’à mes yeux, s’il existe des hommes, il n’y a rien de tel que l’homme (si ce n’est bien sûr en tant qu’espèce zoologique, l’Homo sapiens). En outre, j’estime nécessaire l’empathie à l’égard des autres formes de vie et je considère qu’il existe un devoir de protection de la biodiversité. Comment Lorenz aurait-il réagi dans le cadre du débat actuel ? À coup sûr, il aurait partagé mon empathie pour le monde animal. Aurait-il adhéré à ma critique assez radicale de l’humanisme (je désigne ainsi la philosophie attribuant à l’homme des droits absolus sur les autres vivants) ? Je l’ignore. Se serait-il proclamé anti-spéciste ? Je ne le crois pas mais peut-être aurait-il adopté une autre forme d’anti-spécisme sans se vouloir lui-même déconstructeur…

    Éléments : Dans le chapitre VII (p. 61) de Konrad Lorenz.Un biologiste au chevet de la civilisation, vous revenez sur Les Huit péchés capitaux de votre civilisation, un ouvrage publié par le biologiste autrichien en 1973. Parmi ces péchés, « la dévastation de l’environnement » est dénoncée de manière prémonitoire. N’incarne-t-il pas une sensibilité écologiste de droite que nous gagnerons à réhabiliter ?

    Yves Christen. Ce n’est pas fondamentalement une affaire de positionnement à droite. Tous les gens de bon sens devraient être favorables à la protection de l’environnement. Et sans doute le sont-ils, en paroles en tout cas, puisque, dans les faits, beaucoup contribuent à sa dévastation. Ceci étant dit, il me semble évident que la sensibilité écologiste est, par nature, plutôt de le fait des conservateurs, de ceux qui entendent préserver.

    Peut-être devrais-je ici ne pas dissimuler ce qui, me concernant, peut apparaître comme une contradiction. Contrairement à la plupart des rédacteurs d’Éléments, je n’ai en effet pas renoncé à une vision prométhéenne du monde, ce qui ne m’empêche pas de dénoncer l’hubris de notre civilisation moderne. Je garde ma fidélité à Louis Rougier enseignant que le mythe de Prométhée est la préfiguration de la civilisation européenne (lui parlait de civilisation occidentale). C’est une pensée darwiniennement conforme, qui voit dans la marche de l’évolution la marque de la compétition. C’est de ce processus que découlent les désastres écologiques du monde moderne. La sélection naturelle est bien la source de l’hubris. Mais nous lui devons aussi notre existence. C’est tragique mais c’est ainsi. Cependant, rien ne nous oblige à consentir aux conséquences négatives du « progrès », de même que rien ne nous oblige à continuer à prendre un médicament dont les effets secondaires l’emportent sur les effets bénéfiques sans préconiser pour autant l’arrêt de tout recherche pharmacologique.

    Éléments : « La dégradation génétique » est dénoncée comme un autre péché capital. Comment Lorenz aurait qualifié notre déclin anthropologique actuel, à l’heure où les avancées de la génétique confirment pleinement ses intuitions ?

    Yves Christen. Le propos de Lorenz est clair. Il n’aurait sans doute rien eu à soustraire à ses écrits en la matière même s’il va sans dire que le déclin anthropologique dont vous parlez ne relève pas seulement de la génétique. Assurément nous vivons une époque risquée…

    Yves Christen, propos recueillis par Arnaud Varades (Site de la revue Éléments, 4 mars 2024)

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