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éric rohmer

  • En cherchant Parvulesco...

    Les éditions de la Table Ronde viennent de publier un essai de Christophe Bourseiller intitulé En cherchant Parvulesco.

    Depuis une trentaine d'années, Christophe Bourseiller a publié de nombreux essais consacrés aux mouvements extrémistes ou radicaux, qu'ils soient de droite, de gauche ou d'ailleurs, comme Les ennemis du système (1989), Extrême-droite (1991), Les maoïstes : la folle histoire des gardes rouges français (1996), Vie et mort de Guy Debord (1999), A gauche toute ! (2009), L'extrémisme (CNRS, 2012) ou Nouvelle histoire de l'ultra-gauche (Cerf, 2021).

     

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    " Qui était Jean Parvulesco (1929-2010) ? De ce mystérieux écrivain d'origine roumaine, auteur de plus de cinquante livres, on ne sait presque rien. Les cinéphiles se souviennent que, dans A bout de souffle de Jean-Luc Godard, il est incarné l'espace d'une scène par Jean-Pierre Melville. Chapeau, lunettes noires, il descend d'un avion. Sur le tarmac, il est assailli par les journalistes. A la question de savoir quelle est sa plus grande ambition dans la vie, il répond : "Devenir immortel, et mourir". Christophe Bourseiller a bien connu Godard, pour lequel il a tourné plusieurs fois quand il était enfant. Des années plus tard, il a rencontré Parvulesco. L'énigme est restée entière. Il a relu son œuvre fantôme, mené l'enquête sur ce personnage de l'ombre qui fut tour à tour un passager clandestin de la Nouvelle Vague et l'ami intime d'Eric Rohmer, un dandy fascisant et un poète ésotérique. L'inclassable Parvulesco est mort depuis dix ans. Son immortalité commencerait-elle maintenant ? "

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  • Rome en héritage...

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    Le numéro d'avril 2014 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à ce que l'Europe doit à la Rome impériale fondée par Auguste. On pourra y lire, notamment, des articles de Frédéric Valloire ("D'Octave à Auguste"), de Marie d'Armagnac ("Dans l'intimité d'un géant"), d'Alexandre Grandazzi ("Le culte des origines"), d'Eric Branca ("L'empire du droit") et d'Alain de Benoist ("Le modèle impérial").

    Hors dossier, on pourra aussi lire, notamment, des articles de François Bousquet ("La gloire de Pagnol"), d'Arnaud Guyot-Jeannin ("Eternel Eric Rohmer") et de Laurent Dandrieu ("Lubitsch, l'orfèvre de la légèreté"). Et on retrouvera aussi  les chroniques de Bertrand de Saint-Vincent ("Bons baisers d'Afrique"), de François d'Orcival ("La semaine sanglante de Kiev"), de Patrice de Plunkett ("Le local et le mondial") et d'Eric Zemmour ("La vérité sur l'affaire Buisson").

     

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  • Autour du cinéma...

    Animée par un groupe d'étudiants messins aimant le bon boire, le bien manger et la littérature, la revue Livr'arbitres sort son troisième numéro avec un dossier consacré au cinéma. On pourra aussi y lire une nouvelle de Serge Ayoub, l'auteur de Conte Barbare (éditions Le retour aux sources).

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    Au sommaire :

     

    Entretien avec Philippe Alméras

    « Montherlant se voulait un artiste “totaliste”, il voulait exprimer le haut comme le bas»

     

    DOSSIER « AUTOUR DU CINÉMA »

    • Le cinéma sous l’occupation au prisme du regretté Louis Védrines

    • L’actualité rebatienne au coeur du débat par Gilles de Beaupte des Études rebatiennes et Pascal Manuel Heu, critique et historien du cinéma

    • Les erreurs et négligences d’un vieux cinéphile : Jean Tulard

    • L’irréductible Éric Rohmer : Hommage Portrait et souvenir de Pierre Gripari par Anne Martin-Conrad et Alain Paucard

     

    Des écrivains dans la polémique : Brigneau, Zemmour et Duteurtre

     

    Que lire? Version Francis Bergeron

     

    La semaine, nouvelle inédite de Serge Ayoub

     

     

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  • Triple agent

    Triple agent est le titre de l'avant-dernier film réalisé par Eric Rohmer. Nous reproduisons ici la présentation qu'a faite Michel Marmin de cette oeuvre dans Eléments à l'occasion de sa sortie en DVD (Arcades vidéo, 2008).

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    "Le public est passé complètement à côté de cet extraordinaire film d'espionnage d'Éric Rohmer, inspiré de la ténébreuse affaire du général russe blanc Miller, enlevé et disparu en 1937 à Paris, mais dont le héros était en réalité son adjoint, le général Skobline. L'histoire n'a jamais clairement établi le rôle de Skobline dont sa nièce, la charmante Irène Skobline, soutien dans le bonus de ce DVD qu'il fut manipulé.

    Dans sa transposition, Rohmer laisse planer le doute. Skobline travaillait-il exclusivement à la cause de la Russie blanche? Avait-il secrètement rallié le régime soviétique? S'était-il rapproché de l'Allemagne nazie pour mieux combattre Staline? Ce film d'une limpidité et d'une netteté formelles stupéfiantes est en réalité d'une extrême complexité, et il se « lit » à plusieurs niveaux. Niveau historique d'abord: Triple agent offre une passionnante description idéologique, politique et sociologique de la France du Front populaire. Niveau psychologique ensuite: l'histoire est aussi celle d'une épreuve très rohmérienne, le héros étant écartelé entre deux fidélités grosses de conflits, fidélité à son épouse et fidélité à ses engagements. Niveau philosophique enfin: tout le film repose sur une dialectique du libre arbitre et du destin. C'est tout simplement génial."

    Michel Marmin (Eléments n°115, Hiver 2004-2005)

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  • Eric Rohmer : un catholique du Grand Siècle

    Nous reproduisons ici un entretien donné au blog de Monde & Vie par Michel Marmin, rédacteur en chef de la revue Eléments et cinéphile réputé, à l'occasion de la mort du cinaste Eric Rohmer.

     

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    M&V: La question piège tout d’abord: quels sont les films qu’il faut voir les premiers pour entrer dans l’univers de Rohmer?

    Michel Marmin : À quelqu’un qui n’aurait jamais vu de films d’Éric Rohmer, je conseillerais de commencer par ses contes des quatre saisons, quatre films lumineux qui dissèquent les mensonges du cœur et de l’esprit. Dans Conte de printemps (1990), Conte d’hiver (1992), Conte d’été (1996) et Conte d’automne (1998), il y a une sorte de jubilation shakespearienne à mettre au jour les jeux de l’amour et du hasard, mais aussi une sorte de férocité racinienne, mêlée à une perspective philosophique que l’on pourra qualifier de pascalienne. Ces références ne devraient pas rebuter l’honnête homme nourri de culture classique, bien au contraire! J’ajoute que tout cela, chez Rohmer, est exprimé le plus naturellement du monde, avec une fraîcheur et une sensibilité incroyables. Ces quatre films, et bien d’autres évidemment, nous disent les choses les plus profondes à travers un sourire ou un nuage qui passe dans le ciel.

    Ses films aux budgets modestes, mais toujours rentables, lui ont permis toutes les audaces, comme Perceval le Gallois, d’après Chrétien de Troyes, ou Les Amours d’Astrée et de Céladon, d’après Honoré d’Urfé. Homme de cinéma et de littérature, comment le définir?

    Il faut tout d’abord rappeler qu’Éric Rohmer a débuté comme romancier en publiant en 1946 La maison d’Élisabeth, chez Gallimard. Rappelons aussi qu’il est un musicologue très averti, auteur notamment d’un remarquable essai sur Mozart. Ses films ne sont certes jamais très loin de la littérature, et de la plus grande littérature. Ce ne sont pas pour autant des films « littéraires », en ce sens que leurs dialogues participent d’une vision cinématographique globale, au même titre que les décors, l’allure et le timbre des acteurs et actrices, les couleurs ou les sons. Rohmer n’enregistre pas les dialogues, il les « filme »… Dans Ma nuit chez Maud (1969), qui l’a rendu célèbre, il est aussi naturel de parler morale et métaphysique que cigarettes, whisky et p’tites pépées dans un film d’Eddie Constantine ! Les films de Rohmer délivrent un sentiment d’évidence que l’on n’a que devant les très grandes œuvres d’art : les choses, dirait-on, ne pourraient être filmées autrement…

    Par quel prodige le réalisateur de La Marquise d’O, qui a défrayé la chronique en son temps, peut-il être considéré comme l’un des derniers grands réalisateurs catholiques français ?

    En adaptant avec génie la nouvelle de Kleist, Éric Rohmer ne me paraît pas avoir le moins du monde dérogé à la stricte philosophie catholique qui est la sienne ! À ce compte, on pourrait soupçonner Robert Bresson d’hérésie! Mais je laisse à des théologiens plus qualifiés que moi le soin d’en débattre… Oui, Rohmer était incontestablement, avec Bresson, le plus grand cinéaste catholique que la France ait connu. On notera en passant, pour faire le lien avec ce que nous avons dit tout à l’heure, que ses obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Étienne-du-Mont, où se trouvent les tombeaux de Pascal et de Racine. Il ne pouvait être mieux entouré. Tous ses films en témoignent, Rohmer était un catholique du Grand Siècle, avec ce que cela implique de hauteur de ton, d’exigence esthétique et de réalisme psychologique. Le vrai prodige, c’est qu’il ait réussi à conquérir et à conserver un public d’une importance non négligeable, à une époque qui cultive le contraire : la bassesse du ton, la négligence esthétique et l’imbécillité psychologique !

    Preuve de cette indépendance d’esprit, il réalise L’Anglaise et le duc, une incursion politiquement incorrecte au cœur de la Révolution française, conçu avec une technologie numérique!

    Ce film d’une originalité extraordinaire a démontré deux choses. La première, c’est que Rohmer est resté jusqu’au bout un cinéaste nova teur, capable des expérimentations formelles les plus audacieuses. La seconde, c’est que c’était non seulement un homme fondamentalement de droite, ce que l’on savait depuis soixante ans, mais encore un fervent royaliste. Comme quoi, ce dont je suis personnellement convaincu, l’avant-garde artistique et la Tradition peuvent faire bon ménage et le font même souvent. On en a un autre exemple avec l’œuvre romanesque de Jean Parvulesco, que je ne cite d’ailleurs pas par hasard. Parvulesco aura été le compagnon de toujours d’Éric Rohmer, et on le voit apparaître personnellement dans Les Nuits de la pleine lune (1984). C’est d’ailleurs toute la Nouvelle Vague qu’il conviendrait de reconsidérer sous cet angle, y compris Jacques Rivette qui se croit de gauche! Rivette n’est-il pas l’auteur du très éminemment « rohmérien » Ne touchez pas à la hache (2007), adaptation de La Duchesse de Langeais de Balzac? Quant à Jean-Luc Godard, il se faisait traiter de fasciste dès son premier film…

    Autre curiosité, Triple Agent, son avant-dernier film est aussi le seul de sa longue filmographie qui soit lié à l’histoire du XXe siècle. C’est sans doute la seule fois où l’on entend parler de grèves, d’attentats et de communistes…

    Ce n’est pas à proprement parler un film politique, mais un film dont l’histoire politique de la France des années 1930 fournit la matière et le décor. Cela dit, Triple Agent ne laisse guère de doute sur les sympathies que le milieu de l’immigration tsariste inspire à son auteur, même si le couple d’enseignants communistes qui lui est opposé est dépeint avec délicatesse, sans jamais céder à la caricature. Finalement, le seul film véritablement politique d’Éric Rohmer reste L’Arbre, le maire et la médiathèque (1993), spirituelle satire de la France boboïste et mitterrandienne.

    Propos recueillis par Pascal Viscontini (Monde & Vie : le blog)

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