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  • La guerre russe...

    Les éditions Perrin viennent de publier le quatrième volume de la revue De la guerre, dirigée par Jean Lopez, également directeur de la revue Guerre et Histoire. Le dossier de ce numéro est consacré à la façon spécifique des Russes de faire la guerre.

     

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    " De la guerre, c’est un grand voyage dans l’Histoire et… dans l’actualité ! Le gros dossier de cette quatrième édition est en effet consacré à la « guerre russe ». Peut-on, à travers les cent guerres menées par les Russes depuis quatre siècles, isoler une façon de se battre qui leur serait propre ? Oui ! Et le lecteur comprendra bien des choses vues et entendues durant l’actuelle guerre en Ukraine, comme la faible sensibilité aux pertes, la désorganisation initiale, le retard technologique, l’appel aux détenus, etc. Frédéric II disait déjà du soldat russe que ce qu’il faisait le plus facilement c’était de mourir, et Napoléon qu’il fallait le tuer deux fois !
    Deux autres articles plongent dans l’actualité. Le premier, écrit par Michel Goya, livre les clés de cette « révolution militaire arabe » qui, depuis quarante ans, donne de plus en plus de fil à retordre à Israël. Le second explore l’immense panoplie d’engins qui se croisent dans les cieux d’Ukraine, d’Arménie ou de Gaza en expliquant clairement la différence entre obus, roquette, fusée, missile, drone, et toutes les façons de rendre ces armes « intelligentes ».
    Ce De la guerre no 4 explore aussi d’autres territoires, de l’Antiquité à nos jours, en mobilisant, comme d’habitude, les ressources de la cartographie, de l’infographie, de l’illustration artistique et de la photo accueillies dans une maquette sobre et élégante. "

    Également au sommaire :
    - Au cœur de la bataille romaine, par Maxime Petitjean
    - La guerre de Sécession, première guerre des masses, par Vincent Bernard
    - Bernard Grué, des camps viets au SDECE, par Jérôme Santelli
    - François Ier/Charles Quint, par Guillaume Frantzwa
    - Le carnage de la Somme vu par Ernest Brooks
    - Le bombardement stratégique, l’arme magique ?, par Benoist Bihan
    - Vers Castillon : la dernière campagne de la guerre de Cent Ans, par David Fiasson
    - Des fusées Congreve aux Himars, par Patrick Mercillon
    - La guerre des souvenirs militaires, par Christophe Pommier
    - Les dix-huit gloires de la Royale, sous la direction de Michel Aumont et de Patrick Villiers
    - La guerre contre Samory Touré, par Vincent Joly

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  • Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux réactions à l'assassinat du jeune Matisse par un migrant afghan.

    Rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulés Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019), d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019) et, dernièrement, d'Hécatombe - Pensées éparses pour un monde en miettes (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares

    À la suite de l’abominable massacre du jeune Matisse, à Châteauroux, par un migrant afghan, on apprenait, dans les médias, que des photos de loutres avaient été affichées dans les vitrines des commerces de la ville, « en solidarité avec les parents de Matisse », le père de l'adolescent surnommant son fils martyr «ma grosse loutre ». À la colère et à la peine succède donc la consternation. Car si certaines âmes puériles trouveront peut-être cette initiative « touchante », voire « émouvante », elle est en réalité accablante d’asthénie et désespérante de niaiserie.

    Il ne s’agit évidemment pas d’attendre ou de souhaiter des appels à la vendetta ou des incitations aux « représailles », mais l’acharnement à se complaire dans la nigauderie larmoyante face à la multiplication de crimes d’autant plus odieux qu’ils auraient été évitables est devenu absolument insupportable. Depuis l’attentat islamiste du Bataclan (au moins), la population française, cornaquée par des médias et des politiciens compassés, semble s’être convaincue que la seule réponse « digne » et « civilisée » à des agressions barbares était l’alignement de bougies et l’entassement d’ours en peluche. « Vous n’aurez pas ma haine ! » bêle le troupeau, se condamnant à la répétition des drames. Face à ces crimes, et à leur banalisation, il n’est pourtant nullement question de « haine » – sentiment irrationnel, extrême et désordonné –, mais de saine colère et d’indispensable instinct de conservation. La seule chose que démontre un peuple qui, à chaque fois qu’un de ses enfants est assassiné, se complaît dans la mièvrerie masochiste, ce n’est pas qu’il est extraordinairement bon et moralement supérieur, mais simplement qu’il est lâche et épuisé, rongé jusqu’à l’os par l’instinct de mort et l’appétence pour le suicide individuel et collectif.

    La colère, pas la haine

    À force d’être culpabilisés et biberonnés à la repentance, les Français ont-ils fini par intégrer que, quelque part, ils « méritaient cela » ? Qu’ils méritaient d’avoir peur dans la rue, d’être insultés, humiliés, agressés, et même tués par de fantasmatiques éternelles « victimes » prenant une revanche sanglante sur leur abominable passé ? On peut malheureusement le penser en voyant les Français, même victimes ou proches de celles-ci, paraissant davantage terrorisés par l’idée d’être accusés de « faire le jeu de l’extrême droite » ou de « pratiquer un amalgame » que par les lames des égorgeurs.

    Pourtant, encore une fois, il n’agit pas de réclamer l’application de la loi du Talion, mais simplement de rompre avec les cérémoniels grotesques de bétail d’abattage pleurnichant sur chaque nouveau cadavre, de nommer clairement les coupables et leurs complices, de dénoncer fermement les causes et d’exiger – d’imposer – que des décisions fortes et efficaces soient prises face à des actes qui ne sont en rien le fruit d’une imprévisible et écrasante fatalité, mais le produit d’une longue suite de reniements, de couardises et de démissions. Ainsi, ce ne sont pas des photos de loutres que les commerçants de Châteauroux auraient dû placarder sur leurs devantures, mais des messages appelant à une justice exemplaire, à l’application rigoureuse de la loi, à la fin du laxisme judiciaire et migratoire. Ils auraient sans doute été moins applaudis par la presse, peut-être même, dans ce système où tout est inversé, auraient-ils été poursuivis, voire embastillés, comme ces militants patriotes interpellés par une police soudainement diligente et implacable pour avoir collé des affiches demandant « Justice pour Thomas », autre victime d’une longue litanie. Mais au moins ce geste aurait eu du sens, de la tenue et très certainement de l’écho, rompant l’épouvantable et insupportable cercle : meurtre, émotion, marche blanche, nouveau meurtre.

    La nécessaire « récupération politique »

    En bref, ce que peut – et doit – exiger un peuple dont le quotidien se transforme progressivement en long cauchemar, c’est, à l’inverse des mantras ânonnés sans fin sur les plateaux de télévision, la nécessaire « récupération politique » de ces « faits divers » qui constituent en réalité un fait social global et majeur. La « récupération politique », c’est-à-dire l’obligation pour nos politiciens de se saisir de ce fait pour y apporter les indispensables réponses politiques concrètes. Car c’est très exactement le rôle du politique, « garantir l’intégrité et la sécurité de l’espace politique et social collectif » afin que la population puisse y mener une vie supportable et digne. S’il n’assure pas cette mission minimale, le politique, et à travers lui l’État, perd toute légitimité et ouvre la porte au chaos, au communautarisme, à la sécession et aux radicalisations les plus dangereuses. Certains s’en réjouissent, ils ont bien tort. La politique du pire est la pire des politiques. Il est encore temps de sauver la communauté nationale, mais le dépôt d’un bulletin de vote dans une urne n’y suffira pas, il est indispensable que la parole populaire se libère, que la chape de plomb du « politiquement correct » soit brisée, que les élus, de tous bords, soient interpellés et sommés de rendre des comptes, que le réel s’impose aux fictions idéologiques et que les mensonges et manipulations médiatiques soient implacablement combattus. À chacun, à sa place, d’y contribuer, par un inlassable travail militant, intellectuel, associatif, artistique, activiste. C’est désormais, incontestablement, une question de survie.

    Xavier Eman (Site de la revue Éléments, 2 mai 2024)

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