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arnaud benedetti

  • Chaos !...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un livre d'entretien de Stéphane Rozès avec Arnaud Benedetti intitulé Chaos - Essai sur les imaginaires des peuples. Ancien directeur général de l'institut CSA, politologue, Stéphane Rozès est maître de conférences à Sciences-Po Paris depuis trois décennies et a également enseigné à HEC.

     

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    " Qu'est-il arrivé à la France ? Pourquoi son décrochage, sa dépression ? Allons-nous basculer dans le chaos ? Comment le comprendre, comment le prévenir ? Convoquant les puissances de l'imaginaire, l'influent politologue et spécialiste de l'opinion Stéphane Rozès livre, comme jamais, son diagnostic sur l'état du pays.

    Aiguillonné par son confrère Arnaud Benedetti, il procède à un tour d'horizon complet des génies des civilisations et des imaginaires des peuples, frappés de plein fouet par une globalisation néolibérale qui porte en elle la menace d'une régression décivilisatrice.
    Témoin de la vie publique, Stéphane Rozès en appelle à l'histoire longue mais aussi à ses expériences de sondeur des mentalités et de conseiller des gouvernants, livrant ici leurs confidences et leurs confessions. Il formalise, surtout, une grille de lecture " imaginariste " globale, seule capable de saisir pleinement le réel et d'offrir les clés pour répondre aux défis auxquels nous ferons face demain. Plus que jamais, s'ils veulent éviter le chaos et s'approprier à nouveau le cours des choses, les peuples devront lutter pour redevenir maîtres de leur destin.
    Un essai lucide, lumineux, implacable. "

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  • Le grand malaise du pouvoir...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai d'Arnaud Benedetti intitulé Comment sont morts les politiques ? - Le grand malaise du pouvoir. Rédacteur en chef de La Revue politique et parlementaire, Arnaud Benedetti est également professeur associé à Sorbonne Université, ainsi qu'aux Hautes études internationales et politiques.

     

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    La politique n'est plus ce qu'elle était. Impuissante et déclassée...

    Il était une fois un pays, la France, qu'avait fait la politique et qui était fait pour la politique. Il en était la terre de toutes les conceptions, raisons et déraisons, passions et pondérations. Ce temps n'est plus.
    Pourquoi assistons-nous au dépérissement de la politique ? Pourquoi n'assume-t-elle plus et ne protège-t-elle plus ni le peuple et les libertés, ni la nation et les citoyens ? Pourquoi ne résiste-t-elle pas à l'emprise de la globalisation, de l'individualisme et de la technique ? Comment cède-t-elle à la mainmise de la communication, du ritualisme et de l'expertise ? Comment abdique-t-elle son devoir de décision face aux opinions instantanées et volatiles ? Et comment les trois derniers quinquennats ont-ils accéléré le mouvement ?
    C'est en mémorialiste impartial et en observateur capital qu'Arnaud Benedetti éclaire ici l'étrange défaite des politiques qui apparaissent déclassés, décrédibilisés, discrédités. En historien qu'il dévoile ce théâtre d'ombres. En chroniqueur qu'il décrypte ses simulacres. En contradicteur qu'il détaille son abyssal bilan qui cumule fractures sociales, désinvestissements civiques, replis communautaires. Et en penseur qu'il nous interroge sur la fragilité de la démocratie.
    Voici, en forme de coup de poing, un appel au réveil. 

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  • Les snipers de la semaine... (216)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Figaro Vox, Arnaud Benedetti allume Marlène Schiappa, symbole de la déliquescence de la politique...

    «Marlène Schiappa est le symbole de la société du divertissement»

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    - sur Hashtable, H16 dézingue les déclarations de Macron sur la sécurité...

    La sécurité selon Macron : un désir de vie paisible…

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  • Macron, président de la société liquide...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Arnaud Benedetti, cueilli sur Causeur et consacré au style de la présidence Macron... Arnaud Benedetti est professeur associé à la Sorbonne et directeur de la communication à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

     

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    Macron, président de la société liquide

    Les urnes législatives ont parlé. Selon toute vraisemblance et sauf surprise, le président de la République disposera d’une majorité confortablement absolue à l’Assemblée.

    Un monde jeune et bienveillant

    Ce nouveau monde qui surgit sur les bancs du vieil hémicycle sera jeune, bien sûr ; et aussi bienveillant, c’est-à-dire sympa! Et puis optimiste, débarrassé des vieilleries qui encombrent nos esprits depuis des lustres – la droite, la gauche, les clivages, et ce je-ne-sais-quoi qui, à force de protéger, nécrose l’irrépressible envie d’initier, de créer, de développer… Il sera aussi souriant, de ce sourire sur commande, presque obligatoire pour saluer l’heureuse société qui, forcément, vient. Il sera enfin fluide, interactif, admiratif, un peu béat, souvent communicant, toujours inclusif.

    Ainsi va le macronisme, cette injonction à être heureux, à croire au présent, au bonheur – un bonheur économique essentiellement, où il y a peu de place pour l’interrogation existentielle, métaphysique et même… historique. Le macronisme aspire par tous les pores de sa peau idéologique les particules de l’immédiateté mondialiste, high-tech, hyper connectée, sociétale. Il en est d’abord le produit ; il n’est même pas constructiviste car le constructivisme, d’essence socialiste, suppose un volontarisme. Le macronisme prend littéralement ce que le grand poète Francis Ponge appelait « le parti pris des choses ».

    Tout surfe sur la vague post-moderne

    Rien de ce que la société sophistiquée des grandes mégalopoles occidentalisées génère ne lui est étranger ; bien au contraire il en épouse toutes les formes avec une gourmandise à peine dissimulée. Le macronisme est l’avatar politique d’une société qui ne se refuse rien, qui ne se pose aucune limite… Tout y surfe sur la vague post-moderne. Le mouvement en est le ressort comme si le nouveau monde s’opposait à l’ancien par une indétermination ontologique de toutes les formes, bien établies elles, qui nous ont précédées : du genre au statut professionnel, de l’identité aux valeurs, tout est relatif, transitoire, précaire évidemment, en transformation perpétuelle. Tout glisse en quelque sorte. Le macronisme est la première traduction politique de cette « société liquide » prophétisée par le sociologue Zygmunt Bauman. La macronisation est d’abord une dépolitisation des anciennes offres politiques ; elle reconvertit par une agrégation de contenus et de personnels les vieilles lignées pour les aspirer dans une version New Age du « catch all party », le parti attrape-tout que nos sciences politiques d’hier enseignaient aux jeunes apprentis politologues… Mais à la différence de cette grande figure des classifications de la sociologie partisane, La République en Marche ne synthétise pas les contradictions.

    Clins d’oeil à Terra Nova

    Elle les absorbe sans souci avéré de cohérence doctrinale. Elle prolifère par captation sans effort systématique de rationalisation ; elle additionne sans travailler forcément à l’interopérabilité des sensibilités. Le « en même temps », formule culte de la novlangue du jeune pouvoir, concentre sémantiquement bien des ambivalences de la formation majoritaire. Il en stocke même toutes les bombes à retardement lorsqu’adviendra, à l’issue de cette récréation électorale, le temps d’exercer effectivement les responsabilités. Au demeurant, cette organisation n’est pas un parti, mais un… mouvement. Ce qui suppose qu’elle est mue par une force motrice dont les ressorts sont des mégas faits de structure : l’immigration dont la traduction politique s’incarne dans l’éloge de la diversité, la mondialisation dont l’horizon institutionnel s’objective dans le fédéralisme européen, la financiarisation de l’économie dont l’ubérisation est le modèle. Les soubassements du macronisme s’adossent ainsi, non pas à une conception volontariste de l’organisation de la cité, mais à une soumission à quelques grandes tectoniques déstructurantes… Lovée dans l’élan de ces anomies macro-historiques, l’habileté macronienne consiste en infra à flairer des sensibilités kaléidoscopiques, à saisir des humeurs souvent contradictoires : le désir de renouvellement et les préoccupations conservatrices des élites, la soif de moralisation et le ressentiment de vieux acteurs politiques en quête d’un ultime rôle en fin de partie, le respect du classicisme qu’illustre sa communication inaugurale et des clins d’œil appuyés à la déconstruction « terra noviste »…

    …sur fond de vieilles recettes

    La République en Marche se nourrit de ces oxymores, refusant de choisir entre eux, les portant par une com’ toute dédiée à l’image mais économe en paroles et soucieuse de mots hyper-contrôlés. Macron donne à voir pour mieux inhiber notre capacité critique. Il sature par la profusion séquentielle de scènes bien léchées, esthétiques, nombreuses un espace médiatique souvent complaisant, un espace public sidéré par une maîtrise de la com’ qui tranche avec la spontanéité revendiquée mais maladroite de ses deux derniers prédécesseurs… Macron assure, donc rassure, dans un exercice qui relève de l’ordre de la représentation du pouvoir, du statut présidentiel. Sa démarche lente, ses choix scéniques et iconographiques nous racontent une histoire qui laisse ainsi pour le moment hors-champ le cortège d’ambiguïtés et de non-dits dont il est le produit. Son astuce est d’articuler une com’ qui tient tout à la fois du marketing et de la propagande, sorte d’hybride dont l’objectif consiste à nous faire accepter, « à l’insu de notre plein gré » , une certaine conception d’une société tout acquise aux oligarchies…

    Le jeune Macron n’invente rien, contrairement aux propos admiratifs de ses hagiographes. Il reproduit avec malice les vieilles recettes d’un des pères fondateurs et théoricien des relations publiques, Edward Bernays, qui voici plus de 80 ans considérait que « la fabrique du consentement » était l’objectif des communicants pour légitimer le pouvoir exclusif des élites. Rien de nouveau sous le soleil…

    Arnaud Benedetti (Causeur, 12 juin 2017)

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