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  • La revue de presse d'un esprit libre... (26)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    DÉBAT ENTRE LES CINQ PRINCIPAUX CANDIDATS À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

    Bilan du débat entre les cinq principaux candidats. Machine à lancer des promesse mirobolantes et coûteuse pour Hamon (demain on rase gratis) largement distancé de  ce point de vue par Mélenchon qui se révèle, sans surprise, le meilleur tribun. Macron incarne excellemment le zeitgeist post-politique de l’époque; seigneur de l’empire du vide,  le néant en marche n’a pas crevé l’écran où il apparaissait pour la première fois en débat. Alors qu’il était le plus attendu des candidats, il n’est pas parvenu à dégager une  « vision » d’avenir de sa possible présidence. Provoquant l’éclat de rire de Marine Le Pen, Il n’a pas hésité à répéter le « fake new » selon lequel le nombre d’immigrés n’avait  pas augmenté depuis les années trente, la même ritournelle que les médias nous servent avec leur psittacisme habituel. Il a également assuré sans pouffer de rire qu’il savait ce qu’était les fins de mois difficiles. Macron, pauvre comme Crésus, les neuf millions de démunis apprécieront… L’état de grâce qu’il connaissait jusqu’alors risque d’en pâtir.  Les autres étaient dans leur registre habituel. À ce propos le check up de Laurent Cantamessi.
     
     
     
    L’un des meilleurs debriefing du débat du 19 mars, on le trouve sur TV-Libertés. Bref et précis. Il en ressort que Macron, pour autant qu’on puisse en cerner les idées, correspond à la parfaite définition du ludion selon le dictionnaire, un objet creux rempli d’air soumis par des pressions successives à un incessant mouvement d’aller et retour. Ondoyant, fluctuant et sans doute versatile, il se dérobe sans cesse sans qu’on puisse l’attraper, comme un savon précipité au fond de la baignoire. Mais le bébé cadum du paysage audiovisuel français continuera d’être, n’en doutons pas, le chouchou de la médiasphère.
     
     
     
    Pour Raoul Fougax qui signe sur Metamag son bilan du débat, ce fut d’abord un round d’observation qui a permis à chacun de marquer son territoire sans mordre la poussière. 
    Selon lui Mélenchon fut sans conteste le meilleur, ce qui constitue pour Hamon, le terne apparatchik, une mauvaise nouvelle. Macron possède un art consommé de ne rien dire en parlant beaucoup. Il demeure « le joker mondialiste et médiatique choisi contre Marine le Pen… qui, elle, n’est pas parvenue à élargir son électorat ».
     

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    ZOOM SUR LE CANDIDAT MACRON
     
    Répondant à quelques questions de Breizh info, Alain de Benoist déclare que « Macron représente le regroupement des élites dirigeantes acquises à la mondialisation, qui ont compris qu’il leur fallait s’unir pour faire faire face au populisme du peuple ».
     
     
     
    Tous les médias nous cachent délibérément les turpitudes du candidat Macron. TV Libertés, la chaîne TV dissidente, nous réinforme. Émission présentée par Élise Blaise.
     
     
     
    Quand la folie Macron s’empare du « cercle de la raison ». Vincent Trémolet de Villers s’étonne, dans une décoiffante tribune du Figaro, que ceux qui ne juraient jadis que pour la litanie des chiffres, les experts et leur courbe, les techniciens et leur calcul, les spécialistes et leur démonstration puissent s’abandonner aux délires irrationnels du freluquet d’En marche. Faire « marcher » dans la langue vernaculaire se dit aussi de ceux que l’on veut berner…
     
     
     
    Tribune de Paul-François Paoli dans Le Figaro. L’auteur de « Quand la gauche agonise » (Éditions du Rocher, 2016) souligne la contradiction d’un homme qui se dit admirateur de l’historien républicain Ernest Lavisse qui défendait tout à la fois le roman national, dont il fut « l’instituteur », et la mission civilisatrice de la France des droits de l’homme dans ses colonies et qui déclare à Alger tel un Janus contemporain que la colonisation fut un crime contre l’humanité. Le sophiste Macron, symptôme de la névrose de l’universalisme française ?
     
     
     
    Complicité entre « Young Leader ». Emmanuel Macron est-il le candidat de l’atlantisme pur sucre ? Réponse sur le site des Identitaires, Novopress.
     
     
     
    Richard Millet sur son site écrabouille le candidat Emmanuel Macron dont il blâme la servilité idéologique à la repentance, particulièrement éclatante dans ses deux récentes prises de position sur l’absence de culture française et sur le colonialisme assimilé en bloc à un crime contre l’humanité. Position qui lui a valu un satisfecit d’Al-Quaïda dans la péninsule arabique.
     
     
     
    Selon Jean-Paul Brighelli le programme scolaire de Macron est fait pour les gobe-mouches.  
     
     
     
    D’après Alain de Benoist, « l’élection présidentielle marque un véritable tournant historique, car elle va de pair avec une totale restructuration du paysage politique, du fait de l’effondrement programmé des deux grands partis de gouvernement qui ont eu le monopole de l’alternance en France depuis plus de quarante ans, mais qui se trouvent maintenant l’un et l’autre menacés de ne pas passer le cap du premier tour ». Résultat : les libéraux du PS et les centristes de l’UDI et des LR « partent par pleines charrettes rejoindre la start-up de l’ectoplasme macronien ». Si bien que la nouvelle polarisation n’oppose plus, selon un axe horizontal, la droite à la gauche, mais suivant un axe vertical « ceux d’en bas à ceux d’en haut, le peuple contre les oligarques ». La nouvelle configuration du monde politique dresse dès lors les « populistes » contre Macron qui ne serait qu’un hollande-bis totalement libéré de Solferino.
     
     
     
    L’avocat Régis de Castelnau fait feu contre Macron en relevant les très nombreuses irrégularités qui environnent sa campagne, la propagande éhontée à laquelle se livrent les médias subventionnés, les diverses interventions de l’État et le caractère plus que trouble de son financement. Sa conclusion est limpide : « Emmanuel Macron est donc la solution pour cette partie du Capital, celui de l’oligarchie néolibérale mondialisée qui a fait sécession et qui emmène avec elle celles des couches moyennes qui en profitent… La mondialisation néolibérale est incompatible avec la démocratie. Les gens qui la conduisent le savent bien qui rêvent de démocratie sans démos. Macron est leur agent ». 
     
     
     
    Parus sur le blog de Jean-Paul Brighelli les échanges qu’il a eu avec Malika Sorel-Sutter font le point sur les récentes déclarations du candidat Macron et décèle chez ce présidentiable la parfaite copie conforme du libéral-libertaire, un produit de synthèse entre « Terra Nova » et « L’Institut Montaigne ».
     
     
     
    La caricature d’Emmanuel Macron diffusée sur le compte Twitter des Républicains le vendredi 10 mars a suscité une effervescence démesurée sur les réseaux sociaux et  dans les médias. Tous s'enflamment et accusent le visuel de faire référence aux pires clichés antisémites des nauséeuses années trente. Si il y a motif à être surpris par cette histoire rocambolesque et l’hystérie qu’elle soulève ce n’est pas par le croquis d’une banalité extrême. On pourrait en effet s’étonner que Les Républicains qui ne passent pas pour des ennemis acharnés de la ploutocratie financière aient pu figurer l’ex-banquier Macron selon les stéréotypes classiques du possédant affameur du peuple avec son haut-de-forme, son costume élégant (offert par Bourgi ?) et tranchant avec une faucille maculée de sang un imposant cigare. Comme le remarque Emmanuel Debono dans Le Monde cette imagerie est internationale et dénuée de connotation judéophobe. Elle fut surtout utilisée, et abondamment, par la gauche et les communistes dans leur propagande contre « le grand capital ». La reprise de ce lieu commun par Les Républicains n’avait donc rien à voir avec les arrière-pensées antisémites que certains se plaisaient à y voir, et le visage figuré de Macron ne ressemblait d’aucune façon à l’iconographie en vogue dans les milieux anti-juifs des années trente. Mais puisque on est sensés revivre dans l’atmosphère méphitique de ces années là il fallait bien que la caricature y soit rapportée contre toute évidence. La disposition des médaillons représentant les différents ralliés au fringuant hologramme de Hollande dans laquelle certains ont voulu percevoir une réminiscence de la fameuse toile d’araignée d’un complot enserrant le monde n’avait pour but que de figurer l’éclectisme des has-been rejoignant le panache du candidat (d'Alain Madelin l’ancien Occidental, à Robert Hue fossoyeur du Parti communiste français, et aux dernières nouvelles, jusqu’au crétin des Pyrénées, le traîne-misère Douste-Blazy, c’est dire l’escroquerie !). 
    Difficile donc de faire passer ce croquis badin comme relevant des codes de l'obsession antisémite. Pourtant rien n’y a fait : après que le dessin ait été prestement évacué à la première alerte, le courageux Fillon demandait des sanctions contre son auteur.
     
     
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    DIVERS
     
    L’économiste-philosophe Frédéric Lordon invité de France culture le vendredi 24 mars parle de la souveraineté qui pour lui « s’assimile en totalité au concept de démocratie ». Héros de Nuits debout, il poursuit une réflexion intéressante sur la sortie de l’UE par le bord « droit » (Brexit, Marine le Pen) ou le bord « gauche » qu’il approuve mais dont il éprouve beaucoup de mal à donner un exemple concret.
     
     
     
    Pour Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique et membre du Comité Orwell le cycle néolibéral commencé le 15 août 1971 avec la fin du système de Bretton Woods touche à sa fin. Brexit et Trump sont les prodromes de ce changement de cap qui nous introduit dans une phase de démondialisation, de retérittorialisation et de réhabilitation des frontières. Sa conclusion géopolitique est édifiante : « Soit l’Allemagne joue le jeu de l’Europe européenne, pour reprendre une expression gaullienne, et normalise à cette fin sa relation avec Moscou. Soit elle demeure atlantiste et refuse d’envisager la dimension stratégique de son rapport au monde. Elle restera alors un pays exclusivement mercantiliste… Mais il n’est pas certain que le construction européenne puisse survivre longtemps à la seconde option ».
     
     
    L’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique (OJIM) poursuit son indispensable travail de critique des médias de grand chemin. Cette fois il traite  de la mainmise des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) les quatre multinationales américaines, sur notre vie quotidienne. En contrôlant l’information numérique elles contrôlent de fait le formatage des citoyens. 
     
     
     
    Face aux déclarations contradictoires de Donald Trump concernant l’OTAN et la Russie, Jean-Paul Basquiast propose de remplacer l’alliance atlantique par un nouvel organisme de sécurité collective s’étendant de Vancouver à Vladivostok.
     
     
     
    Dans un récent numéro de Marianne, Jean-François Kahn moque la russophobie rabique des médias du « système » qui ont trouvé l’ouvre-boîte universel pour expliquer leurs nombreuses déconvenues face au monde tel qu’il va : « c’est la faute à Poutine ». Tout cela n’est pas sans évoquer la célèbre phrase de Guy Debord extraite de ses commentaires sur la société du spectacle : « cette démocratie si parfaite qu’elle veut en effet être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats ». 
     
     
     
    Le numéro 165 d’Éléments est sorti avec son excellent éditorial sur l’Europe désarmée tel un canard sans tête face à un monde qui se repolitise. Le sommaire, consacré à la chute de l’empire des médias (subventionnés) et, plus surprenant, un Christophe Guilluy, géographe iconoclaste, qui n’hésite pas à trouver un asile libertaire dans la revue et à mettre les pieds dans le plat de la tambouille politiquement correcte.
     
     
    Excellente analyse de l’ouvrage de François Bousquet « La droite buissonnière » (Éditions du Rocher, 2017) par Nicolas Faure sur le site de la Fondation Polémia.
     
     
     
    Rendre le pouvoir au peuple suivant le voeu du fondateur de la cinquième République, tel est l'objectif de Jean-Yves Le Gallou selon lequel ce pouvoir est accaparé par des juges dépourvus de légitimité démocratique. Il faudrait en revenir à une stricte séparation des pouvoirs, condition sine qua non d’un bon équilibre suivant Montesquieu. Ce qui bien entendu n’est plus de règle aujourd’hui, puisque les juges interprètent les lois qui nous gouvernent selon des principes tellement généraux qu’ils peuvent donner cours aux gloses les plus contradictoires. Bonne intervention sur le zoom de TV-libertés assortie d’une déambulation instructive dans le Paris des véritables centres de décision : le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, le Tribunal administratif, la Cour de cassation, le Tribunal de Paris où siège la XVII chambre liberticide et pour finir la Cour européenne des droits de l’homme qui siège à Strasbourg.
     
     
    Pour Michel Maffesoli l’écologie reste dans la droite ligne du productivisme, c’est pourquoi il propose de lui substituer ce qu’il appelle l’écosophie, néologisme par lequel il entend non plus un traitement de notre rapport à la nature mais une discipline considérant que l’espèce humaine fait partie de la nature, n’en est séparée d’aucune façon. 
    Il y a une « nature des choses » et la prétention de la changer n’a conduit qu’à la dévastation du monde naturel et social. Reprenant la distinction faite par la philosophie allemande entre la culture c’est à dire l’instituant et la civilisation, c’est à dire l’institué, sa démarche s’inscrit dans une perspective résolument « révolutionnaire conservatrice ».
     
     
     
    Ingrid Riocreux affichant en épigraphe de son blog « Décryptons les décrypteurs ! » démonte le reportage de C8 sur le Front National niçois en en dévoilant les trucages et les combines. À dire vrai le procédé de l’infiltration qui caractérise ce type de « révélation » qui ne révèle rien et qui n'est employé qu'à l’encontre de ceux que les médias aiment tant haïr nous en apprend beaucoup plus sur les procédés d’une presse subventionnée que sur les cibles qu’elle vise avec une constance et une obstination jamais démentie et dont chacun a pu mesurer depuis des dizaines d’années la remarquable efficacité.
    On lira, pour parfaire cet article, le remarquable entretien de décodage des médias qu’elle livre dans la dernière livraison d’Éléments.                  . 
     
     
     
    La dernière édition d’I-Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp étudie le festival de novlangue fait de litotes utiles pour euphémiser le terrorisme islamique. Elle rappelle opportunément le discours prophétique d’Enoch Powell qui vit sa carrière brisée car il appelait les britanniques au sursaut face à l’immigration. Le Zapping nous signale que le présentateur du journal de TF1 se fait taper sur les doigts par le CSA pour avoir proféré une vérité dérangeante et nous montre un Pascal Bruckner soucieux avant tout de faire battre Marine Le Pen… Une séquence sur les diverses performances des débatteurs lors de l’émission opposant les cinq principaux candidats aux présidentielles publiées dans la presse qui sacre « une large victoire de Macron » confirme ce que nous savions : les médias de l’oligarchie votent et poussent à voter pour le godelureau. Enfin l’émission se termine avec un gros plan sur « La semaine de la presse à l’école » sensée forger l’esprit critique des élèves mais qui se révèle une véritable séance d’endoctrinement, assimilant la critique des médias au « complotisme »…
     
     
    La coalition anti État Islamique se devait d’épargner autant que faire ce peut les civils dans son siège de Mossoul, à la grande différence des « barbares russes et pro-assad »qui à Alep n’avaient pas hésité à recourir à des moyens de terreur face à des populations désarmés. On voit par cet article du Monde qu’il n’en est rien. Les guerres ne sont jamais propres, et qui plus est les guerres modernes. Cette information que Le Monde traite avec une pudeur de vierge, ne serait-ce que par le titre de l’article qui parle « d’effondrement » au lieu de rapporter la vérité crue qui est celle d’un « bombardement » en dit long sur l’alignement des médias sur le suzerain américain. Qu’aurait-on lu si il s’était agi d’une action russe au Proche-Orient ?
     
     
     
    Michel Onfray prend position pour un régionalisme anti-jacobin inspiré des Girondins et de Proudhon, seule façon selon lui de renouer avec un idéal communautaire. Son livre « Décoloniser les provinces. Contribution aux présidentielles » Éditions de L’Observatoire, vient de paraitre.
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (20)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Régis Debray recevait dans le cadre de son émission de France culture intitulée discussions du soir successivement le général Vincent Desportes, auteur de La dernière bataille de France (Gallimard-Le débat) puis Caroline Galacteros qui vient d'écrire Manière du monde, manière de guerre, préfacé par Hubert Védrine et paru aux éditions Nuvis.  
    Avec le premier il remarque que la guerre est l'enfant pauvre des sciences humaines, ce qui est dommageable car, contrairement à ce que pensent les Européens, elle n'a pas disparu de notre horizon. En témoigne l'inflation des opérations militaires françaises à l'extérieur accompagnant paradoxalement la déflation continue de notre budget de défense. Pour Desportes, si l'armée est faite pour gagner la bataille, la guerre, elle, est un objet purement politique dont la France académique se désintéresse. Le militaire qui rappelle le tragique du monde est en Europe repoussé aux marges du social comme si on ne voulait pas entendre ce qu'il a à nous dire afin de continuer à se bercer de nos illusions post-héroïques. L'Europe somnambulique n'étant pas parvenue en 60 ans à accoucher d'une défense commune, et n'étant aucunement disposée à l'édifier puisqu'elle croit pouvoir s'en remettre au protecteur américain, le moment est sans doute venu de penser une défense proprement nationale, un art de la guerre exclusivement français. Et, ce, sans sombrer dans une superstition technologique d'imitation du modèle américain dévorant les crédits pour des résultats négatifs, car si il y a une "force" américaine qui permet de remporter des batailles, il n'y a pas de "puissance" américaine. La preuve : ils perdent toutes leurs guerres depuis la Corée. Une bataille gagnée ne peut à elle seule produire un résultat stratégique, celui-ci demeurant de l'ordre du politique. Hyperbole du vocabulaire : nous sommes, paraît-il en guerre. Foutaise verbale puisque cette proclamation ne s'accompagne pas des moyens de la guerre. Qu'avons nous face à nous ? Un bande mystique d'illuminés répond Régis Debray. Qu'est-ce qu'une guerre qui n'a pas de fin (dans tous les sens du mot)? La guerre a muté, selon Desportes, car l'épée seule même quand elle est extrêmement aiguisée ne produit pas de résultats. D'ou cette pensée subversive, on ne peut songer à convertir une bataille gagnée en puissance stratégique qu'au sein de notre monde de valeurs. Ailleurs, dans les autres cultures l'occupant sera toujours vu comme un ennemi. L'ignorance des états-major américains, et de nos politiques, vis à vis d'une discipline comme l'ethnologie est ainsi pointée du doigt. La discussion se termine par une reconnaissance de la valeur cardinale de l'indigénat.
    Avec Caroline Galacteros, réfléchissant sur la manière qu'a l'Occident de faire la guerre il en vient à penser qu'elle projette à l'extérieur sa propre anthropologie culturelle post-moderne. Ainsi y a-t-il une intrication de plus en plus prégnante entre la stratégie intérieure et celle de l'extérieur. Ce qui se vérifie à propos des opérations menées en Syrie et en Libye qui ont un impact direct sur notre sécurité intérieure avec les vagues migratoires et les attentats. Dans le cadre de la globalisation la mobilité des marchandises et des capitaux implique celle des hommes, abolissant du même coup la notion de frontière et celle d'une transcendance nationale régissant les peuples. Face à ces défis, Caroline Galacteros pose la question des finalités du politique. Après la fin de la guerre froide, l'Europe s'est imaginée qu'une harmonie utopique était possible, voire même exportable. D'où les déconvenues qu'elle enregistre aujourd'hui. Alors que la sophistication technologique des armées occidentales est à la hausse, leurs résultats finaux sont à la baisse. Cela s'accompagne d'une régression éthique alors que l'Occident ne parle plus que morale et sermonne l'univers presque entier. L'idéalisme paradoxal qui soutient cette attitude est complètement hors-sol selon nos deux débatteurs qui décèlent sous les orémus orbi et  urbi le masque le plus accompli du cynisme. En résumé, la France possède un outil militaire performant mais n'a plus de vision stratégique cohérente, ainsi en Syrie où nos politiques, complètement schizophrènes, soutiennent les monarchies du Golfe alors qu'ils combattent le djihadisme armé qui en est la résultante effective. Politique de gribouille. L'Europe et la France, entrainées par leur tropisme américain se sont trompées sur toute la ligne. Des discussions passionnantes et d'une grande lucidité :
     
     
     
    Régis Debray s'entretient avec Marianne à propos de son livre Allons aux faits, Croyances historiques, réalités religieuses (Gallimard). Sa vision du monde est aux antipodes de celle qui nous est livrée communément par les médiatiques avançant au pas cadencé. La menace burlesque du président Hollande de traduire Poutine devant une cour pénale internationale pour crimes de guerre en Syrie le fait sourire et il met en cause la "géopolitique du tiroir-caisse" consistant à flétrir la Russie et à flatter l'opulente Arabie coupable pourtant d'exactions similaires contre les civils au Yemen, sans même mentionner nos "amis" Américains dont les "frappes chirurgicales" en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie ou en Libye laissent sur le terrain des dizaines de milliers de cadavres innocents. Toute cette hypocrisie  parce que nous sommes inféodés à une ligne qui se décide à Washington. L'Europe vit dans "un paradis kantien" et ne se soucie guère d'affronter "le monde de Hobbes" qui est celui de la réalité crue, c'est la raison pour laquelle elle peut se permettre d'adresser à la terre entière des leçons de morale (elle ne connait que "la langue des valeurs") tandis qu'elle s'exclue de l'Histoire et ne compte plus sur le théâtre du monde. Est-on en train de revenir à la normale ? Peut-être si l'on entend par là revenir "à des conflits de puissances adossées à de grandes continuités civilisationnelles". "En cas de crises, dit-il, le tribal, le clanique, qui précède bien entendu le national, refont surface. L'enfance revient en vieillissant. La couche civique la plus raffinée et donc la plus précaire se décompose et les fondamentaux remontent en force, pour restructurer l'ensemble.Voilà qui n'est pas prévu dans la théorie naïve du progrès...". Selon Debray, la France "a plus à craindre d'une américanisation achevée de ses moeurs, de ses idées et de ses institutions, que d'une islamisation. Il en appelle, pour finir, à une réforme intellectuelle et morale, ce dont il doute tant que ne surviendra pas un péril majeur. Coruscant entretien :
     
     
    Pierre Le Vigan procède à une critique très positive du livre d'Olivier Zajec, Introduction à l'analyse géopolitique, paru récemment au Rocher. Définissant la géopolitique comme la prise en compte des dimensions spatiales des relations internationales, il précise qu'elle n'est ni une science ni une idéologie mais un ensemble de connaissances mises au service de l'action. Le territoire s'y définit bien au delà de sa dimension spatiale par des caractères symboliques. Elle ne débouche pas automatiquement sur des préconisations de politique extérieure puisque il existe des géopolitiques concurrentes. Elle reste donc une discipline ouverte qui laisse le libre choix de la décision. Excellente mise au point :
     
     
    Thomas Flichy de la Neuville et Gregor Mathias, membres du Centre Roland Mousnier de la Sorbonne insistent sur la déconnexion entre les électeurs pro-Trump qu'ils disent être majoritaires et le parti des médias qui se révèle, sans surprise, massivement pour la candidate démocrate Hillary Clinton. Si le candidat républicain était élu, ils pronostiquent des inflexions de la politique extérieure qui seraient favorables à la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie. Si Hillary Clinton, candidate du "système" l'emporte, elle augmentera le budget militaire au service d'une politique beaucoup plus interventionniste. Leur conclusion est la suivante : "Face à leur propre déclin, les États-Unis vont-ils être tentés - sous l'impulsion des lobbies de l'armement - d'intensifier les guerres en cours afin de relancer l'économie ou à l'inverse décideront-ils de réduire le nombre de leurs ennemis en permettant à une politique étrangère réaliste d'opérer un retour ?" :  
     
     
    La leçon d'histoire de Thomas Flichy de la Neuville. L'éternel combat entre la banque et le désir d'affirmation nationale :
     
     
     
    Jean-Frédéric Poisson saisi d'hallucinations a cru distinguer l'influence des "lobbies sionistes et de Wall-street" à l'arrière plan de la candidature d'Hillary Clinton. Des propos qui aux États-Unis ne soulèveraient aucun scandale, chacun sachant que madame Clinton a obtenu le soutien des géants de la finance et de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) qui se vante partout de son influence sur l'échiquier politique local. Toujours est-il que Poisson a eu droit à une mémorable volée de bois vert de la part de l'ensemble du monde médiatico-politique qui dans un réflexe pavlovien a tout fait pour enterrer ce fâcheux sous des accusations grotesques. Il est vrai que le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) dont on ne sait s'il lutte contre l'antisémitisme ou s'il s'en nourrit avait donné le top-départ à la curée par un communiqué horrifié où Poisson se voyait assimilé à un vulgaire antisémite colportant l'imaginaire paranoïaque de la conspiration. Dès lors ses six concurrents à la primaire de la droite et du centre, tous commensaux du dîner (de cons) du Crif, ont fustigé ses propos et flétri son antisémitisme. La palme de la bassesse  revenant sans conteste à NKM  la cafteuse qui a immédiatement écrit un libelle de délation (comme durant les années les plus sombres ?) à l'instance chargée de la primaire. Dans sa diatribe elle invoquait l'antisémitisme et les théories du complot afin de révoquer la présence de Poisson au concours de la droite. Elle n'a pas du lire Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt publié il y a quelques années par les éditions La découverte bien connues pour diffuser un discours conspirationniste. Philippot a cru devoir rajouter, dans un ultime souci de respectabilité, qu'il y avait "une épidémie de complotisme dans la vie politique française" et que de toute manière "il ne partageait rien avec lui". On ne sait pas si le diligent numéro deux du FN désignait par là les déclarations du même Poisson, l'un des seuls élus de la "droite" qui s'est montré favorable à la fin du cordon sanitaire séparant la droite parlementaire du Front National.
    Tandis que les médias parlent de "dérapage" pour qualifier les propos d'un homme qui se refusant à la cécité volontaire, appelle un chat un chat, Poisson entreprend une très pénible séquence de rétropédalage, implorant le pardon de ceux qu'il a offensé, et s'aplatissant en justifications oiseuses devant un lobby qui n'existe pas.  Après avoir dénoncé le lobby sioniste (aux E-U) il condamne ensuite l'antisionisme. Comprenne qui pourra.
    Certes il fait assaut de scrupules mais ne retire rien au fond de ce qu'il a dit. Condamné pour ce qu'il a osé dire publiquement il en maintient la substance selon les règles éprouvées de la casuistique jésuitique. Il s'est pris les pieds dans le tapis mais semble s'en sortir à peu près indemne. Joints en annexe les pièces du dossier rassemblées par Olivier Berruyer (première référence) suivie de l'opinion de Jean Bricmont (seconde référence), et enfin Poisson convoqué au tribunal des médias par le procureur Jean-Michel Aphatie le  Fouquier Tinville (à moins que ce ne soit le Vinchisky) de notre triste époque (troisième référence)  :
     
     
     
     
    Slobodan Despot rappelle dans sa chronique du 6 novembre qu'avec l'élection du président américain se joue aussi notre destin d'Européens et dit tout ce qu'il faut savoir sur les turpitudes d'Hillary Clinton. Rappelons que l'abonnement à Antipresse est gratuit :
     
     
    Même son de cloche, atténué cependant, chez Natacha Polony qui s'exprimait récemment dans Le Figaro :
     
     
    On appreciera mieux les liens de subordination financières d'Hillary Clinton en prenant connaissance de cet article du site suisse Arrêt sur Info qui détaille la liste des grands donateurs de sa campagne c'est à dire principalement les banques puis les grands médias (première référence), enfin l'opinion de Bruno Guigue, ex-haut fonctionnaire des affaires étrangères :
     
     
     
    Hillary et Trump font assaut d'obséquiosité vis à vis de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) considéré comme un des lobbies les plus puissants des États-Unis selon wikipédia. Une mise au point de Bruno Guigue :
     
     
    Jean-Michel Vernochet interviewé par François Dop au sujet de L'élection présidentielle américaine du 8 novembre. Il met en valeur les liens de subordination de madame Clinton vis à vis du complexe militaro-industriel, de Wall-street, des médias, de l'Arabie saoudite et de l'Aipac (contrairement aux assertions du Crif qui voudrait nous faire prendre les vessies pour des lanternes) et insiste sur le programme  de celle qui se propose d'abonder dans le sens du régime-change en intervenant partout où les États-Unis considéreront que les "droits de l'homme" sont en péril :
     
     
    Suivant Frédéric Villaret, de la fondation Polémia, l'élection du 8 novembre prochain aux États-Unis opposerait une candidate mondialiste et impérialiste à son compétiteur localiste.  Exposé convainquant  :
     
     
    Pour la lettre d'information Centurie News le choix entre Donald Trump et Hillary Clinton fixe la ligne de fracture entre deux destins devenus irréconciliables pour les États-Unis ; redevenir une nation ou rester le bras armé d'un empire financier transnational :
     
     
    Interview de Julian Assange sur RT par John Pilger sur les liens qui unissent Hillary Clinton, l'Arabie Saoudite et Daesh :
     
    https://francais.rt.com/international/28446-julian-assange-daesh-financeur-fondation-clinton                                                                                                                                                                                
    Jean-Paul Basquiast voit dans l'affrontement Trump/Clinton l'expression d'une profonde scission au sein de l'État profond américain. Deux options stratégique serait ainsi en confrontation dans l'establishment :
     
     
    Entretien captivant avec la revue Conflits de Martin Motte, ancien élève de l'école normale supérieure d'Ulm, professeur aux écoles militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et à l'École de Guerre.                                                                                          Il s'exprime sur la géopolitique de la mer et envisage différents aspects comme les rapports de force et leurs relations avec la maritimisation et la littoralisation :
     
     
    Dans ses chroniques de RTL Éric Zemmour souligne tout d'abord les cotés paradoxaux du candidat Trump (première référence). Il enregistre dans une autre chronique les zigs-zags et les errements de la politique extérieure française vis à vis de la Russie de Poutine, la sanctionnant puis tentant de se rabibocher avec elle. Dernier exemple en date, l'annulation de la visite que devait effectuer Poutine en France le 19 octobre (seconde référence) puis il aborde la question turque, soulignant que tous ceux qui s'étaient réjouis de la prochaine admission dans l'Union de ce pays au régime "d'islamisme modéré" fustigent aujourd'hui la dérive autoritaire d'Erdogan. Ces éternels gogos ont été floués, assure Zemmour, puisque d'Erdogan s'est servi d'eux pour réduire l'influence de son armée, dernier bastion du kémalisme laïque. Et voici que "le grand calife" veut rétablir la peine de mort, histoire d'en finir une bonne fois pour toutes avec ses adversaires. C'en est trop pour les Européens ! Mais il les tient  par le chantage : qu'il ferme sa frontière et l'Europe respire, qu'il menace de l'ouvrir au flot des "réfugiés" et c'est la panique à bord du Titanic européen. Nous sommes sous l'emprise de sa menace (troisième référence)  :
     
     
     
     
     
    Renaud Girard grand reporter au Figaro et bon connaisseur du Proche-Orient déclare dans cet entretien que quand il y a guerre il y a toujours crime de guerre contrairement à une vision naïve de l'histoire. Ceux qui sont les véritables auteurs des tueries de masse sont ceux qui pensent  "que leur idée de la justice, de la démocratie et des droits de l'homme est plus importante que la paix" c'est à dire les néo-conservateurs et leurs émules. Il réhabilite la realpolitik qui dans les actes se montre beaucoup plus conforme aux idéaux de paix. Son raisonnement est nourri de l'exemple emblématique de l'Irak. Le réalisme consiste à négocier avec Bachar dès que l'on a choisi Daech et ses clones comme ennemi principal, car Bachar n'est responsable d'aucun des attentats qui ont frappé la France. Alors qu'Al-Nosra affilié à Al-Qaeda (qui "fait du bon boulot", dixit Fabius) a émis un communiqué après les attentats de novembre 2015 pour féliciter Daech. La France, assure-t-il, a malheureusement complètement disparu du Proche- Orient alors qu'elle avait un rôle très important à jouer. Nous ne sommes même plus invités aux grandes conférences sur la Syrie alors que nous sommes l'ancienne puissance mandataire. Pourquoi ? Notre pays a commis l'erreur de devenir "le caniche des États-Unis" or les caniches n'ont aucune utilité. Un point de vue perspicace prônant pour la région un fédéralisme tempéré, bien éloigné de la rhétorique creuse que partagent tous les médias de grand chemin qui font chez nous la pluie et le beau temps : 
     
     
    Philippe Conrad et Bernard Lugan font avec brio une présentation du dernier livre de celui-ci, Histoire de l'Afrique du nord sur Tv-Libertés (à partir de la trentième minute) :
     
    Fiasco. Pour Bernard Lugan l'échec de la diplomatie française est total en République Centre Africaine. Les tergiversations (habituelles) de Hollande et la mission sans ordres clairs de nos armées n'a pas permis de rétablir la paix dans ce pays où les massacres continuent de plus belle. En mettant fin à l'opération Sangaris le 30 octobre dernier le pouvoir français met un terme à sa gesticulation humanitaire mais l'on doute que ce constat d'échec soit reconnu et que d'utiles leçons en soient tirées :
     
     
    Et pour finir en beauté un extrait d'une émission de débat sur LCPElisabeth Guigou, éminente représentante de la "gauche caviar" et membre de la commission des Affaires Étrangères, se prend claque sur claque au sujet des incohérences de notre "impolitique" au Proche-Orient. Elle y montre toute l'abyssale inculture qui est la sienne face à des hommes qui savent de quoi ils parlent :
     
     

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