Les éditions Dualpha viennent de publier un essai de Jean-Pierre Blanchard intitulé Vilfredo Pareto, génie et visionnaire, avec une préface de Georges Feltin-Tracol. Pasteur, fondateur d'une association d'aide aux Français démunis, Jean-Pierre Blanchard est également l'auteur de L’Alternative holiste ou la grande révolte antimoderne (Dualpha, 2017).
" C’est en 1916 qu’est paru à Florence l’œuvre majeure de Vilfredo Pareto, le Traité de sociologie générale. Il n’a été lu, pour autant qu’il l’ait été, qu’après la guerre de 1914-1918. Pareto devait mourir en 1922.Tout se passe comme si cette œuvre puissante avait été censuré en Europe. Elle fut honorée du bout des lèvres en Italie. En France, le Traité fut publié en 1917-1919 dans la traduction de Pierre Boven revue par l’auteur. Les professeurs de sociologie ne parlent pas de Pareto, ils ne le mentionnent pas dans les bibliographies.
On explique cette censure, ce phénomène de résistance, par le fait qu’il était fasciste. On oublie que le fascisme, dans les années 1920, avait droit de cité et qu’il était couvert d’éloges par des hommes d’État de pays démocratiques. D’ailleurs quand Mussolini prit le Pouvoir, le Traité était déjà paru, et tout ce que Pareto avait à dire, il l’avait dit. Certaines attitudes vis-à-vis de lui ressemblent plus à des rites de conjuration, des entités sociales qu’il aimait bafouer, ce ne sont que des pratiques propitiatoires.
Il est temps de réhabiliter cette pensée qui a vaincu l’oubli, on peut de moins en moins impudemment l’ignorer. "