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pureté

  • La Religion du poignard...

    Paru en 2009 aux éditions Galilée, La Religion du poignard est un court essai de Michel Onfray consacré à Charlotte Corday. Il fait de la jeune Normande, qui, en juillet 1793, par conviction politique, poignarde mortellement le sinistre Jean-Paul Marat, le symbole d'un républicanisme intransigeant capable d'aller jusqu'au tyrannicide... On notera que Pierre Drieu la Rochelle admirait lui aussi ce personnage et qu'il lui a consacré en 1939 une belle pièce de théâtre, intitulée sobrement Charlotte Corday, dans laquelle il mettait en scène l'éternelle débat sur la question des fins et des moyens en période révolutionnaire...

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    "Charlotte Corday incarne le refus d’une gauche de ressentiment qui jouit de l’occasion offerte par 1789 pour donner libre cours à sa haine, ses jalousies, ses envies. Elle qui a lu Plutarque et Corneille, son ancêtre, elle ne se contente pas de pérorer dans un temps où l’on parle beaucoup, souvent à tort et à travers : elle agit. Quel intérêt de lire et d’admirer les grands romains de la république si, dans ces circonstances historiques particulières, on ne se hisse pas à leur hauteur ? Elle dit clairement son républicanisme et son mépris de la faiblesse du Roi, elle affirme les idéaux des Lumières et se soucie comme d’une guigne des vertus chrétiennes, elle peste contre le dévoiement de l’esprit de 1789 dans le sang de la Terreur, elle est la véritable Amie du Peuple alors que Marat, emblématique homme du ressentiment, se sert de la Révolution française pour régler des comptes avec le monde qui ne lui a pas donné ce qu’il attendait : titres de noblesses, visibilité mondaine, argent, pouvoir, honneur, reconnaissance institutionnelle.
    Charlotte Corday incarne le tyrannicide, cher au cœur des amis de Plutarque. Elle incarne la morale et la vertu, la pureté et l’idéal dans un monde où triomphent le vice, l’immoralité, l’impureté, la haine. Son geste fonde la « religion du poignard », selon les mots de Michelet, une religion sans Dieu bien utile en nos temps déraisonnables de nihilisme triomphant."

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