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guy hermet

  • Nation et souveraineté...

    Le numéro 46 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, avec pour rédacteur en chef Thibaut Isabel, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée à la nation et à la souveraineté.

    Vous pouvez commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Krisis ou sur le site de la revue Eléments.

    Bonne lecture !

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    " Nous vivons à l’ère de la mondialisation. Les flux de communication n’ont jamais été aussi intenses. Nous échangeons sur les réseaux sociaux avec des Américains, des Brésiliens ou des Chinois, alors que, dans le même temps, nous ignorons parfois jusqu’au nom de notre voisin de palier. Le monde moderne rétrécit la distance qui nous sépare du lointain, tout en nous éloignant paradoxalement de notre prochain, c’est-à-dire de celui qui se trouve au sens propre « juste à côté de nous ». La modernité engendre des bienfaits indéniables, sans lesquels nous ne pourrions plus vivre : nous sommes heureux de voyager, de découvrir d’autres contrées avec une facilité inédite dans l’histoire. Mais la mondialisation implique un brouillage des repères. Tout évolue à un rythme frénétique. Autrefois, les hommes vivaient dans le même monde, de la première à la dernière heure de leur vie. Or, depuis un demi-siècle, notre paysage a été considérablement dépaysé. Nous sommes confrontés à des produits matériels et culturels venus des quatre coins du globe, comme les plats que nous mangeons, les films que nous regardons ou les vêtements que nous portons. Et nous voyons surgir à chaque décennie une véritable révolution technologique qui bouleverse la société : l’automobile, la télévision, le téléphone portable, l’Internet. Face à des changements aussi rapides, l’ici et l’ailleurs n’ont plus guère de signification. Les gens finissent par se demander qui ils sont, et d’où ils viennent. Cette situation explique la résurgence de l’idée nationale dans le discours politique. Devant l’infini de l’horizon, on cherche à renouer des racines. Reste à savoir sous quelle forme, et par quels moyens. "


    Au sommaire de Krisis n°46

    Éditorial

    Entretien avec Pierre Manent / Le sentiment national dans un monde en crise.

    Charles Taylor / Démocratie, nationalisme et exclusion.

    Thibault Isabel / Individualisme, nationalisme et identité à l’ère du village global.

    Entretien avec Dominique Schnapper / La république face aux problèmes d’intégration.

    Pierre-André Taguieff / Sous le « populisme » : le nationalisme.

    Entretien avec Pierre-André Taguieff / La révolte contre les élites ou la nouvelle vague populiste.

    Guy Hermet / Les voisinages incertains du populisme.

    Frédéric Dufoing / La doctrine de l’État fédéral et le déficit démocratique européen.

    Denis Collin / Faut-il enterrer l’État-nation ?

    Otto Bauer / Document : Le concept de nation (1907).

    David L’Épée / Nation et résistance aux empires : le cas helvétique.

    Louis Narot / Charles Maurras et le nationalisme intégral.

    Les auteurs du numéro

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  • Démocratie et autoritarisme...

    Les éditions du Cerf viennent de publier Démocratie et autoritarisme, un essai de Guy Hermet. Professeur de sciences politiques, Guy Hermet a étudié l'autoritarisme, le phénomène du populisme et celui de la crise de la démocratie. Il est l'auteur d'un essai historique intitulé Les populismes dans le monde (Fayard, 2001). On peut lire un entretien avec lui, consacré à l'histoire du populisme, dans le numéro 29 de la revue Krisis.

     

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    "Considérée comme le destin indépassable de l'humanité, la démocratie se trouve pourtant loin d'être une réalité pour la masse des habitants de la planète. Pour preuve, nous n'avons qu'à penser au défi terrifiant adressé aux démocraties par les totalitarismes communiste, fasciste et nazi. Il est pourtant rarement question d'une autre espèce de dictature, moins monstrueuse mais tout aussi étrangère à la démocratie, que furent et que sont toujours les gouvernements autoritaires modernes.

    Apparus au milieu du XIXe siècle avec le Second Empire de Napoléon III et le Reich du chancelier Bismarck — et toujours en vigueur aujourd'hui ou il y a peu d'années en Europe, en Amérique latine, en Asie ou dans le monde arabe —, ces autoritarismes ont obéi à un modèle propre. Ils ont retardé l'avènement de la démocratie tout en rivalisant avec elle, mais également en apportant, qu'on le veuille ou non, leur pierre à la modernité de nombreux pays. Certains gouvernements autoritaires ont en effet laissé parfois une trace positive non négligeable. En Allemagne, le semi-dictateur que fut le chancelier Bismarck inventa l'État providence imité ensuite dans toute l'Europe. Plus tard, le régime du général Franco fut à l'origine de la monarchie démocratique du roi Juan Carlos. De son côté, le Chili ne doit-il pas à la politique économique du général Pinochet sa réussite économique sans égale en Amérique latine ? Quant à la stupéfiante prospérité de Singapour, elle est sans conteste le fruit de la main de fer du président Lee Kuan Yew."

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