Nous reproduisons ici un court extrait d'un texte passionnant de Philippe Grasset, publié le 8 novembre 2010 sur le site De Defensa et intitulé "La sublimité du système de la communication".
"On ne change pas un tel système, on ne le réforme pas, – et il est très difficile, quasiment impossible de penser à quelque chose de complètement différent tant qu’il existe. On cherche à le déstructurer, c’est-à-dire à le détruire en frappant les points fondamentaux de sa vulnérabilité. On frappe à coups de marteau (“philosophie au marteau” de Nietzsche), sans relâche, sans s’interroger sur le monde meilleur à venir. Il faut casser tout cela, parce que tant que tout cela subsiste sous une forme ou l’autre, rien n’est possible. Nous sommes devant un monstre universel (“globalisé”) qui ne peut être changé ou réformé, qui ne peut être que détruit par la déstructuration interne de lui-même, sa dissolution catastrophe sous les coups assénés ; qui va, soudain, à un moment donné, ou peu à peu mais très rapidement, aboutir à son implosion par déstructuration interne. Après, on verra. Quand on est dans une prison, coupés évidemment de l’extérieur parce que, dans ce cas, il n’y a pas d’extérieur puisqu’il s’agit d’une prison universelle, on cherche à se révolter par tous les moyens pour faire sauter la prison et s’en évader puisqu’elle n’existera plus après qu’elle ait explosé. Ainsi l’extérieur, – la vérité du monde, – sera-t-il recréé par destruction de l’ “intérieur” emprisonné qui constituait l’ensemble du monde."