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desproges

  • Un bon humoriste est-il un humoriste mort ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pascal Esseyric, cueilli sur le blog de la revue Éléments et consacré à l'affaire Dieudonné. Pascal Esseyric est le rédacteur en chef de la revue Éléments dont il a lancé la nouvelle formule, rajeunie et au style offensif, en 2011.

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    Coluche fasciste, Desproges antisémite, Dieudonné...

    Depuis le déclenchement de la quinzaine de haine anti-Dieudonné, que n'a-t-on entendu sur ce « comique qui ne fait plus rire» au contraire de Desproges et Coluche, qui étaient eux des vrais humoristes avec un grand H. « Dieudonné, c’est l’inverse de Coluche et de Desproges», nous a appris Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, emboîtant le pas à toute la classe politique et médiatique française. « Coluche, Pierre Desproges étaient fins, au-dessus de tout soupçon, et appartenaient à la grande tradition de la farce». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est allé jusqu'à célébrer « le génie de l'humour d'un Desproges» contre « les petits entrepreneurs de la haine» comme Dieudonné.
        C'est oublier un peu vite qu'à l'époque, le quotidien Le Matin de Paris (24 novembre 1980), organe officieux du parti socialiste avait comparé les amateurs de Coluche, ce « clown aux discours ambigus» aux ligueurs fascistes (22 novembre), et Coluche lui-même à Hitler (24 novembre) ! Dans Le Nouvel Observateur, Guy Sitbon estimait que Coluche était un « chansonnier obscène» et même un « chansonnier anarcho-poujadiste» (24 novembre 1980). Avec un art consommé de l'insinuation, Le Monde s'offusquait que le comique utilise « un certain langage de droite ou plutôt d'un langage de droite certain qui n'a rien de particulièrement original. » À droite justement, Le Figaro voyait en Coluche le « fossoyeur du music-hall » et un « manipulateur d'excréments.» À sa mort, L'Humanité n'a pas caché pas le dégoût que lui inspirait l'humoriste avec « ses éructations de beauf, bref ses facéties que lui-même, au fond, ne trouvait peut-être pas si drôles. » Paresseux par nature, les journalistes ont simplement remplacé Coluche par Dieudonné !
        Intronisé Saint comique laïque autorisé et approuvé par le ministère de l'Intérieur, Pierre Desproges n'a lui pas toujours fait rire au parti socialiste. Dans L'histoire secrète du SOS Racisme, Serge Malik rappelle que l'insoupçonnable Pierre Desproges a refusé de prendre sa carte à SOS Racisme parce qu'il n'y avait que des juifs et des socialistes ! Le chapitre s'intitule : «Du showbiz à l’UEJF en passant par Libé». Et Serge Malik de conclure : «Nous eûmes alors, Hervé et moi, une longue discussion sur l'antisémitisme de Desproges. Je prêtais volontiers ce préjugé à l'humoriste disparu. Hervé tentait de me faire comprendre que ce n'était pas aussi simple. Nous étions en train de nous fâcher, lorsqu’Hervé se saisit à nouveau du téléphone, interrompant le round. Et voilà qu'il remettait ça sur le même sujet, avec Bedos cette fois. Ce dernier lui expliquera qu'être « antisémite, pour Desproges n'était sans doute pas très différent d'être “antitélé”, “ antichar”, “anticancer”, “antinucléaire”, “antijarretelles”, “antivieux”. »
        Alain Jakubowicz, le président de la LICRA a été plus conséquent que le ministre de l'Intérieur en estimant qu'aujourd'hui, il demanderait l'interdiction du fameux sketch de Desproges sur les Juifs.
    Pas de doute, un bon humoriste est un humoriste mort…

    Pascal Esseyric (Blog Éléments, 15 janvier 2014)

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  • Un siècle au galop !...

    Les éditions du Rocher ont publié en début d'année 2011 le journal de Christian Millau intitulé Journal impoli - Un siècle au galop 2011-1928. Journaliste, critique gastronomique, romancier, incarnation d'une droite plus éprise de vie et d'action que de théorie, Christian Millau nous livre un journal écrit d'une plume alerte où les souvenirs du siècle écoulé s'entrechoquent. A déguster au coin du feu...

     

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    "C'est le Journal d'un jeune hussard de quatre fois vingt ans qui revit sa vie au galop. C'est le grand balayage, d'humeur et d'humour, d'irrévérence et de flamme, d'émotion et de colère d'un siècle tumultueux qui palpite sous la plume d'un écrivain libre de toutes entraves.

    Glanés de 2011 à 1928, des souvenirs, des rencontres, qui étonnent, passionnent, serrent le coeur ou font éclater de rire. Nimier et Aymé, Morand et Céline, Vialatte et Blondin, Mauriac et Léautaud, Cendrars et Desproges, Hemingway et Orson Welles. Hitler à son balcon, Churchill avec la Callas, l'abbé Pierre au Crazy Horse... Alger sous la mitraille, les grands procès de l'OAS, le goulag de la Mer Blanche, l'été 1940... Les travelos de Singapour, les coupeurs de têtes d'Amazonie... La grande Histoire et la petite filent au galop du siècle."

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