Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • La Dévoreuse !...

    Les éditions De Borée viennent de publier une enquête historique de Pierric Guittaut intitulée La dévoreuse - Le Gévaudan sous le signe de la Bête 1764 - 1767. Romancier et chroniqueur pour la revue Éléments, Pierric Guittaut est déjà l'auteur de plusieurs polars dont Beyrouth-sur-Loire (Papier libre, 2010), La fille de la pluie (Gallimard, 2013) et D'ombres et de de flammes (Gallimard, 2016)...

     

    Guittaut_La dévoreuse.jpg

    " La Bête du Gévaudan n'est pas un mythe, et ses nombreuses victimes réclament mieux que le mauvais thriller auquel beaucoup la cantonnent. C'est en partant de ce constat que Pierric Guittaut s'est lancé à sa poursuite il y a dix ans. Romancier remarqué pour ses polars ruraux, Pierric Guittaut est aussi chasseur et tireur à poudre noire, passionné d'histoire. Après plusieurs séjours en Margeride, l'auteur nous livre l'enquête la plus complète jamais réalisée sur le sujet : analyse intégrale du fonds d'archives, reconstitutions de tirs, comparaisons anatomiques. Tous les suspects sont passés en revue. Bousculant les idées préconçues, les conclusions de cette investigation sont inédites et nous permettent de nous réapproprier un pan entier de notre histoire rurale tombée dans l'oubli. En franchissant les frontières, le lecteur se retrouvera même lancé sur les traces d'un authentique spécimen de la Bête du Gévaudan, qui attendait depuis plusieurs décennies dans la discrétion d'un musée de la Nature qu'on (re)découvre son illustre filiation. 250 ans après la fin de l'affaire de la Bête du Gévaudan, Pierric Guittaut nous livre enfin les clefs pour comprendre cette énigme qui n'en était pas une... "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Métaphysique de la mémoire...

     Nous reproduisons ci-dessous un texte de Dominique Venner consacré à la longue mémoire de l'Europe, publié par l'Institut Iliade à l'occasion du quatrième anniversaire de sa mort...

     

    Mémoire_Europe.jpg

    Métaphysique de la mémoire

    La « mémoire » est un mot qui a souffert d’usages excessifs. Mais, sous prétexte que le mot « amour » est mis à toutes sauces, faudrait-il ne plus l’utiliser dans son sens plein ? Il en est de même pour la « mémoire ». C’est par la vigueur de sa « mémoire », transmise au sein des familles, qu’une communauté peut traverser le temps, en dépit des pièges qui tendent à la dissoudre. C’est à leur très longue « mémoire » que les Chinois, les Japonais, les Juifs et tant d’autres peuples doivent d’avoir surmonté périls et persécutions sans jamais disparaître. Pour leur malheur, du fait d’une histoire rompue, les Européens en sont privés.

    Je pensais à cette carence de la mémoire européenne alors que des étudiants m’avaient invité à leur parler de l’avenir de l’Europe et du Siècle de 1914. Dès que le mot « Europe » est prononcé, des équivoques surgissent. Certains pensent à l’Union européenne pour l’approuver ou la critiquer, regretter par exemple qu’elle ne soit pas « puissance ». Pour dissiper toute confusion, je précise toujours que je laisse de côté la part politique. Me rapportant au principe d’Épictète, « ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas », je sais qu’il dépend de moi de fonder ma vie sur les valeurs originelles des Européens, alors que changer la politique ne dépend pas de moi. Je sais aussi que, sans idée animatrice, il n’est pas d’action cohérente.

    Cette idée animatrice s’enracine dans la conscience de l’Europe-civilisation qui annule les oppositions entre région, nation, Europe. On peut être à la fois Breton ou Provençal, Français et Européen, fils d’une même civilisation qui a traversé les âges depuis la première cristallisation parfaite que furent les poèmes homériques. «Une civilisation, disait excellemment Fernand Braudel, est une continuité qui, lorsqu’elle change, même aussi profondément que peut l’impliquer une nouvelle religion, s’incorpore des valeurs anciennes qui survivent à travers elle et restent sa substance (1).» À cette continuité, nous devons d’être ce que nous sommes.

    Dans leur diversité, les hommes n’existent que par ce qui les distingue, clans, peuples, nations, cultures, civilisations, et non par leur animalité qui est universelle. La sexualité est commune à toute l’humanité autant que la nécessité de se nourrir. En revanche, l’amour comme la gastronomie sont le propre d’une civilisation, c’est-à-dire d’un effort conscient sur la longue durée. Et l’amour tel que le conçoivent les Européens est déjà présent dans les poèmes homériques à travers les personnages contrastés d’Hélène, Nausicaa, Hector, Andromaque, Ulysse ou Pénélope. Ce qui se révèle ainsi à travers des personnes est tout différent de ce que montrent les grandes civilisations de l’Asie, dont le raffinement et la beauté ne sont pas en cause.

    L’idée que l’on se fait de l’amour n’est pas plus frivole que le sentiment tragique de l’histoire et du destin qui caractérise l’esprit européen. Elle définit une civilisation, sa spiritualité immanente et le sens de la vie de chacun, au même titre que l’idée que l’on se fait du travail. Celui-ci a-t-il pour seul but de « faire de l’argent », comme on le pense outre-Atlantique, ou bien a-t-il pour but, tout en assurant une juste rétribution, de se réaliser en visant l’excellence, même dans des tâches en apparence aussi triviales que les soins de la maison ? Cette perception a conduit nos ancêtres à créer toujours plus de beauté dans les tâches les plus humbles et les plus hautes. En être conscient, c’est donner un sens métaphysique à la « mémoire ».

    Cultiver notre « mémoire », la transmettre vivante à nos enfants, méditer aussi sur les épreuves que l’histoire nous a imposées, tel est le préalable à toute renaissance. Face aux défis inédits qui nous ont été imposés par les catastrophes du siècle de 1914 et leur mortelle démoralisation, nous trouverons dans la reconquête de notre « mémoire » ethnique des réponses dont nos aînés et nos aïeux n’avaient pas idée, eux qui vivaient dans un monde stable, fort et protégé.”

    Dominique Venner (Institut Iliade, 21 mai 2017)

     

    Note :

    1. Fernand Braudel, Écrits sur l’histoire, Flammarion, 1969.

    Lien permanent Catégories : Textes 0 commentaire Pin it!