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  • De la famille clanique au couple parental homosexuel...

    Les éditions Kontre Kulture viennent de publier sous la signature de Damien Viguier un essai intitulé De la famille au couple parental homosexuel, qui constitue le premier tome de leur collection Leçons de droit. Avocat, Damien Viguier est docteur en droit privé et en sciences criminelles.

     

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    " Parmi les critères qui différencient les peuples dits sauvages des sociétés civilisées, on trouve l'existence du Droit. Censée organiser la société, régler les conflits selon des règles connues de tous, la Loi est le reflet de l'âme d'une époque. Comprendre comment elle évolue, ce qu'elle implique et ce qu'elle révèle nous plonge dans les rouages d'une machinerie qui nous dirige et nous formate tout à la fois. Parce qu'elle permet d'échapper à la pensée binaire, cette compréhension est également le premier pas vers une libération. Premiers pas que ces Leçons de Droit, rédigées dans un style accessible à tous, vous proposent d'accomplir.

    Tout entières dirigées vers la perpétuité du clan, et cela même dans leurs exceptions et leurs assouplissements, les législations anciennes ont permis à ce qui étaient de simples dérogations de devenir de nouvelles normes, brisant dès lors l'organisation de la société en clans pour introduire le règne de la « famille bourgeoise ». Ceux qui clament « un enfant, c'est un papa et une maman », en réaction à l'instauration du « mariage pour tous », ne réalisent pas que la révolution anthropologique qu'ils dénoncent tient moins à l'élargissement du mariage aux couples homosexuels qu'à cette révolution plus ancienne, commencée sous Justinien et fortement accélérée à la Révolution, qui initia l'émiettement des structures familiales, en vertu de l'égalité par l'indifférenciation des sexes. C'est la promotion même du ménage formé d'un homme et d'une femme, « brique » ou « cellule fondamentale » de notre structure sociale, et au nom duquel se fait la lutte contre le mariage pour tous, qui, en réalité, y a mené. Suite logique de l'évolution du Droit qui, en même temps qu'elle a abouti aux unions et aux filiations homosexuelles, a conduit à l'atomisation d'une société, et in fine à l'individualisme que nous connaissons aujourd'hui. "

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  • Technique du populicide...

    Nous reproduisons ci-dessous la chronique de Michel Onfray datée du mois de septembre 2015 et cueillie sur son site personnel. Encore un texte qui va faire grincer des dents...

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    Technique du populicide

    Dans l’un de mes cours retransmis cet été sur France-Culture, j’ai utilisé le mot de populace et me suis attiré les foudres d’un auditeur en colère voyant là le mot qui révélait enfin la vérité : mon mépris du peuple ! Moi qui ait créé en 2002 une Université Populaire avec pour tâche de faire à nouveau de ce bel adjectif un noble mot, je me voyais renvoyé dans un cul de basse-fosse par un commissaire du peuple qui estimait que parler de la populace, c’était mépriser le peuple.

    Or, c’est l’inverse. C’est parce que j’aime le peuple que j’utilise le mot populace. La populace, c’est le peuple qui ne pense pas, le peuple qui ne pense plus. Et l’on ne me fera pas croire, ce qui serait démagogie, que le peuple pense toujours, toujours bien et toujours juste. Ce fut le cas quand son bon sens était construit par l’école républicaine et qu’à coup de leçons de choses et de cours sur l’histoire de France, à force de rédactions et d’analyse logique, grâce à nombre de récitations et de lecture des grands textes, à la faveur d’un enseignement de morale et de calcul algébrique, ce qui faisait l’âme droite du peuple accouchait la plupart du temps de jugements justes produits par des raisonnements adéquats.

    Depuis un demi-siècle de domination médiatique sans partage, un peuple qui n’est plus éduqué par l’école se trouve livré au dressage de la meute journalistique. Quand l’instituteur ne fait plus la loi, c’est le présentateur d’émissions de télévision, le journaliste et l’éditocrate salarié qui imposent leurs points de vue prescrits par les marchands qui les appointent – si grassement d’ailleurs, tant on obtient ainsi un cheptel docile.

    Quand le peuple ne pense plus selon l’ordre des raisons, il surréagit selon l’ordre des passions. Il ne lit plus Hugo en primaire, mais il entend Bigard à jet continu ; il ignore l’histoire de François Ier, mais il connaît tout de celle de Nabila ; il ne sait plus faire une division de tête, mais il calcule vite le salaire mensuel d’Ibrahimovic quand il découvre la somme pour une saison ; il ne regarde plus le présent en regard de ce que fut l’histoire, mais l’aperçoit comme un myope sans lunettes, jamais au-delà du temps que dure l’émission qu’il regarde.

    Le marché qui fait la loi dans la droite et la gauche de gouvernement depuis 1983 a réalisé un populicide à grande échelle. Le mot se trouve sous la plume de Gracchus Babeuf, peu suspect d’être un électeur des Le Pen, pour caractériser le génocide vendéen dès 1794. Le peuple qui pense est l’antipode de la populace qui régurgite. Et si l’on aime le peuple, c’est mon cas, il faut ne pas aimer la populace qui répète ce qu’elle entend, lit et voit dans les lieux de la Kommandantur intellectuelle que sont les radio et télévision d’Etat, la presse subventionnée et qui se goberge des laïus des éditorialistes qui se répandent dans ces lieux-là.

    Le populicide libéral commis par la droite et la gauche permet de gouverner sans le peuple et de jouer avec le troupeau de ceux qui continuent à apporter leur crédit aux barbares qui massacrent leur intelligence à bas bruit. Quand les populicides ne font pas de bruit, c’est que la populace est en passe de remplacer le peuple.

    Michel Onfray (Chronique mensuelle de Michel Onfray, septembre 2015)

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