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donald kagan

  • La chute de l'empire athénien...

    Les éditions des Belles Lettres viennent de publier le quatrième et dernier tome de la monumentale Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse de Donald Kagan, intitulé La chute de l'empire athénien. Historien américain de l'Université Yale, Donald Kagan est spécialisé dans l'étude de la Grèce antique. Un ouvrage indispensable pour tous les lecteurs de Thucydide et les amateurs de stratégie militaire !

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    " Pourquoi, alors qu’ils avaient réussi à survivre et à se remettre du désastre de l’expédition de Sicile, les Athéniens ont-ils finalement perdu la guerre ? C’est à cette question que s’attache Donald Kagan dans ce quatrième et dernier volume de sa Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse.

    L’ouvrage couvre les dix années qui vont des suites immédiates de la destruction du corps expéditionnaire athénien en Sicile en 413 jusqu’à la capitulation d’Athènes en 404. La période est marquée par le déplacement du théâtre principal des opérations en mer Égée, sur les côtes de l’Asie Mineure et dans l’Hellespont, après que l’édification par les Spartiates d’un fort permanent à Décélie et l’installation d’une armée commandée par Agis, l’un des rois de Sparte, eurent bloqué le jeu en Attique. Privés de l’Attique et de ses ressources agricoles et minières, et alors qu’ils se battaient pour garder le contrôle de leur empire et des revenus qu’ils en tiraient, la révolte de l’Eubée en 411 sema la panique chez les Athéniens. Il ne restait plus à Athènes comme seule source d’approvisionnement en blé que le grenier des pourtours du Pont-Euxin. La maîtrise des détroits (Hellespont et Bosphore) devint dès lors vitale, au moment même où elle lui était contestée.

    Dans son analyse de ce nouveau contexte, Kagan met en évidence la victoire définitive des stratégies autrefois impulsées par Démosthène et Cléon d’un côté, et par Brasidas de l’autre, sur le schéma péricléo-archidamien qui avait caractérisé les premières années de la guerre. Plus précisément, c’est en radicalisant la stratégie archidamienne (en instaurant un blocus terrestre permanent de l’Attique) et en la complétant par celle de Brasidas (ouverture de nouveaux fronts et conclusion de nouvelles alliances à l’Est) que le camp péloponnésien allait provoquer une véritable rupture dans le conflit par l’intervention d’un nouvel acteur : les Perses, animés par l’espoir de récupérer les cités d’Asie Mineure perdues après les guerres médiques.

    Cette nouvelle stratégie fut prise en charge par Alcibiade et Lysandre, qui allièrent de manière indissoluble le militaire et le diplomatique. Lysandre avait cependant l’avantage sur Alcibiade d’être meilleur tacticien et meilleur diplomate, et surtout de ne pas être décrédibilisé dans son propre camp. S’étant assuré un soutien fiable des Perses à l’arrivée aux commandes de Cyrus le Jeune, nouveau satrape d’Ionie, Lysandre put parachever le schéma brasidien en obtenant les moyens de financer et d’entraîner une puissante flotte, enfin capable de rivaliser avec celle des Athéniens. Brillant stratège et très ambitieux, Lysandre remporta alors deux victoires navales décisives à Notion (en 406) et à Aïgos-Potamoï (en 405). Cette dernière vit l’anéantissement de la flotte athénienne et le retour du gros de l’armée spartiate en Attique pour porter le siège devant Athènes. Les ruses de Lysandre condamnèrent rapidement la cité à la famine et la paix fut signée en 404. La défaite d’Athènes était totale. Mais temporaire. "

     

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  • La guerre d'Archidamos...

    Les éditions des Belles Lettres viennent de publier le deuxième tome de la Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse de Donald Kagan, intitulé La guerre d'Archidamos. Historien américain de l'Université Yale, Donald Kagan est spécialisé dans l'étude de la Grèce antique. Un ouvrage indispensable pour tous les lecteurs de Thucydide !

     

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    " C’est Thucydide qui constitue les événements connus sous le nom de «guerre du Péloponnèse» comme un seul ensemble, une seule guerre. Comme l’a montré Donald Kagan dans le premier volume de sa tétralogie, il le fait au prix d’une réduction étiologique qui lui permet de transformer son étude des causes de l’affrontement d’Athènes et de Sparte en une téléologie unificatrice. Il n’en reste pas moins qu’on distingue traditionnellement quatre grandes phases dans l’ensemble ainsi délimité par Thucydide : un premier conflit de dix ans (431-421), objet du présent ouvrage, la « guerre d’Archidamos », auquel vint mettre un terme un traité de paix qui ne fut pas respecté : la paix de Nicias (421-416). Cette deuxième période, troublée, qui vit la conclusion de nouvelles alliances et l’irruption de nouveaux acteurs, fut marquée par un affrontement majeur, la bataille de Mantinée (418). L’expédition de Sicile (416-413), qui domina la troisième phase, vint clarifier la situation : elle obligea Athènes, pour complaire à ses alliés qui combattaient à ses côtés en Sicile, à attaquer des cités côtières du Péloponnèse, ce qui constituait une violation franche du traité conclu en 421 et relança officiellement les hostilités entre Athènes et Sparte. La destruction de la flotte et du corps expéditionnaire athéniens en Sicile en 413 ouvre la quatrième et dernière période de la guerre, une décennie marquée par le délitement de l’empire athénien et qui aboutit au siège et à la capitulation d’Athènes en 404.
    Les premières années de la guerre virent s’affronter, de façon quasiment pure, deux stratégies radicalement opposées. Toutefois, des deux côtés, ces stratégies initiales trouvèrent rapidement leur limite. C’est en rompant progressivement puis franchement avec elles et en déplaçant le conflit sur des fronts secondaires, que les successeurs de Périclès et d’Archidamos firent évoluer la situation.
    En opérant des rapprochements avec l’histoire militaire moderne et contemporaine, en portant une grande attention à la vie politique intérieure d’Athènes et de Sparte, en utilisant à bon escient les outils de l’histoire contrefactuelle, Donald Kagan poursuit sa lecture critique de Thucydide et livre des analyses d’une grande intelligence aussi bien des stratégies générales de chaque camp que des tactiques mises en œuvre dans chaque bataille. "

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