Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

christiane taubira - Page 2

  • Halte à la culpabilisation à sens unique !...

    Assignation en justice de la Caisse des dépôts et consignations par le Conseil représentatif des associations noires pour complicité de crime contre l'humanité, déclaration de Christiane Taubira en faveur de compensations foncières pour les descendants d'esclaves, reconnaissance par François Hollande d'une dette de la France envers l'Afrique... La journée de commémoration de l'esclavage a apporté son lot de déclarations grotesques et affligeantes, comme l'avait prévu Bernard Lugan, dans un texte publié sur son blog et que nous reproduisons ci-dessous... 


    Taubira traite.jpg

     

    Le 10 mai, avec la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions », c’est encore un anniversaire de culpabilisation à sens unique qui est célébré

    Sous la présidence de Jacques Chirac les députés votèrent à l’unanimité, (donc tous les élus de « droite »), et en première lecture, la loi dite « Taubira ».  Définitivement adoptée le 10 mai 2001, cette loi qualifie de « crime contre l’humanité » la seule traite esclavagiste européenne. Christiane Taubira a insolitement précisé que sa loi passe sous silence la traite arabo-musulmane[1] afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006).
    Et pourtant, au XIXe siècle, l’abolition décidée par les Européens ne concerna pas les Arabo-musulmans. Depuis la Libye, au nord, ou depuis Zanzibar, à l’est, des caravanes organisées militairement continuèrent en effet à dévaster des régions entières de l’Afrique noire. Au XIXe siècle, au centre comme à l’Est du continent, les réseaux esclavagistes musulmans étaient en pleine extension ; la documentation abonde les concernant.
    Dans la région sahélienne, de la boucle du Niger au Tchad, les esclavagistes puisaient dans le « vivier humain » du bilad al Sudan, Bambara, Sénoufo et Sara étant leurs principales victimes.
    Dans la région du Haut Nil, l’actuel Sud Soudan, Dinka, Nuer et Chillouk étaient pourchassés, les femmes pour leur beauté et les jeunes garçons pour être « transformés » en eunuques gardiens des harem.  
    Dans l’Est de l’Afrique, les esclavagistes zanzibarites ravageaient les actuels Etats de Tanzanie, d’Ouganda, de RDC, de Zambie ainsi que tout le Nord du Mozambique. Tirant l’essentiel de ses revenus de la vente des esclaves, le sultan de Zanzibar avait constitué un corps de fonctionnaires chargé de tenir un compte  précis du nombre de captifs débarqués sur son île. Grâce aux registres des perceptions douanières, nous savons ainsi qu’entre 1830 et 1873, environ 700 000 esclaves furent vendus sur le seul marché de Zanzibar. Ces chiffres ne valent cependant que pour le commerce officiel du sultanat et ils ne tiennent pas compte de la contrebande.
    Ce fut l’administration coloniale qui mit un terme à ces odieuses pratiques. Certaines ethnies ne survécurent alors que parce que la colonisation sépara victimes et razzieurs, comme au Mali, comme au Niger, comme au Tchad, comme en Centrafrique, comme au Nigeria, comme en RDC, comme en Tanzanie, comme en Ouganda, comme au Soudan, comme au Malawi, comme au Mozambique etc... Ce furent les Européens qui firent fermer le marché de Zanzibar en 1873. Ce furent également eux qui, à partir de 1890, obligèrent les autorités égyptiennes à interdire aux 78 marchands d’esclaves du Caire et aux 73 d’Alexandrie de cesser cette activité[2]. 
    En 2005, Jacques Chirac décida que le 10 mai, jour de l’adoption de la loi Taubira, serait désormais célébrée la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Rompant avec une sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient toujours choisies pour célébrer les évènements historiques, le président de la République faisait ainsi d’une date du présent un jour de commémoration d’évènements du passé…
    Et pourtant, le 27 avril, date anniversaire  de l’abolition de l’esclavage en France (27 avril 1848) était la date idéale qui aurait permis de célébrer cette « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » dans un climat d’unanimisme national. Jacques Chirac a préféré une date clivante.
    Tout cela n’est cependant qu’un début car les  groupes de pression constituant le noyau électoral de François Hollande, modernes Minotaures à l’insatiable appétit, réclament maintenant des « réparations » sonnantes et trébuchantes. Comme les caisses de l’Etat sont vides, notre « pauvre » président ne va donc pouvoir nourrir ses électeurs que de paroles. Il faudra donc qu’elles soient roboratives. C’est pourquoi nous pouvons nous attendre à de nouvelles rafales de déclarations et de mesures symboliques de repentance.
    Voilà comment le totalitarisme se met en place et comment, lentement mais sûrement, nos « élites » gouvernantes, totalement coupées du « pays réel » se préparent des lendemains difficiles. Notamment parce que Madame Taubira dont les condamnations sont sélectives, ignore probablement, et les Romains l’avaient appris à leurs dépens, que  chez les Gaulois « la patience dont on abuse se change en fureur ».
    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 2 mai 2013)
    Lien permanent Catégories : Décryptage 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (60)

    Nero.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Justice au singulier, Philippe Bilger se paie Christiane Taubira, la médiocre Garde des Sceaux, dont les insuffisances commencent même à être critiquée dans la presse de gauche...

    Christiane Taubira invente l'action verbale

    Taubira.jpg

    - sur Valeurs actuelles, Arnaud Folch dézingue un François Hollande « sans prise sur les événements » et qui  n'est manifestement pas à sa place à l'Elysée...

    Le président catastrophe

    Hollande 5.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (58)

    IRA résistance.jpg

    Au sommaire cette semaine : 

    - sur le Figaro, on peut observer les tirs de Marcela Iacub sur Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair

    Anne Sinclair m'a dit : « Il n'y a pas de mal à se faire sucer par une femme de ménage »

    porcs copulation.jpg

     - sur Justice au singulier, Philippe Bilger allume Christiane Taubira, Nicole Maestracci et  la conférence de consensus sur la récidive

    Christiane Taubira : un non-consensus sur la récidive

    dominique strauss-kahn,anne sinclair,marcela iacub,dsk


    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • De l'autisme judiciaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à l'étrange politique pénale mise en oeuvre par la minstre de la justice, Christiane Taubira, et ses affidés...

     

    taubira-assemblée.jpg

     

    De l'autisme judiciaire

    Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

    Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

    Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

    Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

    Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

    L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

    Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

    Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

    La preuve ? Voici, pour les dernières se maines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

    Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Où mène la naïveté ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à la naïveté dont fait preuve le gouvernement socialiste sur les question de sécurité...

     

    Culture de l'excuse.jpg

     

    Où mène la naïveté

    Le drame des socialistes, c’est leur idéalisme. Et cela ne date pas d’hier ! Entre 1934 et 1935, Léon Blum écrit, dans le Populaire (organe de la SFIO), divers articles sur les nationalisations. À propos de celles-ci, le futur président du Conseil du Front populaire prophétise : quand les ouvriers ne travailleront plus pour un capitaliste mais pour leur propre compte, l’entrain sera tel dans les entreprises nationalisées que la productivité explosera. Seul souci, prévoit alors Blum : que faire des énormes bénéfices ainsi engendrés ? Or on a ensuite vu, dans la vraie vie, ce qu’il en était de la capacité des entreprises nationalisées à faire des profits…

    Début 1961, François Mitterrand visite longuement la Chine. À son retour, il déclare à l’Express (23 février 1961) que Mao « n’est pas un dictateur », mais un « humaniste », et que « le peuple chinois n’est en aucun cas au bord de la famine ». Rappel : le paradis maoïste subit alors un génocide au cours duquel renaît le cannibalisme, plus de 36 millions de Chinois périssent alors de faim. Quand, en 1981, le même François Mitterrand accède au pouvoir, un idéalisme identique pousse son gouvernement à libérer les terroristes d’Action directe – qui, bien sûr, recommencent à tuer peu après.

    Même idéalisme aujourd’hui chez les dirigeants socialistes, en matière de criminalité.

    D’abord, ils adhèrent toujours à l’absurde “culture de l’excuse”, idéologie pour laquelle la misère sociale engendre le crime, les bandits n’étant que d’innocentes victimes de l’exclusion et du racisme. Or cette inepte doctrine est aujourd’hui délaissée partout sur la planète – même l’Union européenne (pourtant bienséante en la matière) a fini par réaliser qu’à l’inverse le crime provoque bien plus sûrement la misère : « L’insuffisance des possibilités de croissance est aussi la conséquence de la présence criminelle, dans la mesure où la criminalité organisée s’approprie illégalement les ressources de l’économie locale, ce qui nuit à la volonté normale d’entreprendre puisque les logiques prédatrices de la malhonnêteté viennent remplacer celles de la libre concurrence et du marché », explique le dernier rapport de commission pour la prévention du crime et la justice pénale du Parlement européen (octobre 2012).

    Même irréalisme quand il s’agit de définir quel type de criminalité ravage aujourd’hui la Corse. Récemment, une pléthore de ministres – et de médias bien sûr à leur suite, dépourvus de toute nuance critique – a ainsi dénoncé la présence en Corse de la Mafia.

    Or il n’y a pas de mafia en Corse, mais un milieu criminel (certes exubérant). Et même, la présence dans l’île de Beauté d’une mafia est impossible, voici pourquoi. Dans la décennie 2000, le criminologue italien Pino Arlacchi, récent sous-secrétaire général de l’Onu pour les drogues et la prévention des crimes, a brillamment développé une cruciale distinction entre, d’un côté, le Mezzogiorno agricole (Sicile, Campanie, Calabre) et, de l’autre, celui voué aux pâturages et bergeries (Sardaigne). Or chacun sait que l’on trouve des mafias dans le premier (respectivement Cosa nostra, Camorra, N’Dranghetta) – mais jamais en Sardaigne – et pas plus en Corse, précisément pour le même motif ethnologique.

    Irréalisme enfin – et là, superlatif – chez Mme Taubira, que l’idéologie assourdit à tel point qu’elle est incapable d’entendre ce que même ses affidés politiques lui disent les yeux dans les yeux. Au début de l’automne, Mme Taubira rencontre, à Marseille, ce que Libé Marseille(du 21 septembre 2012) décrit comme des « personnes passionnantes, responsables d’associations, de centres sociaux, d’éducateurs de rue, de structures s’occupant d’emploi, de citoyenneté, d’éducation populaire, etc. ». Au fait : sont-ce vraiment des saints laïcs que rencontre Mme Taubira, ou plutôt des amis du président du conseil général socialiste Jean-Noël Guerini, chargés de distribuer des prébendes et de pousser leurs ouailles à “bien” voter dans leur fief ? Passons…

    Mais écoutons quand même l’un d’entre eux, Mohamed B., avertir le garde des Sceaux : « Le bracelet électronique n’est pas une solution lorsqu’il devient une fierté dans les quartiers. L’été, ceux qui le portent sont en short et cela leur permet de montrer qui ils sont. »

    Vous avez bien lu. Mme Taubira et son entourage gauchiste ont pour programme de vider les prisons, de renvoyer chez eux des bandits équipés, pour toute sanction, d’un bracelet électronique – qui n’est en fait qu’une Légion d’honneur pour racailles ! Irréalisme, donc. Mais aussi sévères erreurs dans le registre de la nomination et des diagnostics : rien de cela n’est innocent ni anodin. Les unes après les autres, les digues cèdent. Pour finir, un inquiétant rapport de force : face aux criminels, une police de terrain démoralisée, consciente de ne plus inspirer la moindre crainte aux voyous des cités, ni le plus minime des “respects”.

    Tels sont d’usage les prémices d’une vague criminelle. La dernière déferla sous Lionel Jospin. Attendons 2013.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 6 décembre 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les « faits divers » de Taubira...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue percutant de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la politique pénale de la Garde des sceaux, Christiane Taubira, qui traduit un déni idéologique du réel... 

     

     

    Taubira.jpg

    Les « faits divers » de Taubira 

    Les chrétiens d’Orient, notamment les orthodoxes, sont très attachés à la notion de générosité divine. Voilà pourquoi les prénoms Théodore ou Théodora (“cadeau de Dieu”) sont chez eux si populaires. Tournerais-je théologien ?

    Non : j’ouvre le lecteur à l’idée que, pour les criminologues, Mme Taubira est un merveilleux cadeau de Dieu. Impavide catéchumène de la “culture de l’excuse”, notre garde des Sceaux va – involontairement bien sûr – susciter un maelström criminel et ainsi ruiner pour de bon cette idéologie pernicieuse.

    Ce catéchisme de la “culture de l’excuse” débute par un rituel de conjuration (“pratique de magie consistant à frapper de nullité un fait qui dérange, en le proclamant mineur ou dérisoire”). Ce qu’il s’agit ici d’annuler, c’est le réel criminel, si impitoyablement contraire aux songes creux idéologiques.

    Et de fait, quand le Monde l’interroge ce 20 septembre, Mme Taubira balaie d’une phrase primesautière la (timide) évocation de l’effervescence criminelle de cette rentrée 2012 : « On ne peut imaginer un monde sans faits divers. »

    “Faits divers”, vous avez bien lu.

    Plus loin, la garde des Sceaux enfonce joyeusement le clou : « Bien sûr qu’il y aura encore des faits divers. »

    Mais à quelles broutilles, incidents ou anicroches Mme Taubira fait-elle ici allusion ? Quelle menue poussière la garde des Sceaux balaie-t-elle ainsi sous le tapis ? Voilà donc ce que sont, ces derniers temps, les “faits divers” de Mme Taubira :

    À Échirolles (Isère), Kevin et Sofiane sont lynchés par une horde sauvage, massacrés de dizaines de coups de couteau et de marteau. Le ministre de l’Intérieur, lui, parle d’« actes barbares ».

    Ailleurs en France, les fusillades mortelles se multiplient (à Mougins, Nice, Marseille, Vénissieux, en Corse, à Paris et en banlieue), avec, au choix, kalachnikov, revolvers, fusils à pompe. Et ça prolifère : Amiens a ainsi ses “règlements de comptes à la marseillaise”. Dans un jardin de Stains, un “détenu en fuite” s’entraîne paisiblement à la kalachnikov, avec l’aire de jeu pour stand de tir.

    Au rayon braquages, on a l’embarras du choix : fourgons blindés, bijouteries, grandes surfaces… Sept hold-up en six mois à Limoges ! Une bijouterie deux fois braquée en trois semaines à Coudekerque-Branche.

    Qui dit mieux ? À Marseille, entre deux flingages on braque même l’aéroport – des avions sur la piste, une première mondiale. Des Lituaniens attaquent une bijouterie à Monaco ; dans l’Est, des nomades balkaniques séquestrent des commerçants. À Carrières-sous- Poissy (Yvelines), la Poste refuse de livrer les colis dans un quartier dangereux.

    Les cambrioleurs ne chôment pas non plus : les cambriolages sont en augmentation de 20 % à Manosque, des broutilles à côté de Concarneau (+ 70 %). Flairant l’enivrant parfum du laxisme, les cambrioleurs affluent de partout. Récemment, on a démantelé à Rennes une “filière de voleurs mongols” qui opéraient également à Tours.

    Et la justice ? À Perpignan, le palais de justice est assiégé par une bande de racailles, tandis qu’à Grenoble un homme comparaît pour avoir violé son avocate. Une “malheureuse victime de l’exclusion et du racisme”, sans doute, ce violeur ? Non. Selon le psy, c’est plutôt une inquiétante « personnalité psychopathique, avec une absence d’empathie, une impulsivité et une violence sans limites ».

    Et n’oublions pas les policiers et gendarmes rossés, voire écrasés volontairement, leurs voitures percutées par celles des bandits, ou incendiées, etc.

    La criminalité en col blanc ? Pas terrible non plus : côté infractions à la carte de paiement, la France est la mauvaise élève de l’Europe. On signale en outre une explosion des cas de fraude identitaire et une prolifération des fausses plaques d’immatriculation.

    Comment réagissent les Français à tout cela ? Ils sont “sous le choc”, expression qui revient quotidiennement dans les médias.

    Venons-en au second volet de la “culture de l’excuse” : la pétition de principe, qui “conclut au fait désiré du seul fait qu’on le désire” (en bon français : prendre ses désirs pour des réalités).

    Pétition n° 1 : sortons du “tout-carcéral”. Mais alors, et les 82 000 peines de prison ferme non exécutées ? Les milliers de malfaiteurs condamnés mais libres comme l’air ? Et dans le propre ministère de Mme Taubira, la Direction des affaires criminelles et des grâces voit le chiffre réel plutôt proche des 90 000 peines non exécutées…

    Pétition n° 2 : plus de prison, mais des peines alternatives. Sauf que la Grande-Bretagne, premier État de droit d’Europe, sort de plusieurs années d’une telle politique, et que le résultat est désastreux ! Sur 172 910 condamnés à des community services, 43 000 ont récidivé ou déserté leur “travail d’intérêt général”, et 18 000 de ces condamnés “alternatifs” commettent un crime violent ou un viol dans l’année suivant cette sentence. Cela fait cinquante “faits divers” par jour... 

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 31 novembre 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!