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animaux - Page 2

  • Alain de Benoist : « Je voudrais être sûr que la cause animale est plus affaire de sensibilité que de sensiblerie »

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la cause animale... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « Je voudrais être sûr que la cause animale est plus affaire de sensibilité que de sensiblerie »

    La cause animale a beaucoup progressé ces dernières années, ce qui ne l’a pas empêchée de tomber dans des excès dont témoignent la persécution des chasseurs ou des amateurs de corrida, sans oublier la montée du « véganisme » et les attaques de boucherie. On dit que vous vivez entouré de chats. Qu’en pense l’ami des animaux que vous êtes ?

    Il s’en réjouit, bien sûr. Je ne suis pas seulement l’ami des animaux, mais quelqu’un qui les aime. L’étymologie du mot « animal » nous dit qu’il est animé, et donc porteur d’une anima, c’est-à-dire d’une âme. Je n’ai pas de mal à penser, par exemple, que la chienne Diesel, tuée lors de l’assaut du RAID mené il y a trois ans à Saint-Denis contre des terroristes islamistes, avait une plus belle âme que ceux qui l’ont assassinée ! Cependant, quand on aime les animaux, on ne doit pas non plus idéaliser leur mode de vie, comme le font tant de bobos vivant en milieu urbain. La préoccupation première des animaux, c’est de survivre au sein de la chaîne alimentaire. Lorsque mes chats croquent un mulot, cela me fait de la peine pour le mulot, mais je sais qu’un tel comportement est dans la nature des chats. Bref, si je me félicite des succès de la cause animale, je voudrais être sûr qu’elle est plus affaire de sensibilité que de sensiblerie.

    Les excès de certains animalistes sont aussi grotesque que sont monstrueux et criminels les agissements de ceux qui maltraitent (ou abandonnent) les animaux. Je suis frappé, par exemple, que des associations comme L214, qui ont eu le mérite d’attirer l’attention sur les conditions abominables dans lesquelles fonctionnent certains abattoirs, ne fassent aucune différence entre l’élevage industriel du type poules en batterie ou « ferme des mille vaches » et le traditionnel élevage fermier. D’autres ne font pas non plus de différence entre la chasse traditionnelle (et les traditions de la chasse) et le massacre des bêtes par des viandards. Ils ne veulent voir dans la corrida qu’un « spectacle cruel » alors qu’elle est d’abord une cérémonie sacrée. Je remarque, aussi, que ceux qui s’en prennent aux boucheries ne visent jamais l’abattage rituel. Et je ne dis rien des délires des végans, qui souhaitent de manière quasi terroriste nous transformer en herbivores, ce qui aurait pour conséquence de faire disparaître toutes les espèces domestiques.

    Si nos ancêtres divinisaient certains animaux ou en faisaient volontiers des attributs des dieux, est-ce une raison pour que les antispécistes nous fassent mettre désormais hommes et acariens sur un pied d’égalité ?

    L’« antispécisme » s’est formé sur le modèle de l’antiracisme ou de l’antisexisme, ce qui en montre les limites. Le terme est d’autant plus ridicule que personne ne s’est jamais déclaré « spéciste ». Mais il est surtout foncièrement équivoque. S’agit-il de dire qu’il n’y a aucune différence entre les espèces, qu’elles sont toutes « égales » ou qu’elles n’existent pas ? En la matière, on est passé d’un excès à l’autre. On a d’abord voulu faire croire que l’homme n’appartient que très marginalement à l’univers du vivant, et même que c’est en se coupant de la nature qu’il affirme le mieux son humanité. On a opposé la nature et la culture à la façon dont, auparavant, on opposait le corps à l’âme ou à l’esprit. Cette façon de voir a nourri pendant des siècles un anthropocentrisme destructeur. Ensuite, certains se sont au contraire mis en devoir de nier ce qui nous appartient en propre pour voir dans les chiens et les chats des « personnes comme les autres ».

    L’attitude la plus raisonnable est de se tenir à l’écart de ces deux positions extrêmes. L’homme est sans aucun doute apparenté à tous les vivants : il n’y a pas eu une évolution pour les humains et une autre pour les animaux ; notre ADN est, d’ailleurs, à 98 % identique à celui des chimpanzés ou des bonobos. En revanche, c’est au niveau humain que l’on voit progressivement émerger des propriétés que l’on n’observe pas ailleurs : non pas la conscience de soi, par exemple, mais la conscience de sa propre conscience ; non pas l’histoire, mais la conscience historique.

    On parle aussi beaucoup des « droits des animaux ». On parle aussi, d’ailleurs, de la nécessité d’accorder bientôt des droits aux robots ! Une approche justifiée ?

    Le langage des droits a, aujourd’hui, tout envahi. Pour les auteurs libéraux, l’homme se caractérise par le droit d’avoir des droits, après quoi cette définition a été étendue à tous les vivants (en attendant de l’être aux robots), alors que ces deux propositions sont absurdes. Le grand théoricien des droits des animaux, le philosophe utilitariste australien Peter Singer, soutient que les animaux possèdent des droits au seul motif qu’ils sont des êtres « rationnels » et conscients d’eux-mêmes. Or, l’animal ne peut être sujet de droit pour l’évidente raison qu’il est incapable de faire lui-même valoir ses droits.

    Dans sa Métaphysique des mœurs, Kant déclare froidement que « l’homme ne peut avoir de devoirs envers d’autres êtres que les hommes », ce qui veut clairement dire qu’il n’en a aucun vis-à-vis des animaux. Il rejoint ainsi Descartes, qui voyait dans les animaux de simples « automates ». Les deux approches sont inacceptables. Les animaux n’ont pas de droits, mais nous avons des devoirs envers eux, et ces devoirs sont considérables. Comme le dit Alain Finkielkraut, « jamais le lion ne se sentira responsable de l’antilope. Seul l’homme peut se sentir responsable des deux. »

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 14 août 2018)

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  • Plaidoyer pour une nature sauvage et libre...

    Les éditions Actes Sud viennent de publier un essai de Gilbert Cochet et Stéphane Durand intitulé Ré-ensauvageons la France - Plaidoyer pour une nature sauvage et libre. Naturaliste, conseiller scientifique de Jacques Perrin pour le film Les Saisons, Gilbert Cochet est attaché au Muséum national d'histoire naturelle et préside l'association Forêts sauvages. Biologiste et ornithologue, Stéphane Durand participe comme conseiller scientifique aux aventures cinématographiques de Jacques Perrin depuis 1997 : Le Peuple migrateur, Océans et Les Saisons.

     

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    " Le XXe siècle a vu la défaite du sauvage. Nous avons fait le vide autour de nous. Pourtant, malgré tout ce que nous lui avons fait subir, la nature résiste. Mieux, elle revient! Notre pays est le mieux placé pour être en tête de la course pour la plus belle nature européenne, grâce à sa très riche biodiversité. Passant en revue tous les grands milieux naturels. de la montagne à la mer, cet ouvrage propose un éventail de solutions simples afin de ménager une place pour le bien-être et l'épanouissement de tous, hommes, plantes et animaux. Favoriser le retour de la nature sauvage est un excellent facteur de développement. Cette richesse naturelle est renouvelable et non délocalisable. C'est l'enjeu économique de demain. "

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  • Mangeurs de viande...

    Les éditions Perrin viennent de publier dans leur collection Tempus un essai de Marylène Patou-Mathis intitulé Mangeurs de viande - De la préhistoire à nos jours. Préhistorienne, directrice de recherche au CNRS et rattachée au Muséum national d'histoire naturelle, Marylène Patou-Mathis est notamment l'auteur de Neanderthal. Une autre humanité (Perrin, 2008).

     

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    " L'histoire de la viande est aussi longue que celle de l'homme. A travers elle, c'est bien évidemment la question de la place des animaux dans nos sociétés dont il s'agit, des relations complexes qui se sont tissées au fil du temps entre eux et nous.
    Poursuivant ici son exploration des premières sociétés humaines, Marylène Patou-Mathis montre les effets engendrés par la consommation de viande, singulièrement l'apparition de la chasse avec ses conséquences socioculturelles. S'appuyant sur les dernières découvertes archéologiques ainsi qu'une large documentation ethnographique et historique, elle expose les grandes phases de l'évolution des comportements humains vis-à-vis des animaux. Aujourd'hui, comme hier, l'animal est indispensable à l'Homme : il tient une place centrale dans son imaginaire et lui tend un miroir... De quoi alimenter les débats actuels autour de sa consommation."

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  • Ce que nous devons aux animaux...

    Les éditions Vuibert viennent de publier un essai de Brian Fagan intitulé La grande histoire de ce que nous devons aux animaux. Archéologue britannique,Brian Fagan est l'auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation et est bien connu outre-Manche...

     

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    " Et si les animaux avaient écrit avec nous l’histoire des civilisations ? Nous les avons chassés, élevés, exploités, mais sans eux, nous ne serions pas devenus ceux que nous sommes.

    Comment les premiers chiens permirent-ils à l’espèce humaine de survivre à la fin de l’ère glaciaire ? Quels bouleversements entraîna l’élevage des porcs, des boeufs et des moutons ? En quoi les ânes et les chameaux, sous différentes contrées, favorisèrent les échanges des biens et des idées ? Comment les chevaux ont-ils fait tomber des empires ? Pourquoi le XIXe siècle fut-il le siècle du chat ?

    Avec un sens du récit impressionnant, Brian Fagan nous raconte l’histoire extraordinaire de l’alliance entre les hommes et les animaux, pour le meilleur comme pour le pire. Mettant les plus récentes découvertes scientifiques à la portée de tous, il nous offre une lecture indispensable à l’heure où l’on s’interroge sur la place à donner aux animaux dans nos sociétés. "

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  • Sur les humains de compagnie...

    Les éditions L'Age d'Homme viennent de publier un recueil de nouvelles de Christopher Gérard intitulé Osbert & autres historiettes. Animateur de la défunte revue AnTaios, revue d'études polythéiste, Christopher Gérard a publié plusieurs romans « métapolitiques » comme Le songe d'Empédocle (2003), Maugis (2005) ou Porte Louise (2010) chez le même éditeur. Il est aussi l'auteur de Quolibets (L'Age d'Homme, 2013), un précieux journal (et guide) de (bonnes) lectures.

     

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    « Mon bonhomme ! Mon petit chéri … C’est ainsi que mes humains de compagnie s’adressent à moi ; celui que je surnomme le Maître sur un ton qui se veut enjoué, l’Épouse par des cris à peine articulés dont la modulation varie en fonction d’humeurs que, pour ma part, je puis prévoir avec certitude pour en avoir observé les cycles, alors que son conjoint, lui, tombe des nues à chaque variation et reste bouche bée au moindre éclat. Sans jouer au pédant, je crois pouvoir affirmer que les humains de sexe mâle, même dominants, se révèlent moins éveillés que les femelles, et d’une confondante naïveté. »

    Bestiaire tour à tour tragique et loufoque, Osbert & autres historiettes présente une galerie d’animaux doués de la parole et d’un sens aigu de l’observation : un rongeur au regard plein d’ironie,  un gentlecat raffiné, un bouledogue des services secrets anglais, un ours d’appartement et même un moineau des Deux Magots. De Paris à Londres, en passant par Oxford et Bruxelles, ces animaux nous font mieux connaître l’étrange tribu des humains de compagnie.

     

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  • Poussins kantiens et bonobos aristotéliciens...

    Les éditions Odile Jacob viennent de publier L'animal est-il un philosophe ?, un essai d'Yves Christen.  Biologiste, chercheur dans le domaine de l'immunologie, Yves Christen, déjà auteur de plusieurs ouvrages sur les animaux, dont Le peuple léopard (Michalon, 2000) et L'animal est-il une personne ? (Flammarion, 2009), qui a eu un fort retentissement.

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    « Déconstruire l’idée que l’animal serait sans intelligence, sans conscience, sans langage, etc., n’est qu’une étape vers une entreprise plus essentielle : la reconnaissance de la richesse des mondes animaux, dans leur diversité, sans céder à la tentation de les hiérarchiser. Tel est l’esprit qui m’anime dans cet ouvrage.

    Parce que les animaux, humains ou non humains, ne sont pas les jouets passifs du monde qui les entoure et qu’ils en sont au contraire les créateurs actifs, parce qu’ils sont porteurs d’une vision du monde, je les considère comme des philosophes. Ils ne se contentent pas de percevoir passivement leur environnement, ils l’élaborent, ils l’anticipent. Ils donnent du sens aux choses. »

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