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flaubert

  • Le conservatisme contre l'idéologie...

    Les éditions Aidôs viennent de publier un recueil de textes de Philippe Baillet intitulé Le conservatisme contre l'idéologie. Traducteur d'italien, spécialiste d'Evola et directeur de la rédaction de la revue Sparta, Philippe Baillet est déjà l'auteur, notamment, de Pour la contre-révolution blanche - Portraits fidèles et lectures sans entraves,(Akribéia, 2010), de Le parti de la vie - Clercs et guerriers d'Europe et d'Asie (Akribéia, 2015), de L'autre tiers-mondisme (Akribeia, 2016) et, avec Giovanni Monastra, de Piété pour le cosmos (Akribeia, 2017).

     

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    " Depuis une décennie, parallèlement aux succès électoraux de Donald Trump en 2016 et 2024, le conservatisme est revenu au premier plan de l’actualité. Il dépasse cependant de beaucoup le cas d’un leader populiste qui brise les codes de la bien-pensance et, souvent, de la bienséance. Le conservatisme est avant tout une disposition d’esprit, une attitude fondamentale devant la vie et le monde, antérieure et supérieure à la grande variété de ses expressions. Traduisant une forme de piété pour ce que nous découvrons en naissant, il est par définition la véritable alternative à l’idéologie et à son cortège de fanatisme et de révolutions sanglantes, fruits vénéneux de « cœurs glacés » et de « cervelles brouillées » (Edmund Burke). Il est en réalité inséparable de la gratitude, de la générosité, de la distance envers soi-même, de l’ironie et du sens de l’humour.

    À travers une étude érudite, parsemée de textes traduits, mais aussi vivante – car elle intègre de nombreuses données biographiques – sur le conservatisme anglo-américain, puis une galerie de portraits de conservateurs européens des xixe et xxe siècles, l’auteur nous offre ici une approche profondément conservatrice du conservatisme, pour le plus grand bonheur de tous ceux qui sont des conservateurs « à l’insu de leur plein gré ». "

    TABLE DES MATIÈRES

    Avant-propos

    Première partie

    Le conservatisme comme négation de l’idéologie

    Seconde partie

    DES ESPIONS

    L’Orchestre rouge ou l’espionnage entre internationalisme et guerre raciale

    Les relations germano-russes, Alfred Rosenberg et le maître espion Reinhard Gehlen

    DES ESTHÈTES

    Le Journal des Goncourt ou la vie parisienne au vitriol de 1851 à 1896

    Flaubert : vrai ou faux ironiste antimoderne ?

    Abel Bonnard : de l’esthète consacré au « Collabo » exécré

    UN MÉDECIN

    Paul Carton ou la médecine comme « art de la santé globale »

    UN DICTATEUR

    Salazar (1889-1970), le dictateur sage de la contre-révolution

    Note bibliographique

    Index

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  • Le projet transhumaniste...

    Le nouveau numéro de la revue Réfléchir & agir (n°61 - Hiver 2019) est disponible en kiosque. Le dossier est consacré au transhumanisme... On notera la présence d'une nouvelle rubrique consacrée aux jeux de société.

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    Au sommaire :

    Tour d'horizon

    Antipasti

    Le péril jaune, par Eric Lerouge

    DOSSIER : Surmonter le transhumanisme

    A la recherche de l'immortalité en URSS , par Christian Bouchet

    Transhumanisme et eugénisme, par Klaas Malan

    Entretien avec Julien Rochedy
    Les démiurges de la Silicon Valley, par Eugène Krampon

    L'éternel fantasme de l'éternité, par Aristide Leucate

    Google, arme de déconstruction massive, par Thierry Thodinor

    Le retour des dieux, par Klaas Malan

    Grand entretien

    Michel Marmin

    Réflexion

    La figure de l'Anarque, par Edouard Rix

    Histoire

    Americana, par Christian Bouchet

    Héros

    Julien, sous les feux d'Hélios-roi, par Bruno Favrit

    Littérature

    La lucidité amère de Flaubert, par Pierre Gillieth

    Un livre est un fusil

    Papacito, Carnets de guerre, par Jean Kervoyal

    Notes de lecture

    Musique

    Il était une fois Ennio Morricone, par Pierre Gillieth

    Disques

     

     

     

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  • Oui, le style, c'est l'homme !

    Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Alain de Benoist, paru initialement en 1978 dans le Figaro Magazine, et repris dans l'ouvrage intitulé Au temps des idéologies à la mode (Les Amis d'Alain de Benoist, 2009).

     

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    OUI, LE STYLE, C’EST L’HOMME !

     

    Il fut un temps où Paris donnait le ton. Cette mode était une grande chose. Puis les modes se sont succédé de plus en plus rapidement, devenant souvent de plus en plus absurdes. Et finalement, la mode a été qu'il n'y ait plus de mode du tout. On a commencé à s'habiller n'importe comment (c'était plus pratique), en même temps qu'on s'habituait à dire n'importe quoi et à penser avec n'importe qui. Les fabricants de salopettes ont réussi là où d'autres occupants avaient échoué : à mettre tout le monde en uniforme. Que ce soit à la radio, à la télévision ou ailleurs, la vulgarité semble être devenue la règle.

    C'est le règne du « treizième César », ce despote dont l'un des traits, disait Montherlant, est « la volonté de dégradation systématique des caractères et le détraquage systématique des esprits ». « La domination mondiale de l'imposture, et la facilité avec laquelle elle s'est imposée, grâce au snobisme né de l'abaissement de l'intelligence, écrivait-il encore, sont des nouveautés aussi importantes dans l'histoire de l'humanité que les inventions atomiques ». Déjà avant la guerre, Montherlant s'en prenait à la « morale de midinettes ». Mais c'était encore une morale – et il n'y a plus de midinettes. On est descendu plus bas.

    Qu'on ne vienne surtout pas parler de manières de classe ou de mœurs de salon ! C'est dans les salons, précisément, qu'on se met en dégueulasse. Ce n'est jamais le peuple qui a donné l'exemple du laisser-aller, mais la plèbe dorée des petits marquis pour qui le « populaire » est un alibi commode pour se laisser glisser sur la planche de leurs instincts. D'ailleurs, une classe, cela peut se dépasser de deux façons : par le haut ou par le bas. Par l'aristocratisme ou par la chienlit. N'oublions pas Flaubert : « J'appelle bourgeois quiconque pense bassement ». Voilà les barrières de classes enfoncées !

    Le laisser-aller, qu'il soit vestimentaire ou intellectuel, n'est à la vérité qu'une des formes de la régression. Ce laisser-aller, sous prétexte que c'est plus « simple » ou plus « pratique », revient à perdre toute forme. Or, le but de la vie, c'est de se donner une forme – et subsidiairement d'en donner une au monde. La distinction, elle aussi, vise à donner une forme. C'est une catégorie de l'être, plus encore que du paraître. Qui nous donnerait une forme si nous ne nous en donnions nous-mêmes ?

    On parle beaucoup des droits de l'homme ces temps-ci. On parle moins de ses devoirs. Cela a choqué Soljénitsyne, qui en parlait en juin dernier dans son discours de Harvard. La vérité est qu'on a des droits en proportion qu'on a des devoirs. Ni plus ni moins. Et parmi les devoirs de l'homme, il y a celui d'en être un, c'est-à-dire de ne pas déchoir, de ne pas tomber en dessous de sa condition. L'homme est né d'un singe redressé. Il ne lui vaut rien de se remettre à quatre pattes. Il gagne par contre beaucoup à se redresser encore. On a sans doute le droit de refuser les contraintes des autres. Mais à condition d'être capable de se contraindre soi-même.

    La conviction qui agite secrètement les sociétés modernes, c'est qu'au fur et à mesure que la vie devient plus « facile », l'effort devient inutile. C'est en réalité l'inverse. L'effort change seulement d'objet. Plus il y a d'éléments sur lesquels nous pouvons agir, plus il nous faut d'énergie pour les mettre en forme. La volonté, non l'espérance, est une vertu théologale. C'est aussi l'une des formes de la possession de soi, laquelle en italien se dit maestria.

    Le style, c'est l'homme : vieille formule. Iversen, le héros de La ville, roman d'Ernst von Salomon, déclare : « Peu importe ce qu'on pense ; ce qui compte, c'est la façon de penser ». Propos à peine paradoxal, mais qu'une certaine classe d'hommes (une classe qui n'a rien à voir avec la lutte des classes) aura toujours du mal à comprendre. L'engagement et la manière de s'engager, la lettre et l'esprit, le physique et le moral : c'est tout un. Aucun « préjugé » là-dedans : on est aussi ce qu'on paraît être.

    Il y avait une chanson de Jacques Brel (« Voilà que l'on se couche, de l'envie qui s'arrête de prolonger le jour… ») dont le refrain était : « Serait-il impossible de vivre debout ? » Le poète Brel est-il mort au moment où de tels mots ne pouvaient plus se chanter ? On se le demande. C'est que les gens qui ne se respectent pas sont trop souvent vainqueurs des autres. Quelques années avant de se donner la mort – à la façon des vieux Romains –, Montherlant écrivait à propos du préfet Spendius, héros d'un roman que nous ne connaîtrons jamais : « Spendius feint de se tuer parce qu'il est atteint d'un mal inguérissable, et il se tue parce que c'est sa patrie qui est inguérissable ».

    Alain de Benoist (Le Figaro magazine, 14 octobre 1978)

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