Les frères Saint-Vincent, fondateurs d'un réseau de clubs dédiés à l'apprentissage des techniques de combat rapproché, ont théorisé la figure du philosophe-voyou qui "réconcilie l'être de l'homme à travers le muscle et la pensée". Ils ont développé leurs idées dans le manifeste du philosophe voyou, publié aux éditions l'Harmattan en 2007.
"Ce texte s'origine dans le désir de rendre la philosophie populaire. Populaire parce qu'elle touche à de vraies questions. L'amour, la mort, le désir, le politique, l'éducation, le sexe. Ou le suicide. Et non à des interrogations pour spécialistes, luxueuses, spécieuses, universitaires. Populaire aussi parce qu'il s'agit de «mettre la philosophie dans la rue», selon l'expression des auteurs. Pas la rue des politiciens. Mais celle de ceux qui y vivent, qui y sont, tous les jours, à toutes heures ; la rue de cette population urbaine condamnée à oeuvrer pour sauver sa peau, à besogner pour se procurer une âme. La rue du malfrat.
D'où la création d'une nouvelle figure, opposée à ce nihilisme pérenne et chronique. Celle du philosophe-voyou. Figure de l'oxymore, capable seule d'obvier à cette situation.
Alliage entre deux figures de l'opposition : le philosophe pour l'abstrait, et le voyou pour le sensible. Synthèse soumettant la thèse suivante aux lecteurs : le mal n'est pas mauvais, il permet même d'atteindre la vertu.
Afin de projeter ces concepts sur la scène humaine, il fallait donc une forme sanguine, du premier degré. Un style polémique et sincère. De l'attaque et de l'offense. Il fallait un pamphlet. Pour introduire ainsi le combat en philosophie en même temps que la philosophie dans le monde de la cogne.
Voici le philosophe-voyou - disciple renégat de Michel Onfray et de l'hédonisme - qui vous propose un art de vivre le quotidien dans le plaisir et la souffrance, pour le meilleur et pour le pire."
On peut retrouver
les frères Saint-Vincent sur le
blog du philosophe-voyou. On peut y lire, notamment, quelques maximes intempestives :
" Etre “philosophe-voyou”, c’est concevoir le monde d’une manière unique : le sang abreuvant les neurones.
Le cerveau comme muscle. La sueur comme vapeur de l’esprit.
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Pour être « philosophe » et « voyou » tout ensemble, il te suffit d’agir d’après tes pensées et de penser suivant tes actes.
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Quant tu as donné trop de temps aux livres et que ton corps t’insulte, brûles-en quelques uns. Surtout ceux que tu prises par-dessus tout.
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Suis chacun de ces préceptes comme les aiguilles d’une boussole. Car le monde n’est qu’un lieu sans repères. Une forêt de la Raison, remplie de chemins qui ne mènent nulle part.
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Les ancêtres du philosophe-voyou : Xénophon et Diogène de Sinope, Démocrite et Sénèque, Lucrèce et Chrysippe, Néron et Al Capone, Antisthène et Arsène Lupin.
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Le père du philosophe-voyou : le Socrate de Potidée. Spadassin, l´épée à la main.
Le Socrate qui tranchait des gorges.
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La philosophie-voyou : c’est l’hédonisme onfrayien, plus la violence et le sang.
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Fight Club, The Godfather, Heat, Collatéral, autant de manuels modernes pour apprendre à vivre. Avant on échangeait avec Socrate au coin de la rue. Maintenant, on écoute le celluloïd. Pédagogie de masse pour le philosophe-voyou.