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  • Sternhell et la naissance de l'idéologie fasciste

    Naissance de l'idéologie fasciste, ouvrage publié en 1989 par l'historien israelien Zeev Sternhell, vient de ressortir en poche dans la collection Folio. Ce livre, comme les précédents du même auteur, La droite révolutionnaire ou Ni droite ni gauche,  a suscité un vif débat chez les historiens et les politologues. Voici ce qu'écrivait à son propos Marco Tarchi, professeur de sciences politiques à l'université de Florence, dans un article de la revue Nouvelle Ecole, consacré à l'historiographie du fascisme :

    "La quantité de citations faites par Sternhell pour soutenir sa thèse - qui est la première à placer le berceau du phénomène fasciste en dehors de l'Italie, plus précisément en France, où socialisme et nationalisme enregistrèrent leurs premières rencontres et leurs premiers croisements - est impressionnante. Mais cet aspect, qui pourrait être le point fort de l'ouvrage, est considéré par d'autres chercheurs comme son point faible. Pour appuyer sa thèse, Sternhell est en effet obligé d'élargir la perspective bien au-delà des discours et des écrits des chefs ou des militants fascistes, ce qui l'amène à puiser dans les œuvres d'écrivains et d'artistes souvent hétérodoxes et allergique à toute discipline de parti, d'hommes politiques qui ne furent jamais organiquement liés au fascisme, tel Henri De Man, et surtout d'intellectuels « préfascistes » (Nietzsche, Sorel, Barrès, Labriola, Pareto, Corradini) dont il est évidemment impossible de prévoir quelle aurait été leur réaction face au développement du fascisme. Bien qu'elle s'efforce de citer aussi de nombreux représentants politiques et intellectuels du fascisme militant (Mussolini et Valois, Déat et Mosley, José Antonio Primo de Rivera et Léon Degrelle, Giovanni Gentile), l'argumentation de l'historien israélien apparaît de ce point de vue assez forcée. Elle a donc nourri les critiques de nombreux autres spécialistes, qui l'ont accusée notamment d'assimiler au fascisme des courants culturels qui lui sont irréductibles - telle personnalisme communautaire de Mounier - au seul motif qu'ils cherchèrent dans l'entre-deux-guerres à dépasser simultanément les horizons du libéralisme et du socialisme."

    Marco Tarchi, Le fascisme à l'aube du troisième millénaire - Théories, interprétations et modèles, in Nouvelle Ecole n°53-54, année 2003.

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    "De toutes les grandes idéologies du XXe siècle, la fasciste est la seule à naître avec le siècle. Troisième voie entre le libéralisme et le socialisme marxiste, elle propose une autre solution aux problèmes que posent la révolution technique et la révolution intellectuelle à la société européenne du tournant du siècle.
    Cette idéologie a nourri un projet non conformiste, avant-gardiste et révolutionnaire, capable de monter à l'assaut de l'ordre établi et de concurrencer efficacement le marxisme dans l'esprit et la faveur des intellectuels aussi bien que des masses.
    Le berceau du fascisme, c'est en France qu'on le trouve, dans le nationalisme intégral, la droite révolutionnaire, mais aussi le révisionnisme révolutionnaire sorélien, composante première du fascisme. Lancé en France, le révisionnisme révolutionnaire devient en Italie une force intellectuelle, politique et sociale. Alliés aux nationalistes et aux futuristes, les révisionnistes révolutionnaires italiens trouvent, en été 1914, les troupes, les conditions et le chef qui leur permettront de transformer en force historique la longue incubation intellectuelle commencée au début du siècle."

     

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