Les éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier un roman de politique-fiction intitulé Article 36. Rédacteur en chef-adjoint du Parisien, Henri Vernet est aussi l'auteur de Frères ennemis (Calmann-Lévy, 2015), une enquête sur la violence en politique.
" 13 janvier 2020 à l’aube. Les chars Leclerc pénètrent dans Paris. À Marseille, des unités d’infanterie et des blindés légers quadrillent les quartiers nord en liaison avec la police et la gendarmerie.
Sur toutes les ondes et l’intégralité des réseaux sociaux, le président de la République décrète la mise en œuvre de l’article 36 de la Constitution : l’état de siège est proclamé sur tout le territoire. Les militaires prennent le contrôle du pays. Tout ce qui relève de la sécurité nationale relève désormais des généraux, qui ont la haute main sur les forces de l’ordre et mettent en place des tribunaux militaires. Le cours normal de la vie publique est aussitôt suspendu. Médias, syndicats, mondes enseignant et étudiant, corps intermédiaires civils et politiques, etc., sont comme gelés.
L’article 36, un dispositif oublié, hérité des régimes troublés du XIXe siècle, qui n’a jamais été mis en œuvre depuis la deuxième guerre mondiale… mais que tous les pouvoirs successifs ont tenu à garder dans notre Constitution en songeant qu’ils pourraient peut-être en avoir besoin un jour. Si le Président s’y est résolu, faisant appel au général Maxime Gerfaut qui vient de s’illustrer par une action humanitaire d’éclat en Syrie, c’est que le pays, frappé par une nouvelle vague d’attentats monstrueux, est en proie à de graves émeutes en banlieue et à des tentatives de sédition de groupes extrémistes.
Mais après un bref rétablissement de l’ordre républicain, la situation va vite échapper à tout contrôle politique. Le général Gerfaut veut aller plus loin… Le pays se coupe en deux, une partie de la population applaudit l’autre se révolte.
Pure fiction ? Oui bien sûr, ce livre est un thriller politique, pas un essai ni un document « vécu ». Mais il est le fruit d’une enquête patiente et rigoureuse, nourrie de témoignages et d’entretiens avec des responsables clés des armées, des services de renseignement, de la police et de la gendarmerie ; avec des juristes, des constitutionnalistes, des spécialistes de l’opinion publique, des femmes et des hommes politiques… Ce qui est raconté et décrit dans l’ouvrage est imaginaire, mais tout pourrait parfaitement arriver, et nous montrons comment. C’est tout l’enjeu de cette fiction « vraie ». "