Les éditions Anovi viennent de publier Journal d'un vendu, le journal de bord d'un certain Freddy Legrand, militant franciste engagé dans la LVF. Un document brut, donc, sur un sujet trop souvent traité avec simplisme et manichéisme...
" Qu'est-ce qui a pu pousser des Français à entrer dans une collaboration active avec l'Allemagne nazie ? Quels étaient les profils de ces hommes et de ces femmes ? Jusqu'où leurs choix a pu les conduire ? Vers quelles extrémités ? Freddy Legrand, secrétaire à la Légion des volontaires français contre le Bolchevisme (LVF) et responsable local du Parti franciste, a noirci au jour le jour huit cahiers d'écolier qu'il a lui même intitulés "Mémoires d'un raté" puis "Mémoires d'un vendu"... Il y propose un voyage, un voyage au cœur de ses actions, de ses pensées, de ses idées, de ses réflexions, de ses choix, de sa vie de tous les jours mais aussi de ses amours. « Je combats les ennemis de ma Patrie [...] Il n'en faut pas davantage pour être traité par la Vox Populi de "traître" et de "vendu aux Boches". Je n'écris pas pour me justifier, je n'ai rien à justifier ; je suis d'accord avec ma conscience qui est celle d'un ardent patriote et je me fous éperdument de l'opinion publique ». Ses idées et ses choix le conduiront successivement d'une douillette existence bourgeoise à la dure vie militaire, de la résistance passive à la collaboration la plus active, de l'armée d'Afrique à la milice franciste, de la vie à la mort... De l'Athénée royal de Bruxelles, en passant par le Maroc, la campagne de France de 1939-1940, jusqu'à sa fin dans un petit village de la Nièvre, voilà donc l'itinéraire suivi par ce "vendu". Un texte inédit, loin de la volonté de se justifier, mais dicté par les événements tragiques des années 1940. Une immersion dans une époque trouble qui présente la vie quotidienne d'un jeune soldat égaré, d'un jeune Français désabusé. Un livre qui pourrait être un roman s'il n'avait été la vie d'un homme. "