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Comment arrêter toute immigration nouvelle ?...

Nous reproduisons ci-dessous l'intervention de Jean-Yves Le Gallou aux Assises de la remigration, qui se sont déroulées le 15 novembre 2014 à Paris.

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Remigration : comment arrêter toute immigration nouvelle ?

1-Une bonne nouvelle : chaque année des immigrés repartent volontairement (pour différents motifs : études, emplois, soins, famille, retour au pays). Les chiffres de ces retours sont mal connus mais ils sont de l’ordre de quelques dizaines de milliers par an.

2-Ce qui signifie que l’arrêt de toute immigration nouvelle serait déjà le début de la remigration.

3-Cela paraît simple, cela s’appelle « l’immigration zéro » : une proposition au cœur du programme RPR des années 1990 ou, sous une variante atténuée, du programme présidentiel de Marine Le Pen en 2012 projetant de limiter les entrées à 10.000.

4-Cela paraît simple mais c’est très difficile.

5-Le débat politique tourne autour de la révision ou mieux de la dénonciation des Accords de Schengen. C’est bien mais, au-delà des effets de manche, c’est loin d’être suffisant. Les étrangers qui obtiennent des titres de séjour les obtiennent par des décisions de l’administration française.

6-Quelques chiffres sur 2013 : provisoires mais officiels (source : ministère de l’Intérieur):

  • demandeurs d’asile : 65.894 demandes ;
  • titres de séjour délivrés en France métropolitaine : 203.996.

Là est le nœud du problème : la moitié des entrées au séjour régulier le sont pour des motifs familiaux (93.173) et bénéficient principalement à des enfants (auxquels il faut ajouter 3918 étrangers entrés mineurs) et à des jeunes femmes, étrangères souvent épousées dans le pays d’origine et accédant ainsi au territoire français. C’est l’immigration nuptiale. C’est la bombe démographique à retardement, le moteur du Grand Remplacement.

7-C’est précisément ce qu’il faut arrêter.

8-Pour cela il faut que le peuple, soit par référendum, soit par la représentation nationale, décide des lois et réglementations. Ce n’est hélas plus le cas. En 1977, par l’arrêt du Conseil d’Etat GISTI sur le regroupement familial, les juges ont fait un putsch. C’est le gouvernement des juges qui fait – ou plutôt empêche de faire – la loi sur l’immigration. Les Français croient vivre en démocratie, ils vivent sous le gouvernement de juges de gauche bénéficiant de la bénédiction des médias de gauche. Le conseiller immigration de Nicolas Sarkozy, Maxime Tandonnet, en a fait une démonstration implacable dans un livre récent où il démontre, page après page, la gesticulation impuissante des politiques et l’omnipotence sournoise des juges (1).

9-Car tout texte d’importance – loi, règlement, arrêté – est soumis à une censure remontante : du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation d’abord, du Conseil constitutionnel ensuite, de la Cour européenne enfin. Tout ce petit monde interprète de manière politiquement correcte des textes généraux.

10-Ainsi le « droit à une vie familiale » débouche sur le droit à vivre en France pour tout étranger qui y a une parentèle, alors que la vie familiale pourrait se poursuivre dans le pays d’origine. A contrario, un Anglais qui épouse une Australienne n’a pas pour autant le droit de vivre en Australie alors même que les deux pays sont de culture identique. Mais un bi-national franco-algérien qui bénéficie d’un mariage arrangé avec une cousine restée au « bled », lui, pourra immédiatement la faire venir en France.

11-Dans un autre ordre d’idées le Conseil d’Etat a récemment rendu la lutte contre la fraude aux demandes d’asile quasiment impossible en refusant que soit présumée la mauvaise foi d’individus rendant leur identification impraticable en dissolvant à l’acide leurs empreintes digitales (2).

Des demandes d’asile sont ouvertes aujourd’hui non seulement pour des motifs prétendument politiques mais aussi « subsidiaires » : femmes risquant une mutilation sexuelle (ce que les immigrées africaines risquent aussi en France), homosexuels susceptibles d’être persécutés dans leur pays d’origine. Pas plus tard que ce jeudi 13 novembre 2014, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) vient de consacrer un colloque à ce sujet (3).

12-Et qu’on ne vienne pas nous chanter le refrain sur « la France terre des droits de l’homme » alors que le dissident Edward Snowden qui a dénoncé le flicage mondial de la NSA s’est vu refuser le droit d’asile ! alors que, lui, le méritait sans contestation possible. Minables politiques !

13-Aujourd’hui il n’y a pas d’autres solutions pour les Français que de renverser la tyrannie des juges pour recouvrer leur souveraineté. Comment :

- en changeant le préambule de la Constitution pour réaffirmer la suprématie du droit national sur le droit international ;

- en posant à côté des droits individuels le droit du peuple français à la sauvegarde de son identité, à la défense de son patrimoine paysager et culturel, à la préférence nationale et à la libre affectation de ses ressources collectives ;

- en supprimant le pouvoir de censure idéologique du Conseil constitutionnel ;

- en dénonçant les conventions internationales dont l’interprétation rend impossible toute politique migratoire, comme c’est le cas pour la Convention européenne des droits de l’homme.

14-J’entends déjà les cris d’orfraie : dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme, retirer au Conseil constitutionnel son pouvoir de censure idéologique, quel danger ce serait pour les libertés !

Précisément non ! La France a connu (sauf périodes de guerre) une grande liberté d’expression et d’opinion de 1881 (loi sur la presse) à 1972 (loi Pleven) : loi Pleven tombeau de la liberté d’expression, sarcophage de l’identité française. Depuis, les lois liberticides se multiplient au nom de la lutte contre le racisme (loi Pleven), la mémoire (lois Gayssot et Taubira 1), la lutte contre l’homophobie (loi Perben), sans parler des lois visant à prévenir le terrorisme. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ne s’y est pas opposée. Le Conseil constitutionnel, pas davantage. Et les libertés ont régressé.

15-Ces libertés d’opinion et d’expression, il faut les défendre et même les rétablir comme le demande en ce moment même, à l’occasion de son Université annuelle, le Club de l’Horloge. C’est simple : il faut en revenir au texte original de la grande loi sur la presse de 1881 et la purger de tous ses ajouts nuisibles : saluons ce grand texte et son superbe article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres », tout au plus pourrait-on ajouter aujourd’hui « et l’Internet ».

16-Voici une corbeille à papiers et un cadre : la corbeille, pour la Convention européenne des droits de l’homme dépravée par l’interprétation qui en est faite ; le cadre, pour la grande loi sur la presse qui doit retrouver sa pureté originelle.

 Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 15 novembre 2014)

Notes :

(1) « Au cœur du volcan/ Carnets de l’Elysée 2007-2012 » de Maxime Tandonnet
(2) Les empreintes inexploitables et les retournements jurisprudentiels
(3) Réforme du droit d’asile : une accélération du « Grand Remplacement » ?

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