Les éditions Astrées viennent de publier Le général de Clausewitz, un essai biographique de Paul Roques. Raymond Aron, dans Penser la guerre (Gallimard, 1976), considérait Paul Roques comme le seul français à avoir vraiment lu Clausewitz avant lui...
" Le livre de Paul Roques est un classique. Dans cet ouvrage publié pour la première fois en 1912, et qui reste, aujourd’hui encore, l’une des rares biographies de Carl von Clausewitz jamais parues en langue française, l’auteur retrace avec précision la naissance et l’évolution de la doctrine du stratégiste prussien.Le livre évoque, au fil des pages, des épisodes peu connus de la vie de Clausewitz : sa captivité en France, la rencontre avec Mme de Staël, son action courageuse à la tête de la cavalerie prussienne lors des batailles de la « guerre de libération » de 1813, etc. Il relate aussi, bien évidemment, des moments historiquement plus importants, tels que son attitude critique face à l’alliance avec la France qui suivit l’effondrement militaire de la Prusse en 1806, et sa participation à la réforme de l’armée aux côtés de Scharnhorst et de Gneisenau, ce qui donne d’ailleurs lieu à une très intéressante galerie de portraits des principaux intervenants. Au fil des pages transparaissent ici ou là les opinions politiques de Clausewitz, notamment au sujet de la forme du gouvernement, ses opinions négatives sur les Français, son attitude à l’égard de la religion...Enfin, les trois derniers chapitres du livre sont consacrés à un résumé des principaux thèmes du De la guerre, résumé qui permet au lecteur d’apprécier pleinement la place de cette oeuvre capitale dans l’histoire de la pensée stratégique.La biographie de Paul Roques constitue ainsi une excellente introduction à la vie et à la doctrine du général von Clausewitz, d’un niveau tout à fait abordable pour les non spécialistes. "
Commentaires
Jusqu’à présent les nations ont été tuées par conquête, c’est-à-dire par voie de pénétration : mais il se présente ici une grande question : une nation peut-elle périr sur son propre sol, sans transplantation ni pénétration, uniquement par voie de putréfaction, en laissant parvenir la corruption jusqu’au point central et jusqu’aux principes originaux et constitutifs qui font ce qu’elle est ?
Joseph de Maistre