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  • L'homme du ressentiment...

    Les éditions Bartillat viennent de rééditer un essai de Max Scheler intitulé L'homme du ressentiment. Philosophe allemand, marqué par l'influence de Nietzsche, Max Scheler est le père du courant de l'anthropologie philosophique (Helmuth Plessner et Arnold Gehlen).

     

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    " Dans L'Homme du ressentiment (1923), Scheler examine ici, selon la pure méthode de description phénoménologique, un phénomène psychique entrevu par Nietzsche, le ressentiment. À l'origine, le ressentiment est toujours l'expression de quelque sentiment d'impuissance, né de l'échec du sujet à assumer selon les formes de sa personnalité telle ou telle valeur morale. C'est Nietzsche qui a donné à cette notion un droit de cité dans le sens technique dans le domaine de la philosophie. Max Scheler tente dans ce volume la description d'une totalité d'expériences et d'actions vécues en étudiant l'homme de ressentiment et insère sa doctrine dans le cadre d'une philosophie des valeurs. Scheler se dresse contre la conception nietzschéenne du christianisme qui est expliqué au travers de cette notion dans La Généalogie de la morale.
    Dans le contexte actuel de remontée du ressentiment, la pensée de Scheler analysant cette notion retrouve une actualité particulière. La réédition de ce classique est d'autant plus justifiée. "

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  • Guerre culturelle : gagner la bataille du milieu...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'Institut des libertés consacré à la guerre culturelle. L'Institut des libertés est dirigé par Charles et Emmanuelle Gave et compte parmi ses membres Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits et Bruno Larebière, rédacteur en chef politique de L'Incorrect.

     

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    Guerre culturelle : gagner la bataille du milieu

    Les trois cents dernières années ont été le théâtre, en France et plus généralement en Europe et en occident, d’une lutte entre deux conceptions du monde, chacune déclinée en de multiples combinaisons, mais qui globalement peuvent se définir ainsi : ou bien « l’homme est né libre et partout il est dans les fers » (Rousseau) et, partant, il faut le rendre libre à nouveau ; ou bien, quoique perfectible, il est l’héritier d’une civilisation dont le droit naturel est l’épine dorsale, et dont il possède autant la jouissance qu’il lui est assujetti par des devoirs. En gros, la gauche et la droite.

    Dans cette guerre, et guerre à mort, c’est bien entendu le second camp auquel nous nous rallions, avec d’autant plus de décision qu’il est, au moins depuis soixante ans, le camp blessé, le camp vaincu. Momentanément, espérons-nous.

    Reste que la bataille promet d’être féroce, et qu’elle a déjà commencé, qu’elle est sans cesse recommencée. Quoique le communisme, qui maintint sous sa botte politique la moitié de l’Europe, et sous sa férule d’instituteur grincheux l’autre moitié, et qui était l’avant-garde de ce qui se nomme le progressisme ait été défait, l’hydre de gauche gigote encore avec force. Et même, débarrassée de cette tête sombre et violente qu’était le communisme, peut-être a-t-elle encore gagné en force, démultipliant ses attaques. Aujourd’hui, elle ne prétend plus guère combattre la marchandise et la domination du capital, dont elle s’accommode généralement fort bien ; mais elle prétend combattre d’autres inégalités, qu’elle a généralement inventées et qu’elle a persuadées au bon peuple, comme la domination de l’homme sur la femme, celle du blanc sur les autres « races », celle du couple normal sur les relations homosexuelles, transsexuelles, bisexuelles et on ne sait quoi d’autre, celle de l’humain sur l’animal, ou encore celle du maître sur l’élève. C’est à ça qu’il nous faut répondre, non seulement en résistant, mais surtout en contre-attaquant, et en la dépassant dans la proposition d’un monde enviable. Il faut donner envie, et c’est peut-être là que nous sommes le plus faible.

    On peut schématiquement imaginer trois fronts culturels sur lesquels lutter : la sous-culture, avec ses codes jeunes et adolescents ; la culture de l’honnête homme ; et la haute culture. Malgré les apparences, la droite a depuis quelques années remporté de nombreuses victoires dans le champ de la première et de la dernière. La sous-culture, aujourd’hui largement envahie de codes internets, est largement occupée par ce que les Américains nomment « l’alt-right » dont les forums ou l’art du même touchent une grande partie de la jeunesse. La haute culture, elle, est pour prendre un exemple français incarnée par un Michel Houellebecq, dont les romans atteignent des sommets de vente, quoiqu’ils soient fondés sur une critique féroce de la modernité. Hélas, les gens les achètent certainement, les lisent peut-être, mais n’en gardent guère.

    La culture du milieu est, elle, entièrement tenue par le camp de la gauche, en témoignent les productions de Netflix. Elle est la plus puissante, la plus largement diffusée logiquement, et pourtant la droite, par paresse, par incapacité ou parce que la forteresse est difficilement prenable, n’y pénètre pas. C’est ici précisément qu’il faut concentrer notre feu.

    C’est cette frange de population, qui a en France de 25 à 60 ans, qui est urbaine et plutôt éduquée, qu’il faut toucher. C’est celle qui a auparavant subi l’existentialisme sartrien, le rock américain, « fait Mai 68 », bien écouté ses gentils professeurs de gauche à l’école, lu les cent meilleurs livres de Télérama, et cru qu’Obama sauverait le monde.

    Sans appartenir à l’élite, ce ventre mou de nos pays se sent cependant assez loin du peuple pour le mépriser. N’ayant jamais réfléchi plus loin que les bons sentiments, il est persuadé d’appartenir naturellement au camp du bien. Il croit à l’Union européenne pacificatrice et à la nécessité des « migrations ».

    C’est lui qu’il s’agit de toucher, et pour cela (presque) tous les moyens sont bons. Il s’agit de lui donner envie d’aimer conserver ce qu’il a reçu. Il s’agit de lui montrer où se trouvent l’intelligence et le beau. C’est une longue marche qui commence.

    Institut des Libertés (Institut des libertés, 18 mai 2022)

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