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davocratie

  • Le monde qu'ils veulent...

    Les éditions de L'Artilleur viennent de publier une enquête de Ludovic Greiling intitulée Le monde qu'ils veulent - Lire et écouter nos élites pour comprendre la révolution en cours. Journaliste, ancien collaborateur du Revenu Français, spécialisé dans l'économie et les grandes entreprises, Ludovic Greiling travaille aujourd'hui pour différents journaux français et internationaux.

     

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    " Ludovic Greiling s’est astreint à une relecture méticuleuse de nombreux textes et interventions publiques de dirigeants politiques occidentaux : Emmanuel Macron, Ursula Von der Leyen, Pascal Lamy, Antonio Guterres, Jose Manuel Barroso, Barack Obama, Jean-Claude Trichet, Mario Draghi, etc… auquel de nombreux analystes politiques n’ont pas vraiment prêté attention.

    Il a été frappé par l’évidente anticipation des décisions qui ont été effectivement prises.

    Le lecteur sera peut-être étonné de découvrir l’extravagance et parfois la violence des propos tenus.

    Mais ils n’ont rien inventé, la majeure partie de ces affirmations et de ces projets portent la marque d’organisations créées antérieurement. Ces hommes et femmes ne sont que les figures les plus récentes d’une élite qui a rêvé d’un nouveau monde tout au long du 20ème siècle et qui cherche aujourd’hui encore à le transformer radicalement. Le terme anglais de "reset", popularisé par le forum de Davos, n'est pas un hasard lexicologique.

    Ce que l’on découvre dans les écrits et discours des principaux dirigeants occidentaux actuels , c’est un état d’esprit révolutionnaire. La Révolution y est souvent invoquée publiquement. Des paragraphes laissent pantois par leur violence ou leur bizarrerie. On y trouve, de manière quasi systématique, une obsession du contrôle et de la planification. Mais on perçoit aussi d’autres aspects, plus ou moins mis en avant  : une volonté de faire table rase des sociétés actuelles, une vision apocalyptique, ou encore l’appel à un nouveau monde.

    Il faut vraiment prendre au sérieux les politiques quand ils parlent de révolution. "

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  • Dix courtes observations sur le mouvement des Gilets Jaunes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la révolte des Gilets jaunes. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

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    Dix courtes observations sur le mouvement des Gilets Jaunes

    1/ C’est un mouvement populaire spontané, qui a utilisé les réseaux sociaux pour se développer (« jacquerie numérique ») et qui s’est répandu dans le pays en contournant les structures institutionnelles (élus, partis, syndicats, médias), lesquelles n’ont d’ailleurs rien vu venir puisqu’elles sont précisément coupées de la majorité de la population

    2/ C’est un mouvement avant tout Français de souche, qui sont les vrais « défavorisés » d’aujourd’hui (et non pas les banlieues de l’immigration ou les « migrants » comme on nous le fait croire en permanence). Une réalité qui vient de percer le mur de la propagande officielle

    3/ Le port du gilet jaune a été un génial symbole de ralliement : rendre visibles précisément ceux que le Système ne veut pas voir car il préfère les Autres aux Nôtres. Le Jaune devient le « symbole de la pauvreté européenne » car il est repris un peu partout désormais. Le Gilet jaune symbolise aussi l’Etat intrusif dans la vie des gens (la « sécurité routière ») mais qui se montre incapable de garantir le Bien Commun. Enfin le mode d’action initialement choisi (le blocage filtrant) constitue une réponse ironique au discours des élites sur les bienfaits de la mobilité permanente

    4/ Le mouvement a obtenu un large soutien de l’opinion (70%) dans la durée, malgré les différentes opérations de diversion et de diabolisation orchestrées par le gouvernement. Un soutien qui est sans commune mesure avec celui dont bénéficie la classe politique, largement démonétisée, et principalement Emmanuel Macron qui est devenu rapidement un symbole d’exécration nationale dans des proportions sans précédent sous la Vème république et dont il aura bien du mal à se relever

    5/ Ce mouvement est la revanche politique des perdants de « la mondialisation heureuse » et que pour cette raison on regardait avec mépris (tant à gauche qu’à droite) : car ces « gens de rien » viennent par leur mobilisation dans la durée (22 jours à la date du 8 décembre 2018) de faire reculer le gouvernement des winners et d’ébranler sérieusement le quinquennat de Macron. Tout cela étant obtenu sans aucun soutien des médias, de la classe politique ou des syndicats (à la différence de mai 1968)

    6/ Les Gilets Jaunes expriment des revendications larges qui, malgré ce que veulent nous faire croire les médias de propagande, dépassent la seule problématique du « pouvoir d’achat » et touchent par exemple la politique sociale, les migrations, les institutions, la sécurité etc… Ces revendications traduisent une maturité politique certaine et surtout une remise en cause globale des politiques mises en œuvre depuis 30 ans.

    7/ Le mouvement des Gilets Jaunes illustre que la révolte des élites, ouverte il y a 30 ans avec la chute de l’URSS, est désormais terminée en Occident et que lui succède maintenant le temps de la révolte des peuples. Le temps où les élites pouvaient révolutionner la société à leur profit en toute impunité -symbolisé par l’arrogance de la présidence Macron -s’achève en France en 2018

    8/ Avec le mouvement des Gilets Jaunes, les classes moyennes et populaires ont retrouvé le sens de l’action politique et le sens du commun,que le Système cherchait avant tout à détruire pour asseoir sa domination, en promouvant partout un individualisme destructeur de toute solidarité. Elles ont retrouvé le sens de la fraternité dans la lutte et cela aura de grandes conséquences pour l’avenir.

    9/ Le mouvement des Gilets Jaunes a montré clairement qui en France était du côté du peuple et qui était du côté de la Davocratie. Le fait que les manifestants se soient opposés aux journalistes mainstream est significatif de cette prise de conscience. L’abstention des syndicats dans la révolte des Gilets Jaunes -qui a pour le moment empêché toute contagion nationale de la révolte – les place aussi clairement du côté du pouvoir. De même que la grande timidité des partis institutionnels vis-à-vis du mouvement. Cela se traduira dans les futurs scrutins

    10/ Même si, comme il est probable, le mouvement des Gilets Jaunes va s’essouffler à l’approche des fêtes de Noël, Emmanuel Macron va se trouver dans une impasse politique durable: soit il répond à la demande sociale des Gilets Jaunes et il ira à l’encontre des exigences de la Davocratie pour lesquelles il a été élu : il risque alors de perdre son soutien. Soit il n’y répond pas -ou s’efforce de gagner du temps jusqu’aux élections européennes- et il court le risque d’une reprise accentuée du mouvement en 2019. Soit il s’engage dans le tout répressif au nom de « la défense de la république contre les factieux » et il ouvrira alors un processus à l’issue imprévisible, alors qu’une large majorité de Français soutient les Gilets Jaunes.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 décembre 2018)

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