Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Qu'est-ce que le nationalisme ?...

    Les éditions Ars Magna  viennent de rééditer dans leur collection Les Ultras, un texte classique intitulé Qu'est-ce que le nationalisme ?, qui avait été diffusé au début des années 60 par la revue Europe Action et qui est généralement attribué à son principal dirigeant Dominique Venner.

     

    Venner_Nationalisme.jpg

    " Créée en 1963, la revue Europe Action fut l’organe d’une des fractions nationalistes issues de la guerre d’Algérie. Ce courant se dota rapidement d’un texte théorique résumant sa doctrine, il s’agit de Qu’est-ce que le nationalisme ?


    Même si sa rédaction fut vraisemblablement collective et s’il fut publié sans nom d’auteur, ce texte est habituellement attribué au principal dirigeant de cette mouvance : Dominique Venner.


    Il était indispensable de rééditer le document historique qu’est Qu’est-ce que le nationalisme ? un demi-siècle après sa parution. Tout d’abord pour rappeler et permettre de comprendre l’influence qu’il eut sur toute une génération militante. Ensuite pour permettre aux activistes de notre temps d’avoir accès à un texte introuvable. "

    Lien permanent Catégories : Livres 1 commentaire Pin it!
  • Complotisme et post-vérité...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de analyse de François-Bernard Huyghe, cueillie sur son blog Huyghe.fr et consacrée au complotisme et à son instrumentalisation... Auteur de nombreux essais sur la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe a coordonné le dossier du dernier numéro de la revue Médium (n°49, octobre -décembre 2016), dirigée par Régis Debray.

    Complotisme.jpg

    Complotisme et post-vérité

    Qui ne dénonce le complotisme ? L'auteur de ces lignes lui a consacré des articles depuis longtemps, démarche qui ne prétend nullement être originale. Donc le complotisme, c'est mal, c'est sot, et c'est surtout le délire de l'autre (car nous, n'est-ce pas, nous sommes critiques mais pas paranoïaques...). Certes.
    Le problème est que les thèses complotistes gagnent ce dont témoignent aussi bien les sondages officiels que les tests que chacun peut faire dans son entourage ou sur les réseaux sociaux. Si bien que complotiste est devenu une catégorie commode qui sert à disqualifier le discours présumé populiste, djihadiste, poutinien, anti-système, etc. Ou un moyen de clore le bec à un opposant dans un débat télévisé.

    Que peut-on réellement reprocher aux théories du complot ? Ils nous semble qu'elles pèchent par trois aspects (d'ailleurs inhérent à leur caractère globalisant) :

    Faute méthodologique. Les complotistes appliquent un double standard. Dans le discours officiel, ou dans l'information des mass médias, ils trouvent tout bizarre : drôles de coïncidences, choses qui servent trop les intérêts de X pour tomber par hasard, contradictions dans les faits ou les probabilités, syllogismes et imprécisions des experts interrogés, sources suspectes et engagées, etc. Sur ce point les complotistes ont raison : il ne faut rien tenir pour assuré de ce que l'on vous dit et vérifier, confronter, analyser... Les choses se gâtent quand ils n'appliquent plus du tout les mêmes critères à leurs propres théories alternatives : un photo floue, une vague déclaration d'un expert supposé, et, hop, on conclut que l'autre explication (par le pouvoir des Illuminati, les ordres d'un groupe de financier, ou les manœuvres de la CIA...) est, elle, avérée...

    Faute philosophique pour ne pas dire métaphysique : croire que le réel est si rationnel que tout est intentionnel. Imaginer qu'il y a un lieu unique et caché du pouvoir. Attribuer à une poignée d'hommes la capacité de tromper et de manœuvrer le reste du monde, sans se faire prendre (sauf par quelques esprits lucides qui décryptent) et surtout sans se tromper, se contredire ou jamais échouer. Or le pouvoir (et a fortiori une sorte de pouvoir suprême) n'est pas un logiciel que l'on fait fonctionner avec un bouton depuis un poste de commandement unique. Le pouvoir est la résultante de rapports multiples et complexes entre des centres dispersés (d'autorité, d'influence, de contrainte, etc.). Et la caractéristique des plans machiavéliens (car il y en a de vrais) est de souvent échouer à cause de la friction ou du brouillard du réel, et surtout du fait de l'imperfection humaine. Ces serait trop simple. Et peut-être trop beau : il suffirait de s'emparer de ce centre du pouvoir pour libérer les hommes.

    Faute psychologique. Le complotisme tend à tout réduire à la lutte de deux représentations du réel. La fausse, celle qu'imposeraient les puissants avec leurs complices, les médias, par exemple, et la vraie à laquelle seuls peuvent atteindre les esprits les plus affutés. Ou plutôt, l'erreur des complotistes est de croire a) que presque tout le monde adhère sans hésitation ni recul au discours idéologique et trompeur et b) qu'il suffirait de l'exposer en pleine lumière ce qui était dissimulé pour convaincre et libérer. Affaire de secret à lever, en somme.

    Mais si donc il faut lutter contre le complotisme et les dommages qu'il fait sur les esprits de nos contemporains, encore faut-il le faire de façon non complotiste, et sans reproduire en miroir ses défauts.

     Confusionnisme: le complotisme est une théorie, donc une grille qui prétend donner une cohérence apparente à des des événements passés et surtout à venir ; il explique (beaucoup trop d'ailleurs) et cette explication doit être jugé ou vraie ou fausse en fonction des faits. Elle doit surtout être évaluée en fonction des événements qui permettent de la réfuter. Par exemple la thèse selon laquelle le gouvernement du pays X est infiltré par les services du pays Y, est réfutée par le fait que gouvernement X prend des mesures défavorables au pays Y. Mais le complotisme ne s'appuie pas obligatoirement sur des faits imaginaires ou sur des mensonges flagrants. Démontrer que les partisans, d'un camp dans une guerre ou une élection par exemple, font de la propagande, s'appuient sur des documents truqués ou douteux, ou sont prêts à croire n'importe quoi sur leurs adversaires, c'est juste rappeler que la nature humaine est constante ou que l'idéologie existe.

    Méta-complotisme ou complotisme au carré. Même en prenant "complotisme" au sens le plus large, c'est-à-dire comme la conviction vague que tout est de la faute de... - de la finance, des services impérialistes, d'une poignée d'hommes se coordonnant secrètement, rayez la mention inutile-, il ne faut pas attribuer aux dits complotistes des pouvoirs imaginaires, ce serait reproduire leurs pires défauts. Ainsi l'idée que les service russes aient pu truquer l'élection américaine, en aidant Wikileaks à accéder à des mails privés du camp Clinton, est d'une niaiserie qui fait presque regretter les fines analyses des macarthystes pendant la guerre froide. Pas de causalité diabolique, svp.

    Auto-légitimation idéologique. Voir des complotistes, des intoxicateurs ou des paranoïaques derrière chaque mouvement d'opinion anti-système, réduire la critique à la jobardise, et l'opposition des valeurs à l'effet de la désinformation, c'est s'accorder à bon compte le monopole de la réalité et de la raison. Il n'y aurait pas d'alternative aux interprétations dominantes sauf à se faire manipuler par des délirants. Or cette façon de distinguer un parti de la vérité et un parti de l'irrationnel équivaut à dire qu'il n'y a qu'une interprétation - ou des variations rationnellement admissibles - et que l'adversaire ne peut agir que par sottise ou méchanceté. Donc c'est la meilleure manière de ne rien comprendre au fait pourtant aveuglant que, si des millions de gens croient aux explications "alternatives", c'est que le discours des élites ou des médias que l'on aurait autrefois dit dominants se heurte au scepticisme de masse croissant. S'il y a tant gens qui vivent dans la post-vérité, comme disent avec mépris les médias anglo-saxons c'est parce que les dispositifs d'information qui, par leur omniprésence, leur technicité et leur ampleur devraient nous garantir une vision de la réalité sous tous ses angles, fonctionnent de façon postdémocratique. Si bien que la cacophonie délirante des dévoileurs de secrets en lignes et interprètes des plans secret ne fait sans doute qu'offrir une image inversée de l'unanimité de ceux d'en haut.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 25 décembre 2016)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La nature n'est pas votre ennemie...

    La revue Survival, consacrée à la survie en milieu hostile, sort en kiosque son cinquième numéro (décembre 2016-janvier 2017) et se révèle toujours aussi intéressante et riche en informations.

     

    survival_5_couv.jpg

    Sommaire :

    Survie
    Le Volcan Laki
    Manuel de survie du passager en avion
    Exercice de survie en mer Baltique
    Abandonnés sur une île déserte. Les esclaves oubliés de Tromelin

    Nutrition
    Le pesto d’ortie
    Vin chaud
    Savoir-faire : La viande salée
    L’alimentation très longue conservation

    Équipements
    Fabriquer un gazéificateur à bois portable
    Stocker de l’eau, pourquoi? Comment ?
    Radiocommunications
    Introduction aux scies à main

    Techniques
    Du sucre pour traiter nos plaies ?
    Ouvrir une boîte de conserve
    Les plantes dont il faut se méfier
    L’achillée millefeuille

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • L'effondrement qui vient...

    A l'occasion de la sortie de Guérilla (Ring, 2016) , de Laurent Obertone, et de NRBC (Le Retour aux Sources, 2016), de Piero San Giorgio, les éditions Ring ont organisé au mois d'octobre dernier une rencontre entre les deux auteurs, qui, chacun à sa manière, nous sensibilisent sur les failles mortelles de notre société européenne...

     

                                    

    Lien permanent Catégories : Débats, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • L'homme et la technique...

    Les éditions RN viennent de rééditer l'essai d'Oswald Spengler intitulé L'homme et la technique, avec une présentation de son biographe, Gilbert Merlio, et une préface de Michel Onfray. Figure essentielle de la Révolution conservatrice allemande, historien et philosophe, Oswald Spengler est, en particulier, l'auteur du Déclin de l'Occident, fresque historico-philosophique, qui a eu un très fort retentissement en Europe lors de sa publication au début des années 20.

     

    Spengler_l'homme et la technique.jpg

     

    " Paru en 1931, juste avant la mort de Spengler, ce petit livre était probablement une première approche à un livre d’envergure beaucoup plus grande que ne nous ne connaîtrons jamais. Anticipant de manière prémonitoire tout ce que l’Occident (que Spengler appelle « culture Faustienne ») devait connaître de crises au cours du XXe siècle (contestations contre le mode de vie consumériste et productiviste, décolonisation, vide spirituel et sentiment d’enfermement dans la vie moderne, crises écologiques), Spengler, avec son style parfois polémique mais toujours vivifiant, propose une réflexion sur la technique en tant que consubstantielle à l’homme, « grand carnassier ». Convoquant archéologie, histoire des civilisations et surtout son intuition phénoménale, Spengler, non idéologue, non politique, non dogmatique mais fin analyste pétri de stoïcisme, propose un texte à lire, pour ce qu’il garde d’actualité et d’acuité.

    Essayiste virulent, disciple de Nietzsche et de Schopenhauer, analyste polémique aux intuitions géniales, Oswald Spengler (1880-1936) est l’auteur d’une œuvre éminemment originale sur les cultures et civilisations humaines. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • De Nice à Berlin, scènes du terrorisme ordinaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté, cueilli sur Figaro Vox dans lequel il dénonce l'irénisme multiculturel de nos sociétés qui les empêche de répondre efficacement à la menace du terrorisme islamique. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et vient de publier en France Le multiculturalisme comme religion politique aux éditions du Cerf.

    Berlin_attentat_Noël.jpg

    Mathieu Bock-Côté : de Nice à Berlin, scènes du terrorisme ordinaire

    La scène avait quelque chose d'atroce et, en même temps, de terriblement banale. À quelques jours du 25 décembre, un camion se lance sur un marché de Noël de Berlin, tue une douzaine de personnes et en blesse une cinquantaine. On croit revivre les événements de Nice quand Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait frappé le soir du 14 juillet. Là aussi, il s'agissait de semer la terreur dans un moment de réjouissance et de traumatiser la population. On peut imaginer la suite médiatique: certains diront que l'événement demeure un incident isolé. On chantera en chœur «pas d'amalgame». D'autres se demanderont encore une fois si l'Occident ne l'a pas cherché, bien qu'on se demandera de quelle manière l'Allemagne a bien pu se rendre coupable d'une forme plus ou moins intransigeante de laïcité néocoloniale, pour emprunter le jargon à la mode. Le système médiatique, devant l'islamisme, cultive l'art du déni. Il déréalise les événements, les égrène en mille faits divers et empêche de nommer la guerre faite à l'Occident.

    Il faudra quand même réinscrire l'événement dans la séquence terroriste associée aux événements du Bataclan. Le terrorisme islamiste veut montrer qu'il peut frapper partout. Il ne vise plus seulement des «institutions», comme c'était le cas avec Charlie Hebdo, mais entend imposer sa loi n'importe où, en transformant un simple camion en bélier . N'importe qui peut être ciblé dans ces frappes aveugles. Dans la guerre totale menée contre la civilisation occidentale, il suffit d'appartenir à cette dernière pour être jugé coupable et condamné à mort. À Berlin, nous venons en fait d'assister à une scène de terrorisme ordinaire. Encore une fois, l'État islamique a revendiqué l'attentat. Qu'il ait été programmé de loin ou qu'il soit le fruit d'une initiative plus ou moins spontanée, on peut être certain d'une chose: la propagande islamiste hante la civilisation européenne et est capable d'exciter les passions mortifères des uns et des autres.

    Et pourtant, cette attaque n'est pas absolument aveugle. La frappe d'un marché de Noël ramène l'Europe à une part d'elle-même dont elle ne sait que faire: sa part chrétienne. C'est dans son identité la plus intime qu'on veut la frapper, ce sont ses racines les plus profondes qu'on veut toucher. Les symboles chrétiens sont de plus en plus souvent visés. On se rappellera que le communiqué de l'État islamique qui avait suivi les attentats du 13 novembre mentionnait que les Français étaient visés en tant que «croisés». De même, l'assassinat rituel du père Hamel, en juillet 2016, ne laissait pas d'ambiguïté sur sa signification. Pour reprendre une formule convenue, c'est moins pour ce qu'ils font que ce qu'ils sont que les Européens sont mitraillés, égorgés ou écrasés. Sauf qu'ils ne sont plus trop conscients de cette part d'eux-mêmes. Ou du moins, lorsqu'ils en sont conscients, on le leur reproche et on les accuse de s'enfermer dans une identité étriquée, inadaptée à la diversité. Nos élites médiatiques ne tolèrent le procès de l'islamisme qu'à condition de le mener en parallèle avec celui de l'islamophobie.

    Car le monde occidental veut croire qu'on l'attaque parce qu'il est démocratique, moderne et libéral. Il s'empêche de comprendre ainsi qu'il existe une telle chose qu'une tension entre les cultures, entre les civilisations et même entre les religions: elles ne sont pas toutes faites pour cohabiter dans une même communauté politique. Le rôle du politique, dans ce monde, n'est pas de verser dans un irénisme multiculturel où tous devraient se réconcilier sous le signe d'une diversité heureuse mais bien de bâtir, de conserver et de protéger les frontières protectrices permettant aux peuples de persévérer dans leur être historique sans pour autant s'empêcher de multiplier les interactions fécondes entre eux. Avec raison, on refusera de réduire les affrontements du monde actuel à un choc de civilisation. À tort, on refusera de voir qu'ils relèvent au moins partiellement de cette logique. Ceux qui cherchent à penser à nouveaux frais la pertinence des frontières ne sont pas des vautours ou des démagogues instrumentalisant le malheur des peuples pour les replier sur eux-mêmes.

    L'Allemagne voit se retourner contre elle-même les conséquences prévisibles d'un humanitarisme débridé. On s'est moqué, au moment de la crise des réfugiés, de ceux qui redoutaient que parmi les convois de malheureux, ne se glissent des djihadistes attendant ensuite le bon moment pour frapper. Ce moment est peut-être arrivé. Mais les dérives de la politique des portes ouvertes ne sauraient se laisser définir uniquement par le terrorisme islamiste. Il suffit de garder en mémoire les événements de Cologne, en début d'année, pour qu'on comprenne les nombreuses dimensions d'une crise qui n'est pas à la veille de se résorber. L'époque des grandes invasions militaires a beau être terminée, il n'en demeure pas moins que les islamistes sont habités par un sentiment de conquête et croient pouvoir miser sur l'immigration massive pour s'imposer en Europe. Comment la civilisation européenne peut-elle réagir à cette mutation imposée si elle en relativise la portée?

    Il ne sert à rien d'imaginer en un paragraphe ce que pourrait être une riposte à ce terrorisme ordinaire appelé à durer. Mais le monde occidental aurait tort de croire qu'il saura résister à sa dissolution culturelle ou politique en se contentant de répéter de manière rituelle ses prières pour chanter la gloire de la diversité. Manifestement, elle n'est pas qu'une richesse. Toutes les différences ne sont pas également appréciables. En fait, c'est peut-être en assumant ce qu'on pourrait appeler leur identité de civilisation que les nations européennes seront à même de trouver la force de mener cette guerre pendant les longues années qu'elle durera. Il n'est pas insensé de penser que c'est en se tournant justement vers la part d'elle-même qui est attaquée que la civilisation européenne trouvera peut-être la force de mener la bataille.

    Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 21 décembre 2016)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!