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La France contre Paris...

Le magazine Causeur vient de sortir un bon numéro d'été sur le thème « La France contre Paris ». Vous pourrez y trouver notamment un entretien sur ce thème avec le géographe Christophe Guilluy, auteur de l'essai intitulé Fractures françaises. Vous pourrez également découvrir un dossier sur l'art contemporain ainsi qu'un entretien sur le football avec le philosophe Jean-Claude Michéa. De quoi patienter en attendant la parution du numéro d'été d’Éléments...

 

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"« L’été sera chaud, dans les t-shirts, dans les maillots… » Pour l’instant, la prévision d’Eric Charden tombe à l’eau vu la météo ; heureusement  le cru 2014 de notre traditionnel numéro d’été a de quoi vous faire bouquiner pendant les orages. Elisabeth Lévy démarre en fanfare avec un éditorial au Karcher : « Sarkozy l’injusticiable » : « Est-il si fréquent de placer sur écoute l’un des principaux responsables de l’opposition, sur la foi de soupçons hasardeux – le présumé « financement libyen » – que rien n’est venu étayer à ce jour ? Il y a d’excellentes raisons de combattre Nicolas Sarkozy. A condition qu’il s’agisse d’un combat à la loyale… ».

 

Après ce réquisitoire contre la justice d’exception, Causeur vous ouvre les portes de son dossier central : « La France contre Paris. 65 millions de provinciaux ». Et là encore, Elisabeth Lévy annonce la couleur franchement : il y a dans ce pays une fracture, non pas simplement sociale mais territoriale, culturelle et symbolique entre Paris la ville-monde et « la périphérie » provinciale, péri-urbaine ou grand-banlieusarde. La première vit en vase clos, ne connaissant manif pour tous et vote frontiste que de nom pendant que le reste du pays « n’est pas en guerre contre Paris (…) mais a décidé de vivre sa vie contre Paris ».

 

Deux pays en un seul ? À force de gloser sur le tracé de la réforme territoriale, dans notre « vieux pays dans lequel l’Etat a précédé et construit la nation », on en oublie que la décentralisation crée bien souvent des jacobinismes à échelle réduite. Il n’empêche, c’est à l’échelon local que les politiques peuvent encore transformer le quotidien des gens, nous dit François Bayrou dans un long entretien. Le nouveau maire de Pau dresse un constat implacable : « nous ne sommes pas loin de la rupture » entre les élites parisiennes et le pays réel qui n’en peut mais.

 

Un tableau encore noirci par les analyses décapantes du géographe Christophe Guilluy, lui aussi interviewé en ces pages, qui rappelle la dure réalité des chiffres : la France des « 60% d’exclus » est bien celle des campagnes et zones pavillonnaires, à l’écart du dynamisme des grandes métropoles. Il n’en existe pas moins une anti-Paris : Marseille, ville du Mistral et de Guillaume Nicoulaud, qui nous sert de guide dans ce mille-feuille identitaire, au bord de la syncope les soirs d’exploits footballistiques de l’Algérie, d’après notre envoyé spécial sur le Vieux port Pascal Bories. « Paris, je ne t’aime plus », chantait le poète, mais la mésentente entre la capitale et la province ne date pas d’hier, si l’on en croit Frédéric Rouvillois, qui retrace la petite histoire de l’anti-parisianisme à travers les âges. Comme les patois connaissent une seconde jeunesse sous l’égide de l’administration, outre une incursion occitano-toulousaine, vous saurez tout sur le néo-breton lyophilisé grâce à l’analyse d’André Markowicz et de Françoise Morvan.

 

Mais abrégeons la revue de détail et passons à l’avant du navire, dans les filets de notre séquence actualités. En cette fin de Coupe du monde qui réjouit tous les anti-footeux, à commencer par l’auteur de ces lignes, Jean-Claude Michéa nous livre ses réflexions sur le Mondial, le sport marchandisé, les suppporters et ce qu’il reste de common decency dans l’univers du ballon rond. Sans jouer sur les peurs ni participer à l’irénisme ambiant, Slimane Zeghidour revient sur les débordements qu’on a observés dans les rues des grandes villes de France après les victoires de l’équipe d’Algérie. Le point de vue des Algériens du « bled » sur leurs cousins de la diaspora se révèle aussi piquant qu’une bonne harissa. Du Maghreb aux confins de la Mésopotamie en passant par nos banlieues, le danger salafiste se déploie dans toute son horreur. Samir Amghar, spécialiste de la question, établit le portrait-robot des différents types de salafistes, du jihadiste de Bruxelles aux barbus non-violents, en décryptant la prégnance du discours antisémites chez ces prêcheurs de haine. Et pour refermer le chapitre du vivre-ensemble, je me suis rendu chez nos voisins belges – peut-être devrais-je dire flamands – d’Anvers, observer la coexistence entre immigrés musulmans, juifs orthodoxes et flamingants de souche. D’un continent l’autre, Théogène Rudasigwa, ancien bras droit de Paul Kagamé, nous fait part de son expérience du génocide rwandais, sans ménager son ancien mentor, qui a aujourd’hui beau jeu de poser en redresseur de torts.

Pour nouer le tout, une ribambelle de chroniques vous attend au tournant, dont les habituels Alain Finkielkraut, Basile de Koch, Cyril Bennasar, Roland Jaccard, Félix Groin, flanqués d’un petit nouveau, Louis Lanher, notre œil de Moscou immergé dans le Boboland. Joint à notre dossier culturel sur l’art officiel dans la mondialisation, ces papiers d’humeurs conjuguent éclectisme et (parfois, mauvais) esprit. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : lisez sous la pluie !"

 

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