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Postérité...

Les éditions Les Belles Lettres rééditent Postérité, un roman de Philippe Muray, qui avait été publié initialement chez Grasset en 1988.

Critique impitoyable de la société et contempteur de l'Homo festivus, armé d'une plume acérée et d'un  humour féroce, Philippe Muray, mort en 2006,  s'est fait connaître en particulier par ses chroniques et ses textes ravageurs rassemblés dans les quatre volumes de ses Exorcismes spirituels et les deux volumes d'Après l'histoire, qui ont été rassemblés sous le titre Essais par les Belles Lettres en 2010.

 

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" Que veulent les personnages de ce roman, à travers les passions qui les agitent ? Que cherchent Selma, Mimsy, Naïma ou Camille, ainsi que leurs compagnons ou amants ? Le plaisir, comme leurs aventures érotiques en témoignent. Le bonheur aussi, et l'amour. Mais, par-dessus tout, s'ils montent tant d'intrigues, c'est qu'ils subissent dans leur chair et leur âme les conséquences de la grande révolution scientifique d'aujourd'hui, qui rend désormais l'acte sexuel et la procréation parfaitement indépendants l'un de l'autre.
Postérité, c'est d'abord cela : l'histoire détaillée des rapports orageux d'un certain nombre d'hommes et de femmes autour de la question de la prolongation de l'espèce. Rapports d'autant plus explosifs qu'eux et elles ont à présent le choix. Leur liberté toute neuve provoque des drames inédits, qui finissent par s'organiser dans l'esprit de Jean-Sébastien, le narrateur, en une étourdissante « comédie de mœurs » contemporaine. Mais ce roman, c'est aussi l'évocation d'une étrange maison d'édition, le BEST, où évoluent la plupart des héros, techniciens discrets du succès, qui constituent une société souterraine puissante et invisible. Cette entreprise est une usine de fabrication de livres en tous genres ; sujets programmés à l’avance, vedettes venant demander d’être écrites par une équipe de nègres spécialisés. Les livres se succèdent à une cadence infernale, il faut couvrir tous les thèmes, dossiers confidentiels, astrologie, spiritisme, pornographie, espionnage, biographies, magie, alchimie, histoire enchantée, romans supra-commerciaux. Tous ces mots à consommer et qui ne sont pas faits pour durer, tous ces « succès du mois » sont avalés et traités par la machine dont la description ouvre le livre : « La vérité, c’est la machine. Et la machine se fout éperdument des longs placards imprimés qu’elle fait gicler sur ses tapis roulants, à travers ses pinces, ses rouages, ses broches, ses trépidations de pilon... » Le dévoilement des coulisses plus ou moins burlesques de l'édition moderne est donc un autre des ressorts de cette histoire.
Peu à peu, sous les yeux du narrateur, ce BEST, où il occupe lui-même une place modeste mais centrale, prend les dimensions d'un microcosme fascinant, où viennent se rassembler toutes les tendances d'une société qui, dans la plupart des domaines, voit triompher la contrefaçon et l'artifice. De cet univers bouleversé, il entreprend alors la description dans un récit ironique, mais aussi très réaliste, où passe, comme un défilé de carnaval, tout le fracas de notre fin de siècle. "

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