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  • Le vestiaire des totalitarismes...

    Les éditions du CNRS viennent de publier un  ouvrage dirigé par Bernard Bruneteau et François Hourmant et intitulé Le vestiaire des totalitarismes.

    Historien des idées, professeur émérite de science politique à l’université de Rennes, Bernard Bruneteau est un spécialiste reconnu des totalitarismes et a notamment publié  Le Totalitarisme : origines d’un concept, genèse d’un débat 1930-1942 (Cerf, 2010), Les « collabos » de l'Europe nouvelle (Cerf, 2016) et Le bonheur totalitaire - La Russie stalinienne et l'Allemagne hitlérienne en miroir (CNRS, 2022).  Professeur des universités en science politique, spécialiste d'histoire contemporaine, François Hourmant a notamment publié Les Années Mao en France (Odile Jacob, 2018).

     

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    " Camicera nera des fascistes italiens ou chemises brunes des nazis, veste Mao ou béret étoilé du Che, foulard rouge des Komsomols en URSS ou bleu des Pionniers en RDA, krâma cambodgien : tous ces vêtements sont emblématiques des totalitarismes du XXe siècle. Symboles politiques, ils ont convoqué des imaginaires et véhiculé des idéologies.
    L'attention souvent scrupuleuse portée par les différents régimes – fascistes ou communistes – à la codification et à l'uniformisation des apparences invite à explorer toutes les facettes de ce langage du pouvoir.
    Témoin et instrument d'une volonté prométhéenne d'emprise et de contrôle, signe d'appartenance et de solidarité mais aussi de hiérarchie et de soumission, d'assujettissement et d'exclusion, le vestiaire a permis d'encadrer toutes les sphères de la vie sociale, d'exalter les valeurs et idéaux politiques, de donner à voir une communauté unie derrière son chef.
    Comment les populations ont-elles vécu l'obligation de porter telle ou telle pièce d'étoffe ? Quels furent les effets réels du port de ces vêtements ? Autant de questions permettant de comprendre davantage les processus d'embrigadement et d'oppression des populations, ainsi que leurs limites."

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  • Cote 418...

    Les éditions Edelweiss viennent de publier un roman de François Bert intitulé Cote 418. Ancien officier du 2e REP, François Bert a fondé un cabinet de conseil et est déjà l'auteur d'un essai, Le temps des chefs est venu (Edelweiss, 2017).

     

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    " « Je sors de mon abri, dont l’humidité m’est devenue insupportable. L’odeur du rat que j’ai écrabouillé à coups de godillots la nuit dernière y est encore prégnante, puisque je n’ai pu le balancer par-dessus les lignes que ce matin. Les tranchées sont un univers olfactif en elles-mêmes : entre la boue, la poudre, le sang, la merde et la charogne, toute l’humanité concentre en quelques toises ses pires sécrétions. Sans rien relâcher de ma posture de commandement mais sans interférer dans les ordres en cours, je passe sur les positions et j’observe. Je sens l’ambiance, tâte les éventuelles tensions, cherche à déceler les blessures camouflées ou les non-dits du commandement quotidien. Je passe. Je me tais quand le chef de groupe est à la manœuvre, lui parle quand il est en retrait. Je ne contrôle pas, je suis « à côté », dans la tension juste de l’exigence déjà transmise. C’est l’occasion aussi pour ceux qui sont au repos d’avoir un accès direct à leur chef de section. Besoin de confidence, message bloqué à l’échelon intermédiaire ou simple besoin de parler. Cela crée un lien humain qui épaissit la vie collective sans dévoyer la relation de commandement. Je remarque après trois passages dans la tranchée alpha que Kutasi… »

    François BERT, saint-cyrien et ancien officier parachutiste à la Légion étrangère, crée en 2011 Edelweiss RH, un cabinet qui accompagne les dirigeants au « discernement opérationnel ». Après un plaidoyer en 2016 pour l’avènement des chefs naturels en politique (Le temps des chefs est venu, Edelweiss Editions), il donne à vivre dans ce premier roman, qui est d’abord un hommage aux combattants de 14-18, l’expérience intime des questionnements et des choix d’un jeune chef au cœur du chaos."

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  • Autopsie de la défaite...

    Les éditions Pierre de Taillac viennent de publier un essai de Gilles Haberey et Hugues Perot intitulé Les 7 péchés capitaux du chef militaire. Officiers supérieurs de l'infanterie, praticiens des opérations, les deux auteurs ont déjà publié L'art de conduire une bataille (Pierre de Taillac, 2016).

     

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    " S’engager sans renseignement, se laisser imposer le terrain, subir le rythme de l’adversaire, sous-estimer son ennemi, manquer d’audace, s’obstiner inutilement, céder à la panique... Tels sont les 7 péchés capitaux que le chef militaire ne doit pas commettre s’il ne veut pas courir le risque d’une lourde défaite. Après le succès de L’Art de conduire une bataille (Prix de la Saint-Cyrienne 2017), Gilles Haberey et Hugues Perot analysent les causes des grands désastres tactiques. Ils s’appuient sur de nombreux exemples historiques et révèlent les erreurs à éviter absolument lorsque l’on mène une armée en campagne. Cet essai passionnant permet de comprendre comment des chefs intelligents en viennent à prendre des décisions erronées qui les conduisent à la catastrophe... Une lecture indispensable pour tous ceux qui commandent des hommes. "

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  • Les peuples européens sont-ils en manque de chefs ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur le site du Figaro Vox et consacré au besoins de figures politiques représentant l'autorité et la responsabilité. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre(Nuvis, 2013).

     

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    Poutine, Orban : pourquoi les autocrates séduisent à l'Ouest

    Comme les grands fauves, survivants incompris et pourchassés d'un temps révolu, ils se sentent, se reconnaissent, se respectent, même dans l'opposition farouche, et d'une certaine façon aussi se serrent les coudes. Ils méprisent souverainement la faiblesse de leurs interlocuteurs qui leur parlent morale pour masquer leur idéalisme impuissant ou leur cynisme au petit pied. Ils tiennent pour indispensable la centralité de la décision et l'autorité sur leur «peuple» qu'ils ne réduisent pas à une «population» mais entendent guider vers un horizon de puissance et d'influence peut-être contestable mais au moins défini et clair. Pour eux, le collectif est plus que la somme des intérêts particuliers ; il doit incarner quelque chose de plus grand que soi. Ils ont compris que la clef de la popularité durable réside dans le courage de l'impopularité immédiate.

    Le Moyen-Orient ensanglanté est désormais le théâtre central de l'affrontement de deux modèles d'hommes politiques, et dans ce combat, les démocraties européennes ne tiennent plus le manche. Elles prétendent incarner le stade abouti du Progrès humain, du Vrai, du Juste et du Bon, mais sont en pleine crise sociale, morale et politique. Une crise aigüe de la représentativité et de la crédibilité de leur personnel politique lui-même. Elles prennent de plein fouet l'affirmation de pouvoirs plus directs, confiants et déterminés qui leur jettent le gant et remportent la mise. La Russie, la Chine, l'Iran, les figures autoritaires d'un Assad, d'un Erdogan ou d'un al Sissi incarnent chacune à leur manière ce renversement des modèles de pouvoir.

    Alors, on moque leurs ambitions pour les décrédibiliser, on les insulte pour ne pas avoir à les écouter, on cherche à les confondre avec des figures ultimes de la régression, en l'espèce celles des chefs sanguinaires de groupes islamistes aussi diaboliques que charismatiques, qui revendiquent eux aussi le statut «d'Etat» et le mettent en œuvre sur un mode structuré et centralisé qui nous laisse pantois.

    La vérité est que nos vieilles structures institutionnelles sont impuissantes à tempérer l'agressivité et l'influence de ces «nouveaux acteurs». Ce retour de bâton de la verticalité politique répond à la dématérialisation massive de l'économie (dans le sillage de l'explosion du numérique), à «l'horizontalisation» des rapports sociaux, au développement de «communautés» de toute nature qui revendiquent leur «exterritorialité» et remettent en cause les notions d'Etat, de nation et de citoyen, ravalé au rang de pur consommateur de services prétendument gratuits. Le projet presque abouti de cités flottantes dans les eaux internationales, à l'abri de toute contrainte fiscale ou sociale en est sans doute un avatar extrême. L'Etat y est vu comme une structure inefficace et gourmande vivant sur le dos des nouveaux capitalistes libertariens de l'ère numérique. Ces «cités» ne sont plus des lubies de savant fou. C'est pour demain…mais ce ne sera pas pour vous! Ces enclaves sont réservées à ceux qui pourront se permettre cette sortie du magma populeux condamné lui à l'ordinaire de la vie en démocratie moderne.

    L'idée de l'Etat est donc partout en Occident mise à mal et assimilée à une régression sociale et économique, alors même que les frontières n'ont jamais été plus nécessaires pour rendre supportable la coexistence de sociétés humaines atomisées par l'ultra-individualisme et toutes en quête de sens, de structure, de «haut» et de «bas». Au point que nos vieux pays se hérissent de «murs» et clôtures dérisoires pour se protéger «d'invasions» diverses qu'ils n'osent plus contrôler ni même identifier. Or, c'est précisément pour avoir voulu abattre les frontières et mélangé tout et tous, pour avoir nié toute hiérarchie des valeurs et comportements, toute notion de «devoirs» imposés aux citoyens de l'ensemble européen, que l'Europe aujourd'hui se délite, se déchire et est prise d'assaut.

    L'Occident déboussolé s'est donc égaré dans ces utopies de fluidité et d'immatérialité et applique à tous les sujets cette vision horizontale de l'humanité. Quant au «politique» occidental, il suit. Il n'a plus rien à voir avec la figure d'un homme d'Etat. Nos politiciens se vautrent dans la «normalité» comme dans une fange miraculeuse. Depuis trop longtemps, ils se refusent à prendre le risque de guider le troupeau de leurs concitoyens repus et ombrageux. Ils ne font que relayer et inscrire dans la norme et la loi les «évolutions sociétales» de toutes natures censées représenter l'état présent de progrès et de modernité de leurs pays. C'est ce qu'ils appellent «gouverner». Mais personne ne gouverne ni ne dirige plus rien depuis longtemps. On «gère», on organise la concertation et le «dialogue social» permanents pour paralyser la décision, à la recherche du plus petit dénominateur commun que l'on fait passer pour la sanction vertueuse d'un choix majoritaire. On empile les couches de «représentants», on organise le clientélisme local, on achète la paix sociale (de plus en plus relative) et surtout, on ne promet plus rien de beau ou de grand. Pas de «sang et de larmes» non plus ; juste de rester vivants dans la grande tourmente d'un monde livré à la marchandise et aux marchands. Et l'abstention explose, et le désamour du politique, le désengagement, l'indifférence de nos concitoyens se consolident …Et les populistes se frottent les mains, prêts à rafler la mise.

    Ce refus de l'obstacle, du risque, du courage et du choix, conduit évidemment nos politiciens à rejeter les figures de l'autorité politique qui osent bâtir leur crédibilité sur la rupture, l'exceptionnalité et parfois même l'exemplarité. Prendre le risque de l'impopularité pour construire l'avenir n'est plus envisageable, voire hautement dévalué au sein du monde politique occidental, unanime à taxer tout téméraire d'aventurisme, de démagogie voire de fascisme. Tandis que nous nous gargarisons de posséder des dirigeants «normaux», nous n'avons en fait que des politiques ordinaires qui tremblent devant la démocratie directe ou le simple vote de leur concitoyens furieux de leur impuissance manifeste et se savent si déconnectés de leurs mandants qu'ils préfèrent continuer à leur faire prendre à grands frais (la dette, les lois) des vessies pour des lanternes et à leur vendre de l'abandon et du renoncement pour de la liberté et du libre arbitre.

    Mais il y a pire. Notre classe politique ne se contente pas de faire passer sa médiocrité pour une vertu. Nos dirigeants ne supportent plus ceux de leurs homologues internationaux qui usent et parfois abusent d'autorité. Pas une tête ne doit dépasser. Il faut dégommer les autocrates ou les despotes éclairés au plus tôt, les stigmatiser l'œil sombre et le doigt vengeur, en faire d'innommables tyrans ou, au mieux, des chefs de «démocratures» aux noirs desseins. Pourquoi? Pour leur substituer de soi-disant «modérés» plus représentatifs? En ce cas, c'est un échec complet et planétaire. Non! Il y a en creux une grande dose d'envie dans cette curée tragi-comique, de la jalousie dans cet opprobre courroucé et ces anathèmes ridicules. Ces hommes forts sont des offenses vivantes et bien trop résistantes à l'arasement impérieux des identités et volontés nationales récalcitrantes à l'ordre démocratique supérieur qui veut étendre ses bienfaits «naturels» à la planète entière.

    À l'aune de ce projet horizontal, toute «verticale du pouvoir» devient une infamie … Dès lors, les figures d'un Milosevic, d'un Saddam Hussein, d'un Kadhafi, d'un Assad leur sont insupportables. Comment font-ils pour rester au pouvoir en dépit de tant de morgue et de violence? Pourquoi diable leurs peuples les soutiennent-ils avec ferveur? Arriérés sans doute, n'ayant pas encore vu la lumière! Et il faut bien admettre que ces grands animaux politiques connaissent le communautarisme bouillonnant qui fragilise leurs Etats composites. Et ils font avec ; avec la main très lourde parfois. Pour préserver leur pouvoir certes mais aussi leurs Etats autrefois découpés sans vergogne et en dépit du bon sens par nos soins.

    A l'heure actuelle, parmi les «survivants» de notre vaste entreprise de «nettoyage» de l'anormalité politique, c'est sans doute Vladimir Poutine qui tient la corde. Quel scandale! Cet homme ose embrasser dans sa vision et ses discours toute l'histoire, sombre et lumineuse, de la Russie immémoriale! Et ça marche! Sa popularité ne faiblit pas tandis que nous nous éreintons vainement en génuflexions repentantes, les oreilles basses et le regard implorant, reniant allègrement les époques de l'histoire nationale qui nous ont placés à la tête d'un monde et d'un dessein. Au son du canon sans doute, car c'était alors ainsi que se forgeaient les empires. Au prix du sang versé aussi, le nôtre et celui de nos adversaires ou de nos conquêtes. Comment le nouveau Tsar peut-il, lors des cérémonies d'ouverture des jeux d'hiver de Sotchi, oser intégrer la période stalinienne à sa rétrospective poétique de l'histoire multiséculaire et grandiose de la Russie? C'est tout simple: il a conscience que l'Histoire est la chair même d'une nation. La modernité et ses utopies sont de chaque époque. Pardonner et «se pardonner» dans une communion collective les erreurs politiques passées permet de les inscrire dans une continuité historique et humaine, de réunir un peuple, de le grandir en le replaçant sur un horizon qui le transcende. C'est l'amnésie qui affaiblit l'imaginaire collectif et national en chacun de nous et aux yeux du monde. Sans mémoire du passé, l'avenir n'est qu'un abîme. Vladimir Poutine fait des liens entre les premiers Tsars, «blancs» puis «rouges» et lui-même. Il ne s'agit pas de le juger mais de le comprendre: Il fait de la politique…en Russie et désormais au Moyen Orient, où nous ne sommes pas encore revenus de son irruption militaire soudaine et décisive.

    Sans doute est-il temps de s'interroger sur les qualités d'un bon dirigeant pour guider nos vieilles nations entre les écueils de la modernité. Au nom de quoi mon «semblable» devrait-il me diriger? Me «représente-il» efficacement uniquement parce qu'il me ressemble? Parce qu'il n'est ni ne pense rien de plus ou d'autre que moi? Dans ce cas, pourquoi lui plutôt qu'un autre ou que moi? Ne doit-il pas m'être supérieur, voir plus loin et mieux que moi, prendre de la hauteur, penser collectif, comprendre le monde et ses enjeux, avoir une volonté exceptionnelle et savoir l'imposer? L'homme d'Etat porte-il sa normalité en écharpe telle un titre de gloire? Ne devrait-il pas au contraire faire montre d'un tempérament et de qualités «extra-ordinaires» au sens propre du terme? L'exceptionnalité seule donne la légitimité et le temps pour réaliser un projet national dans le marigot infesté de crocodiles de la scène internationale. Surtout si l'on veut vous en empêcher.

    Nous baignons en Europe comme dans du formol, dans une illusion de paix et de prospérité qui endort nos peuples et nos élites, les empêchant de voir la menace qui monte, extérieure mais aussi intérieure. Cette menace, ce n'est pas l'Islam radical, qui n'est qu'un loup dans une bergerie dont les portes sont grandes ouvertes ; c'est le renoncement muet des Nations et des Etats à affirmer leur identité dans toute leur richesse, leur complexité, leurs paradoxes. En France, l'estime de soi nationale fond comme la banquise. L'heure est à la repentance, à l'automutilation collective jubilatoire pour complaire à ceux de nos partenaires ou adversaires qui nous contestent même les maigres vestiges de notre puissance enfuie. Cette honte de soi renforce le délitement de la cohésion nationale et du sentiment d'appartenance à un passé profond, riche, glorieux et aussi nécessairement douloureux. Il devient urgent de réfléchir aux ravages de notre célébration entêtée de la «normalité» en politique, cache misère de la déresponsabilisation et du renoncement à l'exercice difficile de l'autorité. Peut-on encore juger cette normalité salutaire ou ne serait-ce qu'utile au pays, quand celui-ci s'enfonce sans mot dire dans l'insignifiance politique et stratégique et pratique l'hypnose de masse sur sa population sommée de croire en des lendemains qui chantent? Chaque Etat, tous les Etats, ont besoin de figures politiques de l'autorité et de la responsabilité, imparfaites mais qui assument leurs choix et essaient d'incarner leur vision dans une action politique ambitieuse. Cela vaut mieux que ne rien oser, écouter tout le monde, faire plaisir à chacun, mettre en musique la cacophonie des corporatismes et des égoïsmes et appeler cela de l'Opéra. Forfanterie. Et forfaiture.

    Caroline Galactéros (Figaro Vox, 29 octobre 2015)

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  • Le Siècle des chefs...

    Nous vous signalons la parution aux éditions Amsterdam d'un essai d'Yves Cohen intitulé Le siècle des chefs - Une histoire transnationale du commandement et de l'autorité (1890-1940). Yves Cohen est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

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    "Les foules se déclarant « sans leader » qui émergent aujourd’hui en de nombreux points du monde sont en rupture complète avec l’idée qui a dominé le xxe siècle, selon laquelle « les hommes en foule ne sauraient se passer de maître » (Gustave Le Bon, 1895).

    Pourquoi « le besoin de chef » a-t-il pris une telle ampleur à partir de la fin du xixe siècle ? Comment la préoccupation pour le commandement a-t-elle circulé d’un domaine à l’autre, de la guerre à la politique et de la politique à l’industrie ? Comment les formes et le langage du commandement sont-ils devenus transnationaux ? Quel rôle ont joué les sciences sociales, en particulier la psychologie et la sociologie, dans l’affirmation du chef ? C’est à ce type de questions que s’intéresse Yves Cohen dans Le Siècle des chefs.

    En articulant une étude des littératures profanes et spécialisées sur le commandement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et une analyse des pratiques des chefs, il nous invite à suivre à la trace les actions des ingénieurs et directeurs d’usine et l’exercice du commandement par Roosevelt, Hitler, et surtout Staline.

    Le Siècle des chefs offre ainsi une vaste fresque transversale et internationale de la montée de la figure du chef, fondamentale pour comprendre les spécificités de l’histoire du xxe siècle."

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