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Décryptage - Page 95

  • Quand les médias paniquent...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique consacrée à la panique qui semble s'être emparée des médias depuis qu'ils anticipent une très forte progression du Front national aux élections départementales de la fin mars...

     

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    Élections départementales : quand les médias paniquent

    « Plus une organisation est grande et autoritaire, plus les chances sont grandes que ses hauts dirigeants évoluent dans des mondes purement imaginaires », remarquait l’économiste américain Kenneth E. Boulding (1910-1993). Cette règle se vérifie en ce qui concerne l’État et c’est un lieu commun que de constater combien le pouvoir éloigne de la réalité ceux qui l’exercent. La nouveauté, c’est que cet enfermement dans un monde imaginaire s’applique désormais à la plupart des grands médias dont la grille de lecture n’arrive plus à rendre compte de l’évolution du pays. Le résultat, c’est l’incompréhension et la panique, mais aussi la surenchère dans la violence, laquelle nait, comme on le sait, de l’impuissance des mots à nommer la réalité.

    Vers un nouveau bouleversement politique ?

    Depuis décembre dernier, une batterie de sondages donne régulièrement le Front national gagnant des élections à venir, dans des proportions que ce parti n’a jamais connues. Le dernier en date, effectué par Odoxa pour RTL le 9 mars place le parti de Marine Le Pen à 31% des votes au premier tour, devant l’UMP/UDI (29%) et le PS (20%). Après la victoire des élections européennes, le franchissement de la barre des 30% au premier tour par le Front national serait un nouveau bouleversement politique susceptible de remettre en cause le bipartisme de fait sur lequel repose la vie politique française depuis plusieurs décennies. Les états-majors des deux grands partis menacés ont donc élaboré des stratégies pour tenter de limiter la casse : affirmation d’une alliance électorale objective du PS et du FN pour l’UMP. Dramatisation à outrance sur le mode de « la République en danger » pour le gouvernement socialiste. Manuel Valls a ainsi sorti l’artillerie lourde en affirmant craindre que la France ne vienne se « fracasser » contre le Front national, en revendiquant la « stigmatisation » de Marine Le Pen et en appelant « les élites intellectuelles et culturelles » à s’engager plus avant dans ce qu’il considère désormais comme un combat de civilisation et non plus seulement un combat politique. Le lyrisme du Premier Ministre a ceci de paradoxal que s’il a pour but de sidérer l’électorat de gauche pour le conduire aux urnes, il risque dans le même temps d’encourager davantage encore au vote FN tant il est vrai que c’est précisément contre ces élites intellectuelles et culturelles qu’une partie grandissante des Français se révolte, notamment par le biais du vote pour un parti encore largement perçu comme « anti-élites ».

    Comment lutter contre le Front national ?

    Les médias dominants prennent évidemment leur part dans cette tentative désespérée de contenir ce qu’ils perçoivent dans leur immense majorité comme une « menace » à laquelle leur conscience citoyenne leur intime l’ordre de lutter de toutes leurs forces, en contradiction parfois avec leur statut de journalistes censé leur conférer sinon l’objectivité, du moins une certaine neutralité. Mais comment lutter contre le Front National ? Depuis de nombreuses années, cette question hante les rédactions mais aucun consensus ne s’est jamais dégagé. Pour certains journalistes, il faut inviter les dirigeants du parti sur les plateaux pour démonter leurs arguments ; pour d’autres il faut au contraire ne pas les inviter pour ne pas leur offrir de tribune. Certains estiment qu’il faut continuer à « diaboliser » Marine Le Pen quand d’autres affirment à l’inverse qu’il faut la traiter comme les autres hommes et femmes politiques pour lui ôter cette odeur de soufre qui attirerait précisément les mécontents. Aucun pour dire qu’il faudrait peut-être simplement se limiter à informer sur Marine Le Pen et le Front national de la même façon qu’il faut informer sur les autres dirigeants et partis politiques. C’est donc un joyeux bouillonnement intellectuel et stratégique, dont la réflexion proprement journalistique est souvent très éloignée, qui occupe les rédactions autour de cette question, avec cette petite précision utile : aucune de ces stratégies n’a jamais fonctionné. Le FN grimpe inexorablement.

    Impuissance des journalistes

    On pourrait attendre des élites intellectuelles et culturelles, dont les journalistes font partie, qu’elles se posent enfin la question du pourquoi et non seulement celle du comment. Pourquoi leurs stratégies ne marchent pas ? Pourquoi le FN grimpe inexorablement ? Pourquoi son programme séduit-il de plus en plus de Français ? Certains intellectuels le font : Michel Onfray, Christophe Guilluy ou Jean-Claude Michéa, pour ne citer que ceux d’entre les plus connus qui sont marqués à gauche, et il est intéressant de remarquer au passage qu’aucun d’entre eux n’est rattaché à une institution.

    Une hypothèse serait d’avancer que les institutions, y compris les grands groupes de presse, ont tellement partie liée avec l’ordre économique et social actuel qu’ils sont incapables non seulement de le remettre en cause mais de voir combien cet ordre, s’il profite à une minorité, nuit de plus en plus à la majorité qui le rejette ainsi logiquement de plus en plus violemment. Le travail d’analyse qui consisterait à mettre à jour ce que cet ordre a de punitif et d’injuste est ici rendu compliqué, voire impossible, par l’intérêt personnel que tirent la plupart des journalistes de cet ordre. Le remettre en cause consisterait pour certains journalistes à scier la branche sur laquelle ils sont assis et il ne leur reste alors plus qu’à se convaincre, à défaut de convaincre leurs lecteurs, que les électeurs du FN sont au mieux manipulés par « des semeurs de haine » (que l’on est donc moralement autorisé à « stigmatiser »), au pire des salauds. De la concurrence sauvage à laquelle sont soumises les petites PME provinciales depuis la fin des frontières à l’immigration incontrôlée qui déstabilise les modes de vie en passant par les bandes d’Albanais et autres balkaniques qui mettent une partie du pays en coupe réglée au point de donner naissance à des milices privées, on ne dira pas un mot si ce n’est pour se moquer des « fantasmes » d’une population tentée par le « repli sur soi », comme Le Petit Journal s’en est fait une spécialité.

    Un aveuglement touchant

    Les stratégies politiques des médias pour endiguer le Front National ont toutes échoué ? Appliquons-les quand même. Telle est aujourd’hui la tragique impuissance des médias dominants qui à mesure que l’échéance électorale approche ressortent leurs lance-pierres et leurs sarbacanes face aux panzers de Marine Le Pen qui sont eux portés par une situation objective, c’est-à-dire par une forme de fatalité tant que cet ordre demeurera ce qu’il est. Le journalisme n’est souvent pas très loin de la communication et peut-être ceci explique-t-il cette foi naïve dans les slogans et dans la tentative de culpabilisation morale face à des gens réels vivant des situations réelles et désireux de changer cette réalité dont ils sont les victimes.

    Face à l’ouvrier licencié d’une entreprise de construction, qui pour survivre à la compétition est obligée d’avoir recours à une main d’œuvre intérimaire polonaise, les médias affirment que le parti pour lequel il s’apprête à voter n’est pas républicain. Face au paysan à qui des gangs de Roumains volent essence, tracteurs, vaches et chevaux, on brandit les années 1930. Face à la mère de famille dont le cours de piscine de sa fille est annulé à l’école publique parce que les élèves musulmanes refusent de montrer leur corps, les journalistes parlent du danger fasciste. L’aveuglement en est presque touchant.

    Bêtise ou malhonnêteté ?

    Les armes sont donc toujours les mêmes et chaque campagne a désormais son lot de « traqueurs de dérapages » ou de traqueurs de « candidats fantômes ». LCI a ainsi découvert « une septuagénaire aveugle du Puy-de-Dôme qui a eu la surprise de découvrir qu’elle était candidate aux élections départementales sur une liste FN ». Bigre. Certains médias locaux ou nationaux ont également beaucoup insisté sur les « dérapages » de candidats, la plupart du temps des dessins postés sur leur compte twitter (« le niqab jetable », « le grand remplacement », etc.) ou des formules provocatrices sur « l’islam, peste bubonique », « l’islamophobie est un droit. Combattre l’islam un devoir », etc. En tout une quinzaine de « dérapages », la plupart des blagues de café du commerce, qu’ont mis à jour les limiers du journalisme sur 7648 candidats se présentant aux élections. On prend très peu de risque en affirmant que le même travail systématique exécuté dans n’importe quel autre parti aurait probablement donné un résultat à peu près similaire. Oui, il y a une France moins fine qu’à Saint-Germain-des-Prés qui fait des blagues de mauvais goût « sur les Arabes et les pédés ». Bonjour le scoop.

    Le but de ces compilations de dérapages est évidemment de montrer que « le Front National n’a pas changé », ce qui est un élément important de la doxa anti-FN. Pour des journalistes généralement à l’avant-garde dans la dénonciation de « l’essentialisme », il est amusant de constater que tout et tout le monde peut échapper à tous les déterminismes, sauf le Front national, enfermé à jamais dans une identité mythique fossilisée dans le racisme et l’antisémitisme. Et cela en dépit des études des politologues ou des sociologues montrant que depuis l’accession à la tête du parti de la fille de Jean-Marie Le Pen, le parti a bel et bien effectué sa révolution copernicienne sur le fond comme sur la forme. Répéter que le FN d’aujourd’hui est le même que le FN des années 1990 relève ainsi, au choix, de la bêtise ou de la malhonnêteté.

    Et revoici le cordon sanitaire…

    C’est pourtant la position de Jean Quatremer, brillant journaliste spécialisé dans les questions européennes pour qui le Front National est un parti fasciste de toute éternité. Invité le 6 mars dernier dans l’émission « 28 minutes » sur Arte sur le thème « La victoire annoncée du FN est-elle inéluctable ? », c’est en tout ce qu’il a affirmé héroïquement. Selon lui, la montée du Front National n’a rien à voir avec des revendications légitimes d’électeurs défendant leurs intérêts (comme lui défend les siens) mais tout à voir avec la maladresse des autres partis et surtout la complicité des médias. Quatremer s’insurge ainsi de voir les dirigeants du Front National invités sur les plateaux télé et les journalistes « poser des tas de questions à Marine Le Pen ». Pour que l’on comprenne bien le fond de sa pensée, il donne « l’exemple de la Belgique où pendant 25 ans, il y a eu un cordon sanitaire autour du Vlaams Belang ».

    En clair, ce que souhaite Quatremer, c’est que les journalistes ne parlent plus du premier parti de France, qu’ils passent sous silence toute information à son sujet de manière à le plonger dans la nuit médiatique. Curieuse conception et du journalisme et de la démocratie. « À Libération par exemple, nous n’allons jamais interviewer de responsables du Front National parce qu’on considère que ce sont des menteurs », ajoute ce journaliste qui prend décidément son métier bien à la légère. Il faut être du bon côté de la barrière pour pouvoir affirmer de telles énormités sur un plateau télé sans soulever chez ses confrères certaines questions déontologiques de base. Le dernier paradoxe de cette séquence, c’est qu’en agissant à visage découvert en militants et non plus en professionnels de l’information, les journalistes se coupent de plus en plus de leur public qui leur accorde de moins en moins de crédit. Tels des hamsters dans leur cage, ils tournent dans leur petit monde imaginaire, rêvant de cordon sanitaire et de censure tandis que plus personne ne les écoute et que le Front National gagne élection sur élection. Une vraie tragédie antique.

    Observatoire des journalistes et de l'information médiatique (OJIM, 11 mars 2015)

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  • Décrypter les médias : une nécessité !...

    Claude Chollet, président de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique, était reçu le 5 mars 2015 par Martial Bild et Elise Blaise dans le journal de TV Libertés. Il a évoqué à cette occasion le travail assez unique de décryptage et d'analyse du fonctionnement des médias réalisés par l'OJIM...

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  • Feu sur la désinformation... (35)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : AFP au cœur de la matrice.

    • 2 : Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Boris Nemtsov l’opposant à 4%.
    • 4 :  Tweets d’I-Média.
    • 5 :  Hommage à Nemtsov massif ?
    • 6 :  Le bobard de la semaine.

     

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  • Feu sur la désinformation... (34)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 :  Français de souche : victoire sémantique !

    • 2 :  Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Dîner du CRIF : Feu sur la Liberté d’Expression
    • 4 :  Tweets d’I-Média.
    • 5 :  Petits mensonges internationaux.
    • 6 :  Le bobard de la semaine.

     

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  • Un nouveau bobard : l’islamo-fascisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'islamo-fascisme, la dernière innovation sémantique du système destinée à masquer la réalité...

     

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    Un nouveau bobard : l’islamo-fascisme

    Nos médias avaient déjà testé depuis quelque temps l’appellation « islamo-fascisme », de préférence à celle de djihadisme, trop ciblée à leurs yeux. Ainsi «Le Monde» du 16 octobre 2014 avait-il déjà titré par exemple que « les islamo-fascistes prennent en otages l’Afrique et le Proche-Orient ». Mais l’expression a pris un sens désormais officiel dans la bouche du premier ministre Manuel Valls après l’attentat islamiste de Copenhague. Ce n’est pas neutre puisque l’acte politique essentiel consiste à désigner l’ennemi.

    Avec la désignation de l’islamo-fascisme, la gauche tente en effet un nouveau tour de passe-passe sémantique à son profit .

    Une assimilation trompeuse

    Pourtant l’assimilation du djihadisme au fascisme ne peut sérieusement être invoquée, sauf à la réduire à la haine des juifs.

    D’abord le djihadisme se réclame à l’évidence de l’islam – même si ce serait à tort, selon l’oligarchie et les représentants de l’islam officiel.

    Mais le fascisme européen ne s’est jamais réclamé de l’islam, ni d’aucune religion particulière, d’ailleurs, même si en son temps Mussolini se présentait comme le protecteur de l’islam… pour essayer de faire accepter par les autochtones musulmans sa tentative de recréer l’empire romain d’Afrique !

    Le fascisme fut historiquement un phénomène européen : on nous l’a assez rabâché pour nous culpabiliser ! Mais il est bien difficile de prétendre sérieusement que le djihadisme serait, lui aussi, d’essence européenne.

    Le fascisme fut un dérèglement de la fonction guerrière, transformant la société en caserne, et c’est pourquoi il fut détruit par la guerre. Le djihadisme est certes brutal, cruel et violent mais il constitue surtout une entreprise théocratique : c’est donc un dérèglement de la fonction spirituelle.

    Enfin, le fascisme est mort en 1945 – alors que le djihadisme est en plein essor.

    Le communisme du XXIe siècle ?

    Si l’on voulait vraiment trouver des analogies historiques, c’est d’ailleurs plutôt du côté du communisme que du fascisme qu’il faudrait se tourner.

    Le professeur Jules Monnerot disait que le communisme était « l’islam du XXe siècle ». L’islamisme ne serait-il pas, lui, le communisme du XXIe siècle ?

    Car, comme le communisme des origines, il utilise systématiquement la terreur pour sidérer les populations. Comme le communisme, il se veut « de tous les pays », comme l’EI refuse les identités, les traditions et les frontières. Comme le communisme, il s’affirme en rupture radicale avec les valeurs occidentales. Comme le communisme des origines, il veut un strict respect du dogme : le Coran ou le Capital, censés être lus à la lettre.

    Padamalgam, les fascistes sont de retour

    Désigner l’islamo-fascisme ne repose donc sur aucune analogie historique sérieuse. Mais cela sert avant tout à renouveler le « padamalgam » officiel pour le plus grand profit du pouvoir.

    L’expression ne se borne pas à suggérer, en effet, que l’islamisme n’aurait rien à voir avec l’islam. Elle va plus loin puisqu’elle est destinée à nous faire croire que l’islamisme ne serait en réalité qu’un fascisme, qui nous « renvoie aux heures les plus sombres de notre histoire ».

    Ainsi la singularité de la montée en puissance mondiale de l’islamisme – entorse manifeste et sanglante au mythe cosmopolite de la mondialisation heureuse – se trouve réduite par la magie des mots à une sorte de remake de la seconde guerre mondiale. Sauf que les Russes ne sont plus cette fois dans le camp des bons : ce qui est bien commode pour ceux qui ont décidé de miser électoralement, une nouvelle fois, sur les votes des électeurs musulmans, et aussi de masquer leurs propres responsabilités dans le drame.

    Un fascisme bien commode

    En exhumant le fascisme, nous revoilà en terrain connu, donc rassurant, puisque cela fait au moins plus de 80 ans que la gauche prétend lutter contre – surtout d’ailleurs depuis qu’il a disparu politiquement, militairement et moralement en Europe.

    En outre, on n’oubliera pas que dans l’historiographie dominante le fascisme est de droite.

    Donc, suivez bien le regard de notre premier ministre : les méchants islamistes sont évidemment de droite et précisément d’extrême droite. La preuve : c’est qu’ils sont antisémites.

    C’est déjà ce qu’on nous suggérait de l’identité du tueur de Toulouse, jusqu’à ce que l’on découvre, avec consternation à gauche, qu’il s’appelait Merah. Comme en son temps l’attentat de la rue Copernic fut imputé à la droite extrême par la gauche, jusqu’à ce qu’on découvre qu’il était l’œuvre d’un Palestinien du FPLP.

    Et si l’islamisme est fasciste cela signifie que la gauche n’en est pas responsable. CQFD.

    D’ailleurs, M. Valls dit « islamo-fascistes » et non pas « facho-islamistes », la dernière partie de l’expression mettant bien l’accent sur sa cible principale : le « fâââchisme » que l’on doit, bien sûr, tous ensemble, combattre de Nation à République, conformément à « l’esprit du 11 janvier », comme dit le président de la République. Et si possible encore en 2017.

    Envolée la responsabilité de l’oligarchie !

    Evoquer l’islamo-fascisme évite évidemment d’aborder la question de l’immigration et de l’islam, puisque les méchants ne sont plus des musulmans, mais seulement des fascistes à barbe.

    Cela permet d’effacer, par un coup d’éponge magique, la responsabilité écrasante de l’oligarchie dans l’importation du djihadisme en Europe, d’effacer sa responsabilité dans l’immigration de peuplement, sa responsabilité dans la complaisance vis-à-vis du communautarisme et vis-à-vis des Etats qui soutiennent l’islam radical, sa responsabilité dans la destruction des Etats laïcs du Moyen-Orient, sa responsabilité dans le désarmement moral et militaire des Européens, sa responsabilité dans le laxisme judiciaire et pénal enfin.

    Mais tout cela est fort opportunément occulté par l’invocation de l’immonde fascisme, éternellement renaissant. Ce qui est pour le moins curieux, d’ailleurs.

    Une nouvelle manœuvre contre les droites

    Invoquer l’islamo-fascisme permet une nouvelle fois d’intimider la droite, du moins ce qu’il en reste, et de placer sur le même plan le djihadisme criminel, la critique populiste du Système ou le refus de l’immigration et de l’islamisation. Au nom de la préservation du « vivre ensemble », bien entendu : un bel amalgame, hautement revendiqué celui-là !

    Notre ministre de l’Intérieur n’entend-il pas poursuivre « l’extrémisme » ou « les discours de haine », notamment sur Internet où, paraît-il, les candidats au djihad s’autoradicaliseraient ?

    La liberté d’opinion dans le collimateur

    Mais ces concepts très flous renvoient en réalité à la théorie du « milieu intellectuel » dont la gauche a toujours abusé lorsqu’elle voulait neutraliser l’ascension de la droite populiste. Car la gauche nous a toujours fait croire que les mots pouvaient tuer.

    Ainsi, lors de l’affaire de Carpentras, la gauche au pouvoir n’a cessé d’accuser le Front national d’avoir créé, avec ses « idées nauséabondes », un climat antisémite propice à la commission de la profanation. Ce n’est d’ailleurs pas une spécialité française puisqu’aux Etats-Unis la théorie du « climat intellectuel » a aussi été utilisée pour réduire au silence, par de lourdes peines, des mouvements suprémacistes en les rendant instigateurs indirects de crimes ou d’attentats racistes pourtant commis par d’autres.

    En Europe aussi, l’accusation « d’incitation à » la haine est largement utilisée contre ceux qui dénoncent l’immigration ou l’islamisation, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne par exemple, alors même qu’on ne peut leur imputer d’actes criminels précis – à la différence notable des djihadistes qui, eux, ont du sang sur les mains.

    Mais quand il s’agit de protéger le Système, le « padamalgam » ne vaut plus !

    Par un habile retournement, le combat contre l’islamo-fascisme va permettre de fourbir de nouvelles armes… contre ceux qui refusent l’islamisation et la soumission de l’Europe – et que le Système traite de fascistes…

    Les djihadistes doivent penser que ces roumis sont décidément trop stupides.

    Michel Geoffroy (Polémia, 22 février 2015)

     

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  • Feu sur la désinformation... (33)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 3 :  Tweets d’I-Média.
    • 4 :  Décryptage de « Complément d’enquête » du 12 février.

     

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