Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".
On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection de poche Folio, un essai de Friedrich Nietzsche intitulé L'Antéchrist. Plus de cent ans après sa mort, l'auteur de Ainsi Parlait Zarathoustra et de Par-delà bien et mal, qui a appelé à surmonter la "mort de Dieu " et le "règne du dernier homme", reste d'une profonde actualité.
" «Rien ne sert d'embellir et de farder le christianisme : il a livré une lutte à mort à ce type supérieur d'humanité, il a jeté l'anathème sur tous les instincts élémentaires de ce type. À partir de ces instincts, il a su distiller le mal, susciter le méchant : l'homme fort étant par définition celui que l'on réprouve, le «réprouvé». Le christianisme a pris le parti de tout ce qui est bas, vil, manqué, il a fait un idéal de l'opposition à l'instinct de conservation de la vie forte. Même aux natures les mieux armées intellectuellement, il a perverti la raison, en leur enseignant à ressentir les valeurs suprêmes de l'esprit comme entachées de péché, induisant en erreur, comme des tentations. Exemple le plus lamentable : la perversion de Pascal, qui croyait à la perversion de sa raison par le péché originel, alors qu'elle n'était pervertie que par son christianisme !»
Friedrich Nietzsche. "