Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son blog J'ai tout compris et consacré au film Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? , qui, après avoir bénéficié d'un lancement promotionnel appuyé par les médias du système, connait un très fort succès en salle...
« Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? » , un film de grossière propagande
Ce film de Philippe de Chauveron, qui rencontre un très gros succès, raconte l’histoire d’une famille française catho dont les quatre filles épousent respectivement un Chinois, un Arabe, un juif et un Ivoirien catholique. Il s’agit toujours (comme dans les séries télévisées) de femmes françaises ”de souche” qui épousent des hommes d’autres origines – et non pas le cas inverse – ce qui a une connotation symbolique très forte. Pourquoi n’ose-t-on jamais mettre en scène des femmes musulmanes qui épouseraient un Français de souche ? Car un message central de cette comédie correspond à un des piliers de l’idéologie dominante : l’apologie du métissage, sous la forme du mariage mixte, de préférence quand la femme est européenne. La ficelle éculée du mariage mixte idyllique a été inaugurée par le film américain Devine qui vient dîner ce soir (film de Stanley Kramer de 1967 avec Sidney Poitier).
D’autre part, ce film de propagande est fondé sur un mensonge central, un retournement orwellien de la réalité, comme dans le cinéma soviétique : l’œuvre de fiction moralisatrice opère une distorsion du réel. Ce que vous voyez, croyez et vivez est une illusion, la réalité est tout autre. Dans le film Indigènes (autre énorme succès), on défendait le cliché historiquement faux que les soldats africains et maghrébins avaient joué un rôle central dans la Libération. Dans bon nombre de séries TV populaires (par exemple Plus belle la vie), la réalité sociologique de l’immigration est complètement inversée. Le réel n’est pas photographié mais truqué. Dégoulinant de politiquement correct, d’utopisme, d’humour rose bonbon, de bien-pensance et de bons sentiments antiracistes, le propos de ce film est d’être un hymne à la ”diversité“, à l’intégration réussie, à la mixité bienheureuse. C’est-à-dire l’inverse même de la réalité et de l’expérience vécues par des millions de Français. L’idéologie délirante défendue dans cette comédie à message politique sous un habillage de divertissement est en fait celle du think tank Terra Nova qui inspire le PS : le communautarisme est compatible avec le ”vivre ensemble”. Ce qui n’empêche pas Geoffroy Didier, représentant de la droite de l’UMP, de se féliciter de ce « film culte ». Un film qui défend pourtant ouvertement la vision d’une France future ”déseuropéanisée” dans son substrat, largement arabo-musulmane, africaine et asiatique, complètement contraire à la vision de De Gaulle. Mais une France forcément harmonieuse et heureuse, comme chacun peut le constater…
Cerise sur le gâteau, le film montre une parfaite entente réconciliée entre le halal et le casher, entre arabo-musulmans et juifs au sein d’une même famille ; ce qui constitue un déni complet, un de plus, de la réalité.
Eric Zemmour est un des rares à avoir tout compris. Dans sa critique, Une France rêvée qui n’existe pas, (1) il note : « le succès de ce film rejoint celui d’Intouchables [...] : la France se regarde complaisamment dans son miroir universaliste, le magnifique modèle de l’assimilation [...]. Mais ce miroir a été brisé, piétiné, saccagé. C’est bien parce que ce modèle français est mort qu’on l’exalte. Comme une irrépressible nostalgie. Comme un mythe des origines. La société française refuse de voir l’inéluctable ; espère encore naïvement qu’on peut revenir en arrière, effacer ses tragiques erreurs. C’était mieux avant, on veut – on peut – y retourner, tel est le message subliminal du film, qui emporte l’adhésion populaire. La France déteste l’avenir qu’on lui a imposé, et vénère le passé qu’on lui a arraché. »
Le pire, c’est que les Français, moutonniers, plébiscitent ce film d’un conformisme en béton qui cartonne au box office : 5, 65 millions d’entrées au bout de trois semaines. En dépit d’une médiocrité scénographique, du jeu stéréotypé des acteurs, des dialogues cuculs et d’effets comiques bas de gamme et téléphonés. On reste sidéré devant l’angélisme gentillet d’une partie du public français. Mais le réalisateur qui oserait faire un film ou un reportage sur la réalité de l’immigration, de la ”diversité ”, carboniserait sa carrière. Et de toutes façons, la censure et tout l’appareil de propagande subtil du système de distribution cinéma/TV grand public a tout verrouillé et veille au grain.
Guillaume Faye (J'ai tout compris, 12 mai 2014)
Notes :
(1) Le Figaro, 10-11/05/2014