Les éditions H & O viennent de publier un essai de Helen Pluckrose et James Lindsay intitulé Le triomphe des impostures intellectuelles, avec une préface d'Alan Sokal. Universitaires, Helen Pluckrose et James Lindsay se sont fait connaître avec Peter Boghossian en 2017 avec "le canular des études victimaires" en faisant publier dans des revues américaines de sciences sociales des études volontairement farfelues et totalement inventées.
" Avez-vous déjà entendu dire que le langage est violent et que la science est sexiste ?
Avez-vous lu que certaines personnes ne devraient pas pratiquer le yoga ou cuisiner des plats chinois ?
Et vous a-t-on dit qu´être obèse est tout à fait sain, que le sexe biologique n´existe pas et que seuls les blancs peuvent être racistes ?
Ces idées vous troublent-elles ?
Vous vous demandez comment elles ont pu si rapidement remettre en question la logique même de la société occidentale ?
Dans ce livre approfondi et explosif, Helen Pluckrose et James Lindsay documentent l´évolution du dogme qui sous-tend ces idées, depuis ses origines dans le postmodernisme français jusqu´à son raffinement dans les milieux universitaires militants américains. Aujourd’hui, ce dogme est reconnaissable tant par ses effets ― à l´instar de la fameuse cancel culture-; que par ses principes, trop souvent considérés comme axiomatiques dans les médias grand public : la connaissance est une construction sociale, la science et la raison sont des outils d´oppression, toutes les interactions humaines sont des jeux de pouvoir oppressifs et le langage est dangereux. Comme Pluckrose et Lindsay le soulignent, la prolifération incontrôlée de ces croyances anti-Lumières constitue une menace non seulement pour la démocratie et la liberté de penser mais aussi pour la modernité elle-même. Tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre le combat pour une société plus égalitaire, Pluckrose et Lindsay analysent comment cette fuite en avant d´activistes souvent radicaux fait plus de mal que de bien, notamment aux communautés marginalisées qu´elle prétend défendre. Ils détaillent également son éthique douteuse, incohérente et liberticide. Ils concluent que seule une bonne compréhension de l´évolution de ces idées peut permettre à ceux qui valorisent la science, la raison et la liberté de penser de contester cette nouvelle orthodoxie autoritaire et nuisible, à l´université, dans la culture et, plus généralement, dans toute la société. "