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Eté rock’n roll à Taubiraland... (1)

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli dans Le Nouvel Économiste et consacré à la politique pénale désastreuse de Christiane Taubira et à ses conséquences...

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Eté rock’n roll à Taubiraland (1)

La sagesse populaire dit : “Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.” Et ainsi, quand défaille la justice d’un Etat de droit – ou de même, quand les bandits flairent son impuissance – les crimes et délits explosent. Car le milieu criminel est forcément darwinien : seuls y survivent les mieux adaptés, les opportunistes, les réactifs. Partant de ces basiques considérations, l’étude qui suit montrera cette semaine :

- Pourquoi les malfaiteurs pensent (hélas, à juste titre) n’avoir plus à craindre la justice,

- Et plus tard, conséquence de ce grisant sentiment d’impunité : l’explosion criminelle.

Que ressent en effet un bandit quand, mois après mois, les médias lui apprennent ce qui suit ? :

- “Un détenu s’évade de la prison de Villepinte” (caché dans un camion de livraison),

- “Prisons : les gardiens inquiets des parachutages d’alcool, d’armes, de drogue et de viande” (les syndicats parlent d’une “pluie d’objets”, de “projections de dizaines de colis à chaque promenade” ; ce phénomène “affectant 90% des établissements”.

- “Arrêté avec 30 kilos de cannabis dans son coffre, il repart libre sans poursuites judiciaires”,

– “Il commet deux braquages en une semaine et n’écope que du sursis”,

- “Un caïd de la drogue libéré par un commando armé” (un “multirécidiviste condamné pour trafic de stupéfiants en bande organisée”),

- “Suspect libéré : la mère de la victime manifeste” (un adolescent poignardé à mort sans raison et l’inculpé élargi car “la justice a laissé passer une date”). A cette occasion, le suicidaire PS toulousain innove dans l’infâme en dénonçant “la délectation morbide avec laquelle l’opposition s’empare d’un fait divers”.

- “Jugé pour coups mortels, il repart avec une amende” (tueur déjà condamné pour violences à dix reprises),

- “Perpignan : un dealer libéré à cause d’un problème de fax” (l’intéressé est écroué pour “tentative d’assassinat”),

- “Le mineur-braqueur a été relâché sous contrôle judiciaire” (famille “notoirement connue des gendarmes”… mineur au lourd passé judiciaire, auteur d’un braquage avec arme… père détenu pour homicide),

- “Un détenu libéré après un cafouillage administratif en Seine-Saint-Denis” (multirécidiviste… défaut de coordination, de communication…bla-bla…),

- “Colère policière après la remise en liberté du meurtrier présumé” (braquage violent… individu déjà connu pour faits analogues…),

- “Viol collectif : relaxe générale à Angoulême” (cinq crapules, pour “relations sexuelles non consenties avec une jeune handicapée”)

- “Paris : relâché, l’étrangleur de Belleville vient d’être arrêté pour vol” (multirécidiviste, 4 viols ou tentatives… sans domicile fixe… libéré après ses précédents crimes). Un syndicat policier dénonce “l’esprit des lois Taubira”.

Que de tels criminels – et assurément, une foule d’autres – soient dans les rues, libres de tuer et de violer à leur guise, est d’autant plus inquiétant qu’en France, il y aurait aujourd’hui 170 000 de ces “détentions en milieu ouvert” (au passage, admirons l’euphémisme).

Poursuivons : que proposent les justiciers-Taubira comme substitut à la prison ? Leur seule idée est le “placement sous surveillance électronique”, à l’aide d’un bracelet que le “détenu” porte à la cheville.

Mesure efficace ? Idiote invention de la “culture de l’excuse”, ses sociologues de salon et idéologues gauchistes ? Voyons plutôt :

- “Nancy : le violeur récidiviste arrache son bracelet et s’enfuit” – “Violeur récidiviste en fuite : les victimes dénoncent les failles du bracelet” (multirécidiviste… quatre viols connus “avec usage ou menace d’une arme”… “considéré comme dangereux… profil pédophile”…),

- “Paris : 16 braquages malgré son bracelet électronique” (multirécidiviste déjà condamné… libéré sous bracelet),

Mais vivons-nous sous cloche ? Non bien sûr : voyons ailleurs dans le monde si le fameux bracelet électronique fonctionne si bien que ça :

Californie, printemps 2014 : un tandem de tueurs en série arrache ses bracelets puis viole et assassine quatre jeunes femmes (20, 21, 28 et 34 ans). On recherche leur cinquième victime. Le très progressiste California Department of Corrections avoue alors qu’un bracelet électronique “n’empêche pas de commettre un crime ; ne voit pas si deux complices sont ensemble ; ni s’ils guettent une proie à proximité d’une école”.

Quelques mois auparavant, au Colorado, un tueur arrache son bracelet puis assassine un travailleur social et un livreur de pizzas. Au même moment, un pédophile de l’Etat de New York arrache son bracelet puis viole une fillette de dix ans et assassine sa mère.

Dans la droite ligne du PS de Toulouse, la garde des Sceaux, sa cour et ses thuriféraires n’ont qu’une réponse : ce ne sont là que négligeables “faits divers”, qui doivent s’effacer devant l’Idéal d’une humanité pacifiée et fraternelle admirant, enlacée, le touchant spectacle du loup et de l’agneau buvant à la même source.

Rousseau et l’abbé Pierre réunis ! Devant deux telles icônes, la sécurité des Français réels, dans la vraie vie, importe peu.

Marie-Antoinette disait, paraît-il, “qu’ils mangent de la brioche !”.

D’autre part, la ministre et sa secte sont occupés à défendre “le conseiller privé de Taubira pris en flagrant délit de mélange des genres”. Pourquoi en effet réserver le laxisme aux seuls assassins et violeurs récidivistes ? Pourquoi ne pas élargir le concept au “conseiller spécial” de la ministre, qu’un policier conduisait aux palais de justice pour y plaider ses dossiers privés d’avocat, dans une voiture de fonction (avec gyrophare) du cabinet du ministre de la Justice ? On le voit : “Déni de réalité ou sentiment d’impunité” ne sont pas l’apanage des seuls bandits.

Bien sûr, l’effarant étalage de ce qui précède produit, sur les malfaiteurs et le demi-monde criminel, avocats marron, recéleurs et ripoux divers, l’effet d’une puissante hormone de croissance. Dans le Taubiraland, les bandits ont ainsi table ouverte. La seconde partie de ce texte nous montrera à quel point.

Xavier Raufer (Le Nouvel Économiste, 8 septembre 2014)

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