"La plupart des romans historiques sont d'un intérêt inférieur à un solide livre d'histoire et aussi d'un intérêt inférieur à un vrai bon roman, l'espèce, il est vrai, étant devenue rare. Ce n'est pas le cas des récits de Patrick Rambaud. Ils ne déçoivent pas. Le caractère extraordinairement attachant de ses livres tient certes à son sens de la mise en intrigues mais surtout à la très sérieuse documentation historique dont s'entoure l'auteur.Tout n'est pas vrai dans ces trois livres qui restent, tous, des romans, mais tout est vraisemblable. Les récits s'immiscent dans les creux de l'histoire, dans les domaines dont nous ne pouvons rien dire, sinon que ce qui est inventé par Rambaud dans ces interstices est historiquement compatible avec ce que nous savons de source sûre de l'histoire réelle. Ce qu'écrit Rambaud peut n'être pas réel mais est toujours très possible. Rambaud est fidèle à la vérité du contexte factuel, mais aussi à la vérité des mentalités de l'époque, et aussi à la vérité psychique de ce que nous savons de Napoléon."
Pierre Le Vigan, Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009)
La série des romans de Patrick Rambaud consacrée à l'aventure napoléonienne est disponible en collection de poche.
"Ce roman raconte l'ascension d'un homme. Général en disgrâce, à vingt-cinq ans, il monte de Marseille à Paris au printemps de 1795. Il n'est rien et il veut tout.Comment va-t-il se débrouiller, dans ce pays livré au chaos après la chute de Robespierre ? C'est le temps de Barras, de Madame Tallien, des muscadins qui font la loi dans les rues avec leurs gourdins plombés. Les ouvriers de faubourgs meurent de faim et se soulèvent, mais les Parisiens dansent, il y a des bals aux carrefours, dans les salons, dans les églises et même dans les cimetières.
Les femmes portent des toges transparentes, les salles de jeux et les restaurants (qu'on vient d'inventer) se multiplient autour du Palais-Royal. Les plus habiles s'enrichissent.A force d'intrigues, notre général va réussir. En une saison il écrase une émeute royaliste au canon sur les marches de l'église Saint-Roch, épouse la vicomtesse de Beauharnais et se retrouve à la tête de l'armée d'Italie. Sur la route de Nice où il part rejoindre ses troupes pour les lancer en Lombardie dans une guerre de pillage, il francise son nom italien. Désormais il va s'appeler Bonaparte....
Ce titre n'est pas tiré au hasard d'un conte de Perrault, mais des Mémoires de la duchesse d'Abrantès. Celle-ci, Laure Permon, était la fille d'une amie d'enfance de Laetitia Bonaparte. Petite fille, quand elle a vu pour la première fois le jeune Napoléon en uniforme, avec ses jambes maigres dans de trop grandes bottes, elle a éclaté de rire en s'écriant : « Le Chat botté ! » Le surnom est resté."
Patrick Rambaud, Le Chat botté (Livre de poche, 2008)
"De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle d'Essling n'est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant, la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d'en tirer un roman pour les Scènes de la vie militaire (La Comédie humaine, tome 8). En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame Hanska : "Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière". Ce projet que Balzac, débordé par mille activités, n'eut jamais le temps de mettre à exécution, Patrick Rambaud le réalise scrupuleusement. La Bataille ne raconte pas une histoire, elle se déploie comme un tableau qui survole tous les mouvements stratégiques des troupes, note les accidents de terrain si importants dans l'issue du combat, brosse le portrait de quelques grandes figures de l'épopée napoléonienne, Lannes, Bessières, Masséna. La vue d'ensemble n'exclut pas la précision du détail. Il ne manque pas une cartouchière, pas un bouton de guêtre à cette immense armée. La minutie de la reconstitution et le souffle épique qui anime ces pages en font un roman très singulier qui a obtenu le prix Goncourt en 1997."Patrick Rambaud, La bataille (Livre de poche, 1999)"Les grands échecs napoléoniens l'inspirent ! Après La Bataille, qui relatait Essling (1809), l'une des premières défaites de l'Empereur que Balzac rêva (mais rêva seulement) de mettre en mots, Patrick Rambaud s'intéresse à la célèbre retraite de Russie (1812). Des centaines de milliers d'hommes périrent dans les déserts, les forêts, la boue et le froid du territoire russe. Certains y révélèrent leur courage, leur ténacité, d'autres leur lâcheté et leur vulnérabilité. Patrick Rambaud fait revivre ces hommes et ces femmes qui participèrent à la débâcle de la Grande Armée. Il souffle un tel vent de réalisme dans cette nouvelle épopée napoléonienne que le vœu de Balzac s'en trouve une fois de plus réalisé : "Le livre fermé, vous devez avoir tout vu intuitivement et vous rappeler la bataille comme si vous y aviez assisté." "Patrick Rambaud, Il neigeait (Livre de poche, 2002)" Après La Bataille, après il neigeait, voici le troisième volet de ma fin d'Empire. Je vous emmène cette fois en 1814. L'Europe envahit la France. Paris est assiégée et ses habitants voient apparaître des Cosaques entre les moulins de Montmartre. Replié à Fontainebleau, abandonné par ses maréchaux, Napoléon est bientôt obligé d'abdiquer. Il déprime, il cherche à se tuer, il se résout enfin à l'exil. Il traverse dangereusement la Provence et s'embarque sur un navire anglais pour son nouveau royaume, l'île d'Elbe, un rocher au large de la Toscane. Comment un homme qui a gouverné un continent va-t-il supporter de régenter une sous-préfecture ? Les quelques fidèles qui l'accompagnent ne brillent guère. Il est entouré d'espions et d'assassins, on vient le visiter de l'Europe entière comme un animal de zoo. Pour la première fois, et la seule de son existence, nous voyons l'Empereur de près. En France, ses anciens soldats se sentent humiliés par la monarchie revenue. Le soir, dans les casernes, ils trinquent à l'Absent. "Patrick Rambaud, L'Absent (Livre de poche, 2005)