Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

israêl - Page 8

  • Mafia israélienne ?...

    Les éditions La manufacture des livres publient cette semaine L'histoire vraie de la mafia israélienne, une enquête de Serge Dumont. Belgo-israélien, Serge Dumont est journaliste et consacre son premier livre à un sujet particulièrement sensible : celui des organisations criminelles israéliennes et de leurs ramifications à travers le monde et notamment en Europe...

     

    Mafia israélienne.jpg

     

    " 10 janvier 2013, attentat en plein centre de Tel-Aviv, neuf blessés...mais ce n’est pas une faction terroriste palestinienne qui est impliquée : la cible s’appelle Nissim Alperon, le chef de l’une des familles du crime organisé israélien. Chaque semaine, on annonce des règlements de compte. Les organisations mafieuses israéliennes comptent parmi les plus violentes et les moins connues également. Certaines se contentent d’opérer à l’intérieur de l’Etat hébreu et dans les pays voisins, mais d’autres se sont implantées en Europe de l’est et de l’ouest, dans les principales villes du continent américain, ainsi qu’en Afrique du sud, en Australie et au Japon. Prostitution, blanchiment d'argent, racket, drogue, trafic d'armes, recel de biens volés, contrebande des diamants...les activités de cette mafia sont nombreuses.

    Les sommes générées par le crime en Israël, avec ses ramifications à l’étranger, sont tellement importantes que  la mafia israélienne est arrivée à corrompre des personnalités politiques. Autant la police est efficace dans le combat contre le terrorisme palestinien, autant elle semble désarmée face à un crime structuré militairement.

    À travers et des révélations et des détails inédits, ce livre retrace l’histoire des mafieux « blancs et bleus » depuis 1948. Dans une galerie de personnages tels Zeev Rozenstein, les frères Meïr et Itzhak Aberjil, Charlie Aboutboul, Rico Shirazi, le «parrain en kippa» Shalom Domrani et quelques dizaines d’autres, cette enquête décortique des organisations souvent opaques et nous entraîne dans un monde de prédateurs bâtissant leur empire illégal  grâce aux cadavres qu’ils laissent derrière eux. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Panorama du Moyen-orient avec Georges Corm...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Georges Corm, consacré à la situation du Moyen-Orient, signalé par Voxnr et cueilli sur Le site Les clés du Moyen-Orient... On notera que l'entretien, qui date de juin dernier, prévoit avec beaucoup de lucidité les événements actuels...

    Économiste libanais, ancien ministre, Georges Corm est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'économie ou à l'histoire du Proche-Orient (en particulier, sa somme intitulée Le Proche-Orient éclaté, régulièrement mise à jour). Un de ses derniers essais importants, intitulé Le nouveau gouvernement du monde - idéologie, structures, contre-pouvoirs, a récemment été réédité en collection de poche aux éditions de La découverte.


    Corm.jpg


     

    Le Moyen-Orient est en pleine recomposition. Comment expliquez-vous cette évolution ? Etait-elle en germe, et depuis quand ?

    Il y a beaucoup d’observateurs qui pensent en effet que nous sommes dans l’ère de la fin des accords franco-britanniques dits Sykes-Picot (1916) qui ont balkanisé ce qu’on appelait, au début du siècle passé, les provinces arabes de l’Empire ottoman. Ou d’autres qui parlent de période de transition de régimes autoritaires vers des régimes de type démocratique. Je pense que dans les deux cas, nous sommes loin de tels scénarios. En effet, la remise en cause des Etats existants paraît quand même assez difficile, sauf à généraliser des situations de chaos partout. Si nous prenons le modèle syrien, ou éventuellement le modèle libyen où il y a emploi massif d’armes venues de l’extérieur, à la limite on peut dire qu’il y a des zones d’influences qui se mettent en place sous l’égide des grands acteurs régionaux et internationaux. Mais enfin je ne vois pas d’Etats disparaître de la carte et de nouveaux Etats être créés et reconnus, comme cela a pu être le cas avec l’ex-Yougoslavie. Probablement si nous étions en contact géographique direct avec l’Europe, ceci aurait pu arriver, mais sur l’autre rive de la Méditerranée cela paraît quand même nettement plus difficile. D’un autre côté, pour ce qui est de la transition vers la démocratie, le problème qui se pose aujourd’hui est essentiellement celui de la nature des mouvances islamiques sur lesquelles les milieux européens et américains ont misé depuis bien des années. Ces mouvances, trop souvent idéalisées, ont désormais montré leur vrai visage, celui d’un autoritarisme et d’un désir de contrôle des libertés individuelles.

    Nous avons donc un problème aigu, important, qui va déterminer l’avenir : est-ce que les mouvances de type modernistes, laïques ou attachées aux libertés individuelles et qui refusent le référent religieux dans le fonctionnement d’un système politique vont pouvoir s’affirmer face aux mouvances islamiques ? On peut être inquiet si l’on prend en compte le fait que ces dernières jouissent jusqu’ici de l’appui total de l’Occident et qu’elles bénéficient en outre de très importants financements en pétrodollars, en provenance des royautés et émirats pétroliers alliés des Etats-Unis et de l’Europe. Ce sera donc une très longue bataille, très intéressante. C’est cette bataille qui va décider du sort du monde arabe et de la possibilité pour ces pays arabes d’établir non seulement de véritables règles démocratiques, mais aussi une véritable indépendance par rapport aux forces régionales et internationales.


    Concernant la crise syrienne, de nombreux acteurs sont impliqués (Qatar, Arabie Saoudite, Turquie, Israël). Pourquoi ?

    Mais vous avez oublié dans cette liste la France, l’Angleterre, les Etats-Unis ! J’ai eu l’occasion d’expliquer dans diverses interviews que dès le départ, il y a une différence fondamentale entre la révolte syrienne et ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte et au Yémen. En Syrie, vous aviez un malaise rural important depuis 2007, du fait d’une série d’années de sècheresse, puis du fait que le gouvernement a voulu faire plaisir au Fonds Monétaire International et aux pays occidentaux, et qui s’est mis à supprimer pas mal des subventions dont jouissait l’agriculture. Les observateurs de terrain en Syrie savaient que le monde rural, autrefois très privilégié par le régime et qui avait longtemps constitué sa base essentielle, commençait vraiment à connaître un état de mécontentement grandissant.

    Quand vous regardez où ont eu lieu les manifestations en Syrie, quelle était la composition sociale des manifestants et quel était leur nombre, on voit bien qu’ils étaient des ruraux pauvres dans des régions rurales pauvres périphériques, situées aux frontières avec la Jordanie et la Turquie. Les images parlaient d’ailleurs d’elles-mêmes. Elles contrastaient avec les grandioses manifestations de masse, tunisiennes, yéménites ou égyptiennes, où tous les groupes sociaux et toutes les classes d’âge étaient au rendez-vous. On a très vite assisté à l’arrivée d’armes aux mains des groupes d’opposants qui se sont constitués sur le terrain. De plus, il y a eu le déchaînement d’une guerre médiatique absolument spectaculaire contre le régime syrien. Or, les manifestations de masse en Syrie ont eu lieu en faveur du régime et contre l’opposition armée ; dans ces manifestations on a vu toutes les classes sociales, tous les groupes d’âge et de très nombreuses femmes…

    C’est donc une différence absolument fondamentale par rapport aux autres situations de révoltes dans le monde arabe. Par ailleurs, l’armée ne s’est nullement effondrée et elle a fait face avec de plus en plus de détermination et de violence à l’arrivée, de l’international, de combattants qu’on appelle à tort Djihadistes, parce que lorsque des musulmans tuent d’autres musulmans, cela n’est pas un djihad. On a donc eu en Syrie un scénario qui s’est mis en place qui est en train d’aboutir à une destruction systématique de la société syrienne et de sa richesse matérielle (infrastructures, habitations, potentiel industriel). C’est une répétition de ce que la communauté internationale a fait subir à l’Irak et demain nous verrons – comme cela s’est passé en Irak ou auparavant au Liban – que sous prétexte de reconstruction, le pays sera pillé par des grosses entreprises de BTP arabes ou turques ou internationales. On a déjà vu cela au Liban où, au sortir des quinze ans de violence entre 1975 et 1990, le pays a été enfoncé dans une dette invraisemblable et où après vingt-deux ans de reconstruction il n’y a toujours pas d’eau ou d’électricité courantes ! Et en Irak, malgré son énorme richesse pétrolière, les grandes infrastructures d’eau et d’électricité ne sont toujours pas complètement reconstruites. Il faut donc s’attendre à un même scénario en Syrie.

    Par ailleurs, il faut bien voir que les données internes syriennes sont tout à fait secondaires dans le conflit, car la Syrie est devenue un champ d’affrontement colossal entre, d’un côté les deux grandes puissances montantes, la Chine et la Russie, ainsi que l’Iran, et de l’autre les pays occidentaux, l’OTAN… dont le but est très clairement de faire sauter les derniers verrous anti-israéliens de la région, ces derniers verrous étant essentiellement constitués de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah qu’on appelle, pour le dénigrer et pour donner dans le sensationnel, « l’arc chiite ». Beaucoup d’analyses se font à base de sensationnel communautaire qui est instrumentalisé pour faire croire que le conflit est entre chiites et sunnites à l’échelle régionale, alors qu’il s’agit d’un problème de géopolitique très profane. Il y a aussi des considérations pétrolières et gazières qui entrent en jeu.

    Pensez-vous qu’un embrasement régional pourrait avoir lieu dans le contexte de la crise syrienne, notamment au Liban ?

    Déjà en 2007, dans la revue Futurible, j’avais évoqué un scénario de troisième guerre mondiale éventuelle, déclenchée autour la question du développement de la capacité nucléaire iranienne. Car les passions anti-iraniennes étaient déjà d’une virulence peu commune qui n’a pas baissé de registre. Le reproche fait à l’Iran étant sa rhétorique anti-israélienne et surtout son aide au Hezbollah libanais passant par la Syrie. Aussi, l’axe Iran, Syrie, Hezbollah est-il considéré depuis des années comme à abattre dans les milieux de l’OTAN. Or, il faut bien voir que même si cet axe est réduit ou affaibli ou disparaît, il rebondira ou sera reconstitué différemment, et ceci tant que l’Etat israélien continuera de se comporter comme il se comporte vis-à-vis des Palestiniens qui continuent d’être dépossédés de ce qu’il leur reste de terre, mais aussi vis-à-vis des Libanais qu’ils ont énormément fait souffrir entre 1968 (date du premier bombardement contre le pays) et 2000, lorsque l’armée israélienne est forcée de se retirer du pays après 22 ans d’occupation, puis tente en 2006 de supprimer le Hezbollah par une série de bombardements massifs qui durent 33 jours.

    On a déjà assisté, à plusieurs reprises, à l’espoir d’avoir « débarrassé » le Moyen-Orient des forces hostiles à la domination israélo-américaine de la région. Ils ont tous été déçus. Cela a été le cas lors de la seconde invasion du Liban par Israël en 1982, qui a abouti à l’exil de l’OLP en Tunisie et dans d’autres pays loin des frontières israéliennes. Puis, cela a été le cas avec la conférence de Madrid et les accords israélo-palestiniens d’Oslo en 1993. Enfin cela a recommencé avec l’invasion de l’Irak en 2003 qui a fait penser que le Moyen-Orient serait en paix grâce à l’élimination de Saddam Hussein. C’est pour cela que je parle des « passions » américaines et européennes en faveur d’Israël, qui empêchent toute possibilité raisonnable de rendre aux Palestiniens leurs droits. Tant que cette situation n’est pas réglée conformément aux lois internationales, et non pas par la force, le Moyen-Orient va rester en ébullition avec tous ces risques d’affrontements dont nous parlons, et qui peuvent effectivement s’embraser.

    Ceci dit, il faut bien voir que dans ces passions, la folie n’est pas totale, c’est-à-dire que les Etats-Unis, après des déploiements militaires qui leur ont coûté énormément (Afghanistan et Irak) et où curieusement ils ne sont pas venus à bout de Al Qaïda, n’ont plus envie d’aventures militaires extérieures. Ce qui est une bonne chose. Maintenant, ils ont trouvé des relais régionaux qui sont notamment la Turquie, qui avait l’air prête à se battre jusqu’au bout contre la Syrie, quatre ans seulement après avoir signé des accords de coopérations, d’amitiés, de fraternité, de libre échange avec ce pays. Ils ont trouvé également les pétrodollars qui financent les armées de combattants venus de l’extérieur.

    L’on s’attendait, dans ces Etats intervenants extérieurs, à ce que l’armée syrienne s’effondre rapidement et tout le régime avec. Mais cela n’est pas arrivé, à la surprise générale de tous ceux qui connaissaient très mal le contexte syrien. Et aujourd’hui, l’armée semble reprendre le dessus militairement. Toutefois, tant que le gouvernement syrien ne pourra pas contrôler ses frontières, qui sont très longues avec la Turquie, l’Irak, la Jordanie et le Liban, les combats et la destruction de la Syrie vont continuer. Quant à ce projet de conférence à Genève, ce n’est qu’un mauvais théâtre. Il me rappelle celui d’il y a quarante ans, lorsque les soviétiques réclamaient une conférence internationale sur la Palestine à laquelle ils se seraient associés. Or, il n’y a eu qu’une seule séance orpheline d’apparat, les Américains et les Israéliens ne souhaitant pas accorder de l’influence à l’URSS dans ce conflit. Donc je suis très sceptique face à ce projet de conférence. Jusqu’ici, nous voyons des rencontres américano-russes sur la Syrie pour organiser une conférence entre les parties au conflit, mais sitôt la réunion terminée, les déclarations des parties au conflit contredisent la volonté d’apaisement.

    Concernant les retombées sur le Liban, elles sont très intéressantes. Le gouvernement libanais a prétendu sagement vouloir rester neutre dans le conflit syrien. Ceci en application du slogan qui existe depuis des années : « le Liban d’abord ». Il s’agit d’ailleurs d’un slogan que même l’OLP avait adopté après sa sortie de Beyrouth en 1982 en vertu duquel « la Palestine d’abord ». On le trouve aussi en Irak après l’invasion américaine et on l’entend dans les milieux de l’opposition syrienne. Or, l’on a vu combien ce slogan a abouti à affaiblir les dirigeants de l’OLP qui sont impuissants devant la colonisation, mais à affaiblir aussi l’Irak.

    Au Liban, ceux qui ont porté ce slogan ne l’appliquent pas, puisqu’ils sont les premiers à s’impliquer militairement par l’envoi de combattants dans la situation syrienne, de même que le Hezbollah le fait, l’arrivée de son armement dépendant largement de la survie du régime syrien, et donc aussi à terme sa propre survie. C’est pourquoi je pense que l’insécurité va demeurer sur toutes les zones géographiques libanaises limitrophes à la Syrie, puisque les combattants vont et viennent. Tout cela alors que l’armée israélienne est toujours surpuissante et a vraisemblablement des velléités d’intervenir à nouveau au Liban dans l’espoir de réussir à faire disparaître le Hezbollah. Cependant, je ne pense pas que l’insécurité va se propager sur tout le territoire. Certes, il y a à Saïda ce cheikh salafiste, radical et anti-Hezbollah qui veut faire le coup de feu contre ce parti. Il est brusquement apparu sur la scène libanaise depuis un an, vraisemblablement financé par les pétrodollars saoudien ou Qatari. La ville de Saïda connaît donc une période troublée, mais dans l’ensemble, la population de la ville est calme, à l’inverse de la ville de Tripoli, qui peut se laisser gagner par le radicalisme islamique. Par contre, plus inquiétant est le délitement des institutions de l’Etat. Mais le Liban sait s’autogérer.


    Que pensez-vous de la situation du pouvoir hachémite en Jordanie ?

    Je crois que les Israéliens doivent continuer à se gratter la tête : faut-il essayer de faire un Etat palestinien en Transjordanie, ce qui est un vieille idée d’Ariel Sharon pour régler le problème palestinien, et ce qui permettrait du même coup d’expulser les Palestiniens restés dans ce qui est devenu le territoire d’Israël. Ou bien faut-il mieux conserver cet allié fidèle des Etats-Unis qu’est la monarchie jordanienne, qui garantit la sécurité de la frontière avec Israël. Mais comme je ne suis pas dans le secret de la pensée stratégique israélienne, je n’ai pas de réponse.


    Après le deuxième mandat de Barack Obama, voit-on un repositionnement de la politique américaine concernant le Moyen-Orient ?

    Non, quand on regarde les Etats-Unis et qu’on cherche à déterminer leurs objectifs principaux, on constate ceci : un, la sécurité d’Israël, et donc qu’Israël puisse continuer de coloniser comme elle le fait depuis 1967. Deux, empêcher l’Iran d’avoir l’armement nucléaire. Dans le sillage évidemment, démanteler l’axe Iran-Syrie-Hezbollah, et ce toujours pour la sécurité d’Israël. Et puis, le contrôle des routes d’approvisionnement pétrolier, et le maintien de l’hégémonie que l’Europe a eu puis que les Etats-Unis ont de concert avec l’Europe sur toute cette zone hautement stratégique pour l’économie et la géopolitique mondiales. C’est très simple à décrypter. Quand Barack Obama a fait son célèbre discours au Caire en 2009, il était dans la droite ligne de la politique américaine traditionnelle, il n’en a pas bougé d’un iota. Ce n’est pas le fait d’inclure la citation de deux versets du Coran dans le texte du discours qui exprime un changement de politique, ce que peut être certains ont naïvement pensé ! Mais simplement les Etats-Unis, comme je disais, sont aujourd’hui beaucoup plus prudents, et cet Etat n’a pas envie de nouvelles aventures militaires extérieures, ce qui est le facteur qui calme le jeu. En tous cas, entre la politique du président George W. Bush et celle de Barack Obama, les mêmes constantes sont affirmées. Lors de son récent voyage en Israël, ce dernier a prononcé des paroles inconditionnellement favorables à l’Etat d’Israël et à sa politique, comme l’ont fait tous les présidents successifs, à l’exception d’Eisenhower et plus accessoirement George Bush père et son ministre des Affaires étrangères, James Baker, qui a protesté énergiquement contre la continuation de la colonisation et a même annulé des aides américaines à l’Etat d’Israël.

    Georges Corm, propos recueillis par Sixtine de Thé (Les clés du Moyen-Orient, 21 juin 2013)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Une alliance discrète...

    Nous vous signalons la parution, aux éditions La Guillotine, d'une enquête de David Cronin intitulée Europe - Israël : une alliance contre-nature. De nationalité irlandaise, David Cronin a notamment été rédacteur au Guardian et attaché de presse au Parlement européen.

     

    europe-israel-david-cronin.jpg

    "Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel de la paix 2012 participe à l’occupation de la Palestine et à l’oppression d’un peuple."

    Lien permanent Catégories : Livres 1 commentaire Pin it!
  • Le CRIF installé à l'Elysée ?...

    Nous vous invitons à lire un article éclairant d'Alain Gresh, cueilli sur le site du Monde diplomatique, dont il est le rédacteur en chef, et consacré à une des plumes du président de la république , dont les liens affichés avec le Conseil représentatif des institutions juives de France interpellent...  

     

    prasquier_et_hollande.jpg

     Richard Prasquier, président du CRIF et François Hollande


    Le CRIF écrit-il les discours de Hollande sur la Palestine ?

    Finalement, le gouvernement français votera en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien. A reculons, après avoir longtemps hésité, en demandant mille et une garanties à l’Autorité palestinienne. Il est loin le temps où la France défendait une position originale, appelait à l’autodétermination des Palestiniens et au dialogue avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), passant outre aux injonctions des Etats-Unis et d’Israël.

    L’information de l’hebdomadaire L’Express ne semble pas avoir suscité de fortes réactions. Dans un article du 8 novembre de Marcelo Wesfreid, « Paul Bernard, la plume de l’ombre de François Hollande », on apprend en quoi consiste le travail de Paul Bernard :

    « De l’ouverture de la conférence sociale à l’anniversaire de la Libération de Paris, de la commémoration du Vél’ d’Hiv à celle de la tuerie de Toulouse, du discours sur l’école à celui sur la mutualité française, il est celui qui rédige les premières trames, amendées ensuite par son supérieur hiérarchique, le conseiller politique Aquilino Morelle, puis remodelées par le président lui-même. Paul Bernard planche aussi sur les interviews télévisées et les Légions d’honneur, quand il ne s’occupe pas d’une préface de livre. »

    Qui est donc cet homme de l’ombre ?

    « Les plumes ne ressemblent jamais aux technocrates qui peuplent les cabinets. Et Paul Bernard n’a pas le parcours type d’une plume. En sortant de Normale-Sup, un DEA sur la littérature de l’époque napoléonienne en poche, il entre chez Publicis comme chargé de mission auprès du magnat de la publicitéMaurice Lévy. Il participe pour le compte de l’homme d’affaires à la rédaction du rapport commandé en 2006 par le ministre des finances Thierry Breton, sur l’“économie de l’immatériel”, cosigné avec Jean-Pierre Jouyet.

    Parallèlement, il rejoint le Mouvement juif libéral de France (MJLF), un courant du judaïsme progressiste qui s’est notamment illustré en menant campagne pour l’accès des femmes aux fonctions du culte. Le touche-à-tout a récemment intégré le comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). »

    Rappelons que parmi les objectifs du CRIF figure celui de soutenir l’Etat d’Israël. Et que, depuis des années, cette organisation a toujours soutenu toutes les aventures militaires israéliennes, de la guerre contre le Liban en 2006 à celle contre Gaza en 2012.

    Mais ne croyez surtout pas que l’homme est de parti pris. Il explique : « Il faut oublier ce qu’on pense et ne pas chercher à peser dans le sens de ses propres idées. »

    Imagine-t-on un instant un citoyen français de confession musulmane, engagé dans une association de soutien au peuple palestinien, chargé d’écrire les discours du président de la République ?

    Je ne sais pas si M. Bernard cherche ou non à imposer ses propres idées sur le conflit, mais comment ne pas remarquer ce que le président français a dit lors de la conférence de presse avec le premier ministre Netanyahou :« Il y a aussi la tentation pour l’Autorité palestinienne d’aller chercher à l’Assemblée générale de l’ONU ce qu’elle n’obtient pas dans la négociation (…).Seule la négociation pourra déboucher sur une solution définitive à la situation en Palestine.  » (Lire, par exemple, « Sur la Palestine, Hollande conforte Netanyahou », L’Humanité, 2 novembre.)

    Or c’est, au mot près, ce que disent les dirigeants israéliens depuis des mois (« Statements by Israeli leaders », ministère israélien des affaires étrangères), et qui est repris par le CRIF. On peut aussi se reporter à la déclaration de M. Netanyahou l’an dernier (« B. Netanyahu : “La vérité c’est que les Palestiniens bloquent les négociations” », RTBF, 18 septembre 2011) :

    « Mon voyage [aux Nations unies] a un double objectif : faire en sorte que la tentative [des Palestiniens] de contourner des négociations directes échoue(...) La vérité, c’est qu’Israël veut la paix et que les Palestiniens font tout leur possible pour bloquer des négociations directes (...). Ils doivent comprendre que la paix ne peut être obtenue que par des négociations, et non en essayant de les contourner par la voie de l’ONU. »

    Une simple coïncidence ? Sans doute, et le réalignement de la politique française sur la Palestine dépasse, bien évidemment, le travail de tel ou tel homme de l’ombre.

    M. Bernard a aussi rédigé, si l’on en croit L’Expressle discours de Hollande du 1er novembre, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat du 19 mars 2012 (Ecole Ohr Torah - Toulouse). La cérémonie s’est tenue en présence de M. Netanyahou.

    « Ces enfants de la France reposent aujourd’hui à Jérusalem. Nos deux pays, nos deux peuples, sont réunis autour de leur souvenir. Monsieur le Premier Ministre, vous représentez un pays créé, au lendemain de la Shoah, pour servir de refuge aux juifs. C’est pourquoi chaque fois qu’un juif est pris pour cible parce que juif, Israël est concerné. C’est le sens de votre présence. Je la comprends, je la salue, je vous accueille. »

    Il est donc normal qu’Israël soit concerné par la situation des juifs de France ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne veulent rien avoir à faire avec Israël et qui ne se reconnaissent pas dans cet Etat ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne se reconnaissent pas dans un premier ministre qui mène une politique d’oppression des Palestiniens ?

    Il est paradoxal que ceux-là même qui dénoncent l’importation du conflit israélo-palestinien en France invitent le premier ministre d’Israël à une telle cérémonie, favorisant les amalgames nauséabonds entre juifs, sionistes et Israël. Les mêmes qui dénoncent la mobilisation des banlieues ou des musulmans de France en faveur des Palestiniens soutiennent celle des juifs de France (ou de certains d’entre eux) en faveur d’Israël.

    Ce « deux poids deux mesures » encourage la montée d’un antisémitisme stupide, qui veut faire croire que les juifs de France disposent d’un statut différent de celui des autres citoyens.

    Dans une déclaration du 22 novembre, l’Union française juive pour la paix (UJFP) s’interrogeait aussi pour savoir « Qui représente les Juifs et la “communauté juive” en France ? » et s’inquiétait du soutien inconditionnel du CRIF à l’Etat d’Israël dans son attaque contre Gaza. Cette prise de position contribue davantage à la lutte contre l’antisémitisme en France que toutes les déclarations du CRIF ou de certains de nos responsables politiques (lire aussi la lettre du grand rabbin à l’organisation et la réponse de celle-ci).

    Lorsque l’on a un ministre de l’intérieur, Manuel Valls, qui peut proclamer que, par sa femme,« il est lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », nous pouvons nous inquiéter. Valls a tenté d’obtenir la suppression de cette citation, notamment dans sa biographie sur Wikipedia et en demandant à la radio de Strasbourg, sur laquelle il a proféré ces insanités, de les retirer au nom du droit d’auteur. Mais la censure ne peut rien contre Internet.

    Dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Marianne (22 novembre), « Un citoyen étonné », Pierre Conesa s’étonne que le président français n’accorde aucune place à certaines des victimes non juives de Merah.

    « Avant les assassinats de l’école juive, Mohamed Merah avait exécuté de sang-froid trois parachutistes (le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, 30 ans, et deux militaires du rang, Abel Chennouf, d’origine algérienne, 26 ans, et Mohamed Legouad, Français musulman d’origine algérienne, 24 ans) et avait blessé grièvement à la tête un quatrième (Loïc Liber, 28 ans) les 11 et 15 mars à Toulouse et à Montauban. Aucun membre de ces familles n’a été associé à la visite présidentielle à Toulouse. Qu’en est-il de ces victimes aujourd’hui ?

    Le ministre de l’Intérieur avait reçu en octobre, à la préfecture de Haute-Garonne, Hatim Ibn Ziaten, frère aîné du premier soldat tué, à Toulouse, la sœur de Mohamed Legouad et le père d’Abel Chennouf, et leurs avocats. L’avocate Me Maktouf a évoqué “un ras-le-bol, un mal-être insupportables”. L’un de ses clients, Albert Chennouf, perçoit 700 euros de retraite et a déjà dû faire l’avance de 1 700 euros de frais en tant que partie civile. Les avocats de ces soldats veulent avec raison faire reconnaître que les quatre militaires visés sont “morts pour la France”, permettant ainsi une prise en charge partielle de leurs frais de justice et une aide à leurs familles. Ce serait là un signe à l’égard de la communauté maghrébine qui, à travers ces jeunes engagés, a démontré son attachement à la France et a payé un très lourd tribut.

    Pour l’heure, le président Hollande n’a pas jugé bon de les recevoir, leur faisant répondre par un courrier d’un conseiller. Sarkozy s’était au moins senti obligé de leur adresser une lettre manuscrite... »

    Alain Gresh (Le Monde diplomatique, 27 novembre 2012)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • Persia delenda est ?...

    Les éditions Xénia viennent de publier un court essai de Jean-Michel Vernochet intitulé Iran - La destruction nécessaire. Journaliste et spécialiste des questions géopolitiques, Jean-Michel Vernochet est déjà l'auteur d'un ouvrage intitulé Europe : chronique d'une mort annoncée, publié aux éditions de L'Infini.

     

    Iran Vernochet.gif

    "L’Iran doit être détruit. Malgré sa série d’échecs militaires, l’alliance occidentale doit mener cette campagne peut-être suicidaire. Pourquoi?
    Non seulement parce que l’Iran  remettrait en cause le monopole du feu nucléaire détenu au Proche-Orient par l’État hébreu. Ni en raison de la lutte acharnée que se livrent les grandes puissances pour s’approprier les gisements d’énergies fossiles, notamment le gaz iranien. Et ne parlons pas des arguments émotionnels liés aux droits de l’homme et au statut de la femme.
    Aucune de ces raisons n’est suffisante, mais toutes ensemble elles participent d’une logique d’ensemble, systémique, qui les englobe. Et qui ne peut souffrir la présence d’une puissance iranienne échappant au nivellement libéral-démocratique du monde.
    La cible est donc déjà verrouillée sur les écrans de guidage des centres d’opérations américains.
    Intégrant le contexte global et l’enseignement des décennies qui précèdent, sans s’aveugler sur le régime iranien, Jean-Michel Vernochet livre une réflexion géopolitique de haut vol sur «notre» prochaine guerre. Peut-être la guerre de trop?"

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Israël et les patriotes français...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'attaque de la bande de Gaza par l'armée israëlienne...

     

    bande-de-gaza-frappe-israelienne.jpg

     

    Israël et les patriotes français

    Encore une fois, « l'Etat hébreux », comme disent avec gourmandise les journalistes, agressent, à l'heure où ces lignes sont écrites, le petit territoire de Gaza, d'une largeur de six à douze kilomètres, d'une superficie de 360 km2, où s'entassent, comme dans un camp de concentration, 1,6 millions de réfugiés.


    Cette offensive musclée rappelle celle perpétrée fin 2008 – début 2009, nommée par les Israéliens « Opération Plomb fondu », qui fit, d'après un bilan dressé le 19 janvier, 1 315 morts parmi les Palestiniens, dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et 5 285 blessés, tandis que, du côté des assaillants, on comptait 3 civils et 10 soldats tués, ainsi que 113 soldats et 84 civils blessés. C'est dire la disproportion manifeste entre les forces en présence.


    Israël invoque toujours la « légitime  défense" pour justifier ses actions meurtrières, que ce soit pour des « assassinats ciblés », des destructions méthodiques, des opérations de plus vaste envergure, argument repris en boucle par les médias occidentaux, qui mettent en avant, de façon quasi mécanique, comme s'ils obéissaient à une consigne, le refrain des « milliers de roquettes » tirées de la bande de Gaza. Ces mêmes « commentateurs" ne rappellent jamais que ces tirs sont la plupart des fois inopérants, qu'ils n'occasionnent presque jamais de mort ni même de dégâts matériels conséquents, tandis que les missiles lancés par avions, hélicoptères, ou du sol, ruinent complètement les infrastructures palestiniennes, et tuent de nombreuses personnes, combattants ou civils. De même, ces spécialistes de la « communication » ont l'art de tourner une situation pourtant claire (un gros écrase sans pitié un petit) en faveur des agresseurs, en reprenant la vision israélienne, et en donnant largement la parole à ses représentants. Or, ce qu'on avance comme étant des actes « terroristes » ne sont pas des « provocations » auxquelles il serait justifié de répondre, mais des actions de résistance à une situation d'oppression et de colonisation dont l'exemple devrait passer pour passablement suranné de nos jours, puisque manifestement, un peuple a résolu de s'emparer par la force des terres d'un autre peuple. L'emploi d'un lexique connoté est une clé majeure de la manipulation des esprits, comme le terme « terroriste » l'indique suffisamment. J'écoutais tout à l'heure un présentateur de France inter évoquer la lutte d'Israël contre les « groupes armés », ce qui, finalement, revient à placer l'entreprise belliqueuse de l'Etat sioniste sur le même plan (intérieur) que la traque, par des services de polices, de noyaux particulièrement dangereux d'activistes politiques, sans compter le mépris affiché pour la violence qui n'est pas étatique, laquelle, étrangement, paraît beaucoup plus « propre » et admise. Ce qui donne une idée de l'engagement idéologique de ceux qui sont censés nous informer, et de l'intégrité éthique de ces personnages.


    Ce déni de justice, pourtant ne suscite pas la révolte de gouvernements, qui, pourtant, n'ont pas de mots assez outranciers pour condamner un Etat légitime comme celui de la Syrie, accusé de tous les crimes contre l'humanité. Or, Israël n'a rien à envier aux régimes les plus durs, lui qui, non seulement se réclame d'une appartenance confessionnelle, voire ethnique, ce qui est pour le moins singulier en regard des normes contemporaines des convenances internationales , mais présente à sa tête un gouvernement qui, sur le spectre politique, serait situé franchement à l'extrême droite, ce qui ne semble pas déranger outre mesure nos « champions de la liberté ». Les derniers sondages organisés sans la population israélienne, et certains pogroms xénophobes, n'indiquent-ils pas des tendances racistes ?


    Au contraire : on voit les ministres de cet Etat scélérat parader avec tout ce que l'Europe et l'Amérique comptent d'officiels, on prend acte que ses structures participent aux instances d'une Europe qui, nonobstant, ne cesse de faire la leçon au monde entier, et on apprend même que Tsahal s'entraîne sur le sol de notre continent, notamment en Roumanie. Ce n'est d'ailleurs guère un secret qu'Israël jouit de nombreux soutiens au sein des sphères dirigeants des nations européennes, et au cœur même de l'Union. On s'explique mieux que des facilités commerciales, des relations culturelles, des cadeaux diplomatiques, militaires et politiques lui soient offerts de plus en plus ouvertement, sans soulever de protestations. Aucun autre pays, si l'on prenait n'importe quelle mesure politique disqualifiante, ne se conduirait ainsi sans essuyer l’opprobre universelle. La pauvre Serbie a fait bien moins, et a cependant payé le prix fort de la terreur atlantiste. Et pourtant Israël agit comme il veut, quand il veut, où il veut. Les exemples ne manquent pas de connivence, ni de complicités au plus haut niveau, et de façon militante, comme l'a montré, sous Sarkozy, la véritable épuration dont a fait l'objet le personnel des Affaires étrangères, et, sous Hollande, les louanges hyperboliques qui couvrent cette « grande démocratie que le monde entier envie », et qui suscite tant de « jalousie ».

    Quelle attitude à avoir face à une situation qui dure depuis plus de soixante ans et pourrit les relations internationales, au point qu'une troisième guerre mondiale est ouvertement envisagée, avec l'usage de l'arme nucléaire, qu'Israël possède sans que des remous se fussent manifestés dans la conscience des puissants du Nouvel Ordre mondial ?

    D'aucuns, parmi les nationaux, avancent que le conflit proche-oriental ne concerne pas la France. Ce n'est certes pas l'avis de ceux qui la gouvernent, puisqu'ils se donnent corps et âme à l'un des belligérants. Du reste, le reproche fait aux pro-palestiniens d'importer les querelles des bords du Jourdain sur les rives de la Seine relève de la plus pure hypocrisie, car le crif, la LDJ, le Bétar et les « amis d'Israël » ne manquent jamais une occasion d'intervenir en faveur de leur champion. D'autres soutiennent carrément l'entité sioniste, en raison du danger islamiste qui minerait la France et ses banlieues.

    Or, ces arguments sont incohérents et inefficients de notre point de vue. Non qu'il faille absolument s'attacher, en matière de politique et de guerre, à la morale. Comme nous le montrent les dirigeants occidentaux, la morale ne vaut que comme rhétorique. Pour le reste, c'est-à-dire l'action, on se comporte comme n'importe quel barbouze. Admettons qu'Israël ait le droit d'user de tous les moyens. Encore s'agit-il tout de même de préciser que, même jadis, où l'on était moins regardant, l'utilisation de la force sans entrave n'était, à la longue, pas très bien considérée. Comme le faisait remarquer Machiavel : « Il y a deux manières de combattre, l'une avec les lois, l'autre avec la force. La première est propre aux hommes, l'autre nous est commune avec les bêtes. » Or, il semble évident qu'Israël se fout de la loi internationale, et a fait de la force brute sa philosophie dans ses relations avec ses voisins (hormis quand il les achète).

    D'un point de vue « égoïste », c'est-à-dire qui concerne les Français, et, plus largement, les Européens, nous avons tout à perdre dans une politique internationale qui appuierait le sionisme. Le problème palestinien n'est pas seulement un problème "arabe", mais il est - surtout- un problème "national", identitaire, et singulièrement celui d'un peuple qui, qu'on le veuille ou non, tente de résister à l'empire (dont Israël est le fer de lance dans la région). A ce titre, nous, Français patriotes, "identitaires" etc., nous nous devons d'être solidaires avec lui, car nous avons les mêmes ennemis qui tentent de nous déraciner.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 15 novembre 2012)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 1 commentaire Pin it!