" Frantz remarqua qu'il était laid, de gros traits mous, un regard veule noyé dans la graisse, un aspect vaguement crapuleux que le luxe criard du vêtement rendait plus flagrant encore, y ajoutant la vulgarité de l'argent et du genre de privilèges que l'argent offre à cette espèce d'individu. "
Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Le meurtre, un roman de Jacques Sommer. Poète et romancier, rare et discret, Jacques Sommer sait aussi se transformer à l'occasion en polémiste, comme les lecteurs d'Eléments avaient pu le découvrir dans une tribune intitulée "Les animaux de cirque. De l'inutile et de l'odieux" (Eléments n°141, octobre - décembre 2011).
" Un meurtre, puis un deuxième, puis un troisième, sans autre raison que la haine froide, consciente et pleinement assumée de la bassesse et de l'ignominie de ses victimes. Trois meurtres pour l'honneur, trois meurtres pour l'exemple… Mais trois meurtres, aussi, pour que le destin s'accomplisse, pour que leur auteur rencontre enfin sa mort à lui, porte ouverte au royaume de la beauté pure et inviolée. Ce roman resplendissant d'un étrange éclat funèbre peut être lu comme un « thriller », mais comme un « thriller » transfiguré par une écriture poétique qui dote le moindre paysage, le moindre objet, d'une puissante signification symbolique. Comme dans les légendes, la traque du héros devient alors une épreuve initiatique, un combat sans merci contre l'enlaidissement et le désenchantement du monde. Et sa mort seule, sous les balles des gendarmes, cette mort acceptée et même voulue, lui apportera paix et réconciliation. "