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emmanuel goût

  • Quelle Europe devrions-nous sauver ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Emmanuel Goût cueilli sur Geopragma et consacré aux gesticulations de la Commission européenne sur la question de la guerre en Ukraine et de la défense européenne. Emmanuel Goût est membre du Conseil d’Orientation Stratégique de Geopragma.

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    Quelle Europe devrions-nous sauver ?

    Le vendredi 28 février 2025 restera mémorable pour le déroulé de la rencontre entre le Président ukrainien ad intérim Zelensky et le Président américain Trump qui, rappelons-le aux virtuoses de la défense de la démocratie, a battu dans sa récente réélection des records de suffrages populaires. 

    Un autre évènement a aussi retenu mon attention par sa logique copier-coller, avec le monde d’Hollywood et de Taylor Swift mobilisés pathétiquement pour Kamala Harris, c’est la cérémonie des Césars. On y vit une Catherine Deneuve, de retour à cette cérémonie qu’elle a tant « snobée », avoir le besoin de dédier cette soirée à l’Ukraine… 

    On imagine en effet le désarroi d’une communauté dite « culturelle », de part et d’autre de l’Atlantique, perdre ses repères, depuis la chute du Président Biden (et de sa Vice-présidente), un Biden reconnu pourtant gâteux une intervention sur deux, pourfendeur de guerres toute sa vie durant, et demeurant néanmoins symbole du ralliement occidental ! 

    Malheureusement, il n’y a pas que cette communauté « culturelle » qui vocifère, car aux cotés de celle-ci, tous nos leaders politiques n’ont pas manqué d’exprimer leur soutien à Zelensky, se disant choqués, leurs déclarations faisant écho aux aboiements désespérés de nos médias mainstream.

    Face à une telle avalanche d’avis en tout genre, sur les dynamiques du monde et de la géopolitique, je finis par penser, en les écoutant, à mon barbier qui sans aucun doute peut me confier ses propres commentaires sur le monde mais dont, honnêtement et sans lui manquer de respect, je limite ma reconnaissance à ses compétences professionnelles qui m’ont amené à franchir son pas de porte. J’applique la même sentence aux artistes. Ils pourraient nous économiser des prises de position aussi prévisibles que superficielles, sans pour autant renoncer bien entendu au cinéma engagé : ma conscience politique doit sûrement encore beaucoup, à titre d’exemple, à Costa Gavras et son « Z » ou à Apocalypse Now de Coppola. 

    Mais que dire alors desdits experts et des journalistes ?

    Aux origines du mal, il faut sûrement pouvoir dénoncer l’aveuglement de deux professions en particulier : les journalistes et les diplomates. Ils assument, sans prendre le moindre recul, des conclusions manichéennes, conditionnées par une communication « tweetérisée ».

    Ils deviennent la matrice des politiques ou des analystes en tout genre, de tout niveau, ceux-là même qui refusent tout débat contradictoire, et dont les compétences improvisées ne peuvent prétendre à la moindre autorité. 

    Un peu comme si demain votre serviteur voulait se projeter conseiller pour la constitution de l’équipe de France…

    Aux origines du mal repose cette totale incapacité à ne pas savoir écrire, à ne pas savoir raisonner sans partir d’une conclusion apriori. Un tel obscurantisme se voit tristement consolider par un refus systématique de débattre avec les opinions différentes. 

    La formation des décideurs résulte par conséquent exclusivement de ces a priori

    En ce qui concerne les journalistes en particulier, ce comportement partisan remonte sûrement en grande partie au moment où la rédaction d’une information finit par se fondre avec l’éditorial :

    La présentation d’une information et d’interprétations enrichies par des recherches et vérifications les concernant devrait constituer deux moments distincts de l’écriture, en mesure d’offrir aux lecteurs une véritable stimulation à la réflexion. 

    Il en va de même pour les diplomates qui ont depuis trop longtemps abandonné les conseils qui ressortent des « portraits de diplomates qui ont changé le monde », dirigés par Hubert Védrine et que sont la curiosité et l’écoute

    Dans ce nouvel environnement géopolitique, l’Europe de la Commission, prolongeant les déclarations de nos politiques, refuse toute remise en cause, tout « mea culpa », gesticule, renouvelle son soutien indéfectible à l’Ukraine quitte à y risquer plus de morts et un élargissement du conflit, tire à boulets rouges sur le président de cette Amérique dont nous sommes vassaux affirmés depuis des décennies, et revendique même un nouveau leadership pour le « monde libre », dixit Madame Kallas. On croit rêver, c’est un cauchemar.

    L’Europe, que la Commission dirige, a en trois ans rendu nos foyers et nos entreprises dépendants énergétiques des USA – aujourd’hui les vrais gagnants – et de l’Algérie par exemple depuis l’abandon des fournitures énergétiques en provenance de Russie, sans oublier le surcoût que cette politique comporte : je vous renvoie à votre dernière facture.

    Cette nouvelle dépendance énergétique vient compléter la dépendance de nos économies à l’économie américaine – en particulier l’Allemagne -. Mais aussi, alors que nos politiques européens font un credo de la nécessité d’une défense européenne, faut-il ne pas négliger notre dépendance technologique globale aux USA puisque 50 %, pas moins, de nos équipements militaires dépendent directement ou indirectement des USA avec tout ce que cela comporte et que d’un point de vue pratique, à titre d’exemple, sur le front ukrainien, sans les réseaux satellitaires américains et leurs radars, nous nous retrouverions fort démunis, pour ne pas dire impuissants.

    Pour compléter le tout, nos eurocrates, à commencer par Mario Draghi, poussent à un endettement européen pour financer cette hypothétique défense européenne indépendante. Compte-tenu de ce qui précède, elle ne nécessiterait pas moins de 30 ans pour sa mise en place, privée de toute dépendance… Ce financement nécessaire de 800 milliards, décrit et promu entre autres par Draghi, reposerait sur un endettement européen (comme celui pour le Covid qui a tristement ouvert la brèche). Qui dit endettement dit impôt européen à venir ; M. Draghi est italien, pays qui pratique traditionnellement la culture du plus de dettes et de plus d’impôts !

    Sans compter enfin le contexte et la précipitation dans lequel se développe l’idée d’une défense européenne, celui d’une paranoïa maladive qui verrait la Russie vouloir s’en prendre à l’Europe. C’est ignorer l’histoire et la réalité.

    Tristes fondamentaux d’une Europe de la Commission que nous avons le devoir de combattre et d’empêcher nous conduire à un nouveau conflit mondial.

    Dans cette « illogisme destructeur », nous devons dénoncer et tenter de stopper les va-t-en guerres, les va-t-en impôts, les va-t-en règlements de l’information, les Van der Leyen, Kallas, Draghi, Macron.

    C’est servir une Europe qui pourrait sinon paradoxalement éclater. 

    Les européens doivent pouvoir prendre le dessus sur les européistes.

    L’Allemagne n’économise pas depuis les dernières élections, par la voix du leader de CDU Merz, des revendications et surenchères européennes. Elle oublie, comme sa maison mère l’Europe, qu’elle s’est générée depuis le conflit aux portes de l’Europe une nouvelle dépendance, une profonde dépendance énergétique aux USA qui s’additionne à sa dépendance économique qui résulte des déséquilibres des échanges bilatéraux. L’Allemagne parle d’une Europe plus européenne désormais… mais elle finira par se réconcilier avec son Est géopolitique aux dépends de la France, même si l’Angleterre fera tout pour entretenir, comme par traditions millénaires la permanence du conflit qu’elle favorise – comme au printemps 2022 faisant sauter l’accord de paix -, contribuant ainsi à l’affaiblissement de l’Europe continentale.

    Puis il y a toute une série de pays, Hongrie, Slovaquie…, qui ne voudront plus subir la politique de chantage qu’imposent ces prétendus illuminés de démocratie de la Commission pour les garder dans le giron des politiques de sanctions européennes à la Russie.

    Enfin il y a ceux, comme la Pologne qui parieront toujours plus sur les américains que sur l’Europe ou comme le Danemark qui doit protéger ou négocier son Groenland…

    Le monde est en totale ébullition. L’Histoire pluri-millénaire enseigne qu’il n’y a rien d’irrévocable et que les a priori ne sont que des manquements à l’intelligence.

    Il ne faut pas sauver cette Europe mais il y a urgence à penser l’Europe différemment, urgence à sauver une autre Europe. 

    Il y a ceux qui veulent le retour aux Nations souveraines, ceux qui veulent reparcourir l’idée de l’Europe des Nations ou ceux qui voudraient un leadership européen plus éclairé, indépendant et capable d’interagir tant à l’ouest qu’à l’est, forte d’une vocation « civilisationnelle » qui, aux côtés d’autres civilisations du monde, fait la richesse de notre terre et de sa diversité.

    Confrontés à cette effervescence géopolitique, toujours sujette à retour de flammes, n’oublions jamais que quel que soit le Président américain, démocrate ou républicain, gâteux ou illuminé, ce sera toujours America first ! Et les russes le savent. 

    Emmanuel Goût (Geopragma, 3 mars 2025)

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  • Ukraine : désescalade, quel agenda ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Emmanuel Goût cueilli sur Geopragma et consacré aux tensions ukraino-russes, attisées par l'OTAN. Emmanuel Goût, membre du Comité d’orientation stratégique de Geopragma.

     

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    Ukraine : désescalade, quel agenda ?

             Récemment, le groupe Normandie [1] a convenu d’une énième reprise des réunions quadri-latérales et conclut une nouvelle fois au bien-fondé des accords de Minsk tandis que certains leaders européens, à commencer par le Président français Emmanuel Macron en charge de la présidence européenne, invitent à la désescalade. Alors que dans le même temps, son ministre des Affaires Étrangères chausse déjà les bottes aux pieds – au moins ceux de nos enfants prêts à être déployés à l’est sous le drapeau Otanien – avant de se rendre en Ukraine. 

          Il convient par conséquent de s’interroger sur le sens à donner à une telle volonté affichée de désescalade et pour cela revenir aux sources de l’escalade.  

          Il y a ce terrible mal entendu sur l’accord tacite qui aurait eu lieu au début des années 90, entre Américains et Russes, sur le gel des positions de l’OTAN en deçà des pays de l’Europe centrale et de l’est. Chacun des deux protagonistes alimente sa propre version. 

          Il y a une Ukraine, rendue indépendante pour la première fois de son histoire en 1991, tiraillée entre un réflexe anti soviétique qui n’hésita pas de se faire complice de l’Allemagne nazie, et une tradition historique qui la place aux origines de la Russie et dans laquelle une partie de la population se retrouve, en particulier à l’est de son territoire.

          Il y a cette même Ukraine qui n’a pas su se libérer d’une oligarchie corrompue toute tendance confondue et qui voit dans Nord Stream 2, le gazoduc qui contourne l’Ukraine, les conditions de la fin d’une rente milliardaire.

          Il y a la Russie de Poutine qui n’a pas su en son temps trouver le leader ukrainien en mesure de redistribuer les richesses et créer ainsi les antidotes aux révolutions de couleur, plus ou moins entretenues par l’étranger. C’est ainsi que les révolutions ont pu trouver un milieu favorable dans ce pays gangrené par la corruption, sans pour autant y mettre fin

          Il y a ce que j’ai pu enfin souvent rappeler, cette incapacité à penser différemment le monde post-chute du mur de Berlin en 1989. La confrontation de deux mondes idéologiques qui voulaient s’exporter prenait alors fin en consacrant la victoire du capitalisme libéral des États-Unis. Ces derniers ont poursuivi et consolider leur dessin d’exporter leur modèle sous le couvert de mots aussi enchanteurs que souvent illusoires : liberté, démocratie… Les Russes, qui avaient opté pour une économie de type capitaliste, à la suite d’une transition particulièrement difficile dans les années 90, n’avaient plus aucun modèle idéologique à exporter et devaient se concentrer sur la reconstruction d’une crédibilité internationale, sur de nouvelles bases, sans aucune veine idéologique. C’est sans nul doute un important résultat obtenu ces 20 dernières années.

          Il aura suffi de manœuvres russes sur son propre territoire pour mettre en crise l’occident. Un grand média américain, encore très récemment, s’interrogeait sur la réaction des USA si les Chinois s’installaient au Mexique : nul doute sur la réaction américaine. Mais il n’y eut pas que des manœuvres militaires : s’en suivit, en effet, des exigences sur le positionnement de l’OTAN en Europe de l’Est et surtout au sujet de la possible adhésion de l’Ukraine à l’OTAN : la fameuse ligne rouge.

          Depuis le monde, surtout l’occident, s’enflamme virtuellement.

          Il est important à ce stade, et pour mieux tenter d’interpréter une possible « désescalade », de comparer les deux dynamiques de la surenchère verbale. Pour cela, il faut comprendre la différence fondamentale entre la Russie, son leader et les USA, la France, etc. et leurs leaders respectifs : il en va du rapport théorique et pratique entre l’action politique et la communication. Depuis plusieurs décennies, en Europe, en Occident en général, la communication a pris le pas sur l’action politique dont elle finit par conditionner les orientations, les directions, alors que la communication devrait exclusivement rester sujette de l’action. Dernier exemple en date, le voyage en plein « partygate » du Premier ministre  britannique en Ukraine.

          Il s’agit ici d’une réflexion fondamentale et d’une différence existentielle avec la Russie, où l’action pensée reste au cœur, à la base des stratégies et la communication – quand elle existe – au service de celles-ci. C’est une réflexion sociétale qu’il conviendrait de développer car cette inversion du rapport action-communication vient conditionner et troubler notre quotidien dans tous les domaines.

          Les leaders américains raisonnent désormais exclusivement en fonction de leur popularité et donc de leur opinion publique ; les leaders européens font de même. À ce propos, il convient de revenir sur une anecdote mise en lumière dans la récente et remarquable étude de Breznev par Susanna Shattenberg, qui raconte qu’une délégation soviétique se rendit aux USA pour rencontrer des homologues du Congrès américains pour discuter l’impact du cas Sakharov. En résumé, la délégation américaine précisa sans détour aux Soviétiques que la seule préoccupation américaine était celle de leur opinion publique ; le chef de la délégation américaine n’était autre que le jeune Joe Biden.

          En Occident, la crise dite ukrainienne donne lieu à une surenchère médiatique, souvent calculée, afin d’esquiver des questions ou problématiques internes qui viennent s’additionner à une tension internationale évidente et croissante. Cette tension internationale vient de franchir une nouvelle étape, la Chine offrant un soutien non déguisé à la Russie qui ne pourra que se consolider à l’occasion de la visite du Président russe en Chine le prochain 4 février, à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver, boycottés politiquement par une partie de l’Occident.

          Il ne manquerait plus que la Chine aligne ses navires face à Taiwan pour déstabiliser le monde et ouvrir un possible nouveau front.

          Côté russe, Poutine s’affiche, face à cette hystérie environnante, comme un leader au sang-froid, peut-être cynique, loin d’un leadership twitterisé. Poutine ne twitte pas. Comment peut-on penser que la diplomatie et la politique puisse se twitter, alors qu’une telle pratique des réseaux sociaux constitue une évidente violation de la valeur « temps ».

          La première désescalade ne passerait-elle donc pas d’abord par une chute de l’adrénaline médiatique du coté Occidental ? Il faut raison garder.

          Cette considération reste cependant « objectivement subjective ». Pas sûr, par conséquent, que cette voie puisse conduire au début d’une désescalade. Cette dernière ne peut advenir que si des hypothèses de solutions sont imaginées. C’est dans cette perspective qu’il convient de s’exercer à mettre sur la table les données du problème, distinguer le négociable de ce qui ne l’est pas, penser des compromis là où le bon sens peut encore se faire valoir, en surmontant des réflexes historiques qui trop souvent font obstacle à une évolution aussi pacifique qu’encadrée dans un monde de plus en plus multipolaire.

          Laissons tomber les lignes, les révolutions émotives de couleur pour revenir à la réalité des cartes. S’il y a bien deux aspects sur lesquels personne ne fera marche arrière, c’est d’une part la présence de l’OTAN en Europe de l’Est et d’autre part la Crimée russe. Il serait inutile de se fourvoyer et de penser une quelconque variation de cette géographie militaire et politique, aussi conviendrait-il aux parties de légitimer ces deux situations et de mettre fin réciproquement à tout ce qu’elles impliquent, comme par exemple les sanctions. 

          À ce stade, l’OTAN renoncerait de son côté à « toute nouvelle acquisition » à commencer par l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie. Quant à la Russie, elle pourrait entamer des négociations sur l’Ossétie et la Transnistrie. Ce nouvel environnement géopolitique rentrerait dans le cadre de la définition d’un accord sécuritaire global entre l’Union européenne – si elle se donne les moyens d’une politique indépendante – et la Russie. 

          Pour en venir à l’Ukraine qui est certainement au cœur d’un jeu qui la dépasse, elle trouverait dans cet accord sécuritaire sa garantie conditionnée à sa neutralité politique entre la Russie et l’Europe. L’Ukraine pourrait se donner une dimension fédérale pour consentir à ses différentes identités régionales et assurer un quotidien plus équilibré, loin des tensions entretenues ces dernières années.

          La désescalade n’a de sens que si elle est accompagnée de courage, d’une méthode comportementale, et de possibles solutions temporelles et stratégiques – parfois difficile à assumer – mais au service de la sécurité du monde dans lequel nous vivons. 

          Pour penser le monde, il nous faut des leaders qui redeviennent maîtres de leur agenda et de leur vision. À ce sujet, De Gaulle exprimait clairement son idée d’une Europe équilibrée possible de « l’Atlantique à l’Oural » en affirmant qu’une telle Europe « décidera du destin du monde». 

          Nous avons tout à gagner à pousser cette formule jusqu’à Vladivostok, et ainsi éviter un monde qui se dessinerait de Moscou à Pékin.

          Autrement, l’escalade risquera de nous ramener nos enfants drapés au milieu de l’esplanade des Invalides au prix d’une guerre inutile et évitable… En sommes-nous prêts ? 

    Emmanuel Goût (Geopragma, 1er février 2022)

     

    Note :

    [1] Après le déclenchement du conflit du Donbass, l'Allemagne et la France se sont réunis avec la Russie et l'Ukraine en Normandie à l'occasion de la commémoration du 6 juin 2014. Depuis, des négociations au sujet de l'Ukraine ont lieu occasionnellement sous ce format.

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